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EAN : 9782840311430
144 pages
Le de Bleu (01/01/2002)
4/5   3 notes
Résumé :

La vie est passée réunit les poèmes inédits de G. L. Godeau, dispersés dans de nombreuses publications diverses et variées. On retrouve comme le souligne Georges Cathalo dans sa préface, ce " ton inimitable de quelqu'un qui ne triche pas, qui ne s'écoute pas parler.

Son réalisme surprend, son lyrisme déconcerte : le lecteur n'est pas habitué à cette écriture cinématographique, par flashs successifs, par plans éloignés ou rapprochés, travellin... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
N°1756– Juillet 2023

La vie est passée - Léon Georges Godeau - le dès bleu
Ce recueil qui date de 2002, c'est à dire qu'il est posthume, a fait l'objet pour sa réalisation de nombreuses recherches puisque les poèmes qui le composent ont été publiés dans différentes revues ou anthologies. Les thèmes sont traditionnels, ce sont les voyages effectués tout au long de sa vie et qui lui permirent de poser un regard sur la nature humaine, la famille, les amis mais surtout le Marais Poitevin qu'il chérissait pour y pêcher et s'y promener et les gens qu'il rencontrait, ces deux derniers sujets étant le principal ferment de son oeuvre.
Sur le plan de la forme, l'auteur refuse la rime, ce sont des poèmes en prose mais qui ne prennent leur véritable épaisseur que dits de vive voix. En cela il suit l'idée qu'il défendait déjà à la sortie de ce qui est à ma connaissance son premier ouvrage, « Javeniles », qu'il publia en 1953 à l'âge de trente-deux ans et qui annonça l'édition d'une vingtaine de recueils. Il était édité par « La tribune des poètes », est actuellement introuvable et a fait l'objet d'une réédition numérique par FeniXX. Dans ce recueil initial il annonçait en effet son refus de la règle et de la prosodie, même si certains des textes en montraient encore la marque, une manière de tourner la page en quelque sorte.
Son écriture est simple, fluide, abordable par les gens ordinaires dont il parle et qui constituent, dans leur quotidien même, la véritable « matière-émotion » de son oeuvre. Son univers familier c'est en effet la condition humaine universelle, celle du travail, les joies et les peines de la vie, des amours simples, des hasards, de l'instant fugitif comme de la permanence, de la mort...
La poésie de Godeau passe par l'oeil, par sa vision des choses et des êtes vivants, par l'idée qu'il s'en fait, l'image qu'il veut nous faire partager, un peu comme ses dessins et tableaux.
Godeau est un poète injustement oublié, publié de son vivant majoritairement par de petites maisons d'édition ainsi que le note Louis Dubost (Le dés bleu) qui fut un de ses éditeurs. La France, pays de la culture et des Lumières boude un peu la poésie mais ce n'est pas le cas du Japon et de la Russie.
Godeau mérite assurément plus que cette indifférence.

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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Racines vivaces

Tu n'es plus le rouquin traqué de la communale mais un homme libre parmi les autres.
Tu habites la banlieue dans une maison simple avec tes dix enfants.
Chaque soir, tu passes à vélomoteur, droit comme un gendarme. Tu travailles de nuit à l'usine.
C'est l'heure où je m'assieds sur le pas de ma porte pour fumer la pipe. Je lève la main à ton passage. Tu clignes de l'oeil mais jamais ne descend.
Tu n'as pas oublié les lanceurs de cailloux.
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LA BOULANGÈRE

La boulangère a écrit un livre. Elle l’a publié à son compte, elle l’a mis sur le comptoir. Seuls les aveugles ne le verront pas.
C’est mon cas. Comme d’habitude, je prends deux pains, je paie et je me plains du temps qu’il fait. Je regarde mes pieds pour sortir à cause de la marche.
Sur ma nuque, deux canons froids.
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Expo

Peintre et poète, pour mon exposition, la grande salle était pleine. J'ai serré des mains, même celles des paysans de mon village qui avaient fait dix kilomètres dans la nuit pour venir me voir. Une dame en fourrure blanche m'a demandé qui étaient ces gens-là, qu'ils avaient dû se tromper d'endroit. J'ai répondu que j'avais joué aux billes avec eux et qu'on continuerait dès qu'on aurait le temps.
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L'aveugle

L'aveugle a tendu la main vers la rose. J'ai regardé cet homme de près, mieux. Je le lui ai dit. Il m'a répondu que dans l'oeil il avait un trou gros comme une épingle qui laissait passer la lumière. De temps en temps, quand ça valait la peine.
J'ai souri à cet homme, je lui ai dit que j'étais sourd mais que dans l'oreille j'avais aussi un trou, le même que le sien.
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PROVOC

À tous ceux qui « font du bruit et qui sentent », pardon !
À tous ceux qui n’ont pas d’eau ni de savon, pardon !
À tous ceux qui cherchent du travail sans espoir d’en trouver, pardon !
Aux deux filles qui ne vont pas à l’école pour laver les vitres des voitures et qui, en désespoir de cause, lèvent leurs jupes pour une pièce de plus, pardon !
À tous ceux qui ont tout, gare !
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