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3,9

sur 114 notes
Allez, direction les rues de Naples, propices au suspense et au drame. Une atmosphère tendue, particulièrement bien rendue par l'auteur de ce polar bien troussé. Attention cependant, si vous aimez les happy ends, passez votre chemin. Pas de visite touristique, et surtout, pas de bons sentiments. Place à la noirceur et à la désillusion, à un certain réalisme quant à la capacité de l'homme à s'autoriser les pires actes sous prétexte de vengeance. La plume est vive, le style sobre et alerte, les courts chapitres font habilement monter la tension jusqu'à la fin.

Naples, donc. Où l'inspecteur Lojacono se morfond après ce que l'on appelle communément une mise au placard. Mis en cause par la mafia sicilienne, les soupçons de collusion qui pèsent sur lui malgré un non-lieu l'ont obligé à accepter sa mutation. Il a dû quitter son île, sa femme et sa fille. Affecté au bureau des plaintes, il traîne son spleen en jouant sur son ordinateur et passe ses soirées dans une trattoria où il descend des verres de vin sans même remarquer les yeux énamourés de la patronne qui pousserait bien leur relation au-delà de la simple amitié qui a fini par s'instaurer entre ces deux solitaires. C'est donc par accident que Lojacono est appelé sur les lieux du meurtre d'un adolescent de seize ans auprès duquel il est le seul à repérer le tas de mouchoirs en papier imbibés de larmes. Mais nous sommes à Naples, donc le réflexe des policiers est d'envisager l'implication de la Camorra. Lorsqu'un deuxième puis un troisième meurtre sont commis, alors que la presse s'empare de l'affaire "du crocodile" en rapport avec les larmes qu'il semble verser en attendant le moment de passer à l'acte, le substitut du procureur, Laura Piras excédée par le manque de résultat de la police décide de s'intéresser à l'intuition de Lojacono. Car pour lui, ces meurtres n'ont rien à voir avec une quelconque mafia. Et les victimes ne sont pas forcément celles qui gisent sur le trottoir. S'engage alors une course contre la montre pour tenter de comprendre ce qui motive "le crocodile" et de sauver ceux qui peuvent encore l'être...

On adhère tout de suite, notamment grâce au personnage de Lojacono, obligé de faire profil bas, désespéré de ne pas pouvoir exercer le métier où il excelle, découragé à l'idée que sa femme et sa fille ne lui pardonneront jamais. Bien plus fin, intelligent et perspicace que ceux qui l'entourent, il faut tout le poids de Laura Piras pour le sortir de son isolement contraint et le faire monter sur l'enquête. Beau personnage également, cette Piras, anéantie par un drame personnel plusieurs années auparavant, réfugiée dans sa charge de travail et drapée dans une carapace d'autorité qui réduit à néant toute tentative de relation amicale ou amoureuse. Ces deux-là se reconnaissent et se comprennent... On tient là un possible duo de héros récurrents, espérons-le !

Une intrigue bien menée (même si on commence à comprendre aux deux tiers du bouquin, ça ne gâche rien) et des personnages intéressants et attachants que l'on a hâte de retrouver. Bref, une totale réussite !
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Nombre de romans policiers recèlent des intrigues en lien avec le passé. Après tout est histoire de contexte et de talent.

Maurizio de Giovanni, auteur de la très réussie série "Commissaire Ricciardi", nous entraîne dans un Naples contemporain avec pour personnage principal, un inspecteur sicilien muté, contre son gré, dans cette ville. Cette sanction disciplinaire le cantonne dans des tâches subalternes.

La donne va changer après la découverte du cadavre d'un adolescent dans un quartier populaire. Seul policier de service de nuit, l'inspecteur Lojacono, arrive sur les lieux et relève de précieux indices avant d'être écarté par ses collègues. C'est le coup de pouce d'une adjointe au procureur résolument pugnace qui le remettra sur les rails de l'enquête.

La collaboration étroite de ces deux personnages va se révéler particulièrement enrichissante non seulement sur le plan de l'enquête mais sur le plan humain. La rencontre de ces deux îliens solitaires (le sicilien et la sarde) sur "le continent" va les amener à sortir de leurs douleurs respectives pour se consacrer à une chasse à l'homme (ou au crocodile) particulièrement complexe.

J'ai lu ce roman d'une traite tant l'intrigue que les personnages m'ont captivée. J'ai beaucoup apprécié aussi l'atmosphère de Naples dépeinte avec talent par l'auteur.

Un roman prenant mené de main de maître.

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"satisfait ou remboursé" proclamait l'étiquette
Si je n'irai pas jusqu'à vouloir récupérer mon pécule, ce livre n'était à mon avis, pas du tout du genre de ceux qu'on adule. le tout se tient au suspense, du devenir de la prochaine victime, de tirer sur la corde sensible (pour cela l'auteur est très fort), pour tenir en haleine, le roman tient sa promesse. Mais le reste. Personnages taillés grossièrement, que dis-je grossiers, inintéressants, convenus, on se fiche comme une guigne de tout leur background et autres vicissitudes, qu'ils soient policiers ou êtres traqués.
En clair, pas de quoi en faire tout un plat.
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Il s'agit du 2eme roman de ce romancier que je lis, et, j'avoue ne pas avoir été déçue par ma lecture.

Tout comme le précédent titre (L'hivers du Commissaire Ricciadit), l'intrigue se déroule à Naples.

Maurizzio de Giovanni, au travers de son héros - l'inspecteur Lojacando - trace le portrait d'un homme désabusé, meurtri par la vie, partant à la dérive (que se soit dans sa vie personnelle que professionnelle) après avoir été accusé à tort par ses collègues et ses supérieurs de complicité avec la mafia.

On assiste à sa lente renaissance au cours d'une enquête difficile grâce à la perspicacité d'une procureur qui lui fait confiance, et, une note d'espoir prend forme pour l'inspecteur à la fin du roman.

Enfin bref, j'ai lu (que dirais je, dévoré) ce polar avec déléctation.
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Premier volume de la série consacrée par de Giovanni au commissaire Lojacono. On retrouve la patte de l'auteur : un héros « maudit », rejeté par son entourage professionnel, une narration qui nous transporte de manière énigmatique dans la tête et le passé des personnages avec leurs fantômes et leurs blessures. Et bien entendu Naples , le décor , mais de manière moins approfondie et empathique que dans la série « Ricciardi » . La maîtrise du récit est parfaite et tient en haleine le lecteur jusqu'à la dernière page de cette histoire d'amour mué en haine et en désir de vengeance.
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L'inspecteur Lojacono, originaire de Sicile, injustement accusé de collusion avec la mafia, a été muté à Naples afin de l'éloigner et d'éviter ainsi le scandale. Résultat, sa femme l'a quitté, sa fille ne veut plus lui parler et ses amis lui ont tourné le dos. Dans son nouveau commissariat, où on l'a affecté au service des plaintes avec le brigadier Luciano Giuffrè, il tue le temps en jouant sur son portable.
Un vieil homme mystérieux arrive à Naples dans laquelle il erre à la recherche d'un jeune homme à scooter. Il semble tout à fait inoffensif et d'ailleurs personne ne remarque sa présence. Peu après, Mirko est retrouvé mort dans la cour de son immeuble d'une balle dans la nuque; à proximité, la police retrouve un tas de mouchoirs en papier usagés. Lojacono, seul au commissariat le soir du meurtre, est le premier sur les lieux où, peu après, il rencontre la substitut du procureur. La jeune femme, impressionnée par ses remarques pertinentes, l'associe à l'enquête, au grand dam du commissaire di Vincenzo, qui a une dent contre lui.
Quelques jours plus tard, une jeune fille de quatorze ans est retrouvée morte à proximité de son domicile: même modus operandi, même tas de mouchoirs en papier usagés. Puis un troisième meurtre selon le même processus. Les trois adolescents, d'âges et de milieux sociaux, n'ont apparemment aucun lien entre eux. Après analyse, il s'avère que les mouchoirs sont imbibés de liquide lacrymal, ce qui vaut à l'assassin le surnom de "crocodile", non parce qu'il pleure au moment de tuer ses victimes, mais parce que, tel un prédateur, il observe longuement les habitudes de sa proie, tapi dans l'ombre, patient et obstiné, préparant son attaque sans plus aucune préoccupation pour autre chose. D'autant que le tueur est discret, pratiquement invisible, ne laissant comme seuls maigres indices les fameux mouchoirs en papier.
Lojacono arrivera-t-il à le démasquer à temps et à interrompre cette terrible série de meurtres ne prenant pour cible que des adolescents?
Grâce aux chapitres dans lesquels l'auteur nous fait pénétrer dans l'intimité des personnages, on s'attache aux futures victimes. Et tout au long du récit, on se demande quand et comment la police, notamment l'inspecteur Lojacono, va réussir à démasquer le tueur et stopper la série de meurtres. Les nerfs tendus à l'extrême, on le suit dans ses investigations, la tension devenant encore plus palpable quand on voit qu'il s'approche de la vérité. Mais il s'en approche seulement jusqu'au dénouement final qui, je dois dire, m'a choquée!!
Tout dans ce roman est attachant: ses personnages dignes de films de série noire; sa ville sombre et à la fois lumineuse, ses recoins tristes et miséreux. de Giovanni nous fait découvrir un visage de l'Italie du sud que l'on ne connaît pas forcément: il nous fait pénétrer dans des cuisines exiguës et enfumées, mais aussi dans des salons spacieux et froids comme des tombes. Il nous fait côtoyer des gens riches et désoeuvrés, des travailleurs harassés par le poids d'une vie dans laquelle ils traînent sans plus d'illusion sur un possible bonheur...Une écriture fine et acerbe à la fois. Une plongée déstabilisante dans les tréfonds de l'âme humaine. Addictif !!

Lien : https://legereimaginarepereg..
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Amour, amer, à mort.

Un livre qui dégage une panoplie d'émotions de grande intensité.
Une histoire où la puissance destructrice du sentiment amoureux n'est qu'une sarcastique en Prada ; où la relation profonde et délicate entre les membres d'une famille monoparentale — ou non, peut basculer dans la seconde et de manière irrévocable ; où l'absence de l'autre ronge ; où d'un claquement de doigts des êtres touchés d'une passion sans borne se métamorphose en « mort-vivant », foudroyant du regard des théories d'un Francesco Alberoni et aplatissant l'amour chanté par un Richard Cocciante.

Tout est employé pour rendre la lecture paisible et addictive. La simplicité du ton utilisé, le côté mélodramatique froid et chaud, violent et doux, des touts petits chapitres, l'enquête classique et bien posée. le suspens étiré, l'effet de surprise mesuré. Une préparation touchante pour une chorégraphie avec une synchronisation fluide et sans mouvement désordonné, dans un mélange de genre policier et de romantisme émouvant.

C'est un grand détective irréprochable. Un coup de coeur, un coup d'amour, un coup de je t'aime…
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J'ai acheté ce livre dans des circonstances assez étonnantes. Une libraire de Quimperlé avait posé un panier sur son comptoir dans lequel étaient rangés des livres en deux catégories : polar et littérature. Tous étaient emballés et donc, on ne pouvait voir ni l'auteur ni le titre avec la mention "cap' ou pas cap'" d'acheter un livre dont on ne savait rien. J'en ai pris un ,bien sûr, un polar, et c'est celui-ci. Je n'ai pas été déçue.
En tout cas, le concept est à retenir. C'est un peu comme un cadeau de Noël, on tremble un peu , juste avant de déchirer le papier cadeau.
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Il metodo del coccodrillo. Mondadori 2012

L'action se situe à Naples, de nos jours.
Une Naples hors des clichés, comme nous ne l'avions pas encore vue.
Une ville bourgeoise, sombre,inhospitalière et chaotique où chacun semble occupé à ses seules affaires et prompt à se défiler.
Ce qui permet au tueur de passer inaperçu. Invisible.
Car tandis que Naples sommeille entre pluie et mer, un vieil homme insignifiant exécute méthodiquement.....(je ne vous dis pas quoi) .
C'est un récit prenant aux personnages concrets
La tension croissante aux deux tiers du livre tient bien son lecteur .
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Que dire si ce n'est que j'ai été totalement accaparée par cette histoire. J'ai eu beaucoup de mal à lâcher ce livre, en deux jours il était fini! J'avoue que je ne suis pas familière des polars italiens, mais je vais de ce pas mettre cet auteur dans mes favoris, histoire de ne pas louper ses prochains ouvrages.

J'ai particulièrement apprécié les chapitres courts (parfois pas plus de deux pages), le changement de narrateur à chaque chapitre, mais aussi, et surtout, le fait que l'auteur donne tour à tour la parole au tueur, aux enquêteurs, ainsi qu'aux futures victimes...

Le style est implacable, les phrases percutantes, ce qui donne une ambiance torturée, angoissante.

Je me suis prise d'affection pour Lojacono, ce flic m'y au rebut qui voit dans cette affaire de « crocodile » ce que ses collègues ont été incapable de voir.

Quant-au crocodile, j'ai aimé le parallèle entre sa méthode et le caractère de l'animal, l'auteur a su, très justement, faire de ce personnage une réelle énigme jusque dans les dernières pages.

Concernant l'histoire, elle est bien ficelée et tout à fait plausible, la noirceur des événements et la fin de l'histoire font de ce livre un excellent polar. Peut-être est-il possible d'espérer une suite? En tout cas, c'est à espérer!
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