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EAN : 9782704807796
237 pages
France Empire (12/10/1995)
3/5   2 notes
Résumé :
Biographie iconoclaste d'un jeune homme qui ne l'était pas moins
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Les esprits pointilleux aiment à préciser que la naissance du Rock a eu lieu le Vendredi 30 Septembre 1955 vers 18 heures. D'autres, plus rationnels et moins exaltés, avanceront le 9 Juillet de la même année lorsque la première chanson estampillée Rock'n'Roll atteint le haut du Hit-Parade publié dans le Billboard , le magazine des arts et spectacles aux Etats-Unis, bref la Bible.
Sur la route 466 en direction de Salinas, un jeune homme au volant de sa Porsche 550 Spyder en compagnie de son ami Rolf Wutherich, ne peut éviter une voiture lui coupant la priorité.
Treize ans plus tard, le monde entier s'embrase dans des manifestations estudiantines sur fond de guerre du Vietnam.
Les deux événements n'ont rien à voir ? Pas si sûr.
Car James Dean, en devenant une légende, une véritable étoile car au moment de sa mort les spectateurs n'ont pu le voir que dans un seul de ses trois films (à l'est d'Eden) - le monde entier va donc voir briller cet acteur bourré de talent alors qu'il n'existe plus -, va incarner un idéal de rébellion pour toute une génération qu'on surnommera le baby-boom. Cette météorite dans le paysage cinématographique va conférer à un simple acteur des mérites qu'il ne possède pas forcément.
L'auteur nous livre une biographie de cet icône sans dépasser les clous. C'est écrit à la truelle, j'entends par là qu'il n'y a pas la moindre étincelle de littérature, juste les faits chronologiques relatés dans le plus pur des styles (ou pas de style justement) journalistique. On aurait aimé plus de champ, davantage de recul, quitte à romancer un peu. Mais n'est pas Joyce Carol Oates qui veut, dont le « Blonde » m'avait enchanté, racontant Marilyn à sa façon, et au final, brossant un vrai portrait en profondeur. Un tic d'écriture m'a fait sourire cependant : l'auteur emploie souvent l'expression « toute sa vie » pour décrire une constance chez Dean. « Toute sa vie », comme si celle-ci fut démesurément longue…
Peut-être eut-il fallu peindre Jimmy de cette façon, en six ou sept scènes marquantes : une jeunesse privée de mère et des rapports conflictuels avec son père (cela transparait dans ses rôles) ; une volonté de réussite dans le monde cruel et sans pitié de Broadway à Hollywood ; une passion de la vitesse et des courses automobiles, plus généralement un engouement où Jim se plonge corps et âme ; porteur involontaire d'un étendard d'une jeunesse trop dorée pour être heureuse ; enfin un caractère de cochon.
J'ai appris deux choses en relisant cette bio honnête sans pousser dans une oeuvre plus artistique : que Dean était myope comme une taupe et que c'était un petit connard (le surnom d'un de ses amis qui le traitait en retour de big bastard).
Comme le monde entier, James Dean représente pour moi une jeunesse talentueuse mais qui semble perdue dans le monde nouveau de l'après guerre, caractérisé par l'opulence d'une croissance économique qui oublie dans sa frénésie les vrais rapports humains. Au fil des pages, j'ai eu le sentiment inverse que pour une autre icône de la jeunesse des années 50. Autant Marilyn m'apparaissait d'emblée comme une blonde écervelée, parce que Hollywood le voulait ainsi, alors qu'en creusant un peu, on découvre une femme d'une sensibilité extrême et maniant le seconde degré comme personne, et capable de réflexions d'une autre profondeur que son décolleté. Autant celui qui m'avait scotché en seulement trois films par sa présence, son jeu, son charisme, se révèle être un petit con prétentieux, n'hésitant pas à profiter de ses amis mais, une fois célèbre, ne pensant qu'à lui (voir son interprétation de Jett Rink dans Géant). Un metteur en scène l'absolvait en arguant le talent fou du jeune acteur. Cela n'excuse pas tout.
Alors, Dieu du septième art ou simple type au physique avantageux ayant eu la chance d'être au bon endroit au bon moment avec ce soupçon de talent qui fait toute la différence ?
Peut-être la force du mythe tient à cette filmographie si brève qu'il n'aura pas connu le risque de tout remettre en jeu, au péril de s'y brûler sinon les ailes, du moins sa célébrité.
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