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"J'ai vu les plus grands esprits de ma génération détruits par la folie, affamés hystériques nus, se traînant à l'aube dans les rues nègres à la recherche d'une furieuse piqûre, ..."
C'est par ces vers souvent cités que s'ouvre le poème d'Allen Ginsberg Howl, une nouvelle "saison en enfer" , écrit au milieu des années 50 en Californie. Ginsberg brise de nombreux tabous : drogue, homosexualité, vagabondage et misère sociale. L'écriture est fiévreuse, frénétique, hallucinée... Les longs vers spontanés du poème rappellent les envolées nerveuses du jazz de l'époque.
"J'avais un appartement donnant sur Nob Hill; je me soûlai au Peyote, lorsque je vis sur les derniers étages d'un grand hôtel l'image d'un crâne robot de Moloch qui regardait fixement vers ma fenêtre; je me soûlai à nouveau quelques semaines après, la Vision était toujours là au milieu de la métropole rouge, enfumée; je descendis dans Powell Street en murmurant "Moloch, Moloch" toute la nuit et j'écrivis la seconde partie de Howl presque sans rature dans la cafétéria en bas du Drake Hôtel, aux fins fonds de la vallée de l'enfer."
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Allen ginsberg n'écrit pas pour passer le temps. Il y a du Whiteman et du Blake dans sa poésie mais l'essentiel est dans sa lutte permanente à  revendiquer le droit à toutes formes de libertés quelles soient sociales, religieuses, intellectuelles, ou sexuelles. Ginsberg était un homme qui initiait le changement; il voulait que les gens brisent l'autorité destructrice qui chaque jour les dévorent. Celle d'un gouvernement inféodé au capitalisme, qui est un système où les moyens de production et de distribution sont la propriété des sociétés privées. Mais également nos propres travers en soulignant notre cupidité et notre soumission à l'autorité définissant les normes sociales. Allen Ginsberg refusait d'être dévoré par ce "Moloch". de ce manifeste il n'a pas fait un chant, juste un hurlement. Un hurlement juste.
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Première expérience de lecture d'un écrivain de la Beat Generation. Expérience, disons...inclassable, mais expérience quand même !

Le moins qu'on puisse dire c'est que j'ai été surprise par ces vers hallucinogènes, dont on pourrait supposer qu'ils ont été écrit sous acide... Toutefois, ces poèmes sont tellement remplis de références à la mythologie, certes réappropriées à la manière de la Beat Generation (Sex, anticapitalism anger & drugs) nous empêchent de penser que ce ceux les poèmes d'un camé ou d'un desaxé.
Beaucoup des poèmes sont longs et le rythme en est presque épuisant !

Tout cela fait qu'il m'est totalement impossible d'en tirer une conclusion tranchée. Ce sont des poèmes déroutants, intelligents, vociférants et à couper le souffle mais tellement hors normes que je ne saurait dire si j'ai aimé ou non ! du jamais vu, une expérience unique !!


Challenge USA
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Howl c'est un long cri poétique ininterrompu, des versets corrosifs jetés en pleine face de l'Amérique puritaine du way of life.
Mélange transgressif ou l'auteur se retrouve vraiment face à lui-même et hurle sa transcendance personnelle.
Ce texte fait éclater tous les démons que Ginsberg retenaient en son for intérieur.
Délivrance personnelle d'un homme qui s'assume tel qu'il est et provocation volontaire contre une société qui l'étouffe.
L'auteur décline en ces versets, tous ses penchants, toutes ses observations et expériences vécues dans les bas-fonds ou dans les milieux élitistes.
Tel un Marquis de Sade ou un Blake, un Whitman ou un Rimbaud , Ginsberg brise tous les tabous, clamant haut et fort ses amours privés, mais surtout sa route parsemée de sexe, de drogues, de délires, de visions, limbes glauques d'un chemin chaotique sans limites ou le leitmotiv absolu est la liberté créative sans cesse renouvelée.
Compagnon de route poétique de Kerouac, Ginsberg s'en diffère par une intransigeante prose sans concession que rien ne peut stopper, pas même la censure.
Howl reste et restera le hurlement littéraire d'un poète devenu une icône pour toute la beat génération et la jeunesse des années 60 en quête de liberté face à une société patriarcale et conformiste.
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LE livre qui m'a fait découvrir la Beat Generation, plus que « Sur la route » de Kerouac. La folie de Ginsberg est communicative. Elle agit sur moi comme un aimant. J'aime ses points de vue, son non-conformisme. C'est une poésie agressive, qui dénonce. Son anti- « american way of life » dont on voit de jour en jour les effets pernicieux, est d'une actualité brûlante. Société basée sur des valeurs dévoyées et amenée à s'effondrer. Ginsberg, c'est la recherche d'un autre monde, d'une alternative, pour pouvoir vivre humainement, en accord avec soi-même et le monde. Ce recueil est un cri, un hurlement (howl) une diatribe décapante anti américaine. Pour la forme, je ne m'y connais pas beaucoup, mais ça me paraît terriblement novateur. Je n'ai jamais vu une telle déflagration ailleurs avant lui. A compléter avec son « Journal Indien » et ses autres écrits.
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La Beat Generation, je connais, j'adore, j'idolâtre le style comme le sujet. Je vous en parle régulièrement, et à chaque fois pour en dire le plus grand bien. En quelques mots je me retrouve complètement dans ce phénomène littéraire, comme attirée par ces envies, ce besoin de s'enfuir et de vivre pleinement sa vie. A travers différents romans je m'identifie complètement et me retrouve immergée dans chacun des textes que je découvre.

Pourtant je ne connaissais pas le poète Allen Ginsberg. La poésie étant pour moi un genre très à part, je n'arrivais pas à me diriger dans cette voie. Pourtant, dans ma découverte de nombreux auteurs grâce à la fameuse liste de livres de Rory Gilmore, je me suis laissée tenter par ce recueil et quelle claque !

Je suis complètement conquise par ce long poème en prose. A l'image de son titre l'auteur nous cri, nous hurle sa rage ! L'avantage d'utiliser la prose est de pouvoir toucher un plus grand nombre de personne. Comme si on lisait un article ou une très courte nouvelle, on est interpellé directement par cette poésie. Pour ma part « Howl » fut une véritable révélation, un coup de coeur, qui m'a fait chavirer. Je lisais les mots et c'est comme si je les vivais en moi, attirée et conquise par ses paroles.

L'auteur nous livre un témoignage très large sur tout ce qui constitue sa vie : de son présent, ses amis, son futur à venir ou encore les éléments de son passé, tout va se succéder pour nous donner un texte criant de vérité. La beat Generation a permis à de nombreuses personnes de se lever et d'hurler leurs envies et leurs coups de gueule. C'est exactement ce que j'aime dans cette écriture. Elle est écrite comme on parle, d'une seule traite sans reprendre son souffle. Un tourbillon de folie qui me transporte à chaque fois. J'aime cette écriture et tout ce qu'elle transmet : un besoin oppressant de vivre tout simplement. Comme une envie folle de tout quitter, pour découvrir le monde et ses merveilles. Un besoin de courir au lieu de marcher et de réaliser tout ce que l'on désire. Ce monde dans lequel vivaient ses auteurs est aujourd'hui impensable, le manque de vérité serait un frein pour toute initiative. Alors je rentre dans un monde éteint et je dois bien reconnaître que j'aurais aimé le découvrir.

Mais dans ce recueil, on découvre également d'autres poèmes, plus jeune, moins violent. Des textes qui peuvent sembler immature, mais qui brillent par un puissant besoin de dire tout haut sa propre vérité. A l'intérieur de ce recueil, l'auteur nous parle de son rapport à la vie, à l'Amérique, à ses amis et dans chacun de ses poèmes se révèlent un peu plus de cet univers si particulier qui attire ou qui débecte. On se sent subjugué par ces réflexions et pour ma part elles m'ont émue par leur véracité.
Lien : https://charlitdeslivres.wor..
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Une des oeuvres majeures de la Beat Generation.

Publié en 1956, Howl est un cri de rage, une critique virulente du rêve américain, un manifeste à la fois esthétique, politique et social.

Il commence par cette phrase :
«J'ai vu les plus grands esprits de ma génération détruits par la folie, affamés hystériques nus,
se traînant à l'aube dans les rues négresses à la recherche d'une furieuse piqûre,
initiés à tête d'ange brûlant pour la liaison céleste ancienne avec la dynamo étoilée dans la mécanique nocturne. »
et se poursuit dans un premier temps par une de propositions lyriques et provocatrices, introduites dans le premier tiers par des pronoms relatifs, chantant les paradis artificiels, la critique politique ou la liberté sexuelle.
La deuxième partie fait le mieux passer le souffle contestataire du poème ; dénonce la déshumanisation de l'univers industriel.
Enfin, une troisième partie plus calme où l'auteur s'adresse à son ami Carl Solomon, dédicataire du poème, interné dans un hôpital psychiatrique dont William Carlos Williams, poète lui-même et préfacier « Sur son chemin il a rencontré un homme nommé Carl Solomon, avec lequel il a partagé à travers les épreuves et les excréments de cette vie, quelque chose qui ne peut être décrit qu'avec les mots utilisés par lui pour le décrire.”

Ce cri n'a rien perdu aujourd'hui de sa fureur et de sa puissance verbale.


Ce recueil contient également des poèmes de jeunesse ou des poèmes écrits à Bekerley en 1955 qui, tout en évoquant les mêmes thèmes, sont parfois plus lumineux et empreints d'espoir :
« -- Nous ne sommes pas notre peau de crasse, nous ne sommes pas notre locomotive effrayante et lugubre sans image, nous sommes tous au-dedans de beaux tournesols dorés »


Allen Ginsberg lit "Howl", Big Table Chicago Reading, 1959
Lien : http://www.youtube.com/watch..
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Ce poème est un hurlement lancé à la face de l'Amérique puritaine et conservatrice. Jamais la poésie n'a été aussi descriptive, voguant dans les bas-fonds New-Yorkais parmi les drogués, les homosexuels, les laissés pour compte, cette jeunesse qui refuse le conformisme dans lequel on voudrait la confiner afin de suivre le modèle de leurs aînés.

Ce livre provoqua un énorme scandale à sa sortie. Voici comment il débute :

"J'ai vu les plus grands esprits de ma génération détruits par la folie, affamés hystériques nus,
se traînant à l'aube dans les rues nègres à la recherche d'une furieuse piqûre, initiés à tête d'ange brûlant pour la liaison céleste ancienne avec la dynamo étoilée dans la mécanique nocturne,"

C'est ce livre qui inspira en grande partie Bob Dylan pour sa chanson "Subterranean homesick blues".
Un des livres fondateurs de la Beat Generation.
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Quand Allen Ginsberg s'est produit à la lecture de la Six Gallery à San Francisco en 1955, il était un poète inquiet et inédit, un homme qui approchait de son 30e anniversaire avec le sentiment tenace que le temps était compté. le poète Gary Snyder a prédit que la nuit serait une "bombe poétique". Il avait raison, la bombe c'était Howl . le poème de Ginsberg est une épopée incantatoire - émotionnellement et sexuellement explicite et destinée à faire exploser les angoisses de l'ère atomique. Il a contribué à relancer les révolutions contre-culturelles de la décennie suivante et son auteur a été salué comme la voix de la Beat Generation.
le poète Michael McClure a écrit qu'avec Howl, "une voix et un corps humains avaient été lancés contre le mur dur de l'Amérique et ses armées et marines et académies et institutions et systèmes de propriété et bases de soutien au pouvoir". Il le fait paraître dangereux. En 1957, un procès pour obscénité a été intenté contre l'éditeur de Howl, Lawrence Ferlinghetti (par ailleurs excellent poète), sur la base du contenu homosexuel du poème. Une série de critiques et d'éditeurs ont été appelé à la barre des témoins pour parler de la valeur littéraire de Howl, et le juge Clayton W Horn a finalement statué que le poème n'était pas obscène : « Un auteur devrait être vrai dans le traitement de son sujet et être autorisé à exprimer ses pensées et ses idées avec ses propres mots."

Bien que le travail de Ginsberg soit également thématiquement varié, il existe un certain nombre de thèmes récurrents. Tout d'abord, l'oeuvre de Ginsberg est très chargée politiquement. Puis, Ginsberg fait fréquemment référence aux traditions spirituelles orientales, notamment le bouddhisme tibétain et le zen. Enfin, il y a beaucoup de poèmes sexuels [pour la plupart homoérotiques]. Ce ne sont pas des poèmes d'amour érotiques au sens conventionnel, ils sont généralement très descriptifs et Ginsberg utilise à dessein une formulation provocante, choquante pour entraîner une réaction du lecteur.
Est-il le plus grand poète américain du 20° siècle? Je ne sais pas... Mais il est le témoin d'une époque, et le compagnon de route de la beat generation
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Plus qu'un poème, un cri d'amour et de tristesse pour une génération folle. Déchirant. Témoin et acteur de la Beat Generation, Allen Ginsberg est un poète monstrueux et incontournable.
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