S'aimer, ce n'est pas s'aimer beaucoup, c'est s'aimer longtemps.
... si le souvenir de la douleur reste de la douleur, le souvenir du bonheur, ce n'est plus du bonheur.
Pourquoi le bonheur ne se mesure-t-il qu'avec l'éloignement ?
Mais pour rien au monde il n'aurait voulu déranger.
C'est cela qui fait mal. Vois-tu, Isa, si le souvenir de la douleur reste de la douleur, le souvenir du bonheur, ce n'est plus du bonheur. (p.113)
A force d'entendre Papy parler d'elle, Mamy Lucie avait fini par prendre vie. Il y a, comme ça, des gens qui semblent plus présents disparus que vivants : Schubert ou Rimbaud, par exemple. A leur époque, ils ne laissent pas plus de traces qu'une étoile filante, à peine ont-ils vécu qu'ils s'éteignent... Mais, grâce à une action dont on ne prend la vraie mesure que bien après, leur éclat est mille fois plus fort dans notre mémoire que durant leur vie. (p.112)
La période où l'on est indépendant et maître de soi me semble incertaine et mouvante. Quand commence-t-il ?A dix-huit ans ? Quand on achève ses études ? Quand on gagne sa vie ? Quand on se marie ou quand on quitte ses parents ? (...)
Et à quel âge est-on jugé irresponsable et dépendant ? Quand on se retrouve au chômage ? A la retraite ? Malade ? Quand on devient sénile, débile, impotent ? (p.106)
- La maladie, la mort, la séparation, répétai-je. Ce sont presque des synonymes, tu ne trouves pas ?
- On a tendance à les confondre parce qu'elles se succèdent souvent. Mais parfois, elles se relaient, rôdent autour de toi et te persécutent toute la vie. (p.95)
Tu sais, Isa, on peut penser à quelqu'un sans lui faire signe. Et voir quelqu'un chaque jour sans jamais lui prêter attention. (p.33)