Ce que j'ai ressenti:
« Yamina est née dans un cri. Alors pourquoi choisir de mener une existence silencieuse? »
Parce que parfois, dans certains cas,
la discrétion est révolution.
La discrétion est ce lien ténu qui peut relier à la vie. Une nouvelle forme de survie. Une façon d'être là, avec réserve, mais bel et bien, là.
C'est délicat,
la discrétion. C'est tendre et puis, c'est puissant, aussi. C'est à la fois, un super-pouvoir d'invisibilité et une élégance perceptible. C'est étonnamment retenir et donner, sans gêner. C'est de la résistance sans casse.
Faïza Guene décide de faire de
la discrétion, un atout. Une qualité engagée et éblouissante.
Être une femme, déjà, c'est un cri silencieux. C'est ardu, selon la terre où elles naissent, selon les idées qui traînent dans l'air, selon les chemins qu'elles empruntent, être femme, c'est s'accommoder de, s'adapter à, se résoudre aux…Yamina cherche juste une voie, sans trop de vagues. Une voie dans les épreuves de sa vie, entre non-dits et politesse, entre désir d'intégration et nostalgie, entre colère et bienveillance, entre idéal de liberté et résignation indicible, elle s'adapte à toutes les sortes de conditions difficiles que lui impose le destin, mais aussi, les hommes qui encadrent sa vie. Elle est coupée en deux, elle est partagée entre ici et là-bas, rejetée là-bas et ici, ne vivant qu'à moitié ici ou là-bas.
Mais, heureusement, Être femme, c'est aussi, posséder à l'intérieur, une capacité invincible, d'aimer. Qu'elles puissent l'exprimer ou pas, selon le contexte politique, social, environnemental, n'y change rien, les femmes, ont cette force débordante en elles, d'aimer. D'aimer sans condition, d'aimer sans d'autre raison que celle d'aimer. D'aimer les hommes, les enfants, une patrie, deux pays, la vie, la terre, les arbres…Quoi qu'il advienne, Yamina est femme-amour, reliée au monde et d'une humanité bouleversante.
Yamina, c'est un prénom très beau. C'est un prénom qui a du sens pour moi, qui m'évoque une personne disparue très chère à mon coeur, et le troisième prénom de la chair de ma chair. Yamina, c'est le personnage principal d'une histoire, somme toute commune avec beaucoup d'autres algériennes qui nous entourent, ici et maintenant en France, et pourtant, différente parce que chacune est unique. Chaque page que je lisais, me contait cet autre pays, me dévoilait une façon d'insérer un entre-deux qui leur faut réinventer quotidiennement. Ça résonnait fort pour des raisons très personnelles, toutes ces pages qui défilaient, et je sais que je vais devoir les transmettre…Avec donc, toute
la discrétion qui me tient au corps, sans vous imposer quoi que ce soit, je vous laisse voir si cette histoire pourrait aussi vous toucher, comme elle a réussi à le faire, pour moi, d'une manière aussi intime.
« Peut-être que l'amour les apaisera. »
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