Oui, c'est un premier roman, ce pavé de 655 pages divisé en trois parties dont la première, Collies, a d'abord été publiée comme une nouvelle. Trois parties, trois points de vue qui tournent autour de la famille McLeod et qui ne cessent de faire des aller et retours entre passé et présent.
La première partie plante le décor de cette famille, quelques mois après le décès de la mère, Maureen. Paul, le père, a décidé de partir en Grèce en voyage organisé ; au terme du voyage, on comprend qu'il rêve de s'établir dans une île grecque, laissant ainsi en Ecosse le journal qu'il dirigeait et surtout la maison de famille où il a vécu avec Maureen, une femme originale qui a fait de l'élevage de chiens collies son métier et avec leurs trois fils, l'aîné Fenno et les jumeaux David et Dennis. Une famille où l'on s'aimait sans bien savoir l'exprimer ni se comprendre vraiment.
La deuxième partie, Droit, la plus longue, est racontée du point de vue de Fenno, le fils aîné, homosexuel établi à New York et devenu libraire. Il revient en Ecosse pour les funérailles de son père mais revient aussi dans le passé, dans les années 80 où la communauté homosexuelle était décimée par le sida. Fenno se souvient de son ami Mal, le critique musical à la plume acérée, touché par la maladie, il évoque d'autres amis gays, sa vie à New York, sa librairie… Tout cela se mêle à ses retrouvailles avec ses frères David et Dennis et leurs épouses, marquées par le deuil, les souvenirs de famille, la tendresse envers ses nièces et une étrange demande.
La fin du roman, Les garçons, se passe un peu plus tard, dans une maison au bord de l'océan. Une bande de copains s'y retrouve, dont Fenno et Dennis, Tony et Fern, une jeune femme enceinte déjà croisée dans la première partie, dont nous découvrons l'histoire.
Dans ce roman, les personnages se croisent, se cherchent, s'aiment sans nécessairement se comprendre (et pas seulement dans la famille McLeod). ils cherchent le bonheur et se heurtent aux épreuves de la vie, à ma mort. Ils cherchent et apprennent à trouver leur place dans la vie. Une mention particulière à Fenno et à Mal dont
Julia Glass dresse un portrait tout en contradictions et en finesse. Pour un premier roman, c'est époustouflant. Il y règne une mélancolie douce-amère, une certaine folie, un humour un peu noir qui cache les sentiments.
J'ai vraiment beaucoup beaucoup aimé ce roman (sans doute aussi grâce à la qualité de la traduction) et je relirai
Julia Glass avec plaisir !
Lien :
https://desmotsetdesnotes.wo..