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Critique de brigittelascombe


"C'est ma femme, ma femme, tu sais ça? Personne ne ma la volera.Elle est à moi." crache Alexandre, macho possessif, à son frère Yann, amoureux transi venant de passer à l'acte avec Maria, "visage de madone et corps voluptueux" qu'ils désirent tous deux depuis la Sorbonne.Mais qui des deux a trahi le premier?
Dans L'homme qui aimait ma femme, Simonetta Greggio revisite le mythe de Dante Alighieri dans La divine comédie (repris par Jacques Tournier dans Francesca de Rimini) où deux frères, pris dans l' étau de leur rivalité de toujours, aiment la même femme et se déchirent jusqu'à la mort.
Mais Maria dans ce roman aime les deux, son mari Alexandre et son amant occasionnel Yann, fait le mauvais choix ou peut-être bien se laisse porter par les flots passionnels des deux autres, femme bafouée et désirable tout à la fois.Quarante ans d'histoire, de politique et de culture (beaucoup-trop- de citations littéraires,psychologiques et philosophiques) servent de toile de fond à ces vies où l'amour surnage entre les coups durs du destin.
Simonetta Greggio brosse ici deux portraits forts d'hommes:
Yann, le cadet, l' hypersensible muré dans sa souffrance jusqu'à en être insensible, le brillant avocat d'affaires aux prestigieuses études, le paranoïaque....
Alexandre, le don Juan qui "emballe les filles", l'infidèle, le protecteur,l'égoïste,le professeur de lettres de 3° cycle susceptible de s'autodétruire et de détruire si on lui vole son butin.
Car c'est un peu ça qu'elle est Maria pour lui, un butin,un enjeu.
Simonetta Greggio (avec toujours une vision cruelle de l'amour comme dans son recueil de nouvelles L'odeur du figuier) conjugue le verbe aimer à tous les temps et étudie les diverses facettes de l'amour: adultérin,conjugal, fraternel (Maria a aussi une soeur Bébé),platonique (l'auteur fait intervenir une certaine Allis "discrète et renfermée" qui prend la parole), charnel,fou,fatal,possessif, à sens unique....laissant la part belle aux hommes qui prennent et jettent à leur gré...à moins que certaines ne se rebiffent ....puis pardonnent!
Malgré une fin amorale, qui m'a choquée, ce roman, très fouillé psychologiquement, est excellent et bien écrit.
Il annonce une rentrée littéraire qui démarre sur les chapeaux de roues!
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