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EAN : 9789735640101
Viața românească (01/01/1992)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Antologie, analize și studiu introductiv (Universul poetic al lui Octavian Goga) de Ion Dodu Bălan.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Octavian Goga fut le poète de cette période tragique de l'histoire de la Transylvanie quand le peuple ressentait vivement sa condition de déshérité sans patrie, sans terre et dépourvu de liberté. Nombreuses sont les poésies de ce poète qui avait écrit « Ne cheamă pământul » (« La terre nous appelle », 1909), « Din umbra zidurilor » (« À l'ombre des murailles », 1913), « Cântece fără țară » (« Chants sans patrie », 1916) mises en musique et chantées à diverses occasions. Aussi, parler de la poésie d'Octavian Goga c'est d'abord et encore relever son caractère de poésie engagée.
Dans un poème de 1912, intitulé « Le poète », il pose en troubadour errant qui brûle de ramener les trésors de la poésie dans la citadelle. Puis, dans «Le prophète » il écrit : « Je fus prophète dans le désert brûlant/Les jours sombraient à la dérive/Je fus prophète, source d'eau vive,/Chacun y étanchait sa soif et ses tourments. »
Le village natal (Rășinari) constitue le cadre rustique et patriarcal qui inspire le poète : « Venez, que nous nous agenouillions,/Devant la terre noire, vieille mère,/Et dans ses bras rions, pleurons/L'âme et le coeur lavés de toute misère. »(« Aux chantres de la ville »). La terre reste l'élément fondateur auquel se superposent les témoignages de l'Histoire. C'est avec grand talent que le poète évoque l'état d'exil, la psychologie de l'étranger dans son propre pays, la tragédie de l'individu replié dans la prison de l'âme : « Je porte souvent en moi une prison » (« Paix »), « Je monte vers le sommet » (« Du large »), « Je suis un sans terre » (« Sans terre »). Le portrait (autoportrait ?!) de ce messager de l'amour de l'humanité est esquissé dans ce dernier poème : « Je ne suis qu'un homme sans terre/Une goutte de feu au gré du vent/Un esclave déchaîné errant/Et le pauvre de la terre/Un mage de loi nouvelle je suis/Un pauvre fou par une étoile guidé/J'ai tant marché pour vous porter/Les contes de fées de mon pays. »
Sur le plan de l'engagement politique, de nombreuses poésies de Goga utilisent un langage d'action, de nature à rendre évident l'appel adressé à un monde dont il veut tenir la conscience en éveil afin d'accomplir ce rêve suprême des Roumains qui était à l'époque l'union nationale : « Notre grand rêve inaccompli/Est un enfant de la douleur,/Et nos aïeux en sont tous morts,/Dans la détresse, le malheur./Depuis longtemps, en gémissant/Sous nos lourdes passions, sans trêve,/Nous arrosons, tous, de nos larmes,/La vanité de l'ancien rêve... » (« Nous »). C'est précisément en 1918 que ce rêve devint réalité.
Pour les traductions en français, force est de signaler l'ouvrage de Olga Gălățanu, édité en 1985, à Bucarest, chez Minerva.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Prière

Les yeux hagards, vagabond, errant,
Las d'avoir tant marché, ô Seigneur,
Je m'écroule sans forces devant
L'éclat insigne de ta splendeur.
Des abîmes s'ouvrent devant moi
Et la nuit s'étend jusqu'aux lointains,
À genoux je me tourne vers toi :
Ô, Très haut, montre-moi le chemin !

En ma poitrine où les désirs errent,
Je sens les tentations creuser
Comme pour troubler la source claire
Où mon âme s'en vient s'abreuver.
Ô, veuille m'arracher à leur monde
M'aider pour que point je ne m'égare,
Vers les déshérités à la ronde
À jamais dirige mes regards.

Dévoile à mon esprit le secret,
La loi des charmes de la nature,
Et plante en mon bras à tout jamais
La haine et l'amour, afin qu'ils durent.
Donne-moi le chant et la lumière
Les voix de la nature enivrée
D'amour, donne les rayons solaires
À mes paupières exténuées.

Et chasse mes tourments, ô, Seigneur,
À tout jamais brise leurs clameurs
Et apprends-moi à verser des pleurs
Pour ce que souffrent tant d'autres cœurs.
Non, ce n'est point mon destin marqué,
Par les Parques, par leur cruauté
Mais un vaste monde torturé
Qui dans les larmes devra pleurer.

Donne-moi la douleur, les tourments
Des vœux que nul n'a pu satisfaire
Donne-moi l'orage où l'on entend
Hurler, gémir des jougs séculaires.
Depuis longtemps les déshérités
Ployés sous le faix geignent dans l'ombre…
Fais descendre en mon cœur assoiffé
Leurs douleurs terrifiantes, sans nombre.

Sème en mon cœur l'orage espéré,
Que je sente qu'il gonfle et déborde
Et l'amertume se déverser
Toute sur mes frémissantes cordes ;
Et comment, sous sa voûte embrasée,
Émaillée d'éclairs bleus en rumeur
Sa voix d'airain prend son envolée :
Le chant de nos profondes douleurs.

(Rugăciune, p. 100-101, en français par Aurel George Boeșteanu)
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Il y a chez nous de verts sapins,
Des champs soyeux, des papillons ;
Il y a chez nous tant de tristesse,
Tant de peine, dans nos maisons.
Les rossignols viennent de loin,
Ils aiment nos chants et nos fleurs ;
Chez nous on chante la doïna,
Et on verse beaucoup de pleurs...

[La noi sunt codri verzi de brad
Și cîmpuri de mătasă;
La noi atîția fluturi sunt,
Ș-atîta jale-n casă.
Privighetori din alte țări
Vin doina să ne-asculte;
La noi sunt cîntece și flori
Și lacrimi multe, multe...]

(Noi, p. 105, en français par Olga Gălățanu)
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Mes désirs
Vaines cohortes
Mes désirs
Sont feuilles mortes…
Par le sentier feuilles écrasées, feuilles mortes.

Je cherche en vain
Mes rêves égarés,
Collier brillant au loin,
De perles orné…
Collier merveilleux et perdu, de perles orné.

Tout ce que la nuit a tissé
Se dissipe à l'aube éphémère,
Ma chance s'en est allée…
Plus ne la pleure, mère…
Devant l'icône de la Vierge, plus ne la pleure, mère.

(Cântec V, p. 137, en français par Aurel George Boeșteanu)
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Vous auriez moult petits-enfants
Qui vous appelleraient « Pépé »
Vous diriez des contes d'antan…
Avec des dragons et des fées…

[Cîți ai avea azi dumneata
Nepoți, să-ți zică:„Moșu...„
Le-ai spune spuză de povești…
Cu Împăratul Roșu...]

(extrait de Bătrânii, p. 119, en français par Aurel George Boeșteanu)
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