AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,8

sur 471 notes
Une magnifique, merveilleuse, formidable déclaration d'amour de l'auteur pour sa femme. Il raconte leur histoire d'amour, longue de 58 ans, depuis le jour de leur rencontre.
Commenter  J’apprécie          130
COUP DE FOUDRE total pour ce livre. Un pur chef d'oeuvre.

L'auteur, André Gorz, écrit à sa bien-aimée atteinte d'une maladie grave. Il se reproche à travers l'ouvrage de ne lui avoir pas bien dit son amour. Ce petit livre est donc une lettre d'amour.

Chaque page est un pur bonheur, quel talent ! quelle écriture ! Comme on aimerait recevoir une telle lettre ou être capable de l'écrire.

C'est beau, c'est poétique, c'est doux , c'est magnifique ....

LISEZ LE, RELISEZ LE, PRETEZ LE, OFFREZ LE ....
Commenter  J’apprécie          110
Une lettre écrite en 2006 pour combler un remord, se faire pardonner d'avoir dévalorisé Dorine, sa femme en onze lignes dans la première oeuvre qu'il publia en 1957 : "le Traitre". Une lettre écrite au soir de sa vie qu'il abrègera un an plus tard avec elle. Une lettre pour lui dire son amour, lui montrer qu'ils "n'aimeraient chacun ne pas survivre à la mort de l'autre". Une lettre pour Dorine malade depuis quelques années avec qui il a partagé 58 ans de sa vie, pour avouer en creux qu'il n'avait rien compris au mariage qu'il tenait pour une institution bourgeoise, ni à l'amour véritable et pour lui dire également sa reconnaissance. Trop longtemps son approche intellectuelle de la vie l'a empêché d'en comprendre la substance, la réalité, de la sentir pour chercher un Universel qu'il pensait plus noble ...tout contrairement à elle qui le percevait justement dans la réalité empirique du quotidien.
Mais aussi, probablement une imposture (même si le terme est trop fort) qui demeure malgré cette introspection, cet exercice qui vise à "reconstituer l'histoire de leur amour pour en saisir tout le sens." N'y a-t-il pas dans le titre même la persistance de ce sentiment qu'il avoue et qui lui a fait honte en relisant le chapitre 7 du Traitre : "je parlais de Kay comme d'une faiblesse et sur un ton d'excuse...." Pourquoi avoir réduit Dorine à cette seule initiale, D, dans le titre de sa lettre ?
Enfin une lettre à lire et relire pour en percevoir toute la profondeur et la subtilité.
Commenter  J’apprécie          102
La plus belle déclaration d'amour qu'il m'ait été donné de lire. Un petit livre magnifique, une vie en si peu de mots et surtout, un magnifique hommage à une femme et au couple qu'elle a contribué à construire et à faire durer. Un chef d'oeuvre, tout simplement.
Commenter  J’apprécie          90
Ce récit, à la fois court et dense, est l'histoire d'un amour de cinquante huit ans entre André Gorz (de son vrai nom Gérard Horst) et son épouse, Dorine au travers d'une lettre écrite par le philosophe. « Tu m'as donné toute ta vie et tout de toi; j'aimerais pouvoir te donner tout de moi pendant le temps qu'il nous reste. »
Cette lettre, que Gorz raconte avoir écrit en pleurant, dit toute la passion et la reconnaissance qu'il a pour Dorine.
C' est une déclaration d'amour, une réflexion également d'un homme qui a compris - un peu tard - que l'essentiel lui avait échappé.
Néanmoins, cette lettre est avant tout une lettre sur lui, écrivain, journaliste mais elle, qui est-elle ? A part flatter son ego, demander pardon, ce n'est qu'un « ego trip ».
Ce roman ne m'a guère émue.

Commenter  J’apprécie          80
Une autobiographie qui n'offre qu'un intérêt tout relatif.
La lettre à d'se transforme lentement en lettre à soi-même.
Une preuve de plus qu'il est difficile de changer de registre.
Commenter  J’apprécie          80
Cette plaquette est le testament spirituel d'André Gorz adressé à sa femme Dorine la veille de leur suicide « main dans la main », commis lors du stade terminal d'une maladie inguérissable de Dorine dans sa quatre-vingt deuxième année, afin de ne pas survivre à son décès. Ce texte a été analysé par Patrick Viveret, dans l'ouvrage : André Gorz, un penseur pour le XXIe siècle, que je viens de terminer, comme un message d'envergure beaucoup plus vaste, nous invitant à repenser aux « enjeux émotionnels de la transformation sociale ». Il est évident que, dans l'engagement politique d'une pensée militante telle que celle du philosophe d'origine juive autrichienne, l'émotivité d'une relation conjugale – de la sienne, qui plus est – ne semble pas avoir beaucoup de place. Les émotions, en général, y sont moins traitées que, par exemple, dans l'oeuvre de Raoul Vaneigem. Par conséquent, cette oeuvre ultime vient opportunément compenser cette absence, et donnant une importance tout à fait prioritaire à la fois à la circonstance autobiographique – son histoire d'amour – et à la place de l'émotivité dans sa pensée. Mais il y a là davantage. le premier ouvrage publié par Gorz est le Traître (1958). C'est un livre autobiographique, qui se veut une auto-analyse du processus réflexif de l'auteur, saisi « en cours » : l'on sait que, grâce aussi à une Préface extrêmement élogieuse par Sartre, il eut une grande fortune et l'auteur lui dut sa consécration dans l'aréopage des intellectuels français et sa profession de journaliste et auteur. Or, malgré la dédicace privée et manuscrite à sa femme, dans le texte publié, le personnage féminin nommée Kay occupe une place dérisoire et, pis, elle est « défigurée, humilié » ; les bribes autobiographiques sur la relation de couple et le mariage apparaissent délibérément manipulées jusqu'à la pure falsification. L'auteur y note : « N'est-il pas évident que je parlais de Kay comme d'une faiblesse et sur un ton d'excuse, comme s'il fallait s'excuser de vivre ? » (cit. p. 52) et, l'on peut dire, à un premier niveau, que ce testament spirituel constitue entièrement une autocritique qui peut se résumer à cet aveu : « Je ne m'aimais pas de t'aimer » (p. 58). Peut-être cette circonstance suffit-elle à elle seule à expliquer le titre...
Les biographies de penseurs et d'hommes de lettres sont pleines d'histoires d'épouses qui semblent n'avoir eu de vocation que de faciliter l'éclosion de celle de leur conjoint : c'est certainement le cas de Dorine, épouse de Gerhard, collaboratrice précieuse dans tous les aspects de sa vie professionnelle, dans ses relations sociales et dans sa création intellectuelle.
Mais si nous dépassons les aspects biographiques et même la probable raison de minoration de l'émotionnel dans l'auto-perception du devoir-être d'un philosophe, et surtout d'un philosophe politique, il reste encore un aspect encore plus fondamental. Dans le fond de la pensée gorzienne, une pensée de critique du travail, du capitalisme, de l'hétéronomie, et promotrice de l'autonomie, de la réalisation de soi, de la sphère privée comme antidote de l'aliénation du social, il est évident que la conjugalité elle-même acquiert une importance prioritaire. Dès lors, était-ce de la pudeur que d'occulter dans ses écrits cette expérience personnelle, voire de la défigurer ; était-ce le signe de relations compliquées avec soi-même, surtout avec sa propre réalité (cf. cit.), que d'exposer dans ses écrits même autobiographiques cette part de son véritable vécu – une problématique qui s'estompe au moment du trépas – ; ou bien l'auteur éprouvait-il une certaine crainte que, si l'on rétorquait la nature exceptionnelle et non généralisable de sa propre expérience amoureuse, son système intellectuel tout entier en serait affaibli ?
Commenter  J’apprécie          72
Bouleversante déclaration d'amour à sa femme Dorine, cette lettre-hommage d'André Gortz est une pure merveille de délicatesse et de sincérité, une émotion brute.

Dans ce dernier texte rédigé par le co-fondateur du Nouvel Obs, intitulé également, "Histoire d'un amour", André Gorz, revient sur sa rencontre avec sa femme, Dorine, mais surtout leur cinquante-huit années de vie commune, fondatrices de leurs personnalités, années au terme desquelles il n'imagine pas vivre sans elle un seul instant. Or Dorine est atteinte d'une maladie évolutive grave depuis de nombreuses années, et c'est donc face à cette perte qui peut intervenir à tout moment, face à la douleur de sa femme, qu'André Gorz, troquera ses essais philosophiques sur le capitalisme et l'écologie politique, pour celtte ultime prise de plume.

Tous deux se suicideront le 24 septembre 2007.
Lien : Http://lire-ecouter-voir.com
Commenter  J’apprécie          70
Qu'il est étonnant, ce dernier livre d'André Gorz, intellectuel sartrien, journaliste à l'Express de JJSS puis fondateur avec Jean Daniel et quelques autres du Nouvel Obs, ami d'Ivan Illich et reconnu comme l'un des fondateurs de l'écologie politique en France et en Europe. Quelques semaines avant de se donner la mort avec la compagne de sa vie, Dorine, celle à qui cette Lettre à D. est adressée, il éprouve le remords d'avoir parlé d'elle en des termes injustes dans un livre qui lui a valu une certaine célèbrité, "Le traître". Dans ce livre, Gorz justifie le fait que l'engagement d'un intellectuel dans le "sens de l'histoire" (comme on disait alors dans les années 50) peut l'amener à se trahir soi-même (selon la thèse, alors en vogue à St Germain des Près, que "le collectif est tout" et "l'individuel est petit-bourgeois donc haïssable"). En l'occurrence, c'est plutôt sa femme que G. aurait trahi dans ce livre (trop bien nommé, hélas !), en rabaissant leur amour, en en faisant quelque chose de frivole et de contingent alors que, comme ce livre tente de nous le montrer cet amour était pour lui absolument nécessaire.

Cette lettre retrace donc le rôle capital, indispensable qu'a joué D. dans la vie de G., jusqu'au moment où une maladie incurable va atteindre D. et la faire souffrir durant des années. Même cette maladie aura une incidence importante sur l’itinéraire intellectuel de G. puisqu'elle sera une des sources de son engagement contre le productivisme, et aussi l'hypertrophie technologique et notamment médicale, décrite par Ivan Illich dans son livre "Nemesis Médicale".

Ce livre est aussi un livre sur l'impuissance à mener toutes les choses qu'on aimerait faire de son vivant, sur la sagesse qu'il y a à se contenter du peu que l'on peut faire ici (cet "ici" qui n'est pas si "bas" que ça). C'est un livre de modestie qui tente de renouer avec l'essentiel, et cet amour était pour lui l'essentiel puisqu'il lui garantissait aussi sa liberté d'écrire. Sans que la morale soit écrite, on ressent dans ce texte un desaveu des thèses sartriennes dont s'inspirait ses premiers écrits (dont "Le traître") : une thèse aussi séduisante soit-elle qui amènerait à trahir l'amour de sa vie n'est sûrement pas si bonne que cela et elle mérite sûrement d'être reconsidérée.
Commenter  J’apprécie          70
Livre lu en mai 2007. Relu en aout 2023 suite à la parution du dernier livre de Emilie Frèche « les amants du Lutétia » qui traite du suicide d'un couple d'octogénaires, dont l'acte déstabilise la fille. Livre que je n'ai pas lu, et je me pose la question : ne s'est-elle pas inspirée du suicide de André Gorz et son épouse Doreen. Ils n'avaient pas d'enfant. Dans son roman, elle se serait appropriée le rôle de l'enfant dont le deuil à faire est rendu compliqué à cause de la liberté qu'ont pris ses parents de se donner la mort ???
En septembre 2007, André Gorz -philosophe, écrivain, journaliste, écologiste- né à Vienne en 1923, de famille juive, doit changer son nom en Gérard Horst ; il se réfugie à Lausanne avec sa mère durant les années d'occupation allemande. Se suicide à l'âge de 84 ans avec sa femme Doreen 83 ans, atteinte d'une maladie incurable. Quelques mois plus tôt, se rendant compte qu'il n'avait jamais écrit l'essentiel, soit sa relation avec sa femme, il lui a écrit cette lettre, déclaration d'amour après près de 60 années passées ensemble. Face à elle et au monde, il s'interroge avec délicatesse et avec pudeur sur les fondements secrets de son amour et sa continuité.
Dans ce court récit de 75 pages, il revisite les années passées, de sa rencontre à Lausanne en 1947 avec Doreen, de leur amour, leur mariage, et leur vie à Paris, très désargentée jusqu'en 1955 date de son emploi dans le magazine l'Express où JJSS lui offre une tribune sociale et politique. Ce récit est avant tout une déclaration d'amour à sa femme et une autocritique sur sa vanité durant les années professionnelles où il était très autocentré, peu communiquant avec elle, angoissé quant à sa propre capacité à « être » et à écrire. Il s'en fait le reproche et lui rend l'hommage qui lui est dû quant à son aide intellectuelle et logistique pendant ses années à l'Express puis au Nouvel Obs avec Jean Daniel, et dans la vie intime, en tant que femme gaie, libre, autonome et indépendante.
« Cela fait cinquante huit ans que nous vivons ensemble et je t'aime plus que jamais ».
Cela devait être dit !


Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (1258) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1739 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}