Au coeur de l'ère victorienne, Miss
Elisabeth Martin – Lizzie-, qui vient de perdre son père, le Docteur Martin, quitte sa campagne natale pour Londres. Tante Parry lui a proposé de devenir sa dame de compagnie. Cet emploi lui garantit un petit salaire ainsi qu'une place dans la société puisqu'elle n'est pas encore mariée! Fraîchement débarquée dans la capitale en pleine construction de la gare de St Pancras, elle découvre qu'elle remplace Madeleine Exham, ancienne dame de compagnie, dans la maison de Dorset Square. La jeune femme très fleur bleue a mystérieusement disparu du jour au lendemain. Or, son cadavre est découvert dans les décombres des taudis londoniens que la compagnie des chemins de fer est en train de raser. le commissaire Ben Ross est chargé de l'enquête. Lizzie, dont l'esprit vif et le passé lui seront de précieux alliés, ne se sent pas en sécurité chez les Parry et souhaite elle aussi découvrir le meurtrier de Mado.
Mon avis: La mutation de l'Angleterre ne concerne pas uniquement l'industrialisation; elle s'attaque aux moeurs avec en figure de proue Lizzie Martin. Jeune femme réfléchie, ni belle ni laide, elle brille par son empathie, sa volonté de rendre la justice et sa langue bien pendue. Personnage principal de ce premier tome qui annonce une belle saga, on s'attache rapidement à elle, tant elle inspire confiance et son esprit est vif. Aussi, lorsqu'elle apporte des premiers éléments probants sur le meurtre de Mado à Ben Ross, on ne peut que saluer son audace et sa déduction; elle devient alors un véritable partenaire du policier de Scotland Yard, à laquelle les petites gens londoniens se confient plus facilement.
Car toutes les couches de la population londonienne sont concernées, de près ou de loin, à cette affaire: des crasseux miséreux, aux domestiques envieux, aux nobles étriqués dans les conventions en passant par les business men de la compagnie ferroviaire, sans oublier l'homme religieux qui cache quelque secret pervers, chacun est susceptible d'avoir des informations utiles qui permettraient d'élucider le meurtre.
Chaque personnage contribue par ailleurs à étoffer l'atmosphère de ce Londres fascinant dirigé par la Reine Victoria. Là encore, le paysage social colle aux lieux en restituant soit de l'insécurité, sur les bords putrides de la Tamise, soit un confort dans les maisons bourgeoises des Squares. Il y aurait un côté manichéen, avec une romance annoncée à demi mot entre les deux protagonistes, mais la lecture est sincèrement facile et si agréable que cela n'a guère d'importance. L'intrigue se met en place à bonne vitesse, les événements se succèdent progressivement les uns aux autres tant est si bien que l'on est transporté dans l'aventure de Lizzie Martin.
Plus surprenant encore, label de qualité d'un bon livre selon moi, le dénouement que je n'ai pas vu arriver!
Si mon billet ne vous aura pas convaincu, attardez-vous sur la magnifique couverture et…succombez.