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Critique de migdal


Un prologue d'anthologie ouvre ce polar et sort de l'ombre le Zombie, alias Commandant Seth Ohl, en burn out depuis l'assassinat de son frère, de Claire, son épouse et de Nina, leur fille. Dépression qui le noie dans les paradis artificiels.

Un an plus tard, au retour d'une sévère cure de désintoxication, le commandant reprend du service à Versailles et intègre l'équipe de Paul Baptista avec Petshop, alias Capitaine Céline Fauvel, comme ange gardien.

Cet évangile de la colère n'est pas miséricordieux et Seth Ohl pratique aussi peu l'adage « Si on te gifle sur la joue droite, tends la joue gauche » que Paul et Asia Baptista ; leurs interventions ne sont probablement pas toujours « conformes aux règles d'engagement de nos forces de l'ordre » mais elles sont guidées par un souci de justice qui l'emporte sur le respect d'un droit délétère et étriqué ce qui les conduit à coopérer avec une détenue !

Deux intrigues courent en parallèle ; une série de « danses macabres » accapare l'attention et les moyens du SRPJ de Versailles pendant que Seth Ohl poursuit l'enquête sur l'assassinat de sa famille. le rythme est haletant, les épisodes s'enchaînent et les cadavres s'empilent. Impossible de lâcher ce livre avant de trouver le sommeil.

Le premier volet est original, instructif et la journaliste de Libération, Florence Jabelle, (qui fait penser à Florence Aubenas) fait le lien avec Les simulacres de la mort d'Hans Holbein et contraint les enquêteurs à lui réserver un traitement de faveur. le travail d'équipe paie et le narratif décrit équitablement les contributions des hommes (Abel, Hugo, Maxime) et des femmes (Asia, Cécile, Céline) qui luttent au coude à coude pour identifier et neutraliser le criminel.

Le second volet est un ersatz de Monte Cristo avec le Zombie dans le rôle du « poor lonesome cow-boy » où Ghislain Gilberti imagine des compromissions entre policiers et narco trafiquants. Collusion inimaginable et donc invraisemblable, voire impossible pour qui connait la police des polices à savoir l'incorruptible IGPN ? Mais le poisson pourrit toujours par la tête et la vengeance du Commandant est aussi jubilatoire que bien méritée.

Enfin, parmi les nombreux héros de cette épopée, le juge d'instruction et son greffier méritent d'être cités.

Ce récit est à déconseiller aux âmes sensibles et aux amateurs de littérature feel good. C'est brutal, noir, sanglant, comme du Karine Giebel. C'est vif et violent, comme du DOA. C'est écrit d'une plume crue qui n'occulte pas une incontestable finesse psychologique et un scénario diabolique comme chez Franck Thilliez.

Implacable réquisitoire sur les ravages des stupéfiants et des emprises manipulatrices, cet évangile de la colère me permet de découvrir et recommander Ghislain Gilberti (un belfortain) dont je parierais que le Zombie lui doit beaucoup.
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