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Nous allons tous très bien, merci est un roman étrange, particulier, et un peu effrayant. Il aborde une question originale et pourtant fondamentale, que l'on devrait tous se poser : que se passe-t-il pour le héros à la fin de sa quête ? Comment revient-il à une vie normale après avoir vécu ces expériences difficiles, surtout lorsqu'il a eu affaire à de véritables monstres, qui parfois l'ont poursuivi, blessé, mutilé ? Et s'il existait une thérapie de groupe pour les traumatisés de ce type, qui souffrent de ne pas pouvoir partager leur vision du monde et leur peur avec le reste de l'humanité ? Daryl Gregory explore cette question au travers d'une narration particulière dans laquelle tous les points de vue se mélangent, mais qui fonctionne bien et qui laisse le lecteur sur un sentiment de peur latent, sournois. Même si la première partie du roman m'a semblée meilleure que la seconde, j'ai apprécié plonger dans cet univers original et un peu flippant 🙂
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Pour le reste, c'est un roman de genre, assumé et décomplexé, assez court, accrocheur, bien fichu, qui enchaîne les références à la culture populaire et joue avec nos peurs les plus profondes. Au passage, il vous fait prendre conscience que si vous n'avez pas un bon psy pour vous dénouer le cerveau après leur avoir survécu, autant laisser les envahisseurs anthropophages vous le boulotter.
L'article complet sur mon blog.
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C'est un charmant livre que ce nouvel ouvrage du Bélial. On a pu en entendre du bien dans la célébrissime émission science-fictionnesque qu'est la Salle 101, Raoul n'ayant pas hésité à en dire du bien. Et il faut l'avouer, « Nous allons tous très bien, merci », si ce n'est pas un chef-d'oeuvre du genre, parvient aisément à faire passer un bon moment en abordant bien des choses originales et inspirantes, comme par exemple le stress post-traumatique des personnages de romans horrifiques (la suite jamais racontée, en quelque sorte), ou encore le Mal et son empire, la marginalité et bien sûr, en filigrane de tout cela, la solitude immuable de l'être humain étant sorti de force du confort de son quotidien.
Je ne vais pas revenir sur l'histoire, bien décrite en quatrième de couverture. On se demande bien vers où tout cela va nous mener, et c'est un vrai plaisir de e faire ballotter par Daryl Gregory et son écriture somme toute assez simple. On ne trouvera pas dans ce bouquin un style légendaire mais plutôt une aisance de situation remarquable. Si l'on prend comme exemple les récits des horreurs subies par les différents protagonistes, on réalise l'effort de l'auteur qui parvient à nous scotché au fauteuil, décrivant l'innommable aussi facilement qu'une comptine d'enfant, et ce sans pour autant nous écoeurer. Pas la peine de chercher le gore à outrance ou encore l'horreur la plus expressive, la richesse du bouquin ne tient pas à ça.
Petit bouquin, d'ailleurs, que l'on range du côté des novellas. Et cette taille, couplée à une découpe étrange du livre, donne un faux rythme qui se présente à la fois comme une qualité et un défaut. Je n'ai pas trouvé la narration particulièrement immersive, ce qui se révèle mineur face à la faible épaisseur du bouquin. Effectivement, c'est un peu tiré par les cheveux de parler ici d'une page-turner puisque sa lecture « rapide » est plus une conséquence des 180 pages de récit que d'une réelle adhésion indéfectible à l'écriture de l'auteur ou son intrigue.
Mais attention, le tout est très bon. Les personnages, s'ils sont dans un premier temps méchamment grossiers et caricaturaux, prennent le temps de se creuser au fil des pages, et Gregory parvient à en saisir l'essence admirablement. On sera fasciné par l'histoire de chacun, et très vite on se sentira comme membre du groupe, connaissant les habitudes et les tensions des uns et des autres. Hauts en couleur, il sera difficile de ne pas s'impliquer dans leurs tourments et leur quête de réponse.
Tout défile assez vite, et il est un peu frustrant de ne pas creuser plus certaines parties de l'intrigue, que l'on mourrait d'envie de découvrir. Tout ce mythe autour du Scrimshander, psychopathe, mélange d'un humain et d'un parasite extra-dimensionnel, se plaisant à charcuter ses victimes pour graver la face de leurs os, est par exemple un peu frustrant, le tout se révélant passionnant. En fait, avec du recul, je me dis que j'aurais adoré lire des nouvelles complètes sur le passé monstrueux de ces personnages, m'y plonger un peu plus. Ce n'est pas pour autant un reproche que je fais, puisque le fait de n'avoir qu'un point de vue a posteriori de ces horreurs laisse un flou et un mystère favorable à l'ensemble du livre, prenant clairement le parti d'un présent post-traumatique, brisé par les fantômes du passé s'incarnant ici en d'immondes cicatrices.
Il est regrettable, également, de basculer dans une histoire plus banale d'action fantastique vers la fin du livre. le propos était si fin qu'il est légèrement dommage de le gâcher au profit d'une « fin de l'histoire », qui sans être ratée, est un peu téléphonée. Les rebondissements à la fin du livre auront leur impact, sans pour autant transcender le lecteur qui perd un peu d'intérêt en quittant cette atmosphère si intelligente que Daryl Gregory avait parvenu à installer.
Dans les thèmes abordés, c'est quasiment un sans-faute. Daryl Gregory pratique autant le dit et le non-dit, fournissant quelques pistes de réflexion (genre le monomythe de Campbell) et nous laissant l'agréable effort de se faire notre propre point de vue sur cette histoire de lutte contre soi-même et la différence, une illustration quasiment magistrale de e que peuvent ressentir ces gens tirés miraculeusement de situations à l'horreur indicible. Une horreur qui se fondera bien vite dans cette figure noire qu'est le Mal, omniscient et liant chaque être pour une mise en abime vertigineuse. Un Mal qui pousse chacun à l'interrogation car incompréhensible et source d'une lutte éternelle peu salutaire.
En conclusion, le petit ouvrage de Daryl Gregory est d'une grande qualité, s'affinant au fil des pages pour un résultat étrange, terrifiant et drôle parfois, inspirant et glaçant. L'univers de l'auteur, perpétuellement orienté vers l'hommage, parvient sans mal à se démarquer du reste de la littérature actuelle pour, à l'instar d'un Gaiman, développer des thèmes qui lui sont chers, à sa manière ce sui est synonyme ici d'étrangeté, et de manière surprenante, d'une grande sincérité. Alors bien sûr, ce n'est peut-être pas le roman fantastique de l'année, mais c'est clairement une bonne surprise prenant à contrepied à peu près tout le monde dans ce domaine. Oeuvre réussie et courte, je ne saurais trop vous conseiller « Nous allons tous très bien, merci », qui mérite d'être lue pour le simple plaisir que l'on en retire.
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Je lorgnais déjà sur son précédent titre, L'éducation de Stony Mayhall, un roman de zombies peu ordinaire, mais n'avais pas eu l'opportunité de le lire. Alors lorsque ce court texte, Nous allons tous très bien, merci, avec ce titre intriguant et cette quatrième de couv' aguicheuse est arrivé en boutique, je l'ai automatiquement ajouté à ma pile de lectures. Et je ne regrette pas, c'est l'un de mes plus gros coups de coeur de cette année, avec les fabuleux La voie des rois, Blood song et Dark Eden qui ont illuminé mes lectures de 2015 (je ne compte pas les nouveaux ouvrages de Jaworski, cela va de soit.).





Le pitch aguicheur dont je vous parle, le voici :

Il y a d'abord Harrison, qui, adolescent, a échappé à une telle horreur qu'on en a fait un héros de romans. Et puis Stan, sauvé des griffes d'une abomination familiale l'ayant pour partie dévoré vif. Barbara, bien sûr, qui a croisé le chemin du plus infâme des tueurs en série et semble convaincue que ce dernier a gravé sur ses os les motifs d'un secret indicible. La jeune et belle Greta, aussi, qui a fui les mystères d'une révélation eschatologique et pense conserver sur son corps scarifié la clé desdits mystères. Et puis il y a Martin, Martin qui jamais n'enlève ses énormes lunettes noires. Tous participent à un groupe de parole animé par le Dr Jan Sayer. Tous feront face à l'abomination, affronteront le monstre qui sommeille en eux et découvriront que le monstre en question n'est pas toujours celui qu'on croit.

Dayl Gregory se spécialise dans la monstruosité ! Après les zombies, voici le paranormal horrifique : cultes sataniques, chasseurs de monstres, tueurs en séries démoniaques et tout un tas d'autres choses carrément terrifiantes viennent émailler l'ouvrage de l'auteur américain. Mais dans une courte interview qui suit le roman (d'ailleurs trèèès intéressante), Daryl Gregory utilise l'expression de "antihorreur" pour définir le genre de son roman, et c'est exactement ça : pour ceux qui n'aiment pas avoir la frousse, ne supportent pas les romans d'horreur, Nous allons tous très bien, merci est plutôt un roman qui rend hommage, tant par sa forme et que par son fond, aux différents romans, films ou téléfilms d'horreur de la culture populaire. Il ne fait pas réellement peur, c'est plutôt un mélange de livre d'épouvante, de roman fantastique et de thriller relevé avec un brin d'humour très apprécié !

La narration du roman est très singulière, elle alterne entre le point de vue d'un personnage, qui nous révèle en général l'histoire de celui-ci et son face à face avec le paranormal, et entre le point de vue général des personnages, le groupe (l'auteur utilise le pluriel et dit "nous"), qui est finalement le vrai héros de ce roman. Bien que légèrement perturbant au départ, j'ai aimé ce mode de narration original, le style et l'atmosphère que cela donnait au récit. Ce groupe de personnages qui se retrouvent propulsés dans cette thérapie hors norme est juste génial. Mes moments préférés sont justement les passages où les protagonistes se rejoignent pour raconter ou écouter les mésaventures des uns et des autres, ce qui donne lieu a des échanges très drôles, tantôt touchants, tantôt carrément angoissants. L'histoire du vieux Stan, certainement la plus gore de toutes, est justement dédramatisée par les bavardages et radotages incessants du personnage lors des rassemblements du groupe sur les événements horribles qui lui sont arrivés autrefois, ce qui créé une atmosphère comique décalée complètement jouissive !
Chaque personnage est attachant, chaque histoire est différente et plus perturbante ou horrible que la précédente, et chacune mériterait certainement d'être approfondie, pourquoi pas dans d'autres romans, des spin-off ? C'est apparemment le cas pour le personnage d'Harrison, Daryl Gregory raconte ses aventures dans le roman jeunesse Harrison Squared encore non traduit en France.

La brièveté du roman m'a légèrement laissé sur ma faim, du coup j'adorerai pouvoir retrouver Harrison dans une édition française (Le Bélial', si tu m'entends).
Mais comme l'auteur le dit lui même, il a voulu retrouver ce qu'autrefois il trouvait dans les novella de science-fiction : ôter le décorum pour aller à l'essentiel, "show, don't tell", et ça fonctionne terriblement bien.
Maintenant j'espère pouvoir lire plus de Daryl Gregory, Nous allons tous très bien, merci à suffit pour me conquérir, et je suis persuadée qu'il continuera de me surprendre avec d'excellents romans.

Lien : http://www.lalibrairiefantas..
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Il est question dans ce récit d'un groupe de parole crée par une psychologue, groupe composé de 5 personnes ayant survécu à ce que l'humanité peut produire de pire : tueurs en série ultra violents, cannibales, secte hallucinée. le but : les faire parler de leurs « expériences » respectives pour les sortir de leur silence, leur enfermement ou leurs obsessions et tenter de les aider à vivre de nouveau.
Ce court livre est un drôle de roman. Drôle non pas parce qu'il m'a fait rire mais parce que je n'arrive pas à le classer dans un genre précis. Roman d'horreur, roman de science-fiction, roman policier, ou bien caricature de tout cela ? Objectivement je serais bien en peine de répondre à cette question mais instinctivement je penche vers la dernière possibilité ….
Bien sûr le but premier de l'auteur est de nous faire partager les peurs et névroses de ses personnages, et de nous raconter ce qui se passe une fois le « méchant » neutralisé, ce qu'il advient « après » l'action, après l'habituelle dernière page d'un polar ou d'un thriller bien sanglant. Bien sûr aussi, il semble vite évident que tout cela va dégénérer, car on ne guérit pas comme ça de tels traumatisme, en s'asseyant en rond et en parlant entre victimes…
Et l'histoire est plutôt réussie, l'idée est originale, le style agréable et fluide, bref tout ceci se laisse lire avec un plaisir certain.
Simplement plusieurs choses me font dire que l'on se trouve plus ici dans une caricature assez subtile du genre que dans un vrai roman policier/fantastique/ gore. Déjà, tous les poncifs du genre sont là : des tueurs tellement pervers et violents qu'on a finalement peine à les imaginer réels ; une psychologue tellement empathique qu'on se demande quel but elle poursuit réellement ; des victimes tellement enfermées dans leurs psychoses qu'on se dit qu'elles même ne sont pas loin de la folie meurtrière. le récit lui va si loin dans le fantastique (tout en étant cohérent et bien construit) qu'on se dit que décidément tout ceci n'est pas possible. La taille du roman enfin et ses moins de 200 pages me pose question : pourquoi en rester à cette densité alors que le concept trouvé par l'auteur tout autant que son déroulé pourraient parfaitement tenir sur 300, 400, 500 pages et en faire un excellent « page turner ».
Mais il ne s'agit ici que de mon ressenti personnel, et il est probable que je me trompe complètement dans ma lecture de ce roman décidément bien étrange, et que je vous encourage à lire pour vous faire votre propre opinion !

Lien : http://desmotssurunepage.ekl..
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''Nous allons tous très bien, merci'' est une bien curieuse novella de Daryl Gregory, qui part sur une idée qui m'a de suite séduite : dans les films et séries, on s'intéresse au tueur/agresseur, mais dès que celui-ci est arrêté, le clap de fin retentit, sans s'inquiéter davantage de ce que vont devenir les victimes. Partant de là, le docteur Jan Sayer décide de mettre sur pied un groupe de paroles, afin que plusieurs de ces victimes puissent crever l'abcès, parler de ce qu'elles ont subi, avancer et retrouver leurs vies. Mais rapidement, on se rend compte que ces victimes ont encore un lien en commun, un lien obscur avec le surnaturel.

Cette novella m'a tout de suite happée de part son idée et son ambiance, et je l'ai littéralement dévorée ! Toute la première partie est excellente, les personnages sont variés et très bien présentés, leur psychologie est fouillée et intéressante. Au début, on ne comprend pas trop où veut en venir Jan, on avance dans le brouillard comme les personnages. Jusqu'à ce que l'un d'eux se fasse agresser et que les premières révélations tombent...

A ce moment-là, vers le milieu de l'histoire, les choses se précipitent alors, les explications s'enchaînent de manière un peu trop rapide et facile, l'action se fait plus prédominante et quelques facilités aident la novella a accélérer pour rapidement se boucler. Personnellement, cette accélération m'a un peu frustrée, j'aurais préféré que l'histoire prenne davantage son temps comme c'était le cas dans la première partie.

Mais malgré tout, ce bouquin est une très belle réussite, et j'ai été très surprise par que je n'avais pas du tout vu venir.
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Pour moi, de l'excellent fantastique. J'adore le concept. Parfois cela s'embrouille un peu, c'est du moins la sensation que j'ai eue, mais cette fiction a un goût d'y-revenez-y; d'ailleurs depuis cette lecture, je m'intéresse de plus près aux autres oeuvres de cet auteur que je ne connaissais pas, et que ma médiathèque avait mis à l'honneur... Oh la bonne idée...
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Les fans de thrillers, de films d'épouvante et d'humour noir vont être ravis puisque ce roman est truffé de références aux sous-genres et aux classiques de l'horreur, et c'est l'un des aspects les plus jouissifs de ce bouquin. Soyons clairs, Nous allons tous très bien, merci est quand même très très chelou, bien dark et ne plaira pas à tout le monde. Mais Daryl Gregory met en scène des personnages et des histoires géniales dans un format ultra court avec brio.
Lien : https://prettyrosemary.wordp..
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C'est bien ça qui fait la force de ce court roman : le monstre initial n'est plus là, mais combien sont encore dans la nature ?
Lien : http://parchmentsha.fr/nous-..
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[Edit] 1ère partie de la critique ci-dessous rédigée alors que je n'étais au début du bouquin, suivie de mon avis final après lecture complète.

Je n'aurais jamais cru faire ça un jour. Partisane du fait qu'il est nécessaire de connaître l'intégralité d'une oeuvre pour pouvoir émettre une opinion complète et valable à son sujet, je termine toujours un livre commencé, qu'il me plaise, m'indiffère ou m'irrite au plus haut point.

 À l'heure où je rédige cette critique de « Nous allons tous très bien, merci », je suis à la page 29. le roman commençant page 15, j'ai donc lu 14 pages… Et je suis agacée. Très agacée, parce que depuis la 1ère page (la vraie 1ère page, je n'exagère pas), j'ai l'impression désagréable que l'auteur va, avec ce roman, prendre ses lecteurs pour des imbéciles.

Je m'explique. le synopsis est basique : 5 personnes participent à une thérapie de groupe avec une psychologue (ou psychanalyste, ça dépend des pages…), le point commun entre ces 5 personnes étant d'avoir survécu à un événement traumatisant. Après avoir lu la 1ère page, je pense malheureusement avoir bien compris où l'auteur voulait nous mener :

-       Les premiers mots du roman : « Au début, ON était six : trois hommes et deux femmes, plus le D. Sayer… ». On note le « ON », OK, le narrateur est donc membre du groupe.

-       Dans le 1er paragraphe : « Après tout, l'un de nos problèmes communs restait que nous pensions tous être uniques. Pas juste des survivants, mais d'uniques survivants. » Ce que vous ne voyez pas ici, c'est que le mot « unique » sur lequel insiste l'auteur est écrit en italique…

-       À partir du 2ème paragraphe, on se concentre sur l'un des personnages, Harrison. le narrateur passe alors à la 3ème personne du singulier mais en se plaçant dans la tête de ce fameux Harrison avec du phrases du type « Pas le meilleur nom qui soit, selon Harrison – à leur place, il aurait opté pour… ».

Je pense qu'il n'est pas nécessaire de faire un dessin. Une thérapie de groupe, l'insistance grossière sur le mot « unique », une narration qui dévoile que le narrateur, membre du groupe, connaît les moindres pensées d'un autre membre… Non seulement on n'en peut plus de ce thème de personnalités multiples vu, revu, rabâché et servi à toutes les sauces, mais alors en plus quand c'est fait avec une telle absence de finesse et de subtilité dans un livre publié en 2015, c'est vraiment nous prendre pour des cons.

Je vais évidemment poursuivre ma lecture en espérant, de tout coeur, me tromper. Ce n'est peut-être pas du tout ça et l'auteur cherche peut-être justement à induire le lecteur en erreur (auquel cas il faudra m'expliquer la cohérence de la narration quand même, puisqu'après quelques pages tous les personnages sont présentés en « il/elle », ce qui est incohérent avec le « On » initial si toutes ces personnes n'en sont pas une seule). Ou peut-être que ce groupe est effectivement les différentes personnalités d'une même personne, mais que cela sera annoncé rapidement dans le roman et que l'intérêt du récit sera ailleurs. Je continue donc, on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise.

[Edit] Après lecture complète :

Comme on me l'avait indiqué en commentaire, je me trompais complètement : aucune histoire de personnalités multiples ici (ouf !), il s'agit d'une histoire horrifique et non d'un thriller (oui j'achète des livres sans avoir la moindre idée de ce dont il s'agit, j'aime la découverte). J'ai trouvé le concept intéressant, mais malheureusement complètement inexploité. C'est un concept qui aurait mérité un travail approfondi de la psychologie des personnages, et l'auteur a plutôt misé sur l'action. Dommage. J'ai toujours un énorme problème avec la narration qui n'est pas justifiée : le passage d'un « nous » ou « on » au début de chaque chapitre à un narrateur omniscient est incohérente et induit le lecteur en erreur (pour ma part tout du moins). J'ai attendu une explication jusqu'au bout, mais non… En bonus à la fin du livre se trouve une interview de l'auteur dans laquelle la question lui est posée : « Pourquoi cette narration variable entre la 1ère personne et la 3ème personne omnisciente ? ». La réponse reste floue, à base de « c'est pour faire comme si le groupe était une personne », en gros c'est juste un effet de style sans fondement. Chacun se fera son avis mais l'argument n'est pas valable pour moi, la narration est un élément primordial de tout texte, elle se doit d'être cohérente avec le fond.

J'ai donc passé un meilleur moment de lecture que ce que j'escomptais au début du récit, je suis ravie d'être allée au bout du bouquin. Néanmoins la narration incohérente est, de mon point de vue, une grosse erreur, et l'intérêt du concept est gâché par le survol de la psychologie des personnages.

Un livre sympa, mais pas abouti. 

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