- Je ne sais pas comment m'y prendre pour entrer là-dedans. Que faut-il faire ?
- Stupide dinde ! s'exclama la vieille, l'ouverture est bien assez grande ! Regarde : je pourrais moi-même y passer !
Et en même temps, elle s'accroupissait devant le four et s'y poussait à petits coups pour y engager la tête. Alors Gretel la poussa un grand coup pour la faire basculer dedans, ferma la porte de fer et bloqua le gros verrou.
Grignoti, grignotons, qui grignote ma maison ?
C'est le vent, le vent, le céleste enfant !
En approchant, les enfants virent que les murs étaient en pain d'épice, le toit en biscuit et les fenêtres en sucre.
- Ah! dit Hansel, nous allons nous régaler!
Il se haussa sur la pointe des pieds pour atteindre le toit, et en arracha un petit morceau pour y goûter. Gretel se mit à lécher le sucre d'une vitre.
La vieille avait pris cet air aimable mais en réalité, c'était une méchante sorcière qui guettait les enfants, et sa maison de pain d'épice n'était qu'un piège pour les attirer. Lorsque l'un d'eux tombait en son pouvoir, elle le tuait, le faisait cuire puis le mangeait, et c'était pour elle jour de fête.
Et ils continuèrent à manger sans se laisser détourner de leur tâche. Hansel, qui trouvait le toit fort bon, en fit tomber un gros morceau par terre et Gretel découpa une vitre entière, s'assit sur le sol et se mit à manger.
La porte, tout à coup, s'ouvrit et une femme, vieille comme les pierres, s'appuyant sur une canne, sortit de la maison. Hansel et Gretel eurent si peur qu'ils laissèrent tomber tout ce qu'ils tenaient dans leurs mains.
Elle les prit tous deux par la main et les fit entrer dans la maisonnette. Elle leur servit un bon repas, du lait et des beignets avec du sucre, des pommes et des noix. Elle prépara ensuite deux petits lits. Hansel et Grethel s'y couchèrent. Ils se croyaient au paradis. Mais la gentillesse de la vieille femme n'était qu'apparente. En réalité, c'était une méchante sorcière qui n'avait construit la maison de pain que pour attirer les enfants. Quand elle en prenait un, elle le tuait, le faisait cuire et le mangeait. Pour elle, c'était alors jour de fête.
C'est alors qu'une voix délicate leur parvint de la pièce :
Croque croque, croquinette
Qui grignote ma maisonnette ?
Les enfants répondirent :
C'est le vent, le vent
Le céleste enfant
Et ils continuèrent à manger sans se laisser distraire.
Knupper, knupper, Kneischen,
Wer knuppert an meinem Hauschen?