Les Dingodossiers - Intégrale

Pour en finir avec le libellé de ce texte absolument rigolo comme tout et adopter un ton plus grave, il faut ajouter un détail qui semblera d'une grande banalité au lecteur de BD d'aujourd'hui mais qui a tout de même son importance. En effet, on remarquera au fil des pages l'absence à peu près totale du héros traditionnel, flanqué de son fidèle acolyte et parcourant la planète pour sauver la veuve et l'orphelin (et la planète aussi par la même occasion). Rien de tout cela dans "les DD". Chaque double page est conçue comme un dossier, une rubrique, un commentaire sur un fait de société, et tout cela au sens journalistique du terme. Quand bien même la forme est celle de la bande dessinée et le ton, humoristique. Cela mérite d'être signalé au passage car c'était la première série BD de ce genre.

CONSOMMATIONS_____________BAR DES AMIS
ENCRE____________________________DE CHINE
PAPIER___________________________JEAN BLOC
CRAYON_________________________DISIFFLET
PINCEAUX_______________________CHAPROT
SANDWICHES___________________CHARLIER
MENACES________________________GERARD PRADAL
MISE EN PAGES__________________GUY JITTON
IMPRIMEUR______________________S A PERIODICA
RALEUR__________________________GEORGE FRONVAL
MR. GOSCINNY EST HABILLE EN SOLDE
MR GOTLIB EST COIFFE PAR CABU
MCMLXVII MATIN QUEL JOURNAL

Qu'est-ce qu'un Dingodossier ? Quelquefois, ça raconte la vie féerique et grammaticale de l'élève Chaprot, mais le plus souvent, ça se présente comme une conférence avec introduction, développement plus ou moins vaseux et chute, sur un sujet d'intérêt général comme la cuisson des sardines à l'huile sous la cendre. Le Dingodossier est solidement documenté et d'autant plus instructif que les auteurs n'hésitent pas à nous apprendre des choses qu'ils ignoraient un quart d'heure avant. De toute façon, comme ils le disaient dans la préface du premier album, ils ne sont pas du tout qualifiés pour traiter des différents sujets développés dans ce livre, ni d'aucun autre sujet d'ailleurs. (En fait, ils ont tous les deux une culture démente.)

Le coauteur de cet album tient à remercier chaleureusement tous ceux qui ont contribué à son élaboration, et plus particulièrement ceux à qui il doit tout et qui se reconnaîtront sauf s'ils ne sont pas physionomistes.
Nul plus que quiconque ne mérite ma gratitude autant que Monsieur Yang Li Fung Tchi, grand artisan chinois vivant sous la deuxième dynastie Ming à Beijing (Pékin). En effet, c'est ce génial bricoleur qui, au cours d'une vie de longues recherches, inventa le papier, sans lequel aucun livre n'aurait jamais pu exister, ne l'oublions pas. Par la suite on lui attribue par erreur la paternité du papier mâché. En effet, Yang Li Fung Tchi termina sa vie en mangeant sa propre invention qu'il prenait pour du riz. Amusante confusion due à son grand âge.
[…]
Également, mille fois merci à Michel Lieuré sans qui les choses ne seraient pas tout à fait ce qu'elles sont dans la mesure où elles seraient différentes de ce qu'elles pourraient être si elles avaient été autres de façon contrairement divergentes.
[…]
Enfin, une ineffable et indicible gratitude à celui que nous ne remercierons jamais assez pour ses travaux géniaux. Il est pour beaucoup dans cet album, ainsi que dans beaucoup d'autres. J'ai nommé Johannes Gensfleisch, dit Gutenberg (1397-1468) à qui l'on ne pense que trop rarement, ce qui est parfaitement injuste.

Monsieur BERNARD MENNESSON accomplit un lundi soir de Pentecôte, après un magnifique week-end ensoleillé, le tour de force de rentrer sur Paris en voiture par l’autoroute du Sud, SANS S’ARRETER UNE SEULE FOIS, et SANS RENCONTRER UN SEUL BOUCHON !
M. Mennesson occupait un fourgon cellulaire escorté par la police de la route. Il avait été arrêté à Fontainebleau, où il venait d'effectuer un hold-up manqué.