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Citations sur Quand souffle le vent du nord (339)

"Chère Emmi, avez-vous remarqué que nous ne savons absolument rien l'un de l'autre? Nous créons des personnages virtuels, imaginaires, nous dessinons l'un de l'autre des portraits-robots illusoires. Nous posons des questions dont tout le charme est de ne pas obtenir de réponses. Oui, nous nous amusons à éveiller la curiosité de l'autre et à l'attiser en refusant de la satisfaire. Nous essayons de lire entre les lignes, entre les mots, presque entre les lettres. Nous nous efforçons de nous faire de l'autre une idée juste. Et en même temps, nous sommes bien déterminés à ne rien révéler d'essentiel sur nous-mêmes..."
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Nous partons de la ligne d'arrivée, et il n'y a qu'une direction possible : en arrière. Nous faisons route vers le désenchantement. Nous ne pouvons pas vivre ce que nous écrivons. Nous ne pouvons pas remplacer les nombreuses images que nous nous faisons l'un de l'autre. Je serai déçu si vous n'êtes pas à la hauteur de l'Emmiu que je connais. Et vous ne serez pas à la hauteur ! Vous serez déprimée si je ne suis pas à la hauteur du Léo que vous connaissez. Et je ne serai pas à la hauteur !
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Il ne faut pas penser à la "perte". Y penser, c'est déjà perdre.
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Ces derniers jours, je me suis décomposé en pièces détachées schizophrènes, et je suis en train de les rassembler.
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Il faut toujours boire à deux, ou pas du tout.
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Dans mes mails, je peux être comme jamais la vraie Emmi. Dans la "vraie vie", si on veut réussir, si on veut tenir le coup, il faut sans cesse faire des compromis avec sa propre émotivité (...) Nous adaptons en permanence nos sentiments à notre entourage, nous ménageons ceux que nous aimons, nous nous glissons dans les cent petits rôles du quotidien, nous nous tenons en équilibre, nous pesons le pour et le contre pour ne pas mettre en danger la structure à laquelle nous appartenons.
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Cher monsieur Leike, je suis confuse. Je souffre malheureusement d'une maladie chronique du "Ei", c'est-à-dire du "E" avant le "I". Quand j'écris vite et qu'un "I" doit suivre, un "E" se glisse toujours dans mon mot. A tel point que mes majeurs se font la guerre sur le clavier. Le gauche veut toujours aller plus vite que le droit. Il faut dire que je suis une gauchère contrariée. La main gauche ne me l'a pas pardonné. Le bout de son majeur glisse toujours un "E" dans le mot avant que la main droite ne puisse placer un "I". Veuillez excuser ce harcèlement, cela n'arrivera (probablement) plus. Bonne fin de soirée, E. Rothner.

Quatre minutes plus tard

En voulant résilier son abonnement à un magazine, Emma Rothner se trompe d'adresse et envoie son mail à un inconnu, Leo Leike. Peu à peu, un dialogue s'engage entre eux et le ton devient vite intime. De plus en plus attirés l'un par l'autre, ils finissent par se donner rendez-vous dans un café de la ville, à une condition : reconnaître l'autre, mais sans lui adresser la parole...
Daniel Glattauer

Né à Vienne en 1960, Daniel Glattauer a étudié la pédagogie et l'histoire de l'art, avant de s'orienter vers le journalisme. Après ses débuts à Die Presse, il rejoint le grand quotidien autrichien Der Standard en 1989, peu après sa création, où il signe sous le sigle "Dag" des chroniques judiciaires et politiques. Auteur d'une dizaine de livres - romans et récits, jamais traduits en français -, il est actuellement en congé sabbatique et envisage de se consacrer exclusivement à son activité d'écrivain.

15 janvier

Objet : Résiliation

J'aimerais résilier mon abonnement. Puis-je m'y prendre ainsi ? Cordialement, E. Rothner.

18 jours plus tard

Objet : Résiliation

Je veux résilier mon abonnement. Est-il possible de le faire par mail ? Merci de me répondre au plus vite.

Cordialement, E. Rothner.

33 jours plus tard

Objet : Résiliation

Chère Madame, cher Monsieur des publications Like, si votre mépris souverain envers mes tentatives de résiliation a pour but d'écouler plus d'exemplaires de votre produit, d'un niveau hélas toujours plus mauvais, je dois malheureusement vous faire part de ma décision : je ne paierai plus !

Cordialement, E. Rothner.

8 minutes plus tard

RÉP :

Vous avez la mauvaise adresse. Je suis un particulier. Mon adresse : woerter@leike.com. Celle dont vous avez besoin : woerter@ like. com. Vous êtes déjà la troisième personne à m'envoyer une demande de résiliation. Le magazine doit être devenu vraiment mauvais.

Cinq minutes plus tard

RE :

Oh, pardon ! Et merci pour ces explications. Bien à vous, E.R.

Neuf mois plus tard

Pas d'objet

Joyeux Noël et bonne année de la part d'Emmi Rothner.

Deux minutes plus tard

RÉP :

Chère Emmi Rothner, nous ne nous connaissons pour ainsi dire pas du tout. Cependant, je vous remercie pour votre sincère et si original mail groupé ! Il faut que vous le sachiez : j'aime les mails groupés destinés à un groupe auquel je n'appartiens pas. Sincères salutations, Leo Leike.

18 minutes plus tard

RE :

Veuillez excuser mon harcèlement épistolaire, Monsieur "sincères salutations" Leike. Vous vous êtes glissé par erreur dans mon fichier clients car, il y a quelques mois, j'ai utilisé sans le vouloir votre adresse mail pour résilier un abonnement. Je vais l'effacer tout de suite.

PS : Si pour souhaiter "un joyeux Noël et une bonne année" vous trouvez une formule plus originale que "joyeux Noël et bonne année", n'hésitez pas à me le faire savoir. En attendant : joyeux Noël et bonne année ! E. Rothner.

Six minutes plus tard

RÉP :

Je vous souhaite d'agréables fêtes et espère de tout coeur que cette nouvelle année qui commence comptera parmi vos 80 meilleures. Et si entre-temps vous vous abonnez aux ennuis, n'hésitez pas à m'envoyer - par erreur - une demande de résiliation. Leo Leike.

Trois minutes plus tard

RE :

Suis impressionnée ! Bises, E.R.

38 jours plus tard

Objet : Pas un euro !

Très chère direction de Like, je me suis séparée de votre magazine trois fois par écrit et deux fois par téléphone (auprès d'une certaine Mme Hahn). Puisque vous persistez malgré tout à m'envoyer ce journal, je considère que cela vous fait plaisir. Quant à la demande de paiement de 186 euros, je serai ravie de la conserver en souvenir de Like quand, enfin, je ne recevrai plus aucun numéro. Mais ne comptez pas sur moi pour payer le moindre euro. Avec l'expression de ma considération distinguée, E. Rothner.

Deux heures plus tard

RÉP :

Chère madame Rothner, le faites-vous exprès ? Ou êtes-vous abonnée aux ennuis ? Sincères salutations, Leo Leike.

15 minutes plus tard

RE :

Cher monsieur Leike, je suis confuse. Je souffre malheureusement d'une maladie chronique du "Ei", c'est-à-dire du "E" avant le "I". Quand j'écris vite et qu'un "I" doit suivre, un "E" se glisse toujours dans mon mot. A tel point que mes majeurs se font la guerre sur le clavier. Le gauche veut toujours aller plus vite que le droit. Il faut dire que je suis une gauchère contrariée. La main gauche ne me l'a pas pardonné. Le bout de son majeur glisse toujours un "E" dans le mot avant que la main droite ne puisse placer un "I". Veuillez excuser ce harcèlement, cela n'arrivera (probablement) plus. Bonne fin de soirée, E. Rothner.

Quatre minutes plus tard

RÉP :

Chère madame Rothner, puis-je vous poser une question ? Et en voici une deuxième : combien de temps vous a-t-il fallu pour écrire le mail qui expose votre maladie du "Ei" ? Bises, Leo Leike.

Trois minutes plus tard

RE :

Deux questions pour vous répondre : combien de temps selon vos estimations ? Et pourquoi cette question ?

Huit minutes plus tard

RÉP :

Selon mes estimations, cela ne vous a pas pris plus de vingt secondes. Si c'est le cas, je vous félicite : en si peu de temps, vous avez réussi un message impeccable. Il m'a fait sourire. Et ce soir, rien ni personne d'autre n'y serait arrivé. En ce qui concerne votre deuxième question, pourquoi je vous demande cela : je travaille actuellement sur le langage dans les mails. Et maintenant je vous repose ma question : pas plus de vingt secondes, je me trompe ?
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On ne peut pas reproduire le bon vieux temps. Comme son nom l'indique, ce temps est vieux. Le nouveau temps ne peut jamais être comme le bon vieux temps. S'il essaie, il semble aussi défraîchi et usé que celui qu'il souhaite voir revenir. Il ne faut pas regretter le bon vieux temps, sous peine de devenir soi-même vieux et amer.
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Ecrire, c'est comme embrasser, mais sans les lèvres. Ecrire, c'est embrasser avec l'esprit.
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Je sais, j’ai la langue bien pendue. Mais seulement par écrit. Et seulement quand je ne suis pas sûre de moi. Léo, vous me faites douter de moi. Mais je suis sûre d’une chose : oui, je veux que vous m’écriviez encore des mails, si cela ne vous dérange pas. Au cas où je ne serais pas assez claire, je réessaie : OUI, JE VEUX ! ! ! ! ! ! ! DES MAILS DE LEO ! DES MAILS DE LEO ! DES MAILS DE LEO. S’IL VOUS PLAÎT ! JE SUIS ACCRO AUX MAILS DE LEO !
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