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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce récit d'une vie est tout simplement beau. Beau avec son humanité, une vie avec ses failles et ses forces. Ellinor écrit et se confie à sa meilleure amie, lui confie ses doutes, lui raconte sa famille depuis qu'elle n'est plus. Aimer le mari d'une autre, élever les enfants d'une autre, alors que cette autre était son amie et aussi la maîtresse de son premier mari. Alors que cette autre restera présente dans sa vie, Ellinor essaiera d'aimer sincèrement les jumeaux, comme ses propres enfants sans jamais remplacer leur maman, aimer le père de ces petits avec beaucoup de tendresse et de complicité. Mais voilà Georg est mort et avec lui, la cohérence de cette famille. Soixante-dix ans est un bel âge pour reprendre sa vie en main et retourner vivre dans le quartier populaire de son enfance.

La maison est mise en vente et les jumeaux n'apprécient pas.

Pendant ce temps Ellinor raconte à son amie son enfance sans père, le manque de complicité avec sa propre mère, la rencontre avec son premier mari, l'avortement et la stérilité ensuite, comme une punition.

Les meilleures années étaient celles de leur amitié.

Ellinor fait son deuil avec des mots qui grincent et qui heurtent. le deuil de Georg, de Henning son premier mari, d'Anna son amie.

Très belle lecture.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Que ça fait du bien de lire des romans de Grondahl ! C'est le maitre de la psychologie, de la finesse, de la profondeur non dénuée de touches d'humour, de la justesse des sentiments sans faux-semblants, des pensées dissimulées, du coeur de la vie, tout simplement.

Ici, la narratrice a 70 ans et vient de perdre son mari. Elle est effondrée, ça oui, mais ce n'est pas dans son caractère de se laisser aller. Donc elle écrit…à Anna, sa meilleure amie … décédée, mais aussi… la maitresse de son mari…et la première femme de son 2e mari. Vous me suivez ?
Sinon, vous pouvez imaginer l'imbroglio familial, d'autant plus qu'Anna avait 2 enfants de son premier mari dont la narratrice s'est occupée après sa mort.
Et puis la narratrice elle-même garde un lourd secret…

Ha ha ha ! Je reprends donc :
1. La narratrice s'appelle Ellinor. Elle se marie avec Henning.
2. Ellinor et Henning font la connaissance de Anna et Georg.
3. Ces 2 couples s'entendent à merveille, même trop, car Henning et Anna deviennent amants.
4. le jour où Ellinor et Georg l'apprennent, Henning et Anna meurent dans une avalanche, étant partis skier tous les 2.
5. Ellinor et Georg, veufs tous les 2, finissent par se marier. Ellinor élève les 2 enfants de Georg et Anna, des jumeaux.
6. Longtemps après, Georg meurt, les jumeaux sont adultes et casés (plus ou moins) et Ellinor se retrouve seule.
C'est là que le roman commence.

Situation compliquée ? En tout cas, si c'est moi qui la raconte, oui ! Mais pas si c'est Jens Christian Grondahl, admirable de sobriété et d'authenticité.
Vous ne me croyez pas ? Quelle ne sera pas ma joie de savoir que vous vous êtes lancés dans cette lecture-analyse de sentiments …
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« Voilà, ton mari est mort lui aussi, Anna. Ton mari, notre mari. »

C'est ainsi que commence ce roman, c'est ainsi qu'Ellinor, veuve de 70 ans, entame ce récit, sous forme d'une lettre adressée à Anna, celle qui fut sa meilleure amie, mais qui a quitté ce monde, depuis longtemps. Elle a été emportée dans une avalanche avec le premier mari d'Ellinor, Henning, dont le corps n'a pas été retrouvé.

Sont alors restés Ellinor et Georg…

Et là, Ellinor vient de perdre Georg. C'est sans doute ce qui la décide à s'ouvrir, à se livrer à cette amie disparue. Elle lui dit ce qu'elle n'a pas eu le temps de lui dire de son vivant, elle lui raconte ce qu'Anna n'a jamais eu le temps de vivre. Elle parle de son passé, sa mère, son enfance, son histoire d'amour avec Henning. Elle raconte l'après, ses liens avec Georg, comment elle a élevé les enfants d'Anna. Elle décrit aussi le présent, l'étrange place qu'elle occupe dans la vie de ses beaux-fils. Elle se confie, analysant ce qui l'a rendue si effacée tout au long de sa vie. Elle se questionne. Elle pardonne aussi…

A ce moment si particulier et si douloureux où la vie lui prend Georg, l'isole, elle pose ses mots comme pour s'alléger de tout ce passé, comme pour en faire une force pour vivre pleinement les années qui lui restent. Elle est sur le seuil d'une porte, elle a un deuil à faire, plusieurs même et elle le sait… Elle écrit : « Tu n'entends pas ce que je dis, et c'est ça le pire. Tu ne te souviens de rien, tu n'existes pas. Je te parle seulement pour être plus qu'une simple collection de faits et leur succession. »

Jens Christian Grondahl exprime merveilleusement bien les pensées de cette femme. Il tient sa plume, exprime ses sensations face à la perte. Il laisse deviner ses souffrances présentes et passées dans cette vie où sa place n'est jamais très clairement établie. Mais il chasse bien vite tout ce qui pourrait ressembler à du gluant, du poisseux, parce qu'ainsi va la vie. Il sonde cette âme humaine maintes fois blessée mais qui au matin de ses 70 ans décide de vivre.
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C'est l'heure du bilan. Celle de se raconter, d'essayer de se comprendre, de comprendre ceux qu' on a aimés,
de pardonner, d'accepter que tout change, de faire le point, en quelque sorte. Un beau roman au cours duquel le lecteur feuillette plusieurs décennies d'une vie, et voit ou devine tous les visages qui se sont effacés du paysage.
Ce roman est forcément empreint de nostalgie et d'un peu de tristesse. J'aime
beaucoup le choix de la deuxième personne du singulier, de cette existence relatée sous forme de lettre, qui apporte à cet ouvrage un caractère très Poétique .
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Friandise au goût d'orange amère recueillie et dévorée au coeur de l'été. On en reprendrait bien encore un peu...
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J'aime les livres emprunts d'une tendre mélancolie.
Que l'on déguste comme des madeleines trempées dans un nuage de thé noir fumant.
Ceux qui contiennent en leur sein toute la tristesse du monde,
Et toute la joie aussi.
Les livres qui disent tout et rien, avec la candeur de l'enfant,
Et la dignité du sage.


J'aime les livres dans lesquels on peut lire :
« Elle était accrochée dans leur chambre afin qu'ils puissent voir combien leur père et leur mère s'étaient aimés. C'est la seule chose qui compte pour un enfant. Nous pardonnons à nos parents qu'ils nous oublient, à condition qu'ils s'aiment. »


Les livres dans lesquels il ne se passe pas grande chose,
Mais dont la lecture est aussi immense que l'océan,
Aussi vertigineuse qu'une forêt primaire,
Aussi infinie qu'un horizon bleuté.


J'aime les livres dont rien ne coupe la langue,
Le souffle, l'incandescence.
Ni les chapitres,
Ni les paragraphes,
Pas plus que la fin, qui ne termine rien et commence tout.


Ceux qui s'écoulent avec la puissance du torrent et la langueur du ruisseau.
Qui serpentent dans les méandres des coeurs et la complexité des âmes.


Ceux qui évoquent la beauté des émotions que l'humanité toute entière a en partage,
Sans avoir jamais trouvé les mots pour leur donner corps.
« J'ai conservé le même drap, la même housse de couette jusqu'à ce que je ne sente plus son odeur. J'aurais bien aimé pouvoir en parler avec toi, de l'odeur de Georg. Comment peut-on connaître quelque chose aussi bien sans avoir les mots pour le décrire ? Son odeur est là, dans mon souvenir, comme un fait, et elle y reste, sans pouvoir être décrite. Elle existait, elle n'est plus qu'un souvenir muet. »


J'aime les livres qui agissent comme des apostrophes, ouvrant les mots, les phrases et les esprits.
Les exercices de deuil, de mémoire et de réflexion.
Ceux qui utilisent le « tu » et semblent s'adresser à nous.
Rien qu'à nous.


J'aime les livres qui ont l'immédiateté d'un impact de bombe,
Et l'indolence d'un chantier de longue haleine.
Ceux qui parlent d'amour comme s'ils en avaient saisi le dixième de l'étendue,
Et en disent des merveilles :
« Ce sont les abandonnés de l'amour qui doivent essayer de comprendre. Ce sont les délaissés qui doivent se montrer nobles et intelligents pour saisir que l'autre, on ne l'a qu'en prêt. Les amants prennent le droit, avec violence ou avec ce qui y ressemble, et ils ne songent pas à s'expliquer. »


J'aime les livres qui parlent d'oubli, de rancoeur, et de jalousie,
De pardon, d'amour infini et de compréhension ultime.
J'aime les livres qui disent la vie dans ce qu'elle a de plus lumineux et de plus sombre.
Les livres comme Quelle n'est pas ma joie, de Jens Christian Grondahl.
Lien : https://www.mespetiteschroni..
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Se tenir devant une tombe ou devant son bureau, un stylo dans les mains, pendant de longues heures, revenir sur ce que fut la vie de deux femmes ...
Amies ?
Complices ?
Ou ayant simplement partagé le coeur des mêmes hommes voilà le propos de ce livre.

Il est remarquable de découvrir une fois de plus comment Jens Christian arrive à se glisser dans le personnage d'Ellinore pour dérouler le fil de sa vie.
Une femme qui se confesse auprès d'elle même, en prenant le prétexte d'avoir des choses à raconter à son amie, elle ne cherche pas à échanger mais elle analyse finement les évènements qui ont conduit sa vie là où elle en est, ce qu'elle a souhaité, ce qu'elle a subit ...
Petit à petit, doucement, en confidence, Ellinore nous livre des pans entiers de son histoire, de ses sentiments, des souvenirs réels ou inventés, elle qui n'a jamais pu vivre sa vie, elle, qui a toujours tenu le rôle de l'autre ... se glisser dans la peau de quelqu'un, laisser passer le temps, laisser les différents acteurs de sa vie s'éteindre, et oser enfin prendre la parole ou la plume pour dire ce qu'elle veut dire à son unique amie, pour se libérer de son emprise et être enfin elle même.

Le nouveau livre de Jens Christian est un grand livre, même si le nombre de pages est réduit, il nous permet de réfléchir, à notre vie, aux hommes de notre vie, aux événements qui ont fait que notre vie a été ce qu'elle est devenue ...
Quelles sont les bonnes questions à se poser lorsqu'on réfléchit à ce qui fait un couple ... est ce que l'amour et la répétition suffisent pour que chacun soit la bonne personne ?
Et revenons aux premiers mots de ce livre ("tit er jeg glad" en danois, "souvent je suis heureux") avec les vers que l'auteur a placés en exergue de son livre ....
« Quelle n'est pas ma joie et je m'en vais pleurer
Que nul coeur ne partage toute mon allégresse.
Quelle n'est pas ma tristesse et j'en suis à rire
Que personne ne voie la larme de détresse. »
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Une fois acquis la situation, les liens entre les personnages de ce roman, c'est un vrai plaisir de lecture, tout en délicatesse, en douceur. Une histoire, une longue lettre qui revient sur la vie de Ellinor qui s'adresse à son amie disparue des années plus tôt. Je découvre par ce livre un auteur, dont je vais essayer de lire volontiers d'autres romans et que je vous recommande.
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Ellinor a soixante-dix ans. Georg, son mari vient de décéder, et elle a décidé de vendre leur maison de banlieue chic pour revenir vivre à Copenhague dans le quartier de son enfance, plus coloré.

Dans ce roman, Ellinor tient une longue conversation avec Anna, sa meilleure amie et première épouse de Georg, mais aussi maîtresse de Henning, le premier mari d'Ellinor !  

Sauf qu'Anna et Henning sont morts depuis longtemps, emportés ensemble par une avalanche lors d'un séjour dans les Dolomites.

Ellinor raconte sa vie depuis ce tragique événement où elle a non seulement perdu son mari mais aussi appris qu'il la trompait avec son amie ! 

Ellinor raconte sa propre vie, mais aussi celle de sa mère, qui l'a élevée seule, rejetée par ses parents après avoir 'fauté' avec l'occupant allemand ...

Un roman sur le deuil, sur la mémoire, sur les choix de vie, choisis ou imposés, sur la rancoeur, sur les surprises 

Un roman sur la vie écrit avec la pudeur et la concision habituelle de Jens Christian Grøndahl, dont je regrette à chaque fois la production confidentielle.

Un beau et tendre roman  
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Ellinor , soixante-dix ans, est veuve pour la seconde fois. Au grand dam des enfants de son mari, Georg, elle vend la maison familiale et retourne s'installer dans le quartier populaire de son enfance.
A ce moment charnière de sa vie, elle s'adresse, sans aucune acrimonie, à Anna, qui fut et demeure par-delà les années, sa meilleure amie. Celle qui fut aussi la maîtresse de son premier mari, Henning. Les deux amants sont morts accidentellement dans les années 60 et , insensiblement, un nouveau couple s'est formé, entre autres pour assumer l'éducation des jumeaux de Georg et Anna.
Une configuration singulière donc, tout comme le récit des origines d'Ellinor qui se découvre progressivement. Mais c'est une sensation de grand apaisement qui se dégage de ses pages où l'on retrouve l'écriture sensible de Jens Christian Grondhal. Un pur moment de bonheur. Et zou sur l'étagère des indispensables.
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