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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« C'est un livre pour parler la nuit, en silence, avec les mots des morts trop vite partis. »
Jean-Claude Grumberg crie sa douleur et son amour pour sa bien-aimée Jacqueline, partie le 04 mai 2019 à l'âge de 82 ans. Et ce cri est à la fois beau, tendre et déchirant. 60 ans de vie partagée, à s'aimer, vivre côté à côté, peau à peau, à s'éloigner aussi parfois. Une histoire d'amour qui prend merveilleusement vie sous la plume de l'auteur, une plume poétique, fluide, délicate.
Il écrit pour lui, pour la garder auprès d'elle le plus longtemps possible, pour ne pas qu'elle lui échappe, pour la respirer, la toucher encore et encore, la faire vibrer et rire encore une fois, une dernière fois, « pour garder la douceur et la douleur de [l]'avoir en [lui] ».
Il écrit pour elle, une promesse de tenter de réparer, de l'aimer aussi du bout de sa plume.
Du bout des lèvres en songe.
Quand il ne reste plus que les songes.
L'absence crève le coeur.
La colère s'immisce.
L'incapacité à trouver les mots justes, les mots tout court.
À déposer le point final.

La sincérité, la spontanéité, l'urgence de ce témoignage, presque obligatoire, l'autodérision aussi, la lucidité et l'humour toujours et encore... sont les mots qui me viennent spontanément en refermant ce livre.

Une lecture comme un chemin vers nos propres anges, nos disparus, de nos trop tôt disparus.
Une errance sans but ni préméditation. Des fragments. Des questionnements. Et beaucoup d'amour.

Merci Monsieur Grumberg pour ce chaotique et doux voyage à la fois, pour cet intime partage.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Chut, chut... On voudrait ne pas trop en dire sur ce formidable texte de deuil, ce dialogue avec Jacqueline, la grande disparue, plongeant dans l'intimité du couple, avec tendresse et humour délicat, avec beaucoup d'auto-dérision et de délicieuses anecdotes, à la manière inusable de Jean-Claude Grumberg, le conteur et l'homme de théâtre. Un texte de consolation, un témoignage d'énorme amour et le plus bel hommage qui pouvait se rendre à Jacqueline, l"amante, la compagne, la complice de tant d'années, l'inspiratrice... Celle qui lui demandait de toujours, au théâtre, veiller à faire rire et pleurer en même temps. Allons, faisons silence, et laissons-nous porter encore, avec émotion et franc sourire, par la voix de Jean-Claude Grumberg ...
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Difficile pour moi d'écrire une critique d'un récit intime où rien ne peut- être dévoilé sans en perdre la pudeur, la délicatesse et la modestie.
Alors je m'abstient de tout commentaires.
Avec le simple désir et besoin que vous deveniez les lecteurs de ce témoignage de la disparition d'un être cher, un vécu connu par chacun de nous.
Juste vous dire que tendresse, humour, auto-dérision et anecdotes sont au rendez-vous dans cette écriture, ce récit d'une vie.
J.C.Grumberg exprime son chagrin mais surtout fait revivre son quotidien avec une femme belle simplement, tumultueuse, ancrée comme lui dans la perte d'une famille juive anéantie par L Histoire.
Pour J.C.Grumberg, la survie ou la non survie après cette séparation définitive est aussi un parallèle à la disparition d'un peuple.
Livre d'un deuil et ignorance de la mort.
Plaisir aussi d'offrir à sa bien-aimée, les mots tus et retenus.
Il s'adresse à Jacqueline, sa femme disparue en témoignant de détails connus ou pas de la disparue.
C'est une écriture à deux.
J.C.G. a peur d'oublier ce passé partagé, involontairement disparu.
Angoisse partagée, larmes retenues ou pas, ce livre est lumineux et indispensable.





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« La douleur, la douleur chasse le moindre souffle de joie, mais cette douleur m'est précieuse, si elle venait à disparaître elle aussi, je la regretterais. Cette douleur est la rançon du bonheur partagé. Cette douleur témoigne de ton absence. J'aime cette douleur. Elle me rappelle la joie de t'avoir connue et la peine infinie de t'avoir perdue. »
C'est à la femme de sa vie Jacqueline, que Jean-Claude Grumberg dédie ces mots, morte d'un cancer le 4 mai 2019, mettant fin ainsi à presque soixante ans de conjugalité parsemée de hauts et de bas. Un « livre ultra-sensible fait de souvenirs, de rêves, de délires et de larmes » que j'ai parcouru presque d'une traite, me délectant de l'humour piquant que l'auteur a su intégrer à son récit douloureux. À cet égard, je ne craignais pas de me plonger en eaux profondes d'un tel deuil car j'avais entendu l'auteur en parler lors de son passage à La Grande Librairie. Et ce qui m'avait frappée à ce moment, c'est-à-dire la faculté de l'auteur à faire sourdre ses émotions en toute dignité, je l'ai retrouvée dans le livre. Et la phrase mise en exergue le dit éloquemment : « C'est un livre pour parler la nuit, en silence, avec les mots des morts trop vite partis. »
Un onirisme tout-puissant parcourt le texte, entre plaintes d'un octogénaire se voyant vieillir seul et réminiscences d'un temps plus joyeux vécu à deux.
Un récit lucide et d'une authenticité sans pareille qui me hantera encore longtemps.
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Je veux juste qu'on m'aime comme Jean-Claude Grumberg a aimé sa femme.

Ce roman est un hommage poignant, flamboyant et déchirant.

Un ultime palais de papier pour son épouse disparue alors qu'elle était son axe, son soleil et ses étoiles.

Un crève-coeur sublime, j'ai adoré.
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Le 4 mai 2019, Jacqueline Grumberg est morte à l'hôpital, à 23h20, sans que son mari depuis près de soixante ans puisse cueillir son dernier soupir.

Grumberg est connu pour être un dramaturge. Comme il le dit lui-même, c'est la première fois qu'il écrit comme ça, un récit, peut-on dire un roman? le roman de l'absente, sa femme, qu'il a aimée profondément, lui à qui rien ne promettait de recevoir son amour. Jacqueline était belle, brillante... Lui, comme il le dit lui-même, ne valait pas grand chose : sans travail, "faignant", pas très beau... et c'est pourtant lui qu'elle a aimé en lui faisant la promesse de rester avec lui jusqu'à ce qu'elle rencontre "l'homme de sa vie".

(...)


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C'est un journal, ou plutôt une immense lettre adressée à sa femme disparue, après plus de 60 ans de vie commune que nous offre Jean-Claude Grumberg. Déclaration d'amour à une absente qui revient, comme un fantôme, lui rendre visite la nuit. Il voudrait qu'elle ne s'échappe pas mais c'est comme le sable d'un sablier. Tout passe, même le bonheur.
Livre magnifique, moment intense de lecture, hymne à l'amour.
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