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EAN : 9782493083050
112 pages
Les Bons Caractères (01/10/2021)
4/5   3 notes
Résumé :
Ces témoignages évoquent le parcours migratoire de femmes, d'hommes et d'enfants.

Ils servent à redonner de l'humanité à celles et à ceux qui ont connu le rejet et la misère.

On les appelle sans-papiers ou migrants

Où qu'ils vivent, en Corse ou ailleurs, ils ont droit à la vie et à la dignité, et surtout pas à l'oubli.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
On les appelle les migrants, les immigrés, les sans-papiers, autant de mots ou expressions politiquement corrects qui résument une réalité complexe et difficile. Autant de mots qui déshumanisent, banalisent jusqu'à rendre les êtres humains qui la compose invisibles. Ils sont le peuple de l'ombre, réduits à la discrétion et à l'oubli par peur d'être renvoyés de là où ils viennent. Ils sont les corvéables, acteurs malgré eux d'une économie souterraine puante et d'un esclavagisme moderne qui ne dit pas son nom. Ils n'ont rien, pas de fiche de paie, pas d'identité, pas de logement, pas d'existence. Ils ne peuvent se permettre le luxe d'être malade, fatigué ou en repos. Pourtant certains continuent à dire qu'ils profitent du système, qu'ils viennent en Europe pour gagner de l'argent… la haine et la peur sont des moteurs puissants

En relayant leurs témoignages Pitrina GOVI MATTEI redonne à ces personnes une identité, une réalité, un prénom, une vie, des rêves : une existence. Car ces hommes et ces femmes venues de l'autre bout du monde n'ont rien pu emmener avec eux, rien que leurs rêves. Comme cette femme qui fait le ménage et qui avant été institutrice qui a laissée derrière elle ses enfants parce qu'elle n'avait vraiment pas le choix, ou comme cet homme qui offre ses bras sur les chantiers au jour le jour et qui rêvait de toiles, d'expositions et de peinture, ou cette jeune femme pas encore sortie de l'adolescence qui rêvait de théâtre et qui élève désormais des enfants clandestins dans une baraque sordide avec un mari qu'elle n'a pas choisi.

Emigrer ce n'est pas faire un voyage d'agrément. C'est ce que font les êtres humains quand ils n'ont plus rien à perdre, quand ils sont dans une situation extrême que leurs vies ou celles de ceux qu'ils aiment sont en danger, quand ils n'ont plus les moyens de survivre dans leur pays, quand ils ont faim, quand ils ont peur. Imaginez le crève-coeur d'un père ou d'une mère qui laisse derrière lui ses enfants parce qu'en partant il pourra peut-être les nourrir. Imaginez le déchirement de cette mère qui envoie son enfant à l'autre bout du monde parce que près d'elle, là où il devrait être le plus en sécurité, il n'a rien à attendre de l'avenir.

Emigrer c'est entreprendre une expédition dangereuse, parfois sur plusieurs années. C'est affronter le froid, la faim, et c'est surtout risquer sa vie. Maltraités, dépouillés, violés, violentés, ces êtres humains arrivent dans un état pitoyable et ne trouvent aucun réconfort qu'il soit psychologique ou matériel. Ce n'est que le début une vie d'angoisse et de misère. Ces gens ne vivent pas ils survivent, le combat ne s'arrête jamais. D'autant que ceux qui sont restés ignorent tout du calcaire de ceux qui sont partis et attendent beaucoup d'eux. Personne ne veut d'eux mais leur force de travail est pourtant exploitée jusqu'à la moelle. Tout comme on prend des arrêtés anti-mendicité parce que les SDF font tâche dans le décor, on renvoi tout ce petit monde de là où il vient sans se demander ce qu'ils vont devenir. Allez mourir ailleurs, vous faites tâche dans le décor, ça gâche la vue aux touristes friqués !

J'ai beaucoup aimé lire le récit de ces vies parce que cela me semble indispensable d'arracher ces gens à l'anonymat et de leur redonner le statut d'être humain. Ce sont des gestes comme ceux-là qui y contribuent. Toutefois les témoignages étant tous repris par la même personne (qui n'est pas un auteur à proprement parlé mais qui a souhaité faire vivre ces histoires) le style demeure le même pour nous raconter toutes ces vies. Ainsi elles se confondent et on a l'impression d'entendre toujours parler une seule et même personne. Pourtant les témoignages sont riches car très différents, on prend ainsi conscience de toutes les réalités que revêt le statut d'émigré et que tous viennent d'horizons variés pour des raisons très différentes.

Le livre se termine sur des chiffres et des informations très intéressantes sur les réfugiés. Des éléments terre à terre qui contribuent à lutter contre les a priori et les préjugés ce qui est d'une importance capitale.

Le mot de la fin à Nelson MANDELA que l'auteur cite en introduction à son récit : « Que nos choix soient le reflet de nos espoirs et non de nos peurs ».

Evidemment merci beaucoup à Babelio et aux éditions Les bons caractère pour cette lecture.

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CONTRE L'OUBLI ET L'INDIFFERENCE
Récits de migrants recueillis en Corse (2012-2021)
De l'autrice « Pitrina Govi Mattei »
Editions, Les bons caractères

Dans le cadre de la masse critique de babelio, que je remercie, j'ai eu la chance de découvrir ce recueil de témoignages bouleversants de personnes qui sont dans l'ombre. On les appelle sans-papiers ou migrants. le jour où tout a basculé, ils n'ont pas eu d'autres choix que de quitter leur pays pour un avenir meilleur bien qu'incertain. Ils sont alors déracinés, coupés de leur famille, amis et dans l'incertitude de les revoir. Bien souvent à cause de la misère, de la guerre, pour des raisons écologiques, culturelles.... L'autrice dans ce récit a choisi de les mettre en lumière, elle leur redonne leur dignité en libérant la parole. Ces personnes n'existent pas car elles sont sans-papiers et pour obtenir leur carte de séjour, leur chemin sera douloureux et semé d'embûches. L'autrice a recueilli ces témoignages en Corse car elle oeuvre en bénévole au « Réseau Education Sans Frontières » et au « Secours Populaire » de Bastia. Elle souhaite que les gens soient plus humains et que les migrants ne soient plus rejetés. L'auteure dénonce l'indifférence. On parle de femmes, d'enfants et d'hommes qui viennent d'Afrique. Comme Hakim, qui rêvait d'être un artiste peintre, a vu son rêve se briser car sa vie n'était que souffrance. Il était un immigré sans papiers et sans toit. Il a perdu toute sa joie de vivre en repartant dans son pays. Comme Marie, institutrice, mère de trois enfants, obligée de quitter, seule, le Cameroun après le décès de son mari. Sur un canot en plastique, elle a dérivé jusqu'en Libye où elle connaitra l'horreur. Comme François, un jeune malien, orphelin, pauvre, qui rêve d'une vie meilleure. Son périple pour arriver en Corse est glaçant… Je vous invite à découvrir les douze témoignages. Ils survivent en gardant l'espoir et certains parviennent à s'en sortir mais à quel prix !
En lisant ce récit, j'ai de l'admiration pour ces personnes courageuses qui vivent un enfer sur terre et je pense surtout aux mineurs isolés. Alors pour lutter contre l'oubli et l'indifférence, prenez le temps d'entendre leur histoire !
Les droits d'auteur seront reversés à l'association SOS Méditerranée.
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Je remercie les éditions "Les bons caractères" ainsi que l'équipe de Babelio pour l'envoi de ce livre que je n'aurai sans doute pas lu sans cette masse critique, pas que le sujet ne m'intéresse pas mais je suis plus portée pour des romans, des thrillers.

Ce fut difficile pour moi ces derniers jours de lire à cause des événements actuels en Ukraine mais un témoignage à la fois je suis arrivée au bout.

Ce sont donc des récits de migrants, qui deviennent des sans papiers ... Un exil qui se devait être pour un meilleur mais à quel prix ? Ces témoignages restent glaçants et permettent également d'avoir un autre regard sur ces personnes qui n'ont pas d'autres choix que de fuir leur pays.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
C'était un clandestin sans famille, avec de la tristesse dans ses yeux et de la gentillesse dans sa façon d'être.
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