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Christel Paris (Traducteur)
EAN : 9782380821314
448 pages
Anne Carrière (22/09/2023)
3.97/5   117 notes
Résumé :
Charlotte Davis est une fille en lambeaux. À dix-sept ans, elle a déjà perdu plus que la plupart des gens en une vie. Mais elle a appris à oublier. Le verre brisé avec lequel elle se coupe apaise sa peine jusqu’à ce qu’il ne reste que le calme. Le verre brisé murmure : Tu n’as plus besoin de penser à ton père et à la rivière. À ta meilleure amie, qui est partie pour toujours. Ou à ta mère, qui n’a plus rien à te donner.

Chaque nouvelle cicatrice endu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Elle ne se souvient pas comment elle est arrivée là. Apparemment, deux garçons l'auraient déposée devant le Regions Hospital, il y a quelques jours, enveloppée dans un drap. Imbibé de sang. Aujourd'hui, Charlotte Davis, surnommée Charlie, a les avant-bras recouverts d'un épais bandage et les cuisses emmaillotées. Au Creeley center, l'on apprend, à l'occasion de séances de thérapie de groupe, d'entretiens individuels avec la psychologue, d'ateliers de loisirs créatifs, à se reconstruire. Toutes les patientes, comme Charlie, Louisa, sa compagne de chambre, Jen S. ou encore Blue s'automutilent (scarification, brûlure...) pour évacuer un mal-être profond ou des blessures et pour se soulager. Mais, depuis son arrivée, Charlie reste muette. Pourtant, il va bien falloir qu'elle parle si elle veut surmonter le décès de son père, ce qu'elle a subi en vivant dans la rue et chez Franck le Salopard, la perte de sa meilleure amie, oublier l'absence de sa mère et surtout avancer dans la vie, se reconstruire...

Avec ce roman, Kathleen Glasgow traite d'un sujet ô combien difficile et rare en littérature : l'automutilation. Qui plus est, en connaissance de cause. Si l'automutilation n'est pas un acte suicidaire en soi, c'est avant tout un acte libéré de se scarifier, de se brûler, de s'abîmer la peau pour faire face à un trouble émotionnel (violence physique ou verbale, drame, trauma...). Charlie, elle, se scarifie pour pouvoir supporter tous les drames de sa vie. Seul moyen qu'elle a trouvé pour apaiser ses souffrances. En trois parties bien distinctes, l'on suit ainsi son parcours chaotique, traversé de quelques souvenirs qui permettent de comprendre les raisons qui font ce qu'elle est aujourd'hui. de son séjour au Creeley center, dans le Minnesota, où elle fera la connaissance de jeunes filles comme elle, à son installation dans l'Arizona, notamment grâce à son ami, Mikey, jusqu'à ce que l'une des filles la rejoigne, le chemin qu'empruntera Charlie sera, évidemment, parcouru d'embûches, de questionnements, de nombreux doutes, de rencontres heureuses, parfois plus sombres, de chutes dont elle devra se relever, d'efforts au quotidien sachant ses démons prêts à ressurgir à tout moment et, surtout, d'espoir en la vie. Si l'auteure dépeint en profondeur et avec tendresse le personnage de Charlie, terriblement marquant, elle prend soin également de l'entourer de personnages saisissants et remarquables d'humanité, profitant ainsi d'aborder le thème de l'addiction. Un roman fort, à la fois éprouvant et bouleversant, intelligent et d'une incroyable justesse...

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Coup de coeur.

Charlotte Davis, 17 ans, est internée depuis six jours dans la clinique Crewley, Minnesota. Couverte de blessures, mutique, elle ne se souvient pas comment elle est arrivée là.
A Crewley, on soigne les jeunes filles qui, comme elle, se font du mal pour se soulager. Scarifications, brûlures,… les blessures physiques des patientes sont impressionnantes mais souvent bien moins que leurs blessures mentales. A 17 ans ans, la jeune vie de Charlie est déjà une succession de nombreux drames. Des drames qui sont tout autant de cicatrices que la jeune fille s'inflige pour tenter d'apaiser sa souffrance.
A sa sortie, Charlie prend un nouveau départ. Loin du Minnesota, loin de ses démons. C'est à Tucson, Arizona, qu'elle débarque avec sa petite valise et son sac à dos. Là-bas, elle compte bien mettre enfin un terme à cet enfer.

Kathleen Glasgow nous livre une part d'elle-même dans ce roman à la fois très sombre et lumineux, phénomène littéraire sur Tiktok.
L'histoire de Charlie aborde un sujet encore tabou dans notre société ou du moins difficile à comprendre pour la plupart des gens : l'automutilation et notamment la scarification. Les scarifications font peur ; poussées à l'extrême elles peuvent devenir mortelles. Pourtant, elles sont un mode survie pour les personnes qui souffrent de dépression ou d'une maladie mentale : on s'inflige une souffrance avant que quelqu'un ou quelque chose ne nous l'inflige, on trouve un moyen d'évacuer les idées noires qui pourraient mener à un geste bien plus fatal.
Charlie et ses camarades de la clinique sont tous ces jeunes en mal d'être, pour qui la vie n'est qu'une succession de douleur. Alors ils se coupent, ils se brûlent, ils font de leur corps un dévidoir pour leurs souffrances. Tous ont un lourd passé et celui de Charlie rassemble à lui seul les pires affres : la vie de la rue et sa violence, la drogue, l'alcool, la prostitution. On pourrait se dire que le tableau est un peu chargé par l'auteure… Et bien non car lorsque l'on suit le chemin de Charlie, on peut se dire qu'un jeune, orphelin d'un parent, battu et abandonné par l'autre, peut très vite se retrouver dans une telle situation. Surtout à cet âge si fragile.
Alors oui, ce livre est très sombre mais pas désespérant. Charlie n'est pas infaillible, les rencontres qu'elle fera à la sortie de la clinique seront autant de mains tendues que de pièges. Mais Charlie résiste. Charlie tombe et se relève. Et Charlie a une passion, le dessin, un moyen de garder espoir. L'art comme une douce pommade que l'on passe sur les cicatrices.
Les personnages qui entourent la jeune fille sont également très touchants. Cabossés par la vie, ils illustrent la diversité des drames qui jalonnent une vie.
Le cadre enfin, l'Arizona, nous fait passer du malaise de la chaleur à une lumière douce parfois. Tout comme l'est la vie de Charlie.

« Girl in pieces » est un des plus beaux romans que j'ai lu sur la maladie mentale et la souffrance des jeunes car écrit par une personne qui a vécu cela. C'est un récit bouleversant, d'une immense sincérité, plein de résilience.
On dit souvent qu'il faut savoir tomber pour mieux se relever. Ici, c'est une chute vertigineuse dans ce que l'humanité a parfois de plus sombre… avant une remontrée progressive, assurée, vers la lumière.
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Il est difficile de parler de ce roman. Je voulais le lire depuis très longtemps et j'ai donc sauté sur l'occasion quand il a été traduit. Cependant, je trouve qu'il faut être dans un sacré bon mood pour oser s'aventurer dans cette lecture, parce qu'elle est sombre et destructrice. Elle nous entraîne dans l'obscurité de Charlie. C'était parfois vraiment dur, surtout les scènes détaillées, les pensées négatives. C'est un tourbillon et il faut du temps pour guérir et avancer. le roman fait un peu plus de 400 pages, l'écriture est très bonne et brutale à la fois. Il est long à lire, il faut s'y préparer.
Je suis passée par toute sorte d'émotions : colère, tristesse, gêne, mélancolie, girl power, sourire... C'est une montagne russe de sentiments, cette lecture. A un moment, j'ai pensé que les bons messages n'étaient pas là, que ce livre faisait finalement l'apologie de ce qu'il ne fallait pas. Mais en fait c'est tout l'inverse et il faut le lire jusqu'au bout pour le comprendre.
Charlie est perdue et elle a vécu absolument l'enfer sur terre. Elle n'a pas de référence, personne vers qui se tourner qui se soucie suffisamment d'elle. Alors les mauvais choix sont toujours plus faciles à faire. Et c'est très facile de juger aussi, quand on ne sait pas ou peu.
J'ai hésité plusieurs fois à arrêter. La première partie est très sombre, elle donne le ton. Dans la seconde, j'ai été davantage énervée et en plus je la trouvais super longue. Et j'étais mal à l'aise devant tant de précarité. Devant Charlie, livrée à elle-même, qui cherche juste à s'en sortir et qui, seule, ne peut pas toujours faire les bons choix. Finalement, j'ai décidé de tout lire d'une traite à partie de la moitié du roman. Et c'était mieux, car j'avais besoin de finir pour aller vers quelque chose de plus doux et léger.
Je sais que l'histoire de Charlie va me marquer pendant longtemps. Je le répète, mais il est si facile de juger sans connaître tous les tenants et les aboutissants. Et c'est une leçon, pour ceux qui lisent ce roman sans être concerné par les thématiques abordées. de même, c'est un accompagnement pour ceux qui chercheraient à s'y retrouver. En tout cas, le message qui reste pour moi, est un petit mot de Casper : Pense à toi avant tout. Alors prenez soin de vous, parce que c'est essentiel.
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Après "Triste tigre", je ne pensais pas plonger à nouveau dans de vieilles plaies, cette année, mais j'ai évidemment choisi ce roman, au lieu de la lecture légère que j'avais promis à mon entourage. Pour être honnête, bien que ça paraisse stupide vu le sujet et ce qu'il représente pour moi, je ne pensais pas être aussi touchée. Peut-être, car je pensais qu'encore une fois, ce serait un roman qui survole le sujet, le traite superficiellement ou bien trop "joliment" et que j'allais abandonner ma lecture et passer à autre chose. Je ne sais pas. Dans tous les cas, je n'étais pas prête. J'ai tant apprécié la beauté de la plume de l'autrice (superbe traduction au passage) qui n'en reste pas moins dure, brutale, crue et directe. Tout ce que j'aime, tout ce qui me parle le plus, me prend réellement aux tripes. On sent que Kathleen Glasgow sait de quoi elle parle et si on le sait également, alors l'expérience est sans doute un peu plus particulière.

J'ai adoré ce livre, il m'a fait mal et j'ai beaucoup de choses du passé qui vont me revenir pendant un moment, mais ce roman ne me laisse pas du tout déprimé, bien au contraire. Il me fait du bien, me rappelle où j'en suis, c'est réconfortant. Par contre, je suis consciente que je ressens ça, car je suis depuis longtemps déjà, sortie des ténèbres. Peut-être pas en pleine lumière, mais avec assez de soleil pour m'épanouir. Ce que je veux dire par là, c'est que si vous êtes encore dans le noir, il vaudrait peut-être mieux éviter ce livre, qui risquerait de faire plus de mal que de bien. Loin de moi l'idée de dire à qui que ce soit ce qu'iel doit ou non lire, c'est juste un appel à la prudence.

Si vous ne pouvez pas le lire tout de suite, je tiens simplement à vous dire, vous n'êtes pas seul.es.
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Nous suivons Charlotte Davis, une fille en lambeaux, comme l'indique avec justesse le titre. À 17 ans, sa vie n'est que destruction. Pour apaiser sa peine, Charlotte s'automutile avec des brisures de verre. Un jour tout va trop loin et la voilà dans un hôpital psychiatrique, le corps entouré de bandages, comme si elle était momifiée…

Il s'agit d'un roman très très dur. Mon coeur en a pris un coup, parfois j'ai eu du mal à continuer tellement la vie de Charlotte est désastreuse. La plume de l'auteur est très imagée, et je me suis dit que notre protagoniste n'allait jamais s'en sortir. C'est très sombre, ça interroge beaucoup la psychologie du personnage, ainsi que celle des gens qui l'entourent. le livre dresse un portrait, émouvant d'une jeune femme que la vie a balloté et qui essaye de se réparer. Je peux vous dire de le lire, mais faites attention à vous, et à ce que cela pourrait vous procurer. Je tiens vraiment à mettre un avertissement, c'est loin d'être un roman léger. Je pense que vous l'aviez compris. La plume est intéressante, les chapitres au début courts s'épaississent avec le temps. On rencontre différents protagonistes tous aussi intéressants les uns que les autres. C'était une bonne lecture, mais tout de même assez marquante psychologiquement.
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Citations et extraits (69) Voir plus Ajouter une citation
Je pense que tout le monde en passe par là, ce moment où quelque chose de si… déterminant se produit qu’il déchire votre être en petits morceaux. Alors vous devez vous arrêter. Pendant un long moment, vous tentez de rassembler les morceaux. Et ça prend énormément de temps, pas pour les remettre ensemble, mais pour les assembler différemment, pas nécessairement mieux d’ailleurs. Plutôt d’une façon qui vous permette de vivre avec, jusqu’à ce que vous soyez certain que cette pièce doit aller ici, et l’autre là.
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S'automutiler n'est pas une façon d'attirer l'attention. Elle ne signifie pas que vous êtes suicidaire. Cela signifie que vous luttez pour sortir d'un désordre très dangereux dans votre esprit et votre cœur et que c'est votre mécanisme d'adaptation.
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JE PENSE QUE LES PENTES SONT CENSÉES ÊTRE GLISSANTES . Je ne pas pourquoi . Je ne sais même pas qui a inventé cette notion stupide. Je ne sais même pas pourquoi c'est important . Qui s'en préoccupe ? Qui se préoccupe d'une fille avec des cicatrices qui est incapable de rester seule ? Qui se préoccupe d'une fille avec des cicatrices qui passe la serpillière et livre de la drogue à son copain ? La fille avec des cicatrices devrait s'en préoccuper . Mais elle ne sait pas comment et , une fois qu'on laisse entrer le whisky Maker's Mark , une fois qu'on a laissé entrer des choses telles que les baisers , le sexe , l'alcool , les drogues , tout ce qui remplit le temps et vous fait vous sentir mieux , même si c'est juste pour un petit moment , eh bien , on devient une épave . Et parfois , une fois, peut - être deux , elle commence à se dire qu'elle pourrait suivre des cours avec cette femme , une artiste , mais elle arrête d'y penser , parce qu'une petite souris tapote son cerveau et son et murmure : Mais alors tu ne pourras pas passer autant de temps avec Riley , et les mots se transforment à nouveau en pierre , une grosse pierre dans sa gorge , et elle sent des petits bouts d'elle- même disparaître dans la grande chose de Riley et moi et et et ...
La pente glisante , ça ne finira jamais , jamais .
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Pendant la thérapie de groupe, Casper n’aime pas qu’on utilise les mots scarifier ou scarification, ni brûlure ou encore coup de couteau. Elle dit que peu importe ce que vous faites ou comment vous le faites : c’est du pareil au même. Vous pouvez boire, prendre des amphètes, sniffer de la coke, vous infliger des brûlures, incisions, coupures, coups de couteau, vous arracher les cils, ou baiser jusqu’au sang, c’est la même chose : automutilation.
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" Cet immense chagrin , dit - il en s'asseyant à table et en posant une serviette sur ses genoux . Et je ne parle pas de ce qui s'est passé avec ce jeune homme , parce que ces choses - là , elles vont et viennent , c'est l'une des leçons douloureuses que nous apprenons . Je pense que tu éprouves un autre genre de chagrin . Peut - être une sorte de déchirement d'être au monde sans savoir comment y vivre . Si cela a un sens ? "
Il avale une autre gorgée de vin . " Je pense que tout le monde en passe par là , ce moment où quelque chose de si ... déterminant se produit qu'il déchire votre être en petits morceaux . Alors vous devez vous arrêter . Pendant un long moment , vous tentez de rassembler les morceaux . Et ça prend énormément de temps, pas pour les remettre ensemble , mais pour les assembler diffe- remment , pas nécessairement mieux d'ailleurs . Plutôt d'une façon qui vous permette de vivre avec , jusqu'à ce que vous soyez certain que cette pièce doit aller ici , et l'autre là . "
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