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« Allez tous vous faire foutre ! On veut tout, et vous pouvez nous tuer sous le joug, on s'en tape. On veut des choses impossibles, uniquement des grands crus, le nec plus ultra dans tous les domaines. On veut des salaires équivalents à notre âge multiplié par cent mille. On veut cramer notre vie dans une course furieuse, on veut saccager, piller notre quartier, violer et détruire nos amis les plus chers. On se montrait d'une générosité grandiose à l'extérieur, et d'une mesquinerie absolue dans le secret de nos coeurs ».

Aïe ! Ces phrases m'écorchent, elles me déchirent, m'étripent. Je déteste ce genre de personnage qui se croit omnipotent, qui adule la richesse et les plaisirs égoïstes, qui écrase, manipule, jouit et « tue ».
Et pourtant, ça existe !
Ce roman raconte l'expérience de feu qu'a connue un jeune dans les années 80, à New-York, dans l'univers de la Bourse, des traders, de ces agités du bocal qui ne peuvent vivre que sous pression et qui terminent leur vie en ayant tout brûlé, tout consommé, tout violenté, terrassés souvent par une crise cardiaque, le suicide ou le sida. Ces jeunes à qui on (« la Firme ») a promis le paradis – en l'occurrence, l'argent – et par conséquent la toute-puissance et l'irrespect total des moins riches (ne parlons même pas des « pauvres » qui n'ont aucune existence à leurs yeux).
« Difficile d'évoquer les années 1980 sans employer les expressions ‘putain' et ‘va te faire foutre' à tout bout de champ. Surtout si on considère que je passais l'essentiel de mon temps soit en état de fureur, soit à la recherche de femmes avec lesquelles coucher – et parfois les deux simultanément ».
Les trois quarts de l'histoire détaillent avec une précision exaspérante les multiples jeux auxquels s'adonnent le héros et ses « amis », leur vie de fous à mille lieues de celle du commun des mortels.
J'ai détesté ces descriptions, pourtant très bien mises en scène et servies par une langue fleurie, acerbe et tranchante.

Et puis vient la déchéance : l'alcool et les drogues ne font pas bon ménage avec le cerveau rationnel, et même si l'on est jeune, celui-ci arrive à se rebeller, et à forcer le corps à délirer. Conséquence : le renvoi, définitif, de cet univers doré et dangereux de la finance.

La chute commence, inéluctable. Chute des princes, donc de très haut, descente aux enfers, perte des amis, des repères, de l'amour, pour arriver à un état accepté avec plus ou moins de sagesse.
Et curieusement, c'est cet état que j'ai aimé lire. le narrateur s'est malheureusement très peu appesanti sur le présent, c'est dommage. C'est là qu'on trouve les réflexions profondes sur l'amour, l'argent, l'amitié, la mort.
« Je contemple la moitié du lit dans laquelle personne n'a dormi, et je me demande ce qui est arrivé à tous les possibles de ma jeunesse ».
Cette phrase recèle toute la nostalgie du monde, et conduit à un possible où s'exaltera peut-être la vraie nature de l'homme qui a osé creuser en lui pour y voir la vérité.

Avis donc plus que mitigé, car le côté obscur et abondamment décrit du personnage m'a procuré énervement et exaspération. Même son aspect plus sage – l'acceptation de sa vie déchue – m'a agacée à certains moments par le fait que celle-ci, plus « normale », est décrite comme étriquée, insignifiante.
Cela me choque, car moi qui ai une vie sans richesse excessive et sans misérabilisme, je l'aime et je la trouve riche. Riche de sens et de contacts, riche d'amour.
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