Tout d'abord, je tiens à remercier Babelio pour son opération Masse critique ainsi que les éditions La Trace pour l'envoi de ce livre qui est un magnifique objet. La couverture est tout simplement sublime : ce détail de tableau colle parfaitement au titre et ne peut que me plaire, moi qui adore Klimt.
Pour poursuivre, voici quelques réflexions personnelles au sujet des couvertures de livres.
Ces dernières années, on assiste à une course effrénée des éditeurs pour produire les plus belles couvertures possibles. Les plus attirantes, avec les photos les plus recherchées et travaillées.
Certains y voient un progrès, pas moi.
Je n'achète ou n'emprunte jamais un livre en raison de sa couverture.
Ce qui m'intéresse, c'est le texte, tout le texte, rien que le texte.
Pour moi, un livre c'est son contenu, pas son emballage.
Pour faire une comparaison : je préfère les tomates achetées au marché à un producteur local et glissées en vrac dans ce vilain papier kraft qu'utilisent les maraîchers, aux tomates insipides vendues en supermarché et joliment disposées dans une barquette rutilante.
Avec leurs couvertures soigneusement travaillées, les éditeurs veulent attirer les lecteurs. Cela marche, sans doute, mais pas pour moi.
Le contenu, rien que le contenu !
Un livre n'est pas (ne devrait pas être) un produit marketing ordinaire.
Un roman me séduit par ses mots, son style, ses pensées, ses personnages, sa construction, son originalité, son audace, sa virtuosité, sa richesse, sa sensibilité, sa force... bref, par son contenu. Pas par sa couverture, qui ne laisse préjuger en rien de la qualité de ce que je vais lire.
Un roman n'est pas ce que l'on appelle un "beau" livre. Ce n'est pas un livre de photos.
Un roman, c'est un texte.
De quoi nous parle-t-il ce texte ? D'une histoire de famille.
Ce genre de famille dans laquelle tout va bien en apparence mais dont les fissures apparaissent dès que l'on creuse un peu.
Un père absent, une énigme pour ses enfants. La vérité apparaît petit à petit au fil de chapitres donnant la parole tour à tour aux différents protagonistes de l'histoire.
La construction est habile et l'ensemble se lit vite mais ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Sur le fond, il n'y a pas beaucoup d'originalité : les secrets de familles, les apparences trompeuses, sont des sujets vus et revus.
Sur la forme, à vouloir trop en faire, l'auteur est parfois à la limite du ridicule ("Les émotions, c'est fait pour sortir. Les cornichons aussi sortent du bocal un jour.") ou de la mièvrerie ("Que se passait-il quand on mélangeait une femme rouge d'excitation et un homme bleu de la peur de ne plus jamais pouvoir lâcher une main ? Ils devenaient violets, pardi ! Il ne leur restait plus qu'à aller écouter un album là où il l'avait laissé vingt ans plus tôt. Il se mit à pleuvoir. Purple Rain.")
En conclusion : un livre pas désagréable mais que j'ai trouvé bien loin du chef-d'oeuvre décrit dans de nombreuses critiques. Ce fut pour moi une pause sympathique entre deux lectures plus consistantes.
À propos de "
furtiva lagrima", je vous recommande d'écouter et regarder l'opéra de Donizetti "L'elisir d'amore".
https://www.youtube.com/watch?v=_o4¤££¤20Sur Le15¤££¤
Vous pouvez voir la vidéo en entier, c'est une magnifique version. Pour le fameux air "Una
furtiva lagrima", allez directement à 1h40'50".
Rolando Villazon est au sommet de son art.