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EAN : 9782130816645
92 pages
Presses Universitaires de France (03/04/2019)
3.83/5   12 notes
Résumé :
Pour André Gorz, défense du « monde vécu » et défense du « milieu naturel » sont les deux faces d’une même résistance. Il inscrit la question écologique dans le cadre plus vaste de la domination des « systèmes » (marché capitaliste et administration étatique) sur le « monde vécu ». Tandis que le capital, à l’accroissement illimité, menace la nature qu’il pille autant que la société qu’il manipule, l’autogestion est une autolimitation, selon le « principe de suffisan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Petit essai d'André Gorz sur l'écologie politique entre expertocratie et autolimitation, texte publié en 1992 dans le dossier de la revue Actuel Marx.
Ne pas avoir peur de ces mots, cet article est d'une grande compréhension et accessible à tous, pour ma part c'est la première fois que je lis ce philosophe, et j'ai beaucoup apprécié ces propos.
Gorz pose « une question brûlante d'actualité : quelle signification souhaitons-nous véritablement donner aux bouleversements environnementaux auxquels nous nous confrontons et avec quelle radicalité sommes-nous prêts à modifier notre trajectoire civilisationnelle ? »
L'introduction et les commentaires par Christophe Gilliand m'ont éclairés sur les orientations philosophiques et les fondamentaux de l'auteur en mettant en lumière les modèles gorziens d'écologie politique : « son rapport à la nature (Gorz à penser la nature et la société séparément, spatialement, mais aussi temporellement selon l'analyse de Catherine Larrére) sa dimension phénoménologique et existentialiste (sa notion de « monde vécu » est à mi-chemin entre la « culture du quotidien » et « la société civile ». Elle a pour caractéristique de faire pont entre une dimension physique, sensible, intime de la vie quotidienne, et un aspect politique social mais aussi économique de celle-ci nous explique Alice Syenberg) sa conception du politique ( il souhaite que nos choix de sociétés émanent exclusivement de la sphère de l'autonomie, c'est-à-dire d'un débat démocratique où chacun peut s'exprimer, à partir de son vécu et de ses
besoins »).
Cet article m'a donné envie d'aller plus loin dans mes recherches afin de mieux comprendre écologie scientifique et écologie politique, je pense lire d'autres livres de Gorz surtout s'ils sont aussi accessibles que celui-ci.
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Un essai d'une extrême lucidité sur les ressorts du fonctionnement prédateur de l'humanité qui propose une définition théorique claire et utile de la notion de suffisance. A méditer et à partager
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
En tant que science, l’écologie fait apparaître la civilisation dans son interaction avec l’écosystème terrestre, c’est-à-dire avec ce qui constitue la base naturelle, le contexte non (re)productible de l’activité humaine. À la différence des systèmes industriels, l’écosystème naturel possède une capacité autogénératrice et autoréorganisatrice qui, due à son extrême diversité et complexité, lui permet de s’autoreguler et d'évoluer dans le sens de complexité et de la diversité croissante. Cette capacité d’autorégénérations et d’autoréorganisation est endommagée par des techniques qui tendent à rationaliser et à dominer la nature, à la rendre prévisible et calculable. (Page 22)
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Comme l’analyse l’écologiste Jean Zin, la norme du suffisant doit être appréhendée dans toute sa radicalité. Elle n’a rien d’une politique des « petits pas » ou d’un discours moralisateur qui viserait à responsabiliser le consommateur sans lui donner les moyens de se penser autrement que comme tel. Elle est bien au contraire un arrachement à la logique marchande.
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…plus une société devient complexe, moins son fonctionnement est intuitivement intelligible. La masse des savoirs mise en œuvre dans la production, l’administration, les échanges, le droit dépasse de loin les capacités d’un individu ou d’un groupe. Chacun de ceux-ci ne détient qu’un savoir partiel, spécialisé, que des procédures organisationnelles préétablies, des appareils vont coordonner et organiser en vue d’un résultat qui dépasse ce que les individus sont capables de vouloir. La société complexe ressemble ainsi à une grande machinerie ; elle est, en tant que tout social, un système dont le fonctionnement exige des individus fonctionnellement spécialisés à la manière des organes d’un corps ou d’une machine. Les savoirs spécialisés en fonction de l’exigence systémique du tout social ne contiennent plus, si complexes et savants qu’ils soient, de ressources culturelles suffisantes pour permettre aux individus de s’orienter dans le monde, de donner sens à ce qu’ils font ou de comprendre le sens de ce à quoi ils concourent. Le système envahit et marginalise le monde vécu, c’est-à-dire le monde accessible à la compréhension intuitive et à la saisie pratico-sensorielle. Il enlève aux individus la possibilité d’avoir un monde et de l’avoir en commun. C’est contre les différentes formes de cette expropriation qu’une résistance s’est progressivement organisée.
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Le philosophe de l’environnement Dominique Bourg attire notre attention sur le fait que les bouleversements environnementaux contemporains sont largement imperceptibles par nos sens. Le réchauffement climatique ou l’érosion de la biodiversité par exemple, n’appartiennent tout simplement pas à notre « monde vécu ». Ce sont des phénomènes qui se manifestent à une échelle spatio-temporelle bien plus vaste que celle dans laquelle se déploie notre quotidien. Leur appréhension politique ne peut alors se faire que grâce au travail d’experts dont le rejet, « eu égard au fonctionnement actuel de la société, reviendrait tout bonnement à ôter sa canne à un aveugle.
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Cette domination de la rationalité économique sur toutes les autres formes de rationalité est l'essence du capitalisme. Laissé à lui-même, il aboutirait à l'extinction de la vie et donc de lui-même. S'il doit avoir un sens, ce ne peut être que de créer les conditions de sa propre suppression. Et par suppression du capitalisme il ne faut pas entendre la suppression de Ia gestion des entreprises de façon économiquement rationnelle c'est-à-dire en recherchant le rendement maximum par unité de capital fixe et circulant -, mais la relativisation, jusque dans la gestion et la création d'entreprises,
du critère de rendement maximal à la lumière de critères d'un autre ordre. Quand ces critères l'emportent dans les décisions publiques et les
conduites individuelles et assignent à la rationalité économique une place subalterne au service de fins non économiques, la société sera sortie du capitalisme et aura fondé une civilisation différente.
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Vidéo de André Gorz
Serge Audier Si l'écologie a pour objectif d'étudier les rapports entre un organisme et le milieu naturel, et se donne à cette fin les outils d'une science, elle ne peut ignorer les facteurs qui influent sur ces rapports complexes, lesquels ne sont pas « naturels » mais tiennent à des données sociales, culturelles, économiques, politiques. Aussi, de l'intersection de l'écologie et des sciences sociales ou économiques, est née l' « écologie politique », terme forgé en 1935 par le physiologiste américain Frank Thone mais utilisé surtout à partir des années 70. Impulsée par les travaux pionniers de l'anthropologue Eric R. Wolf, de Michael J. Watts, de Susanna Hecht, du philosophe Hans Jonas ou, en France, d'André Gorz, l'écologie politique a connu un essor considérable, et a déjà une « histoire ».
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