Sixième et dernière nouvelle du recueil
le club des petites filles mortes.
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Ses paupières sont lourdes, de vraies chapes de plomb. Aucun membre ne lui répond plus. Bouger une phalange est mission impossible.
Quand il parvient enfin à ouvrir les yeux, il voit un brin d'herbe, puis une fourmi.
Que fait-il allongé à terre
La fourmi tombe, rompmant la fragile perfection de son bonheur.
Il se redresse d'un bond, veut crier et, à pleins poumons, il aboie.
Il repense à sa femme, qui l'a soigné et bichonné pendant toute sa maladie.
Astrid... mais les chiens n'ont pas de femme.
Ses pensées mi-humaines mi-canines se mélangent et se télescopent.
Et puis petit à petit, le puzzle se met en place.
Jean était parti travailler en Afrique, au Congo plus précisément. Il y passa huit années.
C'est là qui'il a vu Astrid, encore une enfant, dont il est tombé amoureux et qu'il a voulu emmener chez lui, en Belgique, pour vivre avec lui.
Mère Marie-Léontine disait que la Belgique est une terre de félicité, le pays des anges, et Astrid y croit. Partir avec l'homme Blanc, c'est ça qu'il faut faire.
Arrivés en Belgique, Jean et Astrid emménagent dans june maison complètement isolée en forêt.
Une poignée de bicoques alignées constituent un semblant de mini-village.
Sans commerçants, ceux-ci passent en camionnette pour les provisions de première nécessité.
Jean travaille dans le bâtiment, et Astrid, l'adorable Astrid reste à la maison, à récurer, s'occuper des repas, du potager. du matin très tôt au soir, elle s'échine pour que Jean soit satisfait..
Quand il rentre, il ne pense qu'à lui faire l'amour un peu dans chaque pièce.
Il est persuadé qu'elle baigne dans le bonheur, à s'occuper de sa maison en attendant que le mâle alpha regagne le foyer.
Astrid n'aime pas les animaux de compagnie. Pourtant, quand ce chien en mauvais état se met à camper sur son paillasson, par un concours de circonstances, elle le fait entrer, le soigne et le nourrit.
Les deuix âmes solitaires se tiennent compagnie, se réchauffent, et puis le chien l'empêche d'avoir peur des ombres... ou autres.
Sauf que nous on sait que le chien, c'est Paul, du moins en partie.
Et bien entendu, elle s'attache à Fidèle, lui confie tous ses tracas, toutes ses peines, lui raconte sa vie, en quelque sorte.
Les certitudes de Paul en prennent un coup dans l'aile.
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Je ne vous avais pas dit qu'avant d'être regroupés dans un recueil, ces récits avaent été des best sellers. Et je comprends pourquoi. C'est grandement mérité.
Ce dernier récit m'a scotchée, m'a étreinte, m'a bouleversée.
Tout le monde peut lire cette nouvelle d'environ 200 pages. Je l'ai trouvée exceptionnelle.
Quelle imagination a cette
Gudule. des rebondissements qui m'ont surprise.
Mon coeur qui s'est serré quand la pauvre Asgtrid nous a parlé de "son" Afrique et de son coeur qui y est resté.
On se penche aussi sur la magie noire et les gri-gri.
Vraiment magistral. J'ai adoré. :)
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