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EAN : 9782818035610
192 pages
P.O.L. (05/02/2015)
3.32/5   112 notes
Résumé :
À la porte de Versailles, au vernissage du Salon du livre, vous rencontrez un type sympathique, lecteur pour une grande maison d'édition. Il sait que vous écrivez, vous lui montrez votre manuscrit, il en tombe dingue. Il le fait lire à quelques pointures de ses connaissances et tous sont unanimes : vous avez écrit un chef-d'oeuvre. Vous avez du mal à le croire mais il vous rassure en citant Proust, Céline, Deleuze et votre vanité prend ses aises, radieuse. Vous vous... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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Roman d'humour noir pour Iegor Gran, également chroniqueur à Charlie Hebdo. Il nous dénigre le prénom Kevin. Pour lui, un nom fait l'individu. Je cite : « Un Kevin ne peut, n'a pas le droit d'être un intellectuel. Il peut être prof de muscu, vendeur d'imprimantes, gérant de supérettes, mais intellectuel – impossible.». L'auteur fait un portrait grinçant des soi-disant intellectuels de l'édition et de la radio qui fréquentent les mêmes endroits littéraires et où tout le monde écrit. Comme tout écrivain, notre homme rêve de gloire et de prix littéraire et tombera dans le panneau d'un usurpateur qui ne supporte pas l'orgueil et la vanité. J'ai un peu moins aimé que Ipso facto, mais j'ai quand même retrouvé son ton sarcastique. L'auteur a un style incomparable c'est pourquoi on aime ou on déteste, je pense.
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Bof... et pourtant!

Oui, je commencerai par "et pourtant"... Tout ce truc autour du prénom "Kevin". Un certain style, des phrases où pointe une ironie bien maîtrisée. Parfois. le microcosme de la radio, de la superficialité du milieu est intéressante. Hélas, cette superficialité touche le livre.

Et puis... bof quand même. Car en effet, tout pose un problème ou presque.

La structure. Inexistante. Ces notes de bas de page dont on se demande ce qu'elles viennent faire là. Un peu comme si quelqu'un racontait l'histoire, mais qui? L'auteur se trouve le plus souvent avec un narrateur omniscient, qui ne peut évidemment pas être l'auteur des notes de bas de page. Cela a l'air d'être un détail,mais je suis sûr que vous vous êtes déjà retrouvé avec un roman où vous n'accrochiez pas au fil rouge, à la trame. Alors, la lecture est un long calvaire...

Ici, ce n'est pas vraiment le calvaire. Il y a (comme mentionné) des saillies intéressantes, des flamboyances verbales qui arrachent le sourire. du moins au début. Car au bout de quelques dizaines de pages, on se lasse un peu.

En cause? le chaos de la structure. Les personnages peu fouillés. Les motivations de ceux-ci, par exemple, sont assez obscures. Souvent, quand on passe d'un protagoniste à un autre, d'un événement à un autre, on a une sorte de roman fait d'ellipses, et le lecteur recompose les blancs. Ici, les blancs sont dans les chapitres, pas entre eux.

Les tentatives de dédouanement du personnage principal sont également étranges, et peu convaincantes. On dirait presque que l'auteur lui-même s'excuse. L'amoralité non assumée me laisse songeur.

Sans compter la trame proprement dite. Convenue, connue, archi visible à des kilomètres. Pur hasard, je viens de lire le Brame du Cerf, une BD de Servais, avec le thème de la vengeance et de l'imposture, et c'est bien mieux rendu dans la BD.

Il est fort possible que ce genre de roman trouve son public. Un lectorat qui se contente de l'instant présent, et trouve son compte dans quelques sourires vite arrachés et aussi fugacement effacés. Je m'attendais à autre chose.

N.B. 6è livre téléchargé et lu à partir de lirtuel.be, la plateforme numérique de la fédération wallonie-bruxelles.
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Le présupposé de ce bref roman écrit par un ingénieur centralien devenu chroniqueur au Journal Charlie Hebdo est que l'attribution d'un prénom constitue le marqueur de l'identité sociale de celui qui le porte et pèsera toute sa vie sur sa destinée personnelle.
Cette réflexion justifiée (on sait combien les recruteurs examinent à la loupe l'état civil des postulants) perd toutefois de sa pertinence une fois que le contact direct établi avec l'intéressé a permis de nouer des liens authentiques qui font passer au second plan les a-prioris initiaux.
Ce n'est pas le cas ici car le malheureux héros ne réussit à s'imposer ni par ses compétences, ni pas son charisme et continue, au fil du temps à être frappé d'un ostracisme sournois au sein de la radio où il travaille.
Pour se prouver à lui-même sa valeur, il ne lui reste qu'à mettre sur pied une vaste supercherie littéraire destiné à tourner en dérision le milieu parisien de l'édition qui est décrit comme un marigot pestilentiel, si ce n'est avec une certaine pertinence, en tout cas avec un sens critique savoureux qui rappelle bien le style Charlie .
Les auteurs eux-mêmes ne sont pas épargnés et la "victime" de Kevin ne fait guère pitié tant il est infatué de sa personne et prêt à tout pour être publié dans "la grande maison "(laquelle se demande le lecteur qui aurait bien aimé que l'auteur aille jusqu'au bout dans sa désignation ?). On sourit à ce qui apparaît davantage comme un pamphlet dénonciateur que comme un véritable roman . Et pourtant la chute intelligente aurait pu fournir la matière à un excellent livre!
Mais pour cela, il aurait fallu que le texte soit plus étoffé et que l'auteur renonce à certaines facilités stylistiques (par exemple : parlez-moi de Kevin par référence au roman paru chez Belfond en 2006 :"il faut qu'on parle de Kevin") et développe la psychologie et la crédibilité de ses personnages en évoquant les poncifs simplistes et les jugement à l'emporte-pièce (certes Kevin Costner s'est quelque fois égaré dans des navets sans intérêt mais ce n'est pas une raison pour qualifier son jeu de "fade et consensuel", la mère de notre Kevin qui doit avoir une petite soixantaine est un peu jeune pour être gâteuse et en maison de retraite !)
Les notes de fin de page laissent sous-entendre qu'une enquête pénale a été ouverte et cette piste aurait pu être explorée avec intérêt par le romancier.
Dommage que tant de bonnes idées n'aient donné lieu qu'à un roman inabouti paraissant écrit trop rapidement pour laisser un trace durable dans la mémoire de ses lecteurs.
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On ne le dira jamais assez : un prénom c'est pour la vie...........Nul doute que si ses parents, à la fin des années 1970 n'avaient cédé à la mode des prénoms celtiques (que ne justifiait aucune ascendance familiale), celle de Kevin ne s'en serait que mieux portée, du moins le pensait-il.
Au lieu de ça, dès sa scolarité (pourtant honorable) Kevin portera sur ses épaules le fardeau d'un prénom qui le catalogue d'emblée parmi ceux qu'on ne prend pas vraiment au sérieux, et dont on pressent que la vie ne sera ni brillante ni originale.
Embauché en tant que vendeur d'espaces publicitaires dans une grande radio du service public, Kevin est sans cesse en but aux railleries et aux sous-entendus dévalorisants de ses collègues : quoi de plus vulgaire que d'être commercial dans un milieu où tout le monde se pose en intellectuel, écrit et rêve d'être publié si ce n'est déjà le cas?
Dans sa vie privée Kevin vit en couple depuis 5 ans avec Charlotte (un prénom indéformable) mais ne se décide pas à convoler, au grand dam de son hypothétique belle-mère (mais peut on se fier à un Kevin pour une chose aussi sérieuse que le mariage?).
Encouragé par le directeur des programmes à sortir de ses chiffres et à écrire lui aussi, mais persuadé que son prénom lui fermerait les portes d'une quelconque reconnaissance, Kevin décide de se venger de ce petit monde qui le snobe et met au point un plan machiavélique qui les mystifiera tous, entraînant des dégâts collatéraux dont il ne sortira pas indemne.
J'ai bien aimé ce roman caustique qui titille nos préjugés, nos stéréotypes, nos petitesses, égratignant au passage le petit monde de l'édition et de "La Radio" où sous des dehors policés se livrent des jeux féroces dont la cruauté n'a d' égal que l'arrivisme et le mépris de ceux qui ne sont pas du cénacle.
J'attendais une fin un peu moins convenue, mais elle ne manque pas de panache............pour un Kevin!
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Attiré par une très favorable critique entendue à LA Radio, autant que par les descriptions du milieu littéraire qu'elle promettait, je me suis précipité sur ce livre, qui me laisse toutefois sur ma faim.

L'histoire est sympa, originale, le style direct et facile à lire. Paradoxalement, il y a surtout de très bon passages à chaque fois que l'auteur quitte son ton léger ou humoristique (euh..., nous y reviendrons) pour un peu plus de gravité, laissant place aux interrogations qui guident le fond du livre sur l'orgueil, la vanité, le besoin de reconnaissance ou la vacuité d'une vie ou d certaines vies.

Mais l'ensemble est à mon sens gâché par une écriture qui part un peu dans tous les sens, comme si l'auteur - dont je n'ai rien lu d'autre - se forçait à adopter ce style volontairement détaché, branchouille, humoristico-pédant, qui n'est manifestement pas le sien. Alors bien sûr, il faut prendre tout cela avec le recul qui sied à son histoire, au 2e ou 3e degré parfois, tout cela marche ensemble. Mais en ce qui me concerne, au bout de quelques dizaines de pages, ça ne marche plus.

J'ai eu beaucoup de mal avec ce détachement stylistique nécessité par le personnage, avec ces fréquentes notes de bas de page nous annonçant précocement un rebondissement final qui eut pu être plus subtil, avec cette surabondance d'adjectifs comme si un mot ne pouvait vivre seul ou avec certaines phrases comme "ses qualités littéraires étaient sublimées, devenaient évidentes comme un suppositoire"... Bon, soit. Ça doit être moi alors...

Dommage, je pense qu'il y avait vraiment un grand livre à faire sur cette belle idée de départ.
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critiques presse (3)
Chro
09 juin 2015
Aussi drôle que d’habitude, Iegor Gran tire sur le même fil que dans son précédent roman, L’Ambition, en mitraillant le milieu cultureux-médiatique [...], où tout le monde écrit, cite les auteurs à la mode, fréquente les bons lieux, se pousse du col et prend de haut tous les Kevin de la Terre
Lire la critique sur le site : Chro
LeJournaldeQuebec
30 mars 2015
Un roman qu’on a savouré du début à la fin, son dénouement nous réservant une surprise de taille.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Bibliobs
24 mars 2015
Son roman aussi méchant qu’urticant offre enfin à tous les Kevin de se venger.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
"- Je ne sais pas moi! Débrouillez-vous, c'est vous l'expert. Moi, voyez-vous, ce qui me touche chez eux, vous l'avez dit vous-même l'autre jour, c'est leur manière très sensible d'inviter des écrivains. On peut dire tout ce que l'on veut sur leur probité journalistique, il reste ces pages où l'on défend la vraie littérature. À ce propos, il se trouve que j'ai, dans mes tiroirs, un petit texte assez percutant sur la décoration intérieure, "Personnages en quête de design". Postmodernisme. Dualité.
On le voyait venir : il voulait caser son éjaculat d'écriture dans une revue prestigieuse. Ça se comprenait, et Kevin mieux que quiconque entendait dans le discours de son patron les gémissements d'une vanité émoustillée.
"Quand minable rime avec bac à sable", pensa-t-il.
Oui, du sable, à la radio autour de lui, partout où portait son regard, de gros grains, empâtés et froids, crissait sous les pieds avec une belle unanimité de gravier, s'affairant à construire des barrières invisibles sur lesquelles s'écrasent les Pradel et tous les écrivains subtils, incapables de percer la carapace de l'indifférence et du goût comme il faut.
Il ne fallait pas chercher plus loin les véritables causes de son suicide, pensait Kevin. Pauvre Pradel !
- Que ça reste entre nous, hein, dit encore Descaribes dans un sourire débordant de crasseuse connivence.
Jamais Kevin n'avait autant détesté ce milieu où il pataugeait. Son orgueil d'être différent était cependant une bouée sur laquelle il pouvait compter : un doigt d'honneur lui poussa spontanément au creux de la main, vigoureux comme un premier crocus printanier. Il se dépêcha de le dissimuler dans la cave de sa poche.
Fort opportunément, l'affaire d'un ministre véreux vint pimenter l'actualité et fit passer le déjeuner avec Life & Style au second plan. La rédaction eut soudain plusieurs pommes de terre à éplucher. Des personnalités à interviewer, des tables rondes à organiser, une pluie de déclarations à copier-coller pour le site internet. On connut aussi de remarquables pics d'audience que Kevin s'employa à valoriser auprès des annonceurs par un astucieux barème de bonus-malus. Puis Descaribes reçut une décoration lors d'une émouvante cérémonie au ministère de la Culture. Puis il partit en vacances.
À son retour, il raconta la Grèce et l'on s'émerveilla de ses coups de soleil, des coquillages qu'il avait rapportés, on compara le prix d'un litre de lait sur l'île d'Andros et à Paris XV, on discuta des avantages respectifs des systèmes de protection sociale, sujet sur lequel chacun se sentait une âme d'expert, on admira enfin la carte postale qu'il avait fait parvenir à Marie-Louise, en tant que représentante du personnel, et l'on décida de l'épingler solennellement sur le tableau d'affichage "pour faire rêver"."
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Avec les écrivains on est chez les frappadingues...............c'est énorme, monstrueux. La vanité du personnage! Ce narcissisme! Et en même temps, quelle naïveté! et ce prénom débile : François-René. Comment faire plouc et prétentieux en même temps (P 20)
Je suis Kevin. Un Kevin ne peut pas, n'a pas le droit d'être un intellectuel. Il peut être prof de muscu, vendeur d'imprimantes, gérant de supérette, mais intellectuel - impossible. Par son prénom même, Kevin indique une extraction bassement populaire. Une déficience de culture dans sa famille, une perversion des valeurs qui ne manquera pas de rejaillir sur lui le moment venu.(P23)
Tout le monde écrivait, sauf Kevin. Cette particularité le mettait à part dans le troupeau, renforçant son sentiment d'exlusion et son sentiment d'infériorité.(P47)
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"Je connais ma place [...]. Je suis Kevin. Un Kevin ne peut pas, n'a pas le droit d'être un intellectuel. Il peut-être prof de muscu, vendeur d'imprimantes, gérant de supérette, mais intellectuel - impossible. Par son prénom même, Kevin indique une extraction bassement populaire. Une déficience de culture dans sa famille, une perversion des valeurs que ne manquera pas de rejaillir sur lui, le moment venu, généralement au milieu du collège, et qui l'empêchera de profiter des largesses de l'enseignement républicain, égalitaire pour tous, sauf pour lui. Connais tes limites, Kevin ! " p.23
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- Ca peut être jouable, finit par comprendre le directeur général. Si nous, qui sommes aux avant-postes de la littérature et qui avons une sacrée expérience du verbe, si nous tous, ici présents, n’avons pas repéré Tanizaki, les chances que des lecteurs lambda découvrent le plagiat sont infinitésimales, sans même parler des critiques littéraires. Pradel a bien maquillé. On dirait vraiment que ça a été écrit hier, rue Bonaparte. (…) Personne n’y verra rien. Et si, par malchance, un fouille-caca venait à nous poser la question, on dira « intertextualité », « hommage littéraire »…
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Kevin était parti depuis longtemps. Sans attendre le pot, sans participer à la cérémonie de cohésion du groupe, sans dire au revoir.
- Vous avez remarqué comme il n'a rien dit, ce type là, sur l'incident, constata Marie-Louise. A croire que ça ne le concerne pas. À force de se la jouer perso, il ne faut pas qu'il s'étonne après.
- On voyait qu'il pensait à ses tableurs, cingla Jérémy. Toujours à compter l'argent. C'en est caricatural, vraiment. Quel blaireau !
- Il y a des prénom prédestinés aux pires beaufitudes, dit Olivier.
On passa alors quelques phrases à discuter des prénoms idiots ou typés, on évoqua Brandon, Duncan, Marie-Chantal, Juvénal et Samantha, puis on se dépêcha de rentrer, car on n'était pas payé pour faire des heures sup.
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Iegor Gran vous présente son ouvrage "L'entretien d'embauche au KGB" aux éditions Bayard récits. Rentrée Sciences-Humaines 2024.
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