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EAN : 9782763745060
Les Presses de l'université Laval (06/09/2019)
4.6/5   5 notes
Résumé :
Dans cet ouvrage révolutionnaire, Peter C. Gøtzsche lève le voile sur les comportements frauduleux de l'industrie pharmaceutique dans les domaines de la recherche et de la commercialisation et sur son mépris moralement répugnant pour la vie humaine.
L'auteur établit des rapprochements convaincants entre l'industrie pharmaceutique et l'industrie du tabac et révèle l'extraordinaire vérité derrière les efforts déployés pour semer la confusion et détourner l'att... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un livre édifiant, où tout est sourcé, écrit par une personne qui n'est pas accusée de "complotisme".
Un petit résumé sous forme de citations :

"Aux Etats-Unis, les grandes pharmaceutiques surpassent toutes les autres industries en terme de criminalité. Elles comptent plus du triple d'infractions sérieuses ou modérément sérieuses que les autres compagnies, et ce score se maintient même quand on ajuste en fonction de la taille de l'entreprise.[..] La corruption est routinière et implique d'importantes sommes d'argent."

"Aux Etats-Unis et en Europe, les médicaments constituent la troisième cause de mortalité après la maladie cardiaque et le cancer."

"Une des réactions typique de l'industrie [pharmaceutique] quand des scandales éclatent dans les médias consiste à dire que ses pratiques ont changé radicalement depuis que les crimes ont été commis. C'est faux. En réalité, le nombre de crimes augmente de manière vertigineuse.D'après le Public Citizen's Health Research Group, trois quarts des 165 règlements totalisant des pénalités de 20 milliards de dollars sur une période de 20 ans entre 1991 et 2010 se sont produits  dans les cinq dernières années de cette période."

"On ne peut pas se fier aux études de l'industrie [pharmaceutique] pour un motif bien simple. On ne fait pas confiance à une personne qui a menti a répétition même quand cette personne dit parfois la vérité. [..] Permettre à l'industrie pharmaceutique de réaliser les études sur ses propres médicaments, c'est comme m'autoriser à être mon propre juge dans un procès. Imaginons que je sois accusé d'un crime et que je me pointe en cour avec des boîtes contenant 250 000 pages de preuves de mon innocence, pages que j'aurais produites moi-même (ce qui correspond à la taille de la documentation clinique pour un nouveau médicament) et que je dise au juge que c'est la seule documentation disponible pour arrêter son jugement. Je me ferais chasser du tribunal."

"Il ne faut habituellement pas beaucoup de biais pour qu'un résultat non significatif deviennent significatif [..] Les entorses à la bonne conduite scientifique sont très répandues. [..] La différence entte une analyse honnête des données et une autre qui ne l'est pas peut valoir des milliards d'euros sur le marché mondial. [..] La situation s'est considérablement détériorée. En 1980, 32% de la recherche biomédicale aux Etats-Unis était financée par l'industrie, et en 2000, c'était 62%."

"Les décès disparurent dans des notes de bas de page pour ressembler à ceci : Cinq personnes eurent des hallucinations et tentèrent de se suicider, ce qu'ont réussi quatre des participants a été modifié pour ceci : Cinq des autres participants ont eu des effets divers."

"Les études de longue durée qu'on exige après l'autorisation de mise en marché sont très profitables pour les fabricants qui ont les meilleures raisons du monde de traîner les pieds dans la réalisation de ces études de telle manière que les brevets soient parvenus à leur expiration quand paraîtraient les résultats défavorables. Une stratégie encore meilleure est d'ignorer cette exigence et, en réalité, le tiers seulement des exigences de la FDA pour des études de pharmacovigilance post-mise sur le marché sont réalisées."

"La psychiatrie est le paradis de l'industrie pharmaceutique parce que les définitions des troubles psychiatriques sont vagues et faciles à manipuler. Les éminences de la psychiatrie sont donc exposées à un risque élevé de corruption et, en effet, les psychiatres encaissent plus d'argent des manufacturiers de médicaments que les médecins de n'importe quelle autre spécialité."
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Comment est-il possible qu'aux Etats-Unis et en Europe, les médicaments constituent la troisième cause de mortalité après les maladies cardio-vasculaires et les cancers ? Les sociétés pharmaceutiques feraient-elles passer leurs profits avant la santé des patients et ne se préoccupent-elles guère du fait que leurs actions puissent augmenter les décès et tous les effets secondaires handicapants ? Une chose est sûre : le marketing de Big Pharma consiste à arroser généreusement tous ceux qui peuvent l'aider à placer ses produits, les médecins, les agences du médicament, les hommes politiques, les revues médicales et les journalistes. Les multinationales se font quelquefois prendre la main dans le sac. Ainsi Pfizer a dû verser 2,3 milliards de dollars en 2009 pour marketing illégal de produits dangereux. Sanofi-Novartis a dû payer plus de 95 millions de dollars pour fraude en 2009. Glaxo-Smith-Kline en a été de 3 milliards de dollars en 2011 pour la même raison. Astra-Zénéca de 520 millions en 2010, Johnson et Johnson d'un milliard d'amende en 2012, Merck de 670 millions en 2007, Eli Lily de 1,4 milliards en 2009 et Abbott de 1,5 milliards en 2012. Des sommes énormes, mais finalement peu de choses en comparaison des bénéfices himalayens réalisés. La liste est longue des médicaments qui se révélèrent inutiles voire dangereux pour la santé humaine : Vioxx, Tamiflu, Oxycontin, Prozac (qualifié par l'auteur de « médicament abominable » en raison du nombre incroyable de suicides générés par sa prise), sans oublier le scandale de la Thalidomide avec ses bébés naissant sans bras ni jambes !
Cet ouvrage qui n'est pas un pamphlet, mais une enquête sérieuse et solidement établie sur des faits et rien d'autre (une masse impressionnante de notes et de références à la fin de chaque chapitre permet au lecteur d'aller vérifier tout ce qui est avancé) est aussi un des réquisitoires les plus sévères que l'on puisse lire sur une profession qui se comporte comme une véritable mafia avec la complicité de quasiment toutes les strates des états et des instances mondiales (OMS). Tous les profits pour Big Pharma qui n'hésite pas à retirer du marché un vieux médicament efficace et peu cher pour le remplacer par un nouveau bien pire, mais surtout beaucoup plus cher et tous les risques pour les patients. Lire cet ouvrage fait aller le lecteur de scandales en scandales au point d'en avoir le coeur au bord des lèvres. Bien que l'auteur reconnaisse que Big Pharma puisse se targuer d'un nombre de morts plus importants que la mafia, il annonce quand même que les choses évoluent dans le bon sens, mais trop lentement et beaucoup trop peu à son goût. Nous qui bénéficions de plus de recul, avec la poignée d'années depuis la parution de cet ouvrage, nous avons pu constater qu'avec l'horreur de la crise sanitaire que nous avons traversée, il se trompait sur ce point précis. Non seulement cela ne s'améliore pas, mais cela s'aggrave de façon dramatique. La corruption des élites n'a fait que s'étendre, la malfaisance de Big Pharma également.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
 Le crime organisé ne tue pas autant de gens que le fait l’industrie pharmaceutique en toute connaissance de cause, alors pourquoi accepter de l’argent de l’industrie quand on n’ose pas accepter du fric de la mafia ?
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Je suis bien d’accord, j’ai sûrement un cancer puisqu’on peut trouver du cancer chez tous ceux qui ont plus de 50 ans, quand on se donne la peine de le chercher avec suffisamment de zèle. Pour ma part, je préfère ne pas le savoir puisque je ne me sens pas malade et parce que le traitement de ce pseudo-cancer n’est pas inoffensif. 
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"L'industrie pharmaceutique est unique parce qu'elle réussit à faire paraître l'exploitation pour une entreprise de grande noblesse."

Un ancien directeur médical de Squibb au cours d'une audience du Sénat des États-Unis.
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