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Roman d'humour noir pour Iegor Gran, également chroniqueur à Charlie Hebdo. Il nous dénigre le prénom Kevin. Pour lui, un nom fait l'individu. Je cite : « Un Kevin ne peut, n'a pas le droit d'être un intellectuel. Il peut être prof de muscu, vendeur d'imprimantes, gérant de supérettes, mais intellectuel – impossible.». L'auteur fait un portrait grinçant des soi-disant intellectuels de l'édition et de la radio qui fréquentent les mêmes endroits littéraires et où tout le monde écrit. Comme tout écrivain, notre homme rêve de gloire et de prix littéraire et tombera dans le panneau d'un usurpateur qui ne supporte pas l'orgueil et la vanité. J'ai un peu moins aimé que Ipso facto, mais j'ai quand même retrouvé son ton sarcastique. L'auteur a un style incomparable c'est pourquoi on aime ou on déteste, je pense.
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Bof... et pourtant!

Oui, je commencerai par "et pourtant"... Tout ce truc autour du prénom "Kevin". Un certain style, des phrases où pointe une ironie bien maîtrisée. Parfois. le microcosme de la radio, de la superficialité du milieu est intéressante. Hélas, cette superficialité touche le livre.

Et puis... bof quand même. Car en effet, tout pose un problème ou presque.

La structure. Inexistante. Ces notes de bas de page dont on se demande ce qu'elles viennent faire là. Un peu comme si quelqu'un racontait l'histoire, mais qui? L'auteur se trouve le plus souvent avec un narrateur omniscient, qui ne peut évidemment pas être l'auteur des notes de bas de page. Cela a l'air d'être un détail,mais je suis sûr que vous vous êtes déjà retrouvé avec un roman où vous n'accrochiez pas au fil rouge, à la trame. Alors, la lecture est un long calvaire...

Ici, ce n'est pas vraiment le calvaire. Il y a (comme mentionné) des saillies intéressantes, des flamboyances verbales qui arrachent le sourire. du moins au début. Car au bout de quelques dizaines de pages, on se lasse un peu.

En cause? le chaos de la structure. Les personnages peu fouillés. Les motivations de ceux-ci, par exemple, sont assez obscures. Souvent, quand on passe d'un protagoniste à un autre, d'un événement à un autre, on a une sorte de roman fait d'ellipses, et le lecteur recompose les blancs. Ici, les blancs sont dans les chapitres, pas entre eux.

Les tentatives de dédouanement du personnage principal sont également étranges, et peu convaincantes. On dirait presque que l'auteur lui-même s'excuse. L'amoralité non assumée me laisse songeur.

Sans compter la trame proprement dite. Convenue, connue, archi visible à des kilomètres. Pur hasard, je viens de lire le Brame du Cerf, une BD de Servais, avec le thème de la vengeance et de l'imposture, et c'est bien mieux rendu dans la BD.

Il est fort possible que ce genre de roman trouve son public. Un lectorat qui se contente de l'instant présent, et trouve son compte dans quelques sourires vite arrachés et aussi fugacement effacés. Je m'attendais à autre chose.

N.B. 6è livre téléchargé et lu à partir de lirtuel.be, la plateforme numérique de la fédération wallonie-bruxelles.
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Parce qu'il a toujours détesté son prénom , symbole, pense t-il, de beaufitude et d'inculture qui le condamne à occuper éternellement le bas de l'échelle sociale , Kevin H, commercial dans une grande radio publique décide de prendre sa revanche. Arpentant les salons littéraires et rebaptisé Alexandre Janus-Smith, il se fait passer pour un agent littéraire ou un conseiller d'une grande maison d'édition et fait miroiter la gloire à des auteurs en mal de reconnaissance. Sauf que le jeu lui échappe peu à peu….

Peinture féroce du petit microcosme littéraire parisien, monde de l'édition et des media, où tout le monde se pose en intellectuel, écrit et rêve d'être publié . Un milieu que Iegor Gran, écrivain et chroniqueur à Charlie Hebdo, connaît bien et dont il pointe la vanité , la suffisance et la mesquinerie.
Dans un genre différent j'ai largement préféré , du même auteur, Les services compétents, mais on retrouve chez ce Kevin l'humour caustique de l'auteur .
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Attiré par une très favorable critique entendue à LA Radio, autant que par les descriptions du milieu littéraire qu'elle promettait, je me suis précipité sur ce livre, qui me laisse toutefois sur ma faim.

L'histoire est sympa, originale, le style direct et facile à lire. Paradoxalement, il y a surtout de très bon passages à chaque fois que l'auteur quitte son ton léger ou humoristique (euh..., nous y reviendrons) pour un peu plus de gravité, laissant place aux interrogations qui guident le fond du livre sur l'orgueil, la vanité, le besoin de reconnaissance ou la vacuité d'une vie ou d certaines vies.

Mais l'ensemble est à mon sens gâché par une écriture qui part un peu dans tous les sens, comme si l'auteur - dont je n'ai rien lu d'autre - se forçait à adopter ce style volontairement détaché, branchouille, humoristico-pédant, qui n'est manifestement pas le sien. Alors bien sûr, il faut prendre tout cela avec le recul qui sied à son histoire, au 2e ou 3e degré parfois, tout cela marche ensemble. Mais en ce qui me concerne, au bout de quelques dizaines de pages, ça ne marche plus.

J'ai eu beaucoup de mal avec ce détachement stylistique nécessité par le personnage, avec ces fréquentes notes de bas de page nous annonçant précocement un rebondissement final qui eut pu être plus subtil, avec cette surabondance d'adjectifs comme si un mot ne pouvait vivre seul ou avec certaines phrases comme "ses qualités littéraires étaient sublimées, devenaient évidentes comme un suppositoire"... Bon, soit. Ça doit être moi alors...

Dommage, je pense qu'il y avait vraiment un grand livre à faire sur cette belle idée de départ.
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Un prénom peut être une croix à vie. Kevin H. en sait quelques chose. Né à la fin des années 70, il a accumulé vexations et humiliations en tous genres à cause de son prénom. " Quand on s'est conditionné en Kevin, on le devient, c'est obligé". En couple avec Charlotte depuis cinq ans, il travaille en tant que commercial dans une radio publique. Dans ce milieu journalistique pétri d'arrogance et de mesquineries, il subit la différence.

Un beau jour l'occasion se présente pour lui d'être un autre que Kevin. Il se rend aux salons littéraires où les écrivains en mal de reconnaissance et de publication sont là à essayer de décrocher un sésame auprès des maisons d'édition. Ces auteurs sont ses proies. Kevin devient Alexandre Janus-Smith lecteur dans une grande maison d'édition. Il ferre sa victime, le complimente, n'hésite pas à citer de grand auteurs. L'oeil morne de l'écrivain se teinte, le voilà enfin compris et les rêves se mettent à défiler. C'est ainsi que l'écrivain François-René Pradel fait la connaissance d'Alexandre Janus-Smith. Des mails s'en suivent avec envoi du dernier manuscrit de l'écrivain. François-René Pradel attend patiemment car des contre-temps non prévus apparaissent : un directeur absent, un mail perdu...Sa femme et sa fille le poussent dans ses démarches. Il essaie de contacter notre Alexandre Janus-Smith. le couperet tombe, personne de ce nom travaille dans cette maison d'édition alors que Kevin épingle ses petits succès. Sauf que François-René Pradel se suicide. Kevin va-t'il se sentir coupable ou responsable?

Je n'en dis pas plus car de nombreux rebondissements jalonnent ce roman. Iegor Gran nous dépeint un monde de vantardise, d'impostures et de faux-semblants avec des personnages secondaires bien croqués. Et ce sont autant de situations qui sont décrites avec ironie, humour noir mais sans excès, du monde de l'entreprise à la sphère du monde de l'édition et journalistique. On sourit et on se délecte. Mais quand le roman prend une tournure plus grave, l'amertume et le sentiment d'injustice nous gagnent. Et la revanche n'est pas celle que l'on pense. A lire !!!!
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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On ne le dira jamais assez : un prénom c'est pour la vie...........Nul doute que si ses parents, à la fin des années 1970 n'avaient cédé à la mode des prénoms celtiques (que ne justifiait aucune ascendance familiale), celle de Kevin ne s'en serait que mieux portée, du moins le pensait-il.
Au lieu de ça, dès sa scolarité (pourtant honorable) Kevin portera sur ses épaules le fardeau d'un prénom qui le catalogue d'emblée parmi ceux qu'on ne prend pas vraiment au sérieux, et dont on pressent que la vie ne sera ni brillante ni originale.
Embauché en tant que vendeur d'espaces publicitaires dans une grande radio du service public, Kevin est sans cesse en but aux railleries et aux sous-entendus dévalorisants de ses collègues : quoi de plus vulgaire que d'être commercial dans un milieu où tout le monde se pose en intellectuel, écrit et rêve d'être publié si ce n'est déjà le cas?
Dans sa vie privée Kevin vit en couple depuis 5 ans avec Charlotte (un prénom indéformable) mais ne se décide pas à convoler, au grand dam de son hypothétique belle-mère (mais peut on se fier à un Kevin pour une chose aussi sérieuse que le mariage?).
Encouragé par le directeur des programmes à sortir de ses chiffres et à écrire lui aussi, mais persuadé que son prénom lui fermerait les portes d'une quelconque reconnaissance, Kevin décide de se venger de ce petit monde qui le snobe et met au point un plan machiavélique qui les mystifiera tous, entraînant des dégâts collatéraux dont il ne sortira pas indemne.
J'ai bien aimé ce roman caustique qui titille nos préjugés, nos stéréotypes, nos petitesses, égratignant au passage le petit monde de l'édition et de "La Radio" où sous des dehors policés se livrent des jeux féroces dont la cruauté n'a d' égal que l'arrivisme et le mépris de ceux qui ne sont pas du cénacle.
J'attendais une fin un peu moins convenue, mais elle ne manque pas de panache............pour un Kevin!
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Le présupposé de ce bref roman écrit par un ingénieur centralien devenu chroniqueur au Journal Charlie Hebdo est que l'attribution d'un prénom constitue le marqueur de l'identité sociale de celui qui le porte et pèsera toute sa vie sur sa destinée personnelle.
Cette réflexion justifiée (on sait combien les recruteurs examinent à la loupe l'état civil des postulants) perd toutefois de sa pertinence une fois que le contact direct établi avec l'intéressé a permis de nouer des liens authentiques qui font passer au second plan les a-prioris initiaux.
Ce n'est pas le cas ici car le malheureux héros ne réussit à s'imposer ni par ses compétences, ni pas son charisme et continue, au fil du temps à être frappé d'un ostracisme sournois au sein de la radio où il travaille.
Pour se prouver à lui-même sa valeur, il ne lui reste qu'à mettre sur pied une vaste supercherie littéraire destiné à tourner en dérision le milieu parisien de l'édition qui est décrit comme un marigot pestilentiel, si ce n'est avec une certaine pertinence, en tout cas avec un sens critique savoureux qui rappelle bien le style Charlie .
Les auteurs eux-mêmes ne sont pas épargnés et la "victime" de Kevin ne fait guère pitié tant il est infatué de sa personne et prêt à tout pour être publié dans "la grande maison "(laquelle se demande le lecteur qui aurait bien aimé que l'auteur aille jusqu'au bout dans sa désignation ?). On sourit à ce qui apparaît davantage comme un pamphlet dénonciateur que comme un véritable roman . Et pourtant la chute intelligente aurait pu fournir la matière à un excellent livre!
Mais pour cela, il aurait fallu que le texte soit plus étoffé et que l'auteur renonce à certaines facilités stylistiques (par exemple : parlez-moi de Kevin par référence au roman paru chez Belfond en 2006 :"il faut qu'on parle de Kevin") et développe la psychologie et la crédibilité de ses personnages en évoquant les poncifs simplistes et les jugement à l'emporte-pièce (certes Kevin Costner s'est quelque fois égaré dans des navets sans intérêt mais ce n'est pas une raison pour qualifier son jeu de "fade et consensuel", la mère de notre Kevin qui doit avoir une petite soixantaine est un peu jeune pour être gâteuse et en maison de retraite !)
Les notes de fin de page laissent sous-entendre qu'une enquête pénale a été ouverte et cette piste aurait pu être explorée avec intérêt par le romancier.
Dommage que tant de bonnes idées n'aient donné lieu qu'à un roman inabouti paraissant écrit trop rapidement pour laisser un trace durable dans la mémoire de ses lecteurs.
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excellent ! un régal, lu presque d'une traite
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Kevin H. (on ne connaîtra pas son nom) travaille à la radio (pardon, la Radio) plutôt dans le commercial, d'ailleurs, et s'est toujours senti moqué/ostracisé/regardé de haut à cause de son prénom, considéré comme indiquant une extraction populaire. le prénom comme marqueur social? le prénom entravant un avenir professionnel? Déjà que certains étudient la corrélation entre prénom et mention au bac...

Sous le pseudo d'Alexandre Janus-Smith il court les salons du livre, se présentant comme lecteur dans une grande maison d'éditions. L'auteur appâté ne verra jamais de contrat. Sa dernière victime: François-René Pradel.

Un événement tragique viendra changer la face de l'histoire, qui prendra des chemins inattendus et réjouissants pour le lecteur. J'ai dévoré ce roman, y voyant surtout -et avec délectation- une vision des milieux éditoriaux et intellectuels. A l'autre bout du spectre, le personnage de la mère de Charlotte est une vraie réussite. Tout comme le roman, pour faire court, avec ses rebondissements (et ses notes de bas de page) !
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Kevin un prénom difficile à porter ? Pour Kevin H commercial dans une radio, c'est une évidence. Il pense que ce prénom à bridé sa carrière professionnel. Kevin cela sonne trop populo, pas assez sérieux, sans ce nom rédhibitoire il aurait accompli de grandes choses c'est sur. Alors il décide de le faire payer aux autres ça cible : des écrivains semi-ratés en mal de reconnaissances, mais les choses ne vont pas se passer comme prévu...
Un texte qui s'annonçait comme une farce essentiellement comique et qui l'est mais s'avère plus profond et noir que prévu. Iegor Gran sonde les âmes et les névroses contemporaines ou chacun aspirent à son quart d'heure Warholiens, l'orgueil ayant pris le dessus.
Un roman court mais intense, sans longueur. Une réussite.
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