Achille Talon, tome 15 : Achille Talon et le quadrumane optimiste

— Tripolidoumdoumglopglop !
— C'est quoi ce bruit infâme autant qu'étrange ?
— Ça ? Mais c'est une onomatopée, pour exprimer ma joie à la lecture de cet album d'Achille Talon !
— Ça exprime la joie, ce truc ?
— Évidemment ! C'est classique non ?
— Ah, pardon, mais « tripolidoumdoumglopglop », ça n'a rien de très classique.
— Mais je n'ai jamais crié ça, moi ! J'ai dit « korlakouftosilov ! »
— Hmmphrr ! Pas mieux !
— Heu, attendez, je réessaie : « bordalouztakepec ! »
— Toujours Ça pas. C'est marrant ce jeu, remarquez !
— Horreur ! Je crois que je suis contaminé !
— Alerte ! Sortez les masques ! Versez le tonneau le chlroroquine !
— Mais naan, pas cette contamination là ! J'ai la même maladie que Rocco, le chauffeur du signore Pastaga !
— le quoi de qui ?
— C'est dans l'album, là ! Rocco, il arrête pas de faire faire des bruits bizarres et hors propos aux objets qu'il touche. Genre sa voiture fait « roudoudoudouroudou » en accélérant, ou sa mitraillette « dugudugudu ». Et moi je me suis contaminé au contact de l'album, zouryaaah !
— Zouryaaah ! Attendez, laissez-moi deviner : c'est pour « snifbouhou » ?
— Ouiiii, c'est ça, kroff !
— Hum, il n'y a quand même pas que ces bruitages incongrus dans cet album, non ?
— Oh nooon. Il y a des peintres surabsurdes qui se font passer pour des gorilles, des gorilles qui se déguisent en gorilles pour peindre, un défenseur des animaux qui dompte une armée de puces, la maréchaussée toujours aussi pourfendue, et bien sûr la fine équipe des Talon flanquée d'un voisin Lefuneste sur le flanc gauche et d'un major Lafrime sur le flanc droit.
— ?
— Vous aussi vous faites des bruits bizarres.
— Ça veut dire « j'ai rien compris »
— Ben c'est du Talon, quoi. Ça s'explique pas, ça se lit.
— Pour attraper votre virus et faire « brebidou » quand je veux faire « zzzz » ? Merci bien !

Perplexe. Je suis vraiment perplexe, il n'y a pas à dire.
Achille Talon en aventures complètes, c'était un pari risqué. Pourtant il était très souvent couronné de succès. Mais pourquoi, me diriez-vous, alors qu'Iznogoud s'y est cassé le nez ? La réponse est toute bête : parce qu'ici l'auteur n'en fait pas des caisses.
L'auteur a bien une trame et il s'y tient. Sauf que pour cet album, il y a eu quelques partages en cacahuète. Des rebondissements un peu tirés par les cheveux, un postulat (faire passer un peintre pour un gorille sauf que c'est le vrai gorille) qui est détourné au profit d'une histoire de gangsters / mafieux / méchants... Mais parlons donc de ce qui m'a dérangé le plus.
Il y a plusieurs sortes d'humour, qui eux-même ont des sous-sortes. L'humour absurde, très prisé dans Achille Talon, possède par exemple deux catégories : l'absurde rationalisé par les personnages (dans cet album : le mur de nuages vertical qui s'avère être un brouillard extrêmement dense et le camion qui l'aspire comportant des buvards ultra-puissants - quand je vous parlais d'un tirages de cheveux ! -), et l'absurde inexplicable (ici : le coup du marteau derrière la vitre qu'il faut briser, le personnage qui produit des onomatopées impossibles...). Que Greg mette cette deuxième catégorie dans les gags, soit ; dans les aventures complètes, en revanche, non. Pour vous donner un équivalent, ce serait comme si la fin de "Sacré Graal" arrivait à une "Annale du Disque-monde" : l'auteur a pris la peine de développer ses personnages, de créer une intrigue qui se tienne, avec des rebondissements ne nécessitant pas de rupture du quatrième mur du moins ayant un impact sur le reste de l'histoire, et d'un seul coup, BOUM.
Évidemment, c'est exultant, évidemment, c'est jouissif. Mais pour quelqu'un qui a du mal à s'immiscer dans le délire et qui rêve de voir son héros au nez proéminent avoir une aventure rocambolesque digne de ce nom (hop), il faut bien dire que Greg a fait mieux.

Achille talon, vaste programme.
Je n'ai jamais été un fan de la série, je trouve le style trop parlé, on se noie sous les discours pour ne pas dire grand chose...

Mais là, comment dire... ça n'arrête pas, gag, re-gag et compagnie. Tout est débile. le héros, le voisin, les méchants, l'entourage et les flics... Reste plus que ce pauvre gorille qui saura trouver son karma dans cette bêtise environnante.
Un très grand moment de comédie à la de Funès façon "Oscar".

J'ai ri et je re-ri toujours à la relecture de ce petit chef-d'oeuvre.


C'est grand.

Cette histoire de gorille n'est sans doute pas la meilleure dans la série des Talon mais reste malgré tout un bon moment de lecture avec les jeux de mots habituels. Cette fois, notre Talon est confronté à la mafia (enfin pas les plus doués de la mafia...)

Une succession de jeux de mots datés, une intrigue faible et une BD longuette.
Achille Talon c'est bien mieux quand c'est sous format de gags cours. Ici il n'y a vraiment pas matière et on se lasse vraiment. Quand finir une BD demande un effort c'est que c'est raté.