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Les éditions du Bélial publient peu d'oeuvres ne relevant pas de la science-fiction (il y a bien quelques titres mais ils sont rares) alors il fallait vraiment que le récit de Daryl Gregory leur ait tapé dans l'oeil. Une bonne raison de s'intéresser à ce « nous allons tous très bien, merci ». Et puis, il faut dire que l'argument du court roman de Gregory était très alléchant. Promesse tenue, j'ai passé un très bon moment de lecture.

« Nous allons tous très bien, merci » est un roman assez atypique, à la croisée de plusieurs genres, thriller, horreur, fantastique… Ce mélange de registres est savamment dosé et confère au récit une tonalité vraiment singulière. Gregory maîtrise chacun des genres auxquels il fait référence. Il sait parfaitement susciter la tension et le suspense inhérents au thriller. Il sait créer un univers cohérent dans lequel existe des éléments fantastiques invisibles au commun des mortels. Quant au genre horrifique, c'est là aussi une grande réussite. Sans tomber dans le gore ridicule mais tout en étant assez démonstratif, Gregory propose un récit qui fout vraiment la pétoche. C'est diablement efficace et bien foutu. L'originalité du roman vient aussi du point de départ choisi par l'auteur. Très souvent, les récits d'horreur s'intéressent d'avantage aux bourreaux qu'aux victimes. Ici, c'est le contraire, Gregory centre son histoire sur les victimes et, en plus, en s'intéressant à l'après. En effet, lorsque le roman débute, les personnages ont déjà traversé le pire et participent à une thérapie de groupe, comme des victimes de stress post-traumatique en somme. du coup, le récit à une tonalité très psychologique. J'ai presque envie de parler d'horreur psychanalytique. Et sur ce registre, le roman est là aussi très réussi. Les personnages sont complexes et bien fouillés malgré la brièveté du récit. Les motifs psychanalytiques sont savamment utilisés. Je pense notamment au motif de la porte qui revient beaucoup dans le roman, à chaque fois de façon pertinente et impactante. Ce côté roman d'ambiance psychologique n'altère en rien l'aspect distrayant de la lecture. « Nous allons tous très bien, merci » est riche en péripéties et s'avère très immersif. C'est un vrai page-turner. Petit plaisir supplémentaire : les références ou inspirations qui émaillent le récit, de « massacre à la tronçonneuse » à Lovecraft, en passant par « They live » de Carpenter.

« Nous allons tous très bien, merci » a été une très bonne surprise. Ce récit d'horreur très humain est habilement construit, habité par des personnages qui ont de l'épaisseur. Ce mélange de genres est très réussi, efficace, émouvant, effrayant et parfois même drôle. Il va falloir que je m'intéresse aux autres écrits de Monsieur Gregory.
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En Résumé : J'ai passé un agréable moment de lecture avec ce court roman qui, certes, n'a pas complètement répondu à mes attentes, mais qui ne manque pas de se révéler entrainante, percutante et efficace. L'ambiance fantastique qui se développe lentement, se révèle vraiment intéressant, ajoutant une touche d'étrangeté et de mystère à l'ensemble qui colle parfaitement à ce récit qui oscille entre humour, frisson et action. Je trouve juste dommage que tout l'aspect original de l'ensemble, lié à cette thérapie et aux développement de ses personnages brisés en tant que héros, se retrouve figé à la moitié du récit une fois que la chasse aux monstres prend de l'ampleur. Surtout que les personnages ont un énorme potentiel et pouvoir en développer six n'est pas toujours facile. Cela n'empêche pas cette seconde partie de se révéler solide, pleine d'adrénaline et de rebondissements et qui fait qu'on tourne tout de même les pages avec plaisir. La plume de l'auteur se révèle toujours aussi fluide, entrainante et s'amuse avec la narration offrant une voix à chaque personnages mais aussi au « nous ». Je lirai avec plaisir d'autres écrits de l'auteur en tout cas.


Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
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Un étrange roman que celui-ci… Un groupe de parole assez spécial est formé par le docteur Jan Sayer. Les personnes qui le composent sont des rescapés de l'horreur. Ce qu'ils ont vécu est assez traumatisant aussi bien émotionnellement que physiquement. Les détails de leur vie sont donnés petit à petit, l'auteur les présente graduellement en même temps, qu'une nouvelle horreur se dessine…
J'avais entendu parler de ce petit livre, je m'attendais à tout autre chose mais leurs vies si touchées et fragiles attirent l'attention. J'aurais aimé en savoir plus sur eux, ça reste parfois un peu léger. Chacune personne semble à la limite entre vie et ténèbres… L'interview de l'auteur à la fin du livre donne une lumière intéressante sur la construction du livre.
Un auteur à relire.
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Amadoué par une couverture en errant sur Babelio (celle de l'édition le Bélial, pas la version poche), puis alléché par le pitch sous-jacent, et enfin conforté par la faible épaisseur de l'objet, je me suis payé une petite (et relative) nouveauté, chose que je fais somme toute assez peu, ayant malencontreusement trop chômé par le passé et étant réduit à faire du rattrapage plus souvent qu'autrement avec des auteurs déjà actifs au siècle dernier et souvent même actuellement sous forme d'ossements ou de poussière impalpable.

Un auteur assez récemment dévoilé donc, spécialement dans la francophonie, nous offre ici une poignée d'inadaptés qui vont apprendre à se connaître et former des liens dans le cadre d'une thérapie de groupe. Tous ont vécu des expériences hautement traumatisantes et peinent à mener une vie normale, balançant sur le seuil de la folie. Chacun, à son rythme, va nous dévoiler sa fascinante et horrifique histoire, et Dieu seul sait ce qui résultera de cette démarche.

Peut-on, dans les années 2010, écrire une histoire de monstres efficace qui renouvelle et actualise le genre ? Ce livre prouve que oui. L'escapade valait le coup et je garderai un oeil sur le responsable. Très charmant petit roman (quoique foncièrement morbide et sanguinolent).
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Deuxième ouvrage de Daryl Gregory publié en France après le succès de « L'éducation de Stony Mayhall », « Nous allons tous très bien merci » est une novella pour le moins atypique puisqu'elle commence d'une certaine manière par la fin. On y rencontre en effet cinq personnages plus ou moins étranges qui ont tous vécu une rencontre traumatisante avec une créature fantastique peu sympathique, de la puissance aquatique malfaisante en passant par l'esprit pyromane sans oublier l'araignée mangeuse d'hommes ou le tortionnaire mi-homme mi-requin. Or, l'originalité du roman vient du fait qu'il ne s'attache pas vraiment à décrire ces rencontres par le détail, mais plutôt à raconter l'histoire des personnages une fois leur épreuve terminée. Que se passe-t-il après le clap de fin ? Dans quel état se trouve les protagonistes après avoir vécu une aventure qui les dépasse ? Comment continuer à vivre après avoir été confronté à des créatures aussi terrifiantes, en sachant pertinemment qu'elles existent toujours en périphérie de notre monde ? C'est à ces questions que tente de répondre ici Daryl Gregory qui, pour se faire, a eu la brillante idée de nous convier à une thérapie de groupe. Réunis par les soins d'une psychologue spécialisée dans les questions surnaturelles, nos cinq victimes vont devoir vaincre leur réticences et leur réserve à parler du calvaire qu'ils ont vécu afin de pouvoir commencer à guérir. le pitch est assez savoureux, et le reste du récit est à l'avenant puisqu'il se dévore avec une déconcertante rapidité.

Tous les personnages sont développés avec soin et possèdent des particularités qui nous les rendent immédiatement sympathique, même si certains cachent leurs fêlures mieux que d'autres. Harrison, par exemple, est un jeune homme à priori tout à fait banal si ce n'est qu'il a été confronté, adolescent, à une créature marine digne des grands anciens de Chtulhu et qu'il est devenu de ce fait le héros d'une saga littéraire contant ses exploits (son histoire a d'ailleurs véritablement été développée depuis dans un autre roman de l'auteur paru en 2020 : « Harrison Harrison »). Stan, lui, a perdu ses deux jambes et ses deux bras après avoir été capturé par une famille cannibale qui a fait la une de la presse à sensation il y a plusieurs années. Persuadé que tout le monde le regarde avec dégoût, il compense son insécurité permanente par une attitude outrageuse et une tendance un peu agaçante à monopoliser la parole. Barbara, elle, est tout l'inverse : mère de famille en apparence calme et posée, elle est néanmoins hantée par le message gravé aux prix de grandes souffrances sur ses os par une créature appelée le scrimshander, et dont elle ignore le contenu. Viennent enfin Martin et Greta : le premier est perdu dans un monde de réalité virtuelle dans lequel il a développé la capacité de voir les monstres évoluant à la lisière de notre monde, et dont il n'ose à présent plus sortir ; la seconde est une jeune fille taiseuse qui refuse de parler de ce qu'elle a vécu mais qui porte sur son corps les marques témoignant d'une rencontre incontestable avec le surnaturel.

L'intrigue, elle, suit son cours à un rythme de croisière agréable, alternant rebondissements et moments intimistes propices aux révélations sur le passé des personnages. A noter que le mode de narration choisi est un peu particulier puisque les chapitres se focalisent chaque fois sur un personnage différent qui commence à la première personne du pluriel, avant que le point de vue ne s'éloigne peu à peu jusqu'à passer à la troisième personne du singulier. Un peu déroutant au début, ce procédé se révèle finalement astucieux puisqu'il permet de multiplier les angles de vue tout en plaçant le groupe, et non pas chacun des individus qui le compose, au centre du récit. Les interactions et les relations forgées entre les uns et les autres constituent d'ailleurs tout le sel du roman, et on prend autant de plaisir à les voir se chicaner, s'entre-aider et se faire peu à peu confiance qu'on en prend à découvrir l'origine de leur traumatisme. A ce sujet, la référence à Lovecraft et à ses Grands Anciens saute évidemment aux yeux, sans que cet hommage ne prenne pour autant trop de place dans l'intrigue et n'éclipse les particularités propres à l'univers fantastique de l'auteur. Ce dernier est d'ailleurs parvenu à instaurer une atmosphère inquiétante du plus bel effet et qui se révèle d'autant plus intrigante que les personnages se montrent finalement peu loquaces dès qu'il s'agit de décrire leur interaction avec le surnaturel.

Si vous vous êtes toujours demandés ce que devenait le héros une fois ses aventures terminées, vous allez adorer cette novella ! La thérapie de groupe mise en scène par Daryl Gregory fonctionne à merveille et parvient sans mal à captiver le lecteur qui appréciera également l'ambiance un peu oppressante qui imprègne le récit, ainsi que la diversité des profils des protagonistes. Une vraie réussite, que vous pouvez prolonger si ce n'est pas encore fait avec le roman écrit par l'auteur dans le même univers : « Harrison Harisson ».
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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C'est un bon livre, mais malheureusement je ne l'ai pas lu au bon moment.
Je ne suis pas du tout dans le mood "horreur" malgré la période.

C'est bien écrit (même si je pense qu'il y a quelques soucis de traduction parfois), mais les personnages restent à peine effleurés, voire mystérieux malgré le fait qu'on soit dans un roman "psychologique".

Les explications de l'auteur en fin de livre apportent un bon éclairage, mais il est dommage qu'on ait besoin de cet éclairage pour mieux comprendre le propos, de mon point de vue.

Après le symbolisme et les archétypes sont très très forts dans ce bouquin, si je me place du point de vue "junguien" des termes, et je conçois que certains puissent se le prendre dans la tronche direct sans passer par la case "je prends du recul"...

C'est une bonne lecture, saine un peu moins. Mdrrrrr !
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Sous l'égide d'une psy se réunit chaque semaine un groupe : une thérapie classique pour des pathologies bien particulières. Chacun des membres est un survivant, chacune des histoires semble être issue d'un recueil halluciné des pires scénarios d'Horreur (le genre). Pourtant, la psy les croit tous et se donne entièrement pour que la thérapie aboutisse… « Nous allons tous très bien, merci » est un roman dense et ramassé qui se présente fièrement comme de l' »anti-horreur ». Rétif au développement, il réussit à contenir ses univers disparates et à permettre au lecteur d'en ressentir les effluves : une pincée de références et une grosse louche d'effets très reconnaissables et on y est, on y croit nous aussi. Pour tous ceux qui savent très bien que dans l'obscurité grouille quelque chose toujours à la recherche d'un passage…
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Après avoir adoré sa nouvelle dans l'anthologie des Utopiales de 2015, ce court roman ne fait que confirmer une chose : il FAUT que je lise ses autres bouquins !

Au-delà d'une jolie couverture (Aurélien Police oblige) qui donne le ton, et d'un pitch génial pour lequel j'aurais tué pour en avoir l'idée moi-même, c'est un récit prenant qui s'offre à nous, impossible à lâcher. Heureusement alors qu'il fasse moins de 200 pages.
Sa taille joue-elle d'ailleurs en sa défaveur ? Nullement à mon sens. On est immergé dès le début dans le récit et surtout dans la psyché des personnages qui se débattent tant bien que mal avec leur démon et essaient de se reconstruire et vivre après ce que chacun a vécu. L'empathie se crée à mesure que nous les accompagnons, tout en cherchant ce que peuvent cacher les non-dits lorsqu'ils s'expriment les premiers temps au groupe.
L'action n'est pas pour autant mise de côté, surtout en deuxième moité de roman, ne laissant que peu voire pas de temps mort.
On se surprend à rire par moment (surtout grâce au caractère de Stan), à frissonner face à des passages plus effrayants même si l'auteur ne sombre jamais dans le gore ou le trash. Mais le tout reste à chaque page complètement fascinant.

Les thématiques s'avèrent passionnantes, l'auteur s'attardant surtout sur les tropes du genre horrifique à travers le point de vue des victimes survivantes, évoquant également la théorie du monomythe de Campbell pour mieux la retourner. Tout au long du récit, on retrouve l'empreinte, l'influence, l'hommage et les clins d'oeil à des grands films ou romans d'horreur et de fantastique/épouvante.

Au niveau du style, celui-ci sait se faire fluide et prenant, immersif et bien senti.
Le jeu du passage d'une narration débutant par un "nous" pour se fondre dans un "je" s'avère troublant les premiers temps, puis on finit par comprendre que ce "nous" correspond au groupe lui-même, devenu une entité à part entière, un héros qui a lui aussi droit à la parole, avant de se fragmenter en "je" dès qu'on suit un peu plus le point de vue d'un des protagonistes.

La fin n'est pas complètement fermée à une suite, même si le roman tient bien tout seul sans laisser de sentiment de frustration. Mais le plaisir serait réel de retrouver ces personnages.
Une sorte de prequel-spin-off young adulte sur l'un des personnages, Harrison Squared, a d'ailleurs vu le jour, prolongeant un peu plus ce jeu de mise en abîme de Nous allons tous très bien, merci. En espérant une traduction prochainement.

En bref : petit texte, gros gros coup de coeur !
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Voilà un bref roman qui présente deux grandes qualités : le première est l'originalité de la perspective, puisque le récit ne porte pas sur une crise, un événement, une histoire extraordinaires, mais sur ce qui arrive après le "climax", sur la manière dont les survivants se débrouillent avec leur traumatisme. le pari littéraire était risqué : pourtant, rien d'ennuyeux ici, et la réussite, la captation de l'intérêt du lecteur, sont assurées.

L'autre qualité est aussi un défi littéraire : ce bref roman n'a pas un héros unique auquel le lecteur puisse s'attacher, se référer. C'est l'aventure d'un groupe de parole qui est racontée là, et c'est le groupe, le héros (le groupe et son psy, qui en fait partie à plus d'un titre).

Voilà un bon livre, de l'auteur si prometteur de "L'éducation de Stony Mayhall."
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Le docteur Jan Sayer a réuni un groupe de parole un peu particulier. En effet, tous ses patients ont subi des traumatismes atroces, victimes de crimes dignes des pires films d'horreur. Greta, seule survivante d'une secte dont les membres lui ont entièrement scarifié le corps. Stan, l'homme-tronc, a subi la voracité d'une famille de cannibales. Les os de Barbara ont été sculptés par un tueur en série. Lorsqu'il était adolescent, Harrison a échappé à l'horreur de Dunnsmouth. Quant à Martin, il ne peut enlever ses étranges lunettes noires qui, selon lui, lui permettent de voir les horreurs qui se cachent derrière la réalité...

Hommage au genre (sous ses différentes formes), Nous allons tous très bien, merci lorgne tout autant sur des films comme Massacre à la tronçonneuse (Tobe Hooper, 1974) ou des oeuvres littéraires comme le Cauchemar d'Innsmouth, de H.P. Lovecraft. La grande force (mais aussi peut-être, paradoxalement, sa plus grande faiblesse) de ce roman tient dans sa brièveté.

A signaler la magnifique couverture signée par le desormais incontournable Aurélien Police. Aux Utopiales 2015, Daryl Gregory me confiait que cette illustration faisait partie de ses préférées (parce qu'elle s'approchait au mieux de ce qu'il avait en tête).

pour une chronique un peu plus complète, suivez ce lien :
Lien : http://les-murmures.blogspot..
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