Encore une découverte !
Toutankhamon est mort, le pharaon est mort, vive le pharaon sauf que d'héritier il n'en a pas et que deux partis roturiers s'affrontent. Ay ou Horemheb, les deux reliés de loin au trône par leurs épouses finement choisies, vont devoir faire preuve d'audace pour se départager. Car si Ay est plutôt un vieux sage qui attend son heure, Horemheb est un militaire en pleine force de l'âge habitué aux actions. Ainsi la première chose à déterminer est la cause de la mort de ce si jeune pharaon qui avait pourtant de grandes idées pour réunir le pays divisé par l'imposture d'Akhenaton. Un seul enquêteur compétant, Huy le scribe déchu qui va mener une enquête qui va nous mener au coeur de la turpitude quand le pouvoir est en jeu.
Une écriture toute en finesse, richement documentée sur l'Egypte et ses coutumes au temps des pharaons. Un rythme soutenu par une enquête difficile qui demande doigté, intelligence et violence, la survie est souvent à ce prix. Une ambiance allégée par une jolie romance qui avance en douceur tout au long du récit. Une conclusion qui est inscrite dans l'Histoire et si on reste prudent quand à la cause du décès du jeune pharaon, on sait que dans un premier temps Ay sera son remplaçant sur le trône.
Franchement, j'ai vraiment apprécié cette immersion dans le monde de Toutankhamon, j'ai été plongée dans un film où tout semblait vrai. Je vais donc essayer de trouver la suite des aventures de Huy, le scribe détective.
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Mais il savait qu’en définitive le seul endroit paisible, le seul bassin frais auprès duquel il pouvait s’asseoir en toute sécurité, était celui enfoui au centre de son cœur.
A la différence de beaucoup de romans policiers historiques, l'histoire n'est pas traitée comme une toile de fond sur laquelle un détective doit résoudre une énigme. Le scribe Huy est entrainé par les remous de l'histoire égyptienne et doit user à la fois d'ingéniosité mais aussi faire des choix éthiques pour s'en sortir.
Si Akhenaton avait délivré les hommes, brisant les fers qui les tenaient asservis aux dieux, il avait ce faisant sacrifié leur innocence. En encourageant l’homme à penser par lui-même, il avait obligé les gouvernants à forger des chaînes encore plus lourdes pour contrôler leur sujets.
Il évoquait au scribe ces gens qui tiennent d’une main ferme le gouvernail de leur esquif, sans quitter des yeux un but éloigné mais déterminé. Dés l’âge de vingt ans, ils savent ce qu’ils souhaitent avoir accompli à cinquante. Ils mettent les voiles et, à l’heure dite, atteignent le port lointain. Huy ne savait s’il fallait envier ou plaindre de telles gens.