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sur 674 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« le froid saisit le garçon à la descente du train ».

Nous voici en route pour l'île haute avec un garçon de douze ans qui arrive avec une bonne soeur, manque de chance, à cause d'une avalanche, le train s'arrête deux stations avant, il va falloir faire le trajet sous la neige, ce qui n'est pas une mince affaire pour ce petit parisien, qui n'a jamais mis les pieds à la montagne !

Il suit l'empreinte de cet homme qu'il ne connait pas, il ne sent plus ses pieds, ni ses mains, il traverse un tunnel, il glisse, escalade, la nuit tombe… Il vient soigner son asthme est-ce la vraie raison ? Car pourquoi doit-il renoncer à son identité, Vadim Pavlevitch, se faire passer pour Vincent Dorselles ?

Ils arrivent à une ferme où l'accueil est chaleureux.

Vadim vient de subir un déracinement violent, il a quitté sa famille, ses repères, l'appartement des Battignoles, il est entrainé dans un tourbillon dont il ne saisit pas les tenants et les aboutissants mais la montagne le sauve, annihile sa capacité de réflexion, il est sous le coup de l'émerveillement, de l'extase.

« La montagne se dresse à contre-jour dans le ciel vert. Ce n'est plus le dôme d'un palais, se dit le garçon, c'est une île, une île dans la neige. Une île haute ». (p.40)

Valentine Goby nous brosse un portrait saisissant de la vie dans une ferme à la montagne. Elle exalte l'éveil des sens et aborde avec sensibilité le passage de l'enfance à l'âge adulte. Sur ce chapitre, je vous invite à vous reporter à la critique de Chrystèle, @hordeducontrevent, qui a signé un de ses sublimes billets, où la plume sensible et subtile fait vibrer les épiphanies.

Voyelles de Rimbaud est souvent évoqué pour dresser des correspondances entre les lettres et les couleurs.

Beaucoup de lyrisme, une belle écriture qui masque la toile de fond, la guerre qui bat son plein.

Je ne me suis pas attachée aux personnages et me demande si la psychologie en fonction des âges de Vadim 12 / 13 ans et de Moinette, 10 ans est plausible.

Les enfants à cette époque feraient toutes sortes de tâches à la ferme. C'est Moinette qui forme Vadim.

« Moinette regarde Vincent partir, dépitée, elle aurait voulu venir mais son père a refusé. Il y a les bêtes à s'occuper, il dit et le col est un travail d'homme. N'importe quoi, sûr que Moinette qui soulève seule des marmites, des tommes, des hottes pleines de terre et des bûches pour le poêle pellerait dix fois mieux que Vincent ». (p.130)

« Toute la jeunesse est à la Poya. Les plus petits bergers on six, sept ans. » (p.148).

J'ai du mal avec le contraste bucolique premiers émois et le tragique arrière-plan qui est occulté.

J'ai contemplé l'île haute comme un beau tableau.

Je suis dans un cycle Valentine Goby. Elle est en résidence d'écriture dans mon réseau de médiathèques. Je m'apprête à la rencontrer samedi 25 mai. J'aurais plein de questions à lui poser, dont notamment pourquoi à deux ou trois reprises le « tu » (s'adressant à Vadim), se substitue au « il » point de vue de Vadim.
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Vadim, un petit parisien de douze ans est envoyé par sa mère dans une famille de paysans vivant au pied du Mont-Blanc.
Pour deux raisons : soigner son asthme et surtout le protéger car on est en 1943 et la famille est juive.
Il devient Vincent.
La découverte de la montagne est un émerveillement.
L'enfant est très attentif aux formes , aux couleurs, aux mots, aux changements.
C'est un contemplatif d'une grande sensibilité.
Il observe tout avec enthousiasme.
Les longs mois d'hiver et de neige.
L'éveil du printemps.
L'es éléments de la nature, fleurs, arbres, animaux, ciel......
La nature rient une grande place dans ce roman.
Tout est parfaitement dépeint.
Encore une fois une belle écriture, encore une fois une belle histoire ;
mais encore une fois l'émotion passe difficilement.
Ça m'arrive fréquemment avec Valentine Goby.
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Entre les livres de Valentine Goby et moi : c'est un peu « je t'aime moi non plus ». Dans « Murène », l'écriture m'avait tenue en échec face à l'histoire et aux personnages. Mais comme je suis d'un naturel persévérant, me voilà 3 ans plus tard à nouveau embarquée dans la lecture d'un autre de ses récits.

Et là surprise : derrière une narration ultra-descriptive et picturale (toujours un peu compliquée à s'approprier, admettons-le) se cache une histoire toute en flash-back et euphémisme, à laquelle il faut donner du temps, afin que tout son potentiel dramatique puisse pleinement se révéler. « L'île haute » est paradoxale : elle finit par être bouleversante, bien que portée par un regard très extériorisé et une approche quasi « clinique » des personnages.

Sous la plume de l'auteure, les Alpes deviennent entre février et août 1943 une terra incognita où va se jouer l'avenir de Vincent Dorselles - un jeune parisien asthmatique âgé de 12 ans - né Vadim Pavlevitch. La suite de l'histoire consistera à imaginer qui de Vincent ou de Vadim pourra pleinement vivre sa vie, tandis qu'au pied des montagnes qui entourent le village de Vallorcine (dignes d'un tableau de Kandinsky) le beau côtoie le trivial.

La trajectoire de ce garçon m'a souvent évoqué ce qu'il y avait de plus intéressant dans l'histoire de « Heidi » : la polarisation ville/montagne, le choc des cultures, ainsi que l'enfance confrontée à la peur de l'inconnu. Ce sont l'un comme l'autre de beaux récits sur ce qu'est l'identité et l'éveil d'une conscience - au monde qui l'entoure, à l'altérité - dans lesquels il est impossible de départager qui de la montagne ou de l'enfant tient le 1er rôle.
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L'île haute
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1943 - Vadim Pavlevitch, âgé de 13 ans est envoyé dans les Alpes à Vallorcine, au pied du Mont Blanc. Officiellement il vient soigner son asthme au grand air, mais en ces mois sinistres où les rafles se multiplient c'est aussi pour le protéger que sa mère l'envoie seul si loin.
Par une froide journée de janvier il arrive chez Blanche et Eloi sous le pseudonyme de Vincent, un prénom auquel il va devoir s'habituer, et dans cette ferme de montagne il va de surprise en surprise, lui le petit parisien des Batignolles. Avec Moinette, l'espiègle petite voisine, il va faire tous les apprentissages de la vie de petit paysan et se fondre au quotidien rude,mais aimant et rassurant, des enfants de cette vallée. Mais c'est la montagne qui le surprendra le plus, cette montagne majestueuse, écrasante, somptueuse et protectrice, changeante et belle en toutes saisons qu'il ne cesse d'explorer et d'admirer.
.
Avec ce titre Valentine Goby nous offre un très beau roman initiatique. Durant 3 saisons, ce jeune garçon va basculer vers l'adolescence et faire l'apprentissage de joies et de peines, prendre conscience des périls qui le menacent, mais aussis'éveiller à l'amour et découvrir la puissance des liens d'amitié. Protégé par cette muraille rocheuse, cette « île haute », il va mettre de la distance avec la guerre et apaiser ces craintes, vivre la vie d'un enfant, indépendamment de prénom et de ce qu'il dit de ses origines. C'est écrit avec beaucoup de poésie, et avec une forme de lyrisme qui enveloppe de tendresse la candeur de cet enfant. Les descriptions de la montagne sont superbes et on ressent en les lisant le même émerveillement que Vincent tant ces pages sont immersives et imagées.
Cependant, en dépit de ces belles qualités je n'ai pas été totalement conquise par ce livre. Trop contemplatif peut être, ou trop lent pour moi? peut être pas suffisamment original dans son propos, me donnant un air de « déjà lu »? Je regrette car j'ai lu beaucoup de beaux avis sur ce roman et c'est justement pour lui donner sa chance que je fais le choix d'en parler.
Et vous, qu'en vous pensé?
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Belle réussite ce roman, dont je découvre l'autrice pour la première fois.
Le rapport à la nature en pleine montagne y est constant sur trois saisons, très belles évocations et descriptions très pointues, rien à dire.
On suit le parcours en 1943 d'un jeune garçon : Vadim Pavlevitch, 12 ans, asthmatique, vivant en plein coeur de Paris avec sa famille.
Sa mère, Sophie, lui dit un beau matin d'hiver, que dorénavant il devra s'appeler Vincent Dorselles et partir vite, très vite en montagne, dans la Vallée de l'Ours et que son asthme va s'améliorer par la même occasion.
Il obéit sans trop comprendre pourquoi (même si certains soirs, il entendait chuchoter ses parents sur la guerre, les allemands, les lois raciales etc..) .
Il arrive ainsi, accompagné d'un homme qui va le guider à travers les montagnes, jusqu'à sa nouvelle famille adoptive, simple et bienveillante.
Il va découvrir fasciné et quasi hypnotisé , ces magnifiques montagnes qui entourent désormais son nouveau cadre de vie, bien loin de Paris.
Et se faire de nouveaux amis, particulièrement la petite Moinette, très dégourdie. Il va apprendre les gestes quotidiens avec Blanche, sa mère adoptive.
Dans ce tout nouveau décor, au milieu de ces montagnes majestueuses, il va développer son immense imagination . Puis toutes les sensations ressenties au travers de ces paysages et de ces gens, il va leur attribuer des couleurs : blanc, vert, jaune.
Il passera ainsi du cap de l'enfance à celui de l'adolescence.
Le récit est très poétique, bien écrit, avec de très jolies phrases.
Mais à force de trop privilégier la contemplation de la nature, le rythme de lecture, pour moi, s'en est trouvé altéré.
Le récit est trop lent, engourdissant, à la limite du soporifique parfois...Et c'est sans doute ce que voulait l'autrice , et là, pari réussi.
Il m'a manqué en effet, quelque chose de plus vif et addictif, même au niveau des personnages assez dépourvus d'approche chaleureuse pour les rendre attachants.

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Une auteure connue, inconnue pour moi …
Un titre qui m'inspire …
Une île, lieu de tous les fantasmes, une île perdue au milieu de l'immensité de la mer …
Que l'île soit haute, pourquoi pas !
Surprise …
Un lieu Vallorcine à la limite de trois pays, la France, l'Italie et la Suisse, dans tous les cas bien éloigné de l'océan … recouvert par la mer il y a si longtemps !
Un lieu perdu dans les montagnes comme un refuge où les saisons vont se succéder dans un décor fluctuant selon les saisons.
Les couleurs sont les témoins du temps qui passent et permettent à un enfant d'apprivoiser les lieux … celui qui s'appelait Vadim et qui est devenu Vincent.
Un style littéraire certain, laissant une grande place à l'érudition … mais à quoi sert de connaître le nom de toutes les brindilles qui nous entourent quand on ne sait plus qui on est ni qui on a été !
Une écriture qui se veut accrocher à la terre … mais que j'aurais préféré voir apprivoiser les sentiments de tous ces gens héros du quotidien.
Même le final, au demeurant riche d'émotions nous laisse sur le côté du chemin, à la porte de l'avenir …
Quel dommage …
Une rencontre ratée.
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Belle histoire que celle de Vadim Pavlevitch, parisien de 12 ans, qui part se cacher à la montagne sous prétexte de soigner son asthme, sous le nom de Vincent Dorselles, en réalité pour fuir un Paris en temps de guerre, où il devient dangereux d'être juif.
Outre l'émerveillement de l'enfance, Valentine Goby décrit ici celui de la découverte de la montagne, de son climat hivernal rude mais enchanteur, ou encore son printemps magique et poétique. Vadim vit avec son lourd secret, mais qui s'allège au-fur-et-à-mesure que la neige fond, et Vincent prend le pas, à la découverte de ces paysages hypnotiques, de ces habitants également rudes mais si chaleureux à l'image de Moinette, petite fille qui le guide dans ce monde tout nouveau pour lui.

L'histoire est belle, et les personnages sont tous attachants. Les descriptions des sensations de Vincent au fil de ses découvertes, et des paysages qu'il dessine au fil de ses éblouissements sont tendres. Pourtant, j'ai senti des longueurs tout le long de ce roman, trop descriptif à mon goût. L'action est très très lente, à la mesure de la narration très très descriptive. Cette lenteur, en relation avec l'histoire, n'était pas pour moi le bon moment. J'avais envie de lire une histoire plus animée, et donc j'ai eu un peu de mal à avancer dans ma lecture.
Je comprends que ce livre trouve ses lecteurs sans surprise, mais ce n'était pas le bon moment pour moi. Cependant, c'est une lecture que je pourrai facilement conseiller.
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Durant l'occupation, Vadim, un enfant juif de Paris, est envoyé séjourner en Haute-Savoie pour se mettre à l'abri. Là-bas, il devient Vincent et découvre un autre monde et un autre mode de vie.
Sur cette intrigue, Valentine Goby écrit un hymne à la montagne. Les deux tiers du roman sont consacrés à la description du roulement des saisons en montagne. Valentine Goby utilise un style à la mode, fait de phrases courtes et de mots rares qu'elle utilise avec jouissance, un peu à la manière de Maylis de Kerangal. Cela reste impersonnel.
Faute de sensibilité, peut-être, je me suis pas mal ennuyé. Si la nature est présentée en détail, les hommes qui y vivent sont surtout faits de suggestions. J'ai fini ma lecture un peu sur ma faim, comme à la sortie de certains de ces restaurants dits de nouvelle cuisine, en vogue à la fin du 20ème siècle, où la subtilité des saveurs justifiait le trop peu de nourriture.
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Dans les années 40, un enfant parisien est envoyé dans les montagnes françaises. Là bas, il pourra enfin respirer et non plus siffler. L'air des montagnes va permettre d'améliorer l'état du petit asthmatique. 

Au fil des saisons et des couleurs, Vadim devenu Vincent, va découvrir un autre monde. La neige pour la première fois, le froid glaçant, les montagnes à perte de vue, des odeurs et des occupations nouvelles.
Vincent va découvrir en Blanche et Eloi une seconde famille. 
A l'école, il apprend de nouveaux jeux et est rapidement adopté par la bande d'enfants.
Paris c'est loin. Vincent se sent chez lui et ne veut plus partir.

L'histoire et les descriptions sont poétiques.
Nous suivons le quotidien de Vincent, ses difficultés premières et ses petites victoires vers la voie de l'intégration. le petit est touchant et doté d'une grande sensibilité.
Malgré tout, je n'ai pas réussi à m'attacher à lui.
Certains passages sont assez longs sans pour autant être perçus comme nécessaires au récit. 

En parallèle, nous rencontrons les enfants et les familles du village. Les conversations et les occupations. 
𝗤𝘂'𝗶𝗹 𝗲́𝘁𝗮𝗶𝘁 𝗱𝗶𝗳𝗳𝗶𝗰𝗶𝗹𝗲 𝗱'𝗲̂𝘁𝗿𝗲 𝘂𝗻 𝗲𝗻𝗳𝗮𝗻𝘁 𝗮̀ 𝗰𝗲𝘁𝘁𝗲 𝗲́𝗽𝗼𝗾𝘂𝗲. 
Si un proche ne nous écrivait pas cela signifiait sûrement qu'il était mort. On parle d'étoile jaune sans trop savoir pourquoi il faut la porter. 
Et ton père à toi ? Il s'est battu ? 
Heureusement, certaines scènes sont remplies de naïvetés enfantines et ça nous donne du baume au coeur.

J'ai cru ressortir de cette lecture avec une légère déception, et puis il y a la fin qui se dévoile. J'avais été aveuglée. J'ai hâte de lire d'autres avis pour savoir si j'ai été la seule à ne pas voir percevoir les indices.

𝗖𝗲𝘁𝘁𝗲 𝗵𝗶𝘀𝘁𝗼𝗶𝗿𝗲 𝘃𝗼𝘂𝘀 𝗮𝗽𝗽𝗼𝗿𝘁𝗲𝗿𝗮 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗱𝗼𝘂𝗰𝗲𝘂𝗿 𝗮̀ 𝘂𝗻𝗲 𝗲́𝗽𝗼𝗾𝘂𝗲 𝗼𝘂̀ 𝗹𝗲 𝗺𝗼𝗻𝗱𝗲 𝗱𝗲́𝗽𝗹𝗼𝘆𝗮𝗶𝘁 𝘀𝗮 𝗰𝗿𝘂𝗮𝘂𝘁𝗲́. 
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Début des années 40. Paris, sous occupation. Vadim, 12 ans, souffre d'asthme. Mais surtout, il est d'origine juive. Sa famille profite de sa maladie pour l'envoyer respirer le bon air des Alpes. Là-bas, il deviendra Vincent, et jouira d'une relative sécurité. Cette rencontre avec la montagne sera une véritable révélation pour le garçon. de nouveaux paysages, de nouvelles sensations, un nouveau mode de vie s'offriront à lui l'espace de quelques mois. Sans compter les nouveaux mots pour désigner la faune, la flore ou le climat locaux.

Dans ce roman d'apprentissage, l'expérience humaine de Vadim est aussi une expérience littéraire pour le lecteur. Valentine Goby adopte un style qui rend parfaitement l'explosion sensorielle, l'avalanche de couleurs, de situations vécues par le petit héros, jusqu'à l'étourdissement. On est dans une bulle en dehors du temps, seulement rythmée par le passage des saisons. Des saisons qui exercent leur pouvoir de transformation et de fascination sur la nature autant que sur les hommes.
Lien : https://mediatheque-lattes.f..
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