Kurusan, le samouraï noir, tome 1 : Yasuke

BD HISTOIRE / XVIe SIECLE.
Le très cool et très fun Thierry Gloris n'est toujours pas à court de bonnes idées en consacrant une série à un samouraï africain, le seul et unique Yasuke ! La narration est plutôt classique, en alternant scènes d'apprentissage avec Kurusan qui réapprend la liberté donc l'humanité, et scènes de games of thrones au Pays du Soleil Levant avec Oda Nobunaga et ses adversaires qui multiplient intrigues et complots pour être calife à la place calife ! L'ensemble est tiré par le haut tiré par les beaux graphismes réalistes d'Emiliano Zarcone très bien colorisés par Bruno Tatti, et par les dialogues toujours aux petits oignons de l'ami Thierry Gloris qui officie ici plutôt dans le tragique que dans le comique....
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A travers ce titre, c'est la découverte d'un Japon médiéval au XVIème siècle qui est en proie à des luttes internes pour le pouvoir du shogun (chef militaire avec pouvoir héréditaire). C'est lui le dirigeant de facto du Japon, l'empereur restant en marge pour un pouvoir plus symbolique comme gardien des traditions.

L'originalité de ce titre est de suivre le parcours d'un esclave noir qui faut par la suite samouraï. On va suivre le récit d'un samouraï noir qui est prit sous l'aile d'un puissant gouverneur militaire voulant régner sur l'archipel. Noter qu'on se situe exactement à la fin de l'ère Sengoku. Par ailleurs, c'est inspiré d'une histoire vraie.

Thierry Gloris maîtrise parfaitement l'aspect historique de cette période du Japon fort méconnu des occidentaux. On sent l'influence également de ses études historiques par le passé (DEA d'histoire). Cela donne quelque chose de sérieux et d'authentique loin de la science-fiction ou du fantastique.

C'est superbement bien dessiné, rien à redire. Cela permet de suivre le récit avec un certain plaisir de lecture ce qui ne gâche rien bien au contraire. Je suis preneur de ce premier tome dont je conseille la lecture aux amateurs féru d'histoire du Japon.

Au 16e siècle, les différents clans japonais tissent des alliances et se font la guerre. le seigneur Nobunaga Oda a une vision expansionniste pour son territoire alors quand il voit un jour débarquer sur ses côtes un jésuites et son esclave noir, il devine tout de suite le potentiel de celui que l'on appellera Kurusan.

Basé sur des faits et des personnages histoiriques, on nous raconte l'histoire du premier samouraï noir. Bien que cette histoire soit vraie, le peu d'informations qui nous sont parvenues permet aux auteurs de créer leur personnage.
Les japonais n'ont encore jamais vu d'homme à la peau noire. Ils sont tout de suite impressionnés par sa taille et sa force. Aussi étrange que cela puisse paraître le seigneur Nobunaga s'intéresse à lui au point de le racheter au jésuite et de le confier à son maître d'armes pour en faire un samouraï capable de se battre à ses côtés.
Ce tome 1 se déroule sur un an environ. On voit donc Kurusan apprendre la langue et les usages japonais puis s'entraîner au sabre pour devenir samouraï. En parallèle on voit les différents faits historiques de guerre. Là, c'est parfois un peu plus dur à suivre. Des alliances changent, les amis d'hier sont les ennemis d'aujourd'hui. Les noms se confondent et les visages également.
Le dessin réaliste est très photographique, ce qui lui donne un aspect parfois figé.

Attention, la (belle) couverture est trompeuse. Elle laisse entendre que le récit va se centrer sur le personnage du "samouraï noir" mais que neni. Et tant mieux car cette BD vaut bien mieux qu'une énième histoire de samouraï. Passons rapidement sur le côté historique du personnage principal, réel mais dont on ne connaît pas grand chose. A partir des quelques bribes que les sources historiques nous ont laissées, Thierry Gloris brode, extrapole et c'est plutôt bien fait. Ce n'est pas sa seule réussite car finalement, ce 1er tome permet surtout une plongée dans un moment particulier de l'histoire nippone, où le paysage politique se reconfigure. Ayant déjà lu pas mal de choses sur ce sujet, j'ai trouvé que l'auteur se débrouillait très bien pour restituer ce contexte tout en ne perdant pas le lecteur. Oda Nobunaga, en stratège à la conquête du pouvoir, se révèle être le personnage principal autant que Yasuke. Alors certes, il y a parfois quelques stéréotypes sur le Japon, ou plutôt sur ce qu'on peut attendre d'une histoire se passant au Japon, mais la narration emporte le morceau, d'autant qu'elle est servie par un bon dessin. Vivement le tome 2.

Fin du XVI siècle, un jeune jésuite parcourt le Japon en compagnie d'un esclave noir. Ce dernier ayant une force incroyable, il étonne la populace locale qui, à l'époque, n'a jamais vu d'africain dans leur région. Impressionné, le chef de guerre Oda Nobunaga oblige le maître du colosse à le lui vendre. 
Pour Yusuf, désormais renommé Yasuké s'ouvre une nouvelle vie qui va le mener sur la voie du Samouraï ! 

Offert dans le cadre du calendrier de l'avent Delcourt/Soleil, Kurusan est une bonne découverte. En effet, l'album m'avait échappé lors de sa sortie ! 

Il plaira aux amateurs férus d'histoire du Japon. En effet, Thierry Gloris maîtrise le sujet. La narration alterne les scènes de guerres et les scènes d'apprentissages. le tout est superbement illustré par Emiliano Zarcone qui ne rechigne pas à proposer de nombreux détails mais aussi de très beaux paysages. 

Si on pouvait définir le Japon de fin du XVIe siècle, cela ne pourrait être que "ébullition".

Dans ce tumulte ambiant, Alessandro Valignano, de l'ordre des jésuites, débarque au Pays du Soleil Levant et se confronte directement aux coutumes locales.

Le seigneur Nobunaga est le bras armé de Gakkei pour renverser le Shogun en place, son propre cousin.

Mais pour avoir une chance de réussir, Nobunaga en est conscient, il faut agir vite pour prendre Kyoto et profiter des dissensions qui opposent les clans alliés au Shogun en place.

Mais pour l'instant, une seule chose interpelle Nobunaga, c'est Joseph, l'esclavage en possession de ce gaijin de chrétien.

Intrigué par sa stature, sa musculature et la couleur de sa peau, Nobunaga veut, et aura Joseph à son service. Il se nommera désormais "Kuru" (noir en japonais) et dame Mariko lui sera assignée pour l'éduquer des coutumes et de la langue Japonaises.

Kuru apprend vite et surprend son nouveau maître, qui l'invite à lui raconter son histoire.

Comment son village africain a été attaqué, ses habitants massacrés ou emmenés en esclavage, comment il fut acheté et a servi comme valet chez un dignitaire musulman qui a eu la mauvaise idée de se convertir, lui et toute sa maisonnée, au christianisme.
Comment à ce moment précis, Yussuf de la tribu des Makua est devenu Joseph.

Mais aussi comment son maître et sa famille ont été massacrés par ses rivaux musulmans avant de connaître à nouveau l'esclavage et comment il est entré au service d'Alessandro Valignano avant de naviguer vers les Indes Orientales et enfin le Japon.

Malgré tout, Yussuf, enfin... Kuru, avoue être resté fidèle aux croyances de son peuple, le vent, la pluie, les arbres, la vie...

Nobunaga décide de désormais lui donner le nom de Yasuke et de l'intégrer à son entourage proche, une décision qui va très vite donner raison au Seigneur Japonais....

Après une page présentant les différents protagonistes de cette nouvelle série, nous rentrons dans ce Japon de la fin du XVIème siècle. L'histoire est la confrontation entre deux personnalités, l'une de l'intérieur, ODA Nobunaga, gouverneur militaire, et l'autre venu d'Afrique, Yasuke, esclave d'un père jésuite. le deuxième deviendra le protégé du premier. Leur relation, tout en tension et en apprivoisement, se noue dans un contexte particulier du pays, un renversement politique. Yasuke aidera le gouverneur à prendre le pouvoir. Yasuke, homme noir, après avoir été une sorte de phénomène, apprend la culture japonaise. Nous suivons alors son incursion dans cette culture, que ce soit la question de la franchise ou l'art de combattre. Les dessins magnifiques d'Emiliano Zarcone accentuent toutes les intentions du scénario. Toutes les figures sont montrées avec subtilité. le père jésuite est un homme malhabile, se dissimulant derrière la religion. La fébrilité de ce prêtre et d'autres personnages servent à montrer la force d'ODA et de Yasuke. Ils semblent être tous les deux hors de la société, tellement maltraités par elle qu'ils ne risquent plus rien. Leur détermination, devenant parfois une audace pleine de charme ou une folie terrifiante, est perceptible dans les dialogues et nourrit chaque dessin. Les couleurs accompagnent délicatement les mises en scène. Avec des gros plans sur les visages ou dans les scènes de combat, tout devient mouvement grâce à la force de l'instantané et du trait vif du crayon. La précision se ressent dans le choix des décors, de l'angle de vue et dans la perspective. Les auteurs déroulent efficacement leur récit, entre scènes de genre et moment plus psychologiques. Peu à peu, les armures se fissurent et la véritable force des personnages apparaît.
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Il s'agit là du Japon des grands samouraïs, énormément développé dans les mangas mais plus rarement dans la Bd européenne que nous découvrons dans cet ouvrage. L'histoire se passe à la fin du 16ème siècle avant la bataille de Sekigahara, qui mettra fin à cette grande période de conflit entre les daimyos du Japon et l'apparition d'un nouveau shogunat. Pour les connaisseurs c'est la période de Shogun Total War 2 ^^

On va suit dans ce volume l'histoire de Yasuke, un jeune exclave noir qui rentre au service de Nobunaga Oda dont il sera gagné la confiance et devenir un de ses guerriers. Mais ce premier volume est autant l'histoire de Oda voir plus, l'auteur prend le temps de nous dépeindre les protagonistes de cette époque, sa politique et ses méthodes de guerres. Période de chaos, qui est d'ailleurs bien retransmise.

Ce premier volume me fait un peu l'effet d'un prologue, Yasuke n'est aussi présent que l'on pourrait si attendre mais laisse présager un monté en puissance dans le volume suivant. Une bonne lecture quand même, j'ai envie de lire la suite !

Un destin peu commun

Dans un Japon en pleine mutation, histoire et légendes se mêlent… Parmi les grandes figures de l'époque : Kurusan (« Monsieur Noir » en japonais), ancien esclave qui deviendra le premier samouraï noir de l'histoire du Japon…

Passionné d'histoire, Thierry Gloris s'empare de ce personnage méconnu… Rencontré dans un roman ou un film, son histoire nous aurait semblé peu crédible. Mais le scénariste tisse un récit fictionnel et solidement documenté en tous points captivant… Il parvient à trouver le parfait équilibre entre la narration de son destin peu commun et le cadre historique qu'il pose avec précision, donnant un aperçu saisissant de la complexité du Japon médiéval du XVIe siècle...
Pour mettre en image son récit captivant, le scénariste fait une nouvelle fois appel au talentueux Emiliano Zarcone dont le trait, alliant force et élégance, sert remarquablement bien le propos…

Kurusan, le samuraï noir passionnera les amateurs d'histoire en général et du Japon médiéval en particulier…
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