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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Elle ne se souvient pas comment elle est arrivée là. Apparemment, deux garçons l'auraient déposée devant le Regions Hospital, il y a quelques jours, enveloppée dans un drap. Imbibé de sang. Aujourd'hui, Charlotte Davis, surnommée Charlie, a les avant-bras recouverts d'un épais bandage et les cuisses emmaillotées. Au Creeley center, l'on apprend, à l'occasion de séances de thérapie de groupe, d'entretiens individuels avec la psychologue, d'ateliers de loisirs créatifs, à se reconstruire. Toutes les patientes, comme Charlie, Louisa, sa compagne de chambre, Jen S. ou encore Blue s'automutilent (scarification, brûlure...) pour évacuer un mal-être profond ou des blessures et pour se soulager. Mais, depuis son arrivée, Charlie reste muette. Pourtant, il va bien falloir qu'elle parle si elle veut surmonter le décès de son père, ce qu'elle a subi en vivant dans la rue et chez Franck le Salopard, la perte de sa meilleure amie, oublier l'absence de sa mère et surtout avancer dans la vie, se reconstruire...

Avec ce roman, Kathleen Glasgow traite d'un sujet ô combien difficile et rare en littérature : l'automutilation. Qui plus est, en connaissance de cause. Si l'automutilation n'est pas un acte suicidaire en soi, c'est avant tout un acte libéré de se scarifier, de se brûler, de s'abîmer la peau pour faire face à un trouble émotionnel (violence physique ou verbale, drame, trauma...). Charlie, elle, se scarifie pour pouvoir supporter tous les drames de sa vie. Seul moyen qu'elle a trouvé pour apaiser ses souffrances. En trois parties bien distinctes, l'on suit ainsi son parcours chaotique, traversé de quelques souvenirs qui permettent de comprendre les raisons qui font ce qu'elle est aujourd'hui. de son séjour au Creeley center, dans le Minnesota, où elle fera la connaissance de jeunes filles comme elle, à son installation dans l'Arizona, notamment grâce à son ami, Mikey, jusqu'à ce que l'une des filles la rejoigne, le chemin qu'empruntera Charlie sera, évidemment, parcouru d'embûches, de questionnements, de nombreux doutes, de rencontres heureuses, parfois plus sombres, de chutes dont elle devra se relever, d'efforts au quotidien sachant ses démons prêts à ressurgir à tout moment et, surtout, d'espoir en la vie. Si l'auteure dépeint en profondeur et avec tendresse le personnage de Charlie, terriblement marquant, elle prend soin également de l'entourer de personnages saisissants et remarquables d'humanité, profitant ainsi d'aborder le thème de l'addiction. Un roman fort, à la fois éprouvant et bouleversant, intelligent et d'une incroyable justesse...

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Coup de coeur.

Charlotte Davis, 17 ans, est internée depuis six jours dans la clinique Crewley, Minnesota. Couverte de blessures, mutique, elle ne se souvient pas comment elle est arrivée là.
A Crewley, on soigne les jeunes filles qui, comme elle, se font du mal pour se soulager. Scarifications, brûlures,… les blessures physiques des patientes sont impressionnantes mais souvent bien moins que leurs blessures mentales. A 17 ans ans, la jeune vie de Charlie est déjà une succession de nombreux drames. Des drames qui sont tout autant de cicatrices que la jeune fille s'inflige pour tenter d'apaiser sa souffrance.
A sa sortie, Charlie prend un nouveau départ. Loin du Minnesota, loin de ses démons. C'est à Tucson, Arizona, qu'elle débarque avec sa petite valise et son sac à dos. Là-bas, elle compte bien mettre enfin un terme à cet enfer.

Kathleen Glasgow nous livre une part d'elle-même dans ce roman à la fois très sombre et lumineux, phénomène littéraire sur Tiktok.
L'histoire de Charlie aborde un sujet encore tabou dans notre société ou du moins difficile à comprendre pour la plupart des gens : l'automutilation et notamment la scarification. Les scarifications font peur ; poussées à l'extrême elles peuvent devenir mortelles. Pourtant, elles sont un mode survie pour les personnes qui souffrent de dépression ou d'une maladie mentale : on s'inflige une souffrance avant que quelqu'un ou quelque chose ne nous l'inflige, on trouve un moyen d'évacuer les idées noires qui pourraient mener à un geste bien plus fatal.
Charlie et ses camarades de la clinique sont tous ces jeunes en mal d'être, pour qui la vie n'est qu'une succession de douleur. Alors ils se coupent, ils se brûlent, ils font de leur corps un dévidoir pour leurs souffrances. Tous ont un lourd passé et celui de Charlie rassemble à lui seul les pires affres : la vie de la rue et sa violence, la drogue, l'alcool, la prostitution. On pourrait se dire que le tableau est un peu chargé par l'auteure… Et bien non car lorsque l'on suit le chemin de Charlie, on peut se dire qu'un jeune, orphelin d'un parent, battu et abandonné par l'autre, peut très vite se retrouver dans une telle situation. Surtout à cet âge si fragile.
Alors oui, ce livre est très sombre mais pas désespérant. Charlie n'est pas infaillible, les rencontres qu'elle fera à la sortie de la clinique seront autant de mains tendues que de pièges. Mais Charlie résiste. Charlie tombe et se relève. Et Charlie a une passion, le dessin, un moyen de garder espoir. L'art comme une douce pommade que l'on passe sur les cicatrices.
Les personnages qui entourent la jeune fille sont également très touchants. Cabossés par la vie, ils illustrent la diversité des drames qui jalonnent une vie.
Le cadre enfin, l'Arizona, nous fait passer du malaise de la chaleur à une lumière douce parfois. Tout comme l'est la vie de Charlie.

« Girl in pieces » est un des plus beaux romans que j'ai lu sur la maladie mentale et la souffrance des jeunes car écrit par une personne qui a vécu cela. C'est un récit bouleversant, d'une immense sincérité, plein de résilience.
On dit souvent qu'il faut savoir tomber pour mieux se relever. Ici, c'est une chute vertigineuse dans ce que l'humanité a parfois de plus sombre… avant une remontrée progressive, assurée, vers la lumière.
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⚠T.W : automutilation (scarification), drogue, alcoolisme, violence …
Définition importante (vous le trouverez aussi à la fin du livre) : « L'automutilation est l'acte délibéré de se scarifier, de s'infliger des brûlures, de se donner des coups ou de s'abîmer la peau de quelque manière que ce soit pour faire face à un trouble émotionnel »
Pour ne pas faire d'amalgame, l'automutilation n'est pas un acte de suicide mais d'appel à l'aide !

Si vous êtes dans cette situation, n'hésitez pas à demander de l'aide à un professionnel, un psychologue ou simplement quelqu'un de votre entourage 🫶

🌸 AVIS :

Un coup de ❤ ! Un livre vrai, pure et touchant !

Nous suivons une jeune fille ayant eu des épisodes très compliqués dans sa vie et qui va essayer de s'en sortir.

Oui il y aura de mauvais choix, des choses brutes mais c'est aussi la vie !
Nous faisons un pas et reculons de trois, mais tans que nous faisons ce pas, nous avançons ☺

J'ai appréciée découvrir le thème de l'automutilation, comprendre ce mécanisme et les questionnements qui l'entourent.
J'ai aimé les personnes qui côtoient charlotte.

Je ne connaissais pas cette autrice, mais sa plume est incroyable, incroyablement vraie 🫶

C'est un livre simple, il n'y a pas « d'action » en soi, mais juste la simple vérité 🥀
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Après "Triste tigre", je ne pensais pas plonger à nouveau dans de vieilles plaies, cette année, mais j'ai évidemment choisi ce roman, au lieu de la lecture légère que j'avais promis à mon entourage. Pour être honnête, bien que ça paraisse stupide vu le sujet et ce qu'il représente pour moi, je ne pensais pas être aussi touchée. Peut-être, car je pensais qu'encore une fois, ce serait un roman qui survole le sujet, le traite superficiellement ou bien trop "joliment" et que j'allais abandonner ma lecture et passer à autre chose. Je ne sais pas. Dans tous les cas, je n'étais pas prête. J'ai tant apprécié la beauté de la plume de l'autrice (superbe traduction au passage) qui n'en reste pas moins dure, brutale, crue et directe. Tout ce que j'aime, tout ce qui me parle le plus, me prend réellement aux tripes. On sent que Kathleen Glasgow sait de quoi elle parle et si on le sait également, alors l'expérience est sans doute un peu plus particulière.

J'ai adoré ce livre, il m'a fait mal et j'ai beaucoup de choses du passé qui vont me revenir pendant un moment, mais ce roman ne me laisse pas du tout déprimé, bien au contraire. Il me fait du bien, me rappelle où j'en suis, c'est réconfortant. Par contre, je suis consciente que je ressens ça, car je suis depuis longtemps déjà, sortie des ténèbres. Peut-être pas en pleine lumière, mais avec assez de soleil pour m'épanouir. Ce que je veux dire par là, c'est que si vous êtes encore dans le noir, il vaudrait peut-être mieux éviter ce livre, qui risquerait de faire plus de mal que de bien. Loin de moi l'idée de dire à qui que ce soit ce qu'iel doit ou non lire, c'est juste un appel à la prudence.

Si vous ne pouvez pas le lire tout de suite, je tiens simplement à vous dire, vous n'êtes pas seul.es.
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Charlie Davies, ou Strange Girl, taiseuse et renfermée, se sent foutu dedans comme dehors. À dix-sept ans elle est déjà brisée, son corps est un champs de bataille couvert de cicatrices et carbonisé, tout déconne et pourtant impossible de recoller les morceaux correctement, et ainsi éviter d'être le fantôme de soi même.

Les démons du passé savent ressurgir à limproviste bien qu'elle ai pourtant appris à l'enfouir, revêtir sa carapace et se fermer aux autres.
Mais comment trouver la place dans ce monde ?
Des séances au Regions Hospital avec les autres "brisés de la vie", puis les nouvelles rencontres comme les rémous du passé autour du café le True Grit, Charlotte tente désespérément de se reconstruire.
Offrant à nouveaux sa confiance pour le meilleur comme pour le pire elle tente de dompter sa noirceur, celle des autres, mais en aura-t-elle la force ? Pourtant elle le sais, les gens ne sont jamais ce qu'ils paraissent être.
Heureusement il y a le dessin, un échappatoire, un réconfort, une solution peut-être ?

Un portrait émouvant et éclatant, sombre et déchirant, d'une jeunesse meurtrie et déboussolé, qui nage à contre courant dans la vie mais qui ne lâche jamais rien.
Kathleen Glasgow écrit avec ses tripes, avec ce sang qu'elle a vu couler sur ses bras, car si cette histoire est fictive, les déchirures intérieures, extérieures elle les a aussi vécues.
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Ce livre est un énorme coup de coeur.

MON AVIS, sans spoiler :

Poignant et bouleversant. Voilà les mots qui me viennent en tête lorsque je pense à ce livre.

J'ai été profondément touchée par l'histoire de Charlotte, une adolescente qui essaie de se reconstruire après avoir vécu des drames on ne peut plus horribles.

Suite à un séjour en hôpital psychiatrique, elle est subitement relâchée dehors, livrée à elle même. On comprends alors que le chemin va être long pour ne pas qu'elle replonge dans ses travers.

Le récit de cette histoire est très réaliste.
On se rends compte à quel point les personnes en souffrances ont besoin d'aide et qu'elles n'ont pas d'accompagnement. Que la société les exclut et les juges sans cesse quand elles essaient de se réintégrer. Que ces personnes sans vraiment le vouloir, continuent de se tourner vers les mauvais choix car c'est ce que la société les incite à faire.

J'ai trouvé la plume sublime, l'histoire est profonde et touchante. La souffrance de la protagoniste est parfaitement décrite : une lutte perpétuelle avec sa vie et ses démons.

J'ai aussi aimé la « romance » (attention très toxique) entre Riley et Charlotte. Deux personnes paumées et brisées par la vie. Une qui essaie de s'en sortir et l'autre qui la tire vers le bas.

Attention, il y a de nombreux TW. A ne pas lire pour personnes sensibles.
Lien : https://www.instagram.com/su..
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Un livre bouleversant, une plume brutale et réaliste qui m'a fait couler tant de larmes.

On plonge dans la vie et dans les pensées de cette jeune fille. C'est sombre, triste mais dans tout cela il y a de l'espoir. On veut la voir s'en sortir, se débarrasser de ses démons mais la boîte à bobos n'est jamais loin.

C'est à la fois difficile de lire et difficile de lâcher le roman. Je ne peux que recommander cette lecture qui ne vous laissera probablement pas indemne.

Attention toutefois aux TW : automutilation, agression sexuelle
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Marion du compte Marion Miralta sur Tik Tok a travaillé sur ce livre et en a parlé il y a des mois sur la plateforme. J'étais hyper curieuse de le découvrir et elle m'a gentiment proposé de le recevoir j'ai donc pu découvrir les épreuves non corrigées en avant première.

Je savais que c'était un livre touchant, je ne m'attendais pas à être autant bouleversée. Il m'a touché de manière indescriptible. Je n'ai jamais mis autant d'annotations dans un livre. C'est une pépite comme rarement on en croise en littérature.

L'écriture est magnifique. On plonge dans la vie de cette adolescente fragile, brisée qui ne demande qu'à s'en sortir. On ressent toute sa solitude, sa bataille pour survivre jour après jour. C'est sombre mais en même temps c'est plein d'espoir.

J'avais dû mal à lâcher le livre. Faites bien attention à la liste des TW car il est extrêmement réaliste. Il m'a mis une vraie claque littéraire.

En bref, je n'aurais jamais assez de mots pour vous décrire cette expérience de lecture mais je ne peux que vous le recommander. C'est une délicate perle.
Lien : https://madamepointvirgule.f..
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Cassée, brisée, détruite. Il ne reste rien de Charlotte Davis. À 17 ans, la violence de sa mère, celle de la rue, des hommes qu'elle a trouvés sur son chemin, la drogue, l'ont fait sombrer. Elle n'a rien demandé à la vie et la vie ne lui a rien donné. Alors pour se sentir vivante, elle s'automutile. le cri d'alarme d'une jeune fille qui ne veut pas mourir. le récit est dur, on le sait dès les premières lignes, quand on découvre Charlotte, mutique, dans un hôpital psychiatrique, entourée de celles qui sont comme elles et « se font du mal ».

Mais il y a, tout au fond d'elle, une lueur d'espoir, une étincelle de survie.

Le roman qui ouvre une fenêtre sur cette maladie n'épargne rien aux lecteurs. Ça transpire la déchéance, les odeurs de tabac froid, de renfermé et de sueur. Des taudis crasseux, des silhouettes aux dents jaunes et à l'haleine viciée jalonnent le parcours de Charlotte. Comment recommencer quand on a touché le fond ? Une vie faite de montagnes russes : des hauts très hauts mais des chutes vertigineuses qui chaque fois peuvent réenclencher le pire.

Ce livre est un roman coup de poing de cette rentrée littéraire livrant une histoire magnifique de survie et de courage, un récit inspiré par le propre passé de l'autrice qui lève les tabous.
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Dingue. Incroyable. J'ai pas les mots tellement c'est dingue. J'ai bien pleuré. L'écriture est incroyable des le début on se fait emporter par Charlie et hop on rentre dans son monde. Nan vraiment je suis sur le cul.





























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