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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le dernier Groendhal est une histoire compliquée de familles, qu'on apprend d'Ellinor, la narratrice , qui écrit à Anna, sa meilleure amie défunte. Georg son mari vient de mourir et elle s'adresse à la première femme de ce dernier, qui couchait avec Henning, son propre mari d'antan, avec lequel elle disparut, il y a quarante ans.....les détails dans le livre. Je ne vous raconte rien, ce scénario est présenté dès le début.
Groendhal est inégalable dans son introspection des relations humaines, que ce soit couple, famille ou autre, ici il le fait à travers la confession d'Ellinor,
Ellinor qui vécut la vie destinée à Anna ,disparue à trente ans,et éleva ses jumeaux,
Ellinor qui ne connaitra jamais le mystère de l'intimité entre Anna et Henning.
Ellinor qui a honte de ses origines tragiques,
Ellinor et son secret qui lui colle à la peau,
Ellinor et la solitude.
Une confession qui traverse soixante dix ans d'une vie, un bel exercice de mémoire et de deuil. Un auteur danois dont je suis une inconditionnelle, un grand plaisir de lecture, comme toujours.

“Tout passe, tout finit par passer.”
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Comment ne pas être ému et bouleversé par cet exercice de mémoire et de réflexion illuminé par le " Tu "qui donne une spontanéité et une immédiateté à ce monologue , apostrophe rare et précieuse ?
Voici , en effet, un exercice fascinant que nous livre l'auteur des"Bruits-du-coeur"et de "Quatre-jours-en-mars . IL traduit en phrases simples et nous livre un récit troublant , sensible et beau, qui recèle le chagrin et l'absence, la douceur mélancolique et apaisée du deuil , la perte et le manque, les interrogations, qui peuvent épouser aussi la joie et la détresse , la rancoeur et les regrets.......
L'auteur dont je suis une fervente admiratrice, tisse la trame subtile des sentiments indicibles d'Ellinor , vieillissante , 70 ans ,qui vient tout juste de perdre son mari Georg.
Elle se raconte au fil d'une longue lettre à Anna , son amie de toujours , la maîtresse de son mari Henning, disparue avec lui dans une avalanche dans les Dolomites , il y a quarante ans ........
C'est une histoire de famille complexe ! Tissée d'existences entrecroisées .......
Elle refait sa vie avec Georg , élève ses jumeaux dans le culte du souvenir de leur mère sans jamais rien leur révéler de la liaison d'Anna avec Henning , son mari disparu ...
.Maintenant , Ellinor ne se sent plus d'attache, vend sa maison et part vivre dans le quartier populaire du Copenhague de son enfance !
Une profonde solitude embrase ce récit , mais jamais tragique, teintée de regrets et de questions une solitude qu'Ellinor tentera d'apprivoiser !
L'auteur dissèque avec délicatesse et subtilité les mensonges , les mystères et les petites vengeances , les surprises , la jalousie .......à travers les souvenirs d'une survivante , qui cherche dans son veuvage la force d'entamer une vie nouvelle !
Un exercice de mémoire magique. Un roman puissant et magnifique , nostalgique , le récit tendre d'une vie vécue longuement à la place d'une autre .
Je salue cet immense écrivain Danois qui sait nous toucher au plus intime de nous - mêmes !
Je le conseille ........
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Dès les premiers mots de ce long monologue : " Voilà , ton mari est mort lui aussi Anna. Ton mari, notre mari ", le ton est donné .

A la fois récit d'une vie multipliée par quatre, Anna et Georg, Ellinor et Henning , Anna et Henning puis Ellinor et Georg , interrogation sur la force des sentiments d'un couple, et constatation de la volatilité de la reconstitution d'une famille .

Ellinor , soixante dix ans , s'adresse à Anna, son amie dont elle a pris la place lorsqu 'elle a disparu dans une avalanche avec son amant, le mari d'Ellinor .

Sans doute, faut-il pour vraiment apprécier ce livre avoir déjà vécu, pas forcément les mêmes drames , mais des changements d'orientation dans une vie sentimentale et familiale : ressentiments , c'est certain, doute sur sa place réelle dans le coeur de celui qui reste et encore plus dans le regard des enfants de l'autre , avec parfois l'impression d'être déplacée, surtout lorsque pour Ellinor se rajoute une différence de milieu social qui revient forcément comme un boomerang lorsqu'elle se retrouve seule devant des enfants devenus adultes .

C'est nostalgique et sensible et tellement réaliste !

Un auteur dont je n'avais encore rien lu mais ça va changer ...

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« Quelle n'est pas ma joie » de lire sous la plume de Jens Christian Grondahl la confession-fleuve d'Ellinor, une femme qui a le sentiment d'avoir vécu la vie d'Anna dont elle a élevé les enfants et épousé le mari.
Au décès de ce dernier, elle s'adresse à Anna, morte il y a plusieurs décennies dans une avalanche.
Dans une ultime lettre, elle trouve les mots pour lui parler d'un secret de famille qu'elle a porté toute sa vie.
"Quelle n'est pas ma joie" raconte la confusion des sentiments, décrit les désirs humains si compliqués et les secrets enfouis.
J'ai aimé retrouver l'écriture de Jens Christian Grondahl dans ce court roman qui interroge sur l'absence des êtres que nous avons aimé, sur les arrangements que l'on fait avec la solitude.
Superbe.







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"Voilà, ton mari est mort lui aussi, Anna. Ton mari, notre mari. J'aurais aimé qu'il repose à côté de toi."
Ellinor est veuve depuis peu .Georg est et elle se sont mariés après la tragique disparition d' Henning , l'époux d' Ellinor, et d'Anna l'épouse de Georg, emportés par une avalanche.
Anna était certes la maitresse d'Henning mais c'était avant tout la meilleure amie d'Ellinor!! Les années ont passé et Ellinor pleure Georg. Ce n'est pas une femme expansive, les larmes ne viennent pas aisément, les mots parfois sont plus faciles mais à qui les dire? elle est seule, isolée, sans famille proche, la seule à qui elle pouvait tout dire n'est plus là depuis fort longtemps, d'ailleurs ne lui a t'elle pas pris sa place? C'est donc à Anna qu'elle écrit ...
Je sors émerveillée de ce court roman. Peu de pages mais quelles pages! Un auteur que je découvre, une plume qui m'a ravie, une traduction de qualité. Jens Christian Grondahl est entré dans mon coeur.


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150 pages, non pas d'une confession, mais d'une sorte de conversation intime entre deux femmes, ou plutôt d'un monologue puisqu'Ellinor, 70 ans, s'adresse à Anna, sa meilleure amie, morte lors d'une avalanche avec Henning, le mari d'Ellinor, quatre décennies plus tôt. La veuve s'est remariée avec le veuf, Georg, qui vient de mourir. On pourrait s'attendre à un réglement de comptes. Après tout, on le sait dès le début, Anna et Henning étaient amants. Mais le propos de Jens Christian Grondahl est tout autre.

Ellinor, ci-devant femme du mari d'Anna, mère de substitution de Morten et Stefan les jumeaux, a en quelque sorte vécu à la place d'une autre. Bien sûr ce fut le mieux possible, et pour la plus belle des causes. Il se trouve que j'ai vécu, enfant, quelque chose d'assez proche et c'est l'une des raisons qui m'ont intéressé à ce roman. Je connais un peu J.C. Grondahl, ayant lu et apprécié Virginia et Les Portes de Fer.

Ellinor, tutoyant longuement Anna, revient sur sa relation à sa propre mère, tondue à la libération. Ellinor est une fille de boche. Alors elle raconte les tentations de la rancoeur, les regrets, un zeste de jalousie. Et ce lointain passé resurgit, mais calmement, posément. Et Ellinor de refaire le deuil, de son mari, de ses maris, peut-être de sa presque soeur, de sa non-maternité. Les mots sont magnifiques et Grondahl est vraiment un auteur passionnant, et à l'écoute de ses créatures. Et le feeling passe bien entre le lecteur et cette femme assez âgée, simple mais non sans noblesse qui décide au soir de sa vie et à l'aube d'une nouvelle solutude de regagner le quartier de sa jeunesse modeste.

"Les mots s'adressent toujours à quelqu'un. Sinon ils restent dans le dictionnaire à attendre qu'il cesse de pleuvoir. On a le droit de s'en saisir à condition de les retransmettre tout de suite. On ne peut pas les garder pour soi, sinon, là, ils sont insignifiants." Quelques avis...que je partage.
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Anna vient de perdre son mari, Georg, se sent seule et donc écrit à sa meilleure amie. Sauf que celle-ci est la première femme de Georg, qu'elle est morte il y a plusieurs années emportées dans une avalanche avec le mari d'Anna dont elle était la maîtresse.
Vous suivez ?
Non ? Ce n'est pas très grave car ce roman est surtout la confession d'une femme de 70 ans qui a élevé les enfants d'une autre, aimé deux hommes, qui se soulage d'un secret d'enfance, qui revient sur ses relations avec sa mère ; c'est le bilan d'une vie.
Elle peut enfin exprimer ses sentiments, ses douleurs passées, ses désillusions, ses doutes mais aussi ses convictions et ses moments de bonheurs.
Il y a beaucoup de nostalgie dans ce court roman. Les relations humaines, les ambiguïtés, les non-dit sont parfaitement dépeint.
L'écriture est fine, discrète et intime. J'ai aimé écouter Anna.
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Ellinor a soixante dix ans et vient de perdre son mari Georg... Elle va écrire une longue lettre à Anna, sa meilleure amie, disparue des années plus tôt, lors d'un séjour en montagne, emportée par une avalanche, en même temps que Henning, son premier mari.
Après le décès de leur conjoint respectif, Ellinor et Georg se sont rapprochés, et élevé ensemble les jumeaux...
La narratrice raconte cette vie qu'elle a choisi, mais a vécu à la place d'une autre avec ses surprises, ses joies mais aussi ses ressentiments...

L'auteur dissèque dans ce court roman les relations de couple, les sentiments troublants face à l'adultère, l'absence, la solitude...
Ce récit parle du deuil et de la vie, de mémoire et de souvenirs mais aussi de rancoeur et de petites vengeances... dans une belle écriture dont la lecture comble tous les silences.
A lire


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« Voilà, ton mari est mort lui aussi, Anna. Ton mari, notre mari ».
Ainsi débute le libre de Jens Christian Grondahl. Ellinor vient de perdre son mari Georg qui fut également celui d'Anna.
Ce temps de deuil l'autorise à se retourner sur son passé, non pas faire le bilan mais de parler, à travers Anna, à elle-même, de sa vie par procuration ou à la place de.
Ellinor ne s'est jamais sentie à sa place, jamais autorisé à, même avec son premier mari Henning. Comme l'impression qu'il est resté avec elle par devoir et non par amour, suite à son avortement qui la laisse stérile, de lui avoir volé sa vie, de ne pas être dans la bonne vie, de ne pas avoir droit au bonheur. Elle trouve quasi normal la liaison de son mari et Anna, elle est tellement mieux qu'elle.

Petit-à-petit, Ellinor remonte dans sa vie, ses relations difficiles avec sa père célibataire. Qui plus est, Ellinor est fille de boche ! Sa mère a eu une liaison, une histoire d'amour avec un soldat allemand qui n'est jamais revenu la chercher, qui ne sait pas qu'elle existe. Après cela, elle s'interdit de vivre, d'avoir une vie de couple et a, de ce fait, bridé sa fille. Ceci, la narratrice ne l'a raconté à personne, même à ses deux maris ; ce secret est enfoui au fond d'elle et l'a empoisonné toute sa vie durant.
« Il ignorait totalement mon existence…. Comment ai-je pu vivre avec ça ? Avec le fait qu'il ne l'a jamais su ? »
Tout au long du livre, Ellinor dissèque sa vie sans s'appesantir sur son mal être, c'est ainsi, point final. Et toujours cette impression de n'être pas la bonne personne, de ne pas être à la bonne place.
Épouser Georg, a été un long glissement vers cet acte. Elle s'est occupée de la maison, des jumeaux, elle qui ne peut avoir d'enfant. Pas facile de prendre la place et le lit de son amie, même morte, même amante de son propre mari ! «Au début, nous étions obligés d'éteindre la lumière et de faire comme si nous étions quelqu'un d'autre »
« Peu à peu, notre histoire a duré plus longtemps que celle entre toi et Georg. Nous étions unis.» Cela sonne comme une justification, un état de fait, ne pas dire qu'ils formaient un vrai couple et que, l'amour était présent.
Après le décès de Georg, elle vend la maison située dans un quartier résidentiel pour acheter un petit appartement dans son ancien quartier populaire, histoire d'être à sa vraie place ?

Un long monologue à son amie disparue qu'elle a, en quelque sorte « remplacée.« Pour moi, il n'a jamais été question de pardon quand tu es morte. Cela n'a aucun sens de pardonner ou non à une pierre tombale, qu'elle soit en calcaire ou en granit »

Le ton du livre n'est pas en plomb, le sérieux, la tristesse, sont parfaitement contrebalancés par l'humour, l'ironie, la douceur.
Maintenant qu'elle se retrouve face à elle- même, il lui faut le courage de vivre pour elle, par elle-même « Nous pardonnons à nos parents qu'ils nous oublient, à condition qu'ils s'aiment.» Ce qu'elle n'a pas connu avec sa mère et son père jamais vu.

Une belle découverte de cet auteur que je pense très certainement lire à nouveau
Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Née à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, Ellinor a vécu une enfance solitaire avec sa mère dans le quartier populaire de Vesterbro à Copenhague.

Très jeune, elle a connu celui qui allait devenir son mari Henning. Celui-ci avait une personnalité plus forte qu'elle et la jeune femme s'est laissée diriger. Leurs meilleurs amis étaient Georg et Anna avec qui ils passaient toutes leurs vacances et beaucoup de leur temps libre.

Après la naissance des jumeaux de Georg et Anna, Ellinor a ressenti une très forte douleur et jalousie, elle-même ne pouvant plus avoir d'enfant suite à l'avortement auquel Henning l'avait contrainte avant leur mariage.

Alors que les deux couples passent leurs vacances dans les Dolomites, Henning et Anna sont emportés par une avalanche. Georg va alors révéler à Ellinor qu'ils étaient amants.

Effondrée, cette dernière va toutefois aider Georg à s'occuper au quotidien des jumeaux encore petits. Au fur et à mesure, elle va faire partie de leur vie et finira par épouser Georg.

Agée maintenant de 70 ans et veuve depuis peu, Ellinor écrit à Anna pour lui raconter ce que fut sa vie sans rien cacher de ses sentiments, ressentiments, déceptions mais aussi comment elle a fini par occuper la place qui était celle d'Anna autrefois.

» Qu'elle n'est pas ma joie » est un roman de réflexion sur la vie, le deuil, les circonstances qui font qu'à un moment la trajectoire se dévie. Ce n'est pas joyeux mais pas triste non plus. C'est un roman qui est empreint d'une grande sensibilité.

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