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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La Zizanie marque un tournant dans la production de René Goscinny. C'est la fin de la période insouciante. On avait déjà un peu senti le coup venir avec Astérix Et le Chaudron, mais là, c'est officiel.

Il aborde des sujets beaucoup plus " graves ", beaucoup plus adultes, l'argent dans Astérix Et le Chaudron, les relations humaines dans cet album. Il en va de même dans la série Lucky Luke, où l'auteur se montre toujours plus désespéré, toujours plus désabusé sur le genre humain. L'origine de cet état de fait est probablement à rechercher dans les difficultés professionnelles et les déceptions répétées qu'essuie le scénariste sous son autre casquette de directeur de journal et d'homme d'affaires.

On n'est plus au temps où il suffisait de faire une bonne partie de déconnade avec Albert Uderzo pour pondre un bon album. Il y a désormais des tas de responsabilités, diriger des équipes, résoudre des difficultés sans fin, à la rédaction ou ailleurs.

Entre autre, les jeunes auteurs que vous prenez sous votre aile au sein du journal Pilote et qui vous taillent des costards par derrière (Claire Bretécher, notamment, était connue pour ça bien qu'elle était loin d'être la seule. Il y avait toute la " nouvelle garde ", même si ça fait sourire de dire ça maintenant, à l'époque c'étaient de jeunes loups que Goscinny avait lancés et qui se rebellèrent, le taxant de " dictateur " dans son journal.)

Bref, la joie des relations de travail qui procure ici un sujet tout trouvé. Dans l'histoire qui nous occupe, ce sera le fétide Tullius Détritus, dont Goscinny nous dresse cette description, je cite : " C'est un être immonde, mais très efficace. L'horrible visage vert de la discorde apparaît sur son passage ; ça tient du prodige... "

Dans les bulles, les auteurs utilisent cette image, en colorant de vert plus ou moins foncé les répliques où les graines de la discorde sont les plus épanouies. L'idée de César est donc, cette fois, pour casser la malédiction des irréductibles Gaulois d'Armorique, de semer la zizanie dans leurs rangs.

Et Détritus n'a pas grand mal à le faire, car chacun y met du sien pour attiser les braises au vent mauvais de la discorde et du fiel bon marché. Astérix lui-même est mis en porte-à-faux, comme dans Astérix Et le Chaudron. Il faudra toute la finesse de Panoramix et bien évidemment les gros bras d'Obélix pour venir à bout de cette discorde, et encore...

Je pense que nous sommes nombreux à avoir éprouvé ou à éprouver encore au quotidien les sévices de tels fouteurs de merde. Des gens dont le seul plaisir ou le seul but dans la vie semble être de créer une mauvaise ambiance (je crois même en avoir vu un ou deux sur Babelio, mais, chuuuut ! n'attisons pas le feu qui dort.).

Dans le monde de l'entreprise, certains appellent ça " diviser pour régner ", moi j'appelle ça tellement n'avoir rien d'autre dans sa vie et tellement être aigri soi-même qu'on cherche à reporter son mal-être sur les autres en essayant d'en tirer une jouissance malsaine.

J'en terminerai en signalant une superbe caricature de Lino Ventura en Aérobus, là encore, un acteur dont le coeur de cible n'était pas spécialement les enfants, tout comme le sujet de l'album.

Donc, plus que jamais, un numéro à double lecture, qui nous fait rire, certes, mais un peu jaune (ou même vert !). Cependant je ne voudrais pas semer la zizanie en vous imposant cet avis si vous ne le partagez pas, car ce n'est pas grand-chose dans le fond.
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Excellent titre pour cet album intemporel d'Astérix où Goscinny fait oeuvre moralisatrice en introduisant un semeur de discorde dans le village gaulois et cela fonctionne parfaitement.

Seuls Panoramix , Astérix et son ami Obélix se tiendront à l'écart de cette zizanie, au risque de mettre en péril le village, dépourvu de potion magique, alors que les romains s'apprêtent à lancer une offensive décisive.

Si cet album contient sa dose habituelle d'humour, c'est sa mise en valeur des faiblesses et turpitudes humaines qui ne résistent pas à la flatterie des fauteurs de troubles. de la petite communauté familiale, à un grand groupe, un pays et même une planète, zizanie et son cortège de guerres intestines ou mondiales peuvent survenir, facilitées qu'elles sont par ceux qui compte en tirer un parti personnel, rarement collectif.

Heureusement, les gaulois du village retrouveront la raison et l'album pourra prendre fin avec le banquet final où l'on ne se disputera pas les sangliers.

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La lettre Z évoque pour moi spontanément l'espoir, la joie de vivre, la fantaisie, comme Zorro, Marcel Zanini, Zep, Pierre Perret... Mais à l'inverse, dans les moments que nous vivons elle peut aussi évoquer le pire qui soit, le pire peut-être à venir... Z.
Dans notre chère langue française nourrie d'incroyables différences, nous avons ainsi hérité à partir du grec et du latin, - je vous avoue avoir effectué quelques recherches sur le Robert, un mot singulier avec ses deux Z : Zizanie ! Il n'est pas le seul, il y a aussi zinzin... Amateurs de Scrabble , cela n'arrange rien à votre affaire, il n'y a qu'un seul Z dans le jeu... Zut !
Mais revenons à nos chers amis et irréductibles Gaulois qui résistent, dans leur fameux village retiré, encore et toujours à l'envahisseur romain.
Une idée vint à Jules César qui décida d'envoyer en Gaule un semeur de trouble, ex-prisonnier, du nom de Tullius Détritus, afin de semer cette graine dévastatrice qu'on nomme la zizanie. Pardon par avance ! Je vais dire quelque chose d'horrible, d'insupportable à mes oreilles, que je n'aime pas entendre et encore moins dire, - on appelle cela un délit de faciès, mais avouons que ce personnage a vraiment le physique de l'emploi. Ce propos bien sûr se limitera aux seuls personnages de cette BD, mes chers amis...
Et je n'ai pas un seul instant imaginé chercher une ressemblance du personnage de Tullius Détritus avec un quelconque personnage politique actuel...
J'ai adoré cette BD, je l'ai relue tout récemment.
En effet, je confirme que Jules César réussit bien son coup. C'est une vieille ficelle, diviser pour mieux régner, et quoi de mieux que d'envoyer un type du genre Détritus... C'était un défi quasiment impossible tant la communauté de ces irréductibles gaulois est solidaire comme un seul bloc. Mais c'est sans compter sans ce fameux PDFH. Oui vous savez, le Putain de Facteur Humain !
Vous introduisez un Détritus, - je parle ici du personnage, dans une communauté humaine qui s'entend bien, au hasard une famille, une école, une équipe sportive, une entreprise, une collectivité... et voyez le résultat très vite. C'est comme un venin... Tout part en vrille. Alors, imaginez une nation...
Ici Astérix et Obélix en viennent à s'étriper, c'est dire... Mais c'est sans compter sur les personnages secondaire comme Panoramix...
Certes notre société est clivée sur des sujets essentiels, sel ou sucre, pain au chocolat ou chocolatine, nord ou sud, depuis peu il semblerait qu'il y aurait d'autres sujets clivants mais je ne les connais pas, ou plutôt je veux les ignorer.
Aujourd'hui, observant la scène politique actuelle à l'approche des élections présidentielles, nul doute que René Goscinny se réjouirait à identifier et caricaturer le fameux Détritus dont nous avons hélas hérités.
Je subodore que le dessin d'Uderzo serait à peine différent...
J'ai relu La Zizanie. Cette BD m'apparaît bien plus grinçante aujourd'hui que lorsque je l'ai lue la première fois. Maturité ? Contexte ? Je ne sais pas. J'ai continué de m'amuser à reconnaître certains personnages comme Uderzo aimait à les croquer, certains sont célèbres on les reconnaît volontiers et on rit, d'autres, paraît-il, sont des voisins, des amis, des moins amis, des auteurs, c'est délicieux !
Ici j'ai adoré le portrait du légionnaire colérique Aérobius, si je vous dis que j'aurais aimé l'entendre citer : « J'ai connu une Polonaise qui en prenait au p'tit déjeuner », peut-être le reconnaitrez-vous ? Allez, les paris sont lancés !
Zzz
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Nombreux sont les stratagèmes utilisés par les Romains pour venir à bout du petit village que nous connaissons bien. Parmi ceux-ci, il en existe un qui s'est avéré particulièrement redoutable, et qui est utilisé dans le 15e album intitulé La Zizanie. L'idée est simple : puisque les Gaulois ne peuvent être vaincus par la force, car ils disposent de la potion magique qui les rend invincibles, il faut imaginer une solution plus moderne et plus subtile : « la guerre psychologique ».

L'album est prépublié et paraît dans Pilote en 1970. Au cours de cette période, les manoeuvres militaires organisées par le Vietnam ont fait émerger dans l'actualité le concept de « guerre psychologique » semant le doute sur la légitimité du conflit aux États-Unis et faisant basculer l'opinion américaine, de plus en plus hostile. La contestation s'organise alors avec les mouvements pacifistes et les manifestations étudiantes. La médiatisation de la contestation aboutira au retrait des américains. de l'aveu d'Uderzo lui-même, Goscinny et lui se sont beaucoup amusés avec le concept de guerre psychologique, dont on leur rebattait les oreilles dans tous les médias.

Cependant, le ton plus grave et les clivages provoqués au sein du village tirent sans doute aussi leur source dans les conflits internes du Journal Pilote après mai 68, qui provoquèrent une rupture entre Goscinny et certains jeunes auteurs dont il avait pourtant lancé la carrière. Goscinny, très remonté, avait établi une liste de noms des participants au fameux épisode de la Brasserie des Copains et était prêt à virer quelques-uns des dissidents. On sait aujourd'hui que des acteurs extérieurs au Journal avaient soufflé sur les braises.

Dans cet album apparaissent Mme Agecanonix et Mme Cétautomatix. On connaissait le caractère égrillard du vieil Agecanonix depuis Aux Jeux Olympiques (où il lorgne sans vergogne la moindre jolie demoiselle grecque qu'il qualifie de « sculpture ») et il semble être accompagné par sa future femme sur la première image dans le Chaudron. Cependant, l'existence de Mme Agecanonix n'est officielle qu'à partir de la Zizanie. Elle partage avec Mme Cétautomatix l'étrange caractéristique d'être toujours sans prénom à ce jour (NB : Si l'on devait ouvrir un concours de choix de prénom, comme cela a eu lieu pour Idéfix, je vote pour Taillefine et Baramine). Toutes les deux prendront leur part dans les ragots et les cancans qui seront colportés sur Astérix, donnant du crédit à la manipulation que l'on qualifierait aujourd'hui de « fake news ».

Car l'attaque du village gaulois va être à la fois subtile et frontale, elle est orchestrée par l'un des plus sinistres et redoutables adversaires romains de l'univers d'Astérix : Tullius Détritus. Suivant son propre plan, l'abominable Détritus, missionné par Jules César, va commencer par emprunter un splendide vase provenant de la collection personnelle du centurion Caius Aérobus et, tout en ignorant superbement Abraracourcix, il va l'offrir à Astérix devant témoins « pour renforcer les liens d'amitié entre Romains et Gaulois » tout en le surnommant « homme le plus important du village ». Il s'ensuit bien entendu une série de quiproquos et de soupçons qui ne font que commencer. En effet, Tullius Détritus va s'ingénier à enchaîner les opérations de désinformation et les mises en scène qui généraliseront les suspicions et mettront à mal la bonne entente au sein du village. Peut-être avez-vous déjà rencontré ce genre de personne, au boulot, dans votre vie privée, et pu constater à quel point leur toxicité s'avère indéniablement efficace.

Le centurion Caius Aérobus prend les traits de Lino Ventura. Il fait partie de la vieille école, il est plus favorable aux combats classiques qu'à la guerre psychologique dont il doute de l'efficacité et qu'il qualifié de « procédés de civils » (page 23). Nous retrouvons Brutus, le fils de Jules César, déjà rencontré dans Astérix Gladiateur, qui ressemble à Tony Curtis (dans le film Spartacus). Brutus est sans arrêt en train de manipuler un couteau affuté au risque de se blesser (page 6), cette scène deviendra un running gag à chacune de ses apparitions.

Que l'on se rassure, Astérix, Panoramix et Obélix qui ont gardé la tête froide parviendront à retourner la situation et à restaurer la paix au village. Mais malgré la réconciliation générale à la fin de l'album, qui est fêtée comme il se doit autour d'un banquet, les personnages féminins, y compris les nouvelles venues au caractère bien trempé citées en début de chronique, ne sont toujours pas conviées. Pas même Bonemine alors que l'on fête l'anniversaire d'Abraracourcix. Pour un peu, on pourrait croire que la Zizanie ne s'est toujours pas éteinte au sein des couples, si l'on ne nous avait pas déjà habitués à cette situation depuis maintenant quinze albums.
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Toujours un plaisir de se pencher sur les planches d'Asterix.
Dans ce tome, César est en butte avec le Sénat. Pour financer une guerre, il lui faut sa confiance, mise à l'épreuve par le village des irréductibles Gaulois, bien trop soudés face à l'envahisseur. La réponse est là : semé la Zizanie par le biais d'un Romain, Detritus. Ce dernier manie les arcanes de la zizanie aussi bien que les auteurs ceux de l'humour. Chaque planche apporte son lot de sourires, sans compter l'inénarrable bataille du village! Et que dire de la confusion qui semble toucher tout le monde ? Qui a donc la potion magique? Ou plutôt, qui ne l'a pas?
Un bon moment, comme toujours, avec cette bande de joyeux fous!
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Tullius Detritus, être immonde mais très efficace est réputé pour semer la discorde partout où il passe. Même les lions dans l'arène se sont dévorés entre eux!
Et s'il était enfin l'arme magique de César pour parvenir à faire disparaître le « maudit village gaulois d'irréductibles? »

Un très bon album que ce tome 15 ou le scénario est plus poussé , le caractère des personnages plus aboutis. Les travers humains y ont toute leur place dans oublier une bonne dose d'humour.

Un incontournable dans la longue série des albums de nos deux héros.
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A mon avis, cet opus fait partie des albums les plus réussis de Goscinny et Uderzo. L'idée est simple, mais excellente. Incapable de soumettre les irréductibles Gaulois, César recrute Tullius Detritus et le charge de semer la zizanie dans le village. Cet individu a un génie particulier: il sait admirablement dresser les gens les uns contre les autres. Lors de sa visite aux Gaulois, son initiative met aussitôt le feu aux poudres. La méfiance, la frustration et la colère s'installent durablement dans le village. Astérix lui-même en est victime. Tout ceci fait bien l'affaire des Romains. Pas de panique: le stratagème de Tullius Detritus se retournera contre lui, et ça finira par une belle bataille où les légionnaires prendront le maximum d'horions !
Pour que tout le monde comprenne, même les enfants, les propos semant la zizanie sont écrits dans des bulles vertes. Mais le plus important, c'est l'habile "leçon de morale" que les auteurs font aux lecteurs, à travers les divers comportements humains rapportés dans cette plaisante BD.
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Voici un de mes tomes préférés ! La zizanie est belle est bien semée un peu partout, de Rome à notre petite village gaulois préféré. Détritus est maître en l'art de semer la discorde et Jules César a bien l'intention de ruser pour arriver à faire plier les gaulois. Avec un simple geste, Détritus réussit à faire d'Astérix un traître aux yeux des siens et c'est tout simplement génial de voir ce qu'une personne maline peut engendrer comme catastrophe. S'en suivra toute une série de quiproquos, des incompréhensions et des réflexions aussi idiotes les unes que les autres que m'ont bien fait rire. Heureusement que Panoramix, Astérix et Obelix se serrent les coudes et savent réfléchir parce que sinon, c'était bel et bien la fin des gaulois ! J'ai beaucoup aimé la morale de ce tome, tel est pris qui croyait prendre et retour à l'envoyeur !

C'est toujours un plaisir de se replonger dans les Astérix, je ne parlerais pas du graphisme ou autre car ici, c'est surtout l'histoire qui est importante et j'avoue que celle-là m'a toujours plu, et qui plus est, toujours accompagnée de cet humour et de ces clins d'oeil que j'aime retrouver à chaque lecture.
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Comment venir à bout d'un village gaulois courageux, fort et soudé ? En semant la Zizanie bien sûr ! Puisque J.C (Jules César voyons !) ne peut venir à bout par la force de ce village d'irréductibles gaulois qui résiste encore et toujours à l'envahisseur à cause de leur potion, alors il enverra le meilleur fauteur de trouble de l'empire pour les désunir, ces gaulois de malheur.
J'ai trouvé dommage que parfois l'assemblée autour de lui s'écharpe avant même que ce Détritus ait ouvert la bouche mais il faut avouer que la morale est excellente. Faire confiance à ces proches et ne pas écouter les inconnus qui peuvent avoir simplement envie de semer la discorde entre vous. Même s'il manque de ces références multi culturelles que j'aime tant, c'est tout de même un tome assez drôle qui véhicule un message important.
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Un stratège romain est envoyé en Gaule pour semer la zizanie dans le village gaulois. Et sa mission se déroule à merveille.
Entre les femmes des gaulois qui s'écharpent, Ordralfabetix et Cétautomatix toujours à chercher la bagarre et Agecanonix très susceptible, on découvre un village au bord de la guerre civile.
Pour une fois les romains sont prêts à réussir leur coût et on se rend compte, encore une fois, que Astérix, Obélix et Panoramix sont les seuls à tenir la barque gauloise.
Une aventure qui joue plus sur l'originalité de l'histoire que sur l'humour (même si il y en a bien évidemment).
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Thème : Astérix, tome 15 : La Zizanie de René GoscinnyCréer un quiz sur ce livre

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