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3,12

sur 113 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un livre , une jubilation, un éclat de rire à chaque page, au minimum, l'autodérision portée à son sommet.
J'avais lu du même auteur Les anges de l'univers, dramatique, tragique.
Ici, l'auteur passe au peigne fin ses congénères, les Islandais, dans leur rapport avec les Norvégiens, les Danois, mais aussi les Britanniques et les Allemands, bref tous ceux qui ont eu la prétention et la vanité surtout de les envahir, de les occuper, de les dominer. Sauf que personne, aucun roi, ne peut ni envahir ni dominer les Islandais. Car les Islandais sont rois. D'où le titre du livre.
L'auteur imite les sagas, les ironise. Ici, ce seront les Knudsen. Il joue avec les orthographes imposées par les différentes dominations ou les désirs des Islandais de se conformer à l'occupant. Gudmasson joue de toutes les tentatives d'acculturation dont ont "bénéficié" les Islandais. Il le fait avec un humour irrépressible.
Il se rit de tout, et l'histoire, et la langue et les particularités (les Islandais n'ont pas de nom de famille par exemple). Il se rit que dans un tout petit pays, il y a autant de querelles de clochers. Ah que j'ai ri avec les "cabillauds" et les "têtes de morues".
Parfois un peu compliqué à suivre, car il se joue aussi de l'histoire au sens chronologique, et des noms, des filiations, il saute du coq à l'âne, pour mieux nous embarquer dans des histoires improbables, loufoques, avec des personnages déjantés, invraisemblables, mais ce qu'il en ressort c'est une humanité. Véritable. Authentique.
J'ai lu ce livre comme si je lisais un livre pour enfant. Et pourtant il aborde des sujets extrêmement sérieux : par exemple la terrible crise financière de 2008.
C'est tout l'art de Gudmasson. Il touche à tout l'air de rien, il apporte une réflexion humaniste sur des sujets sérieux et graves, tout en revêtant une plume (comme un habit) de lumière, avec une drôlerie, une cocasserie toujours bienveillantes.
Enorme.
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Einar Mar Gudmundsson digne descendant de ces islandais qui ont créé les sagas nous en offre une avec ce livre qui nous raconte l'histoire de la famille Knudsen depuis la fin des années 1700.
Einar Mar Gudmundsson profite de ce livre pour égratigner tout le monde aussi bien les hommes politiques islandais que les banquiers qui ont précipité l'Islande dans une crise financière majeure.
Et au passage, chacun y a droit.
Les nazis qui avaient débarqué sur l'île puisque pensaient-ils les islandais représentaient l'aryen parfait.
Les anglais et les américains venus pour déloger les précédents et en réalité conquérir l'île pour leur propre compte.
Sans compter les danois à qui appartenait l'Islande jusqu'à ce qu'elle obtiennent son indépendance.
Sous prétexte de cette saga familiale, l'auteur nous livre une partie de l'histoire de son pays.
C'est un livre qui ne manque pas de nous faire sourire et parfois rire même si le ton est assez caustique.
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Einar Mar Gudmundsson nous plonge, avec Les Rois d'Islande, au coeur de la saga familliale du clan Knudsen. le clan Knudsen règne depuis plus de deux siècle sur Tangavik, petite bourgade de pécheurs , battue par les vents, les embruns de la mer, la rudesse des éléments de ces pays du nord, rude et beau. Les Knudsen, au fil du temps ont tout, fait, tout été :Banquiers, avocats voleurs, chefs d'entreprise, artistes peintre et poètes, poivrots ou simples d'esprit, inventeurs de génie, génie des mathématiques. Ils ont faits, au fil de deux siècles, de l'histoire de l'Islande, l'histoire et la légende de Tangavik. Bien que le roman se concentre le plus souvent sur Arnfinnur, le récit passe de l'un à l'autre des différents membres du clan, nous narrant leurs aventures parfois hilarantes, parfois dramatiques, toujours avec humour. Sans vraiment d'idée de linéarité temporelle, le roman passe des années 60 puis au 18ieme siècle jusqu'à nos jours et les années de guerre. Einar Mar Gudmundsson nous fait aimer, au fil de ce récit truculent, les personnages de son roman, nous les rendant tous sympathiques et attachants. Il faut ,certe, si l'on se lance dans la lecture de ce livre un petit temps d'adaptation, sinon de concentration ( pléthore de nom de personnages quelque peu difficile, les noms Islandais n'étant pas toujours facile ) mais passé cela, ce roman est un vrai plaisir de lecture, que je recommande chaudement. La littérature "nordique" mérite, de par cet auteur et bien d'autre, d'être découverte pour ceux qui ne la connaisse pas encore. Pour tous ceux-là, je recommande aussi la lecture d'un autre écrivain: Jon Kalman Stefansson .
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La famille Knudsen est le véritable héros de ce livre. Pas l'un de ses membres, non, mais la famille en entier, et tous ceux qui les entourent depuis plusieurs générations, dans les différentes villes islandaises dans lesquelles ils ont vécu. Si l'histoire commence avec Arnfinnur Knudsen, professeur – après avoir été toutes sortes d'autres choses -, elle se concentre rapidement sur la généalogie de la famille, originaire de Tangavik, petite ville portuaire, dans laquelle elle est célèbre. Pêcheurs, armuriers, bandits ou avocats, les Knudsen ont occupé toutes les professions, et s'il fallait leur trouver un point commun, ce serait sans hésiter leur alcoolisme. le livre regorge d'anecdotes familiales, formes de légendes dans lesquelles les Knudsen ont fait les quatre cents coups.

Une biographie généalogique haute en couleur, où tout le monde se connaît, où les générations se croisent et se ressemblent, et où la fierté d'être Islandais est portée en étendard. S'il n'est pas toujours simple de se repérer avec la multitude de personnages et de noms, on s'attache rapidement à tous les caractères qu'on rencontre au fil des pages, et la poésie d'Einar Már Guðmundsson nous empêche de poser le livre sans avoir découvert toute la vie d'Arnfinnur et de sa famille.
Lien : http://untitledmag.fr/la-poc..
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Difficile de rentrer dans ce roman ! Mieux vaut le commencer quand on a du temps devant soi et l'esprit disponible pour éviter de se perdre dans le temps et les personnages. L'auteur raconte en quelque sorte la "saga", sur deux siècles, d'une famille, les Knudsen, qui vont être, malgré bien des vicissitudes, les véritables maitres d'une petite ville imaginaire baptisée Tangavik.

Le dire ainsi ne donne pas une idée juste de ce qu'est ce récit; qui pourrait paraitre classique. L'auteur est à la fois poète et écrivain engagé. Son regard est à la fois l'un et l'autre. D'abord, il rompt avec la linéarité du récit et n'hésite pas à zigzaguer entre le XIXeme, l'avant-guerre, l'après-guerre et les années 60. Il s'attache, il me semble, à dépeindre des grandes étapes de l'histoire islandaise contemporaine comme l'enrichissement grâce au développement de pêche, la place de l'Islande pendant la seconde guerre, l'occupation américaine, les difficultés de l'indépendance et la crise financière récente. Astvaldur est un pêcheur génial capable de ressentir la présence du poisson. Son fils Arnfinnur commencera sa carrière et sa fortune en magouillant avec les soldats américains de la base. le suivant Jonatan, moins présent dans le récit, sera un maire financier qui vendra littéralement Tangavik.

Pour autant, n'attendez pas une leçon de morale historico-politique. Ce serait oublier le côté burlesque, voire picaresque du récit. Les héros sont portés sur la boisson et les femmes. Les bagarres éclatent. Les situations se renversent : tantôt au sommet, tantôt en prison ; tantôt dans les palaces, tantôt ivre-mort dans une cabane de pêcheur ou au fond d'une ruelle. Il n'y a pas de demi-mesure. Les femmes ne sont pas en reste, telle Julia : artiste peintre, reconnue après sa mort, et redoutable combattante dans ses joutes mémorables avec son ivrogne de mari.
Autour des deux protagonistes principaux Astvaldur et Arnfinnur, tous les habitants du petit village de Tangavik virevoltent : banquier, directeur d'école, marin pêcheur, coiffeur ou chef de rang. Chacun joue sa partition qu'il soit un Knudsen ou pas, qu'il soit leur allié ou leur ennemi, qu'il soit porté sur la boisson ou tempérant et soucieux de moralité publique.

Leurs excès les rendent sympathiques et amusants (ce qui n'est pas le cas du dernier descendant Jonatan) ou au moins leur tribulations nous font rire. Il y a quelque chose d'une histoire du Far West comme on le voit dans certains romans américains, avec ces personnages rudes tout d'un bloc. Mais la légèreté et l'irrévérence éloignent de trop de moralisation.

Tous les islandais sont des rois d'Islande, c'est du moins la croyance qui s'enracine dans la fondation de ce pays par des hommes libres, farouchement attachés à la liberté individuelle.

L'un d'entre eux racontent comment ils ont régné sur leur pays, pour le meilleur et pour le pire.
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Il faut du temps. le temps d'entrer dans la lecture, d'accepter le rythme des mots, la musique des prénoms islandais, la chronologie de la famille Knudsen, les rivalités entre villes islandaises Tangavik et Reykjavik. Alors on se laisse emporter par l'histoire d'un fief, comme un lent voyage dans un port de pêche. le texte cite un très beau poème de Steinn Steinarr: "derrière le rêve de tout homme".
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