AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,85

sur 161 notes
5
13 avis
4
28 avis
3
7 avis
2
3 avis
1
0 avis
Mon avis : Les thrillers noirs prennent de plus en plus de place dans mes lectures car j'aime les livres sombres, tristes et les histoires qui se terminent mal. Je ne connaissais pas du tout cet auteur et j'ai commencé cette lecture sans a priori, sans avoir lu de bonnes ou de mauvaises critiques.

Jérémie Guez nous plonge dans la banlieue et ses réglements de compte, les trafics de drogue, les dealers et aussi dans le domaine de la boxe comme bouée de sauvetage et nous donne l'impression que finalement tout est inéluctable et fatal. Je me suis régalée et je compte bien me procurer son premier livre "Paris la nuit".

C'est son oncle qui emméne Tony dans une salle de boxe après qu'il ait pris une énième raclée à l'école. Les années passant, bien qu'habitant les cités de Paris, il est devenu un garçon sans histoire, en passe de devenir professionnel. Il a seulement un souci avec sa mère qui se drogue, se prostitue mais il fait avec. Jusqu'au jour où elle subit un tabassage en régle et se retrouve à l'hôpital. Tony crie vengeance et demande de l'aide ... il va plonger dans un véritable trou noir.

Un roman court et haletant, c'est bien écrit, facile à lire. j'ai adoré cette descente aux enfers, c'est noir, violent, sinistre et fatal. On suit Tony qui se perd, le rouleau compresseur de la banlieue se met en route et écrase tout sur son passage. Les services doivent être rendus mais au centuple.

Je vous conseille vraiment cet ouvrage écrit par un jeune homme de 25 ans ..
Lien : http://lisalor.loulou.over-b..
Commenter  J’apprécie          100
Il y a un an, je faisais la connaissance de Jérémie GUEZ à travers son premier roman " Paris la nuit " . A l'époque ce livre m'avait fait l'effet d'une claque. Comment un gars de 23 ans, pouvait-il écrire un roman aussi sombre et terriblement humain, aussi dur et incroyablement maîtrisé ?

La surprise était donc totale. Un an après, mon impatience à découvrir le nouveau roman de Jérémie trouve enfin sa satisfaction. Et pour tout dire, je n'ai pas lu « Balancé dans les cordes » je l'ai dévoré.

Tony est un môme de banlieue. du moins l'est-il devenu à la mort de son père quand il est venu se mettre avec sa mère, sous l'aile protectrice de son oncle, au nord d'Aubervilliers au milieu des blocs de béton.

C'est là qu'il a grandi à partir de ses onze ans. Là qu'il fait la dure expérience d'une vie de gamin livré à lui-même et à la loi du quartier. « le premier jour d'école là bas, je suis rentré le nez en sang » …/… « … je me faisais systématiquement masser les joues par la bande de sales gosses du quartier. de vrais salopards qui jouaient déjà les caïds, issus d'authentiques familles de cas sociaux : pères en prisons, frères obsédés par la fixette au point de braquer le tabac du coin avec une hache, mères et soeurs dont les semaines étaient rythmées par les visites aux parloirs. La zone pour de vrai, sans sas de décompression. ». Seul dans sa chambre, il chiale. Jusqu'à ce qu'un soir son oncle s'en rende compte, se penche vers lui et lui dise « ça va aller bonhomme ».

A partir de là la vie de Tony va basculer. Car dès le lendemain, c'est dans une salle de sport que le conduit son oncle. Là, Tony va découvrir un univers qu'il ne connait pas encore, celui de la sueur et des coups, de l'effort et de la souffrance, un monde où s'affute aussi l'amitié et la solidarité, celui étrange et fascinant de la boxe.

Et dès qu'il enfile pour la première fois une paire de gants la magie opère ! « Les yeux ouverts dans le noir, je n'ai qu'une seule envie : dormir, pour demain recommencer ».

Dès lors c'est avec les conseils de Patrick son entraineur qu'il va développer son art, apprendre à voler comme un papillon et à piquer comme une guêpe*, sous l'oeil bienveillant d'un oncle qu'il déteste pourtant. Là qu'il va se nouer d'amitié avec Moussa, un gamin du quartier qui finira lui, par choisir le ring de la rue à celui de la salle de sport.

Car la boxe est pour Tony une révélation, une renaissance qui va donner à ce gosse un sens à sa vie et une envie farouche de devenir un champion, de sortir de l'ombre pour goûter à la lumière. Et il va se découvrir un appétit féroce, une envie de vaincre insatiable.

Alors il enfile ses gants tous les soirs et cogne fort contre le sac de frappe, contre cette vie qui l'enserre dans son ghetto de béton, ce milieu qui lui colle comme une seconde peau et dont il aimerait bien se défaire. Il ne veut pas un jour « avoir l'impression d'être un pilier du quartier, un mec qui a flingué sa vie entre les murs des tours » . Mais les mains ne peuvent frapper ce que les yeux ne peuvent pas voir*.

Devenu adulte, travaillant comme mécano chez son oncle, voici Tony qui livre avec succès son premier combat pro. Il a grandi droit sans tomber dans les pièges de la rue et du quartier Dans son immeuble, on le respect pour ce qu'il est en train de devenir, un homme libre.

Ce chemin vers la lumière aurait pu continuer ainsi si la condition, l'environnement de Tony ne venait pas lui exploser au visage.

Un soir sa mère, paumée et entretenue par des voyous, se retrouve à l'hôpital, après avoir été tabassée par un dealer.

Fou de rage, Tony décide de faire appel à Miguel le caïd de la ville se venger de l'agresseur de sa mère.

Mais à passer un pacte avec le diable on y laisse souvent son âme. Dès lors va débuter pour Tony une descente aux enfers irréversible qui va engloutir ses rêves et ses espoirs, souffler cette petite lumière qui bien que vacillante parfois lui traçait la route vers un autre horizon, vers une autre vie.

Tony est un papillon attiré par la lumière, une luciole virevoltante sur le ring où naissent les rêves et où la vie peut s'inventer. Mais il a oublié trop tôt peut être, que « la boxe a toujours été l'opéra des pauvres et des voyous »** et que l'on ne se défait pas aussi facilement d'une histoire familiale et personnelle qui prend racine dans le béton des cités.

Inutile de dire que Jérémie Guez confirme tout le talent qu'on lui avait découvert avec « Paris la nuit ». On retrouve cette maitrise des mots, ce sens de l'écriture qui offre un écrin à une histoire flamboyante d'un homme qui fuit une condition pour se construire un autre avenir, avant de regarder en face un destin qui le rattrape.

Les deux romans de Jérémie peuvent apparaitre comme assez semblables à première vue. L'histoire d'une chute vertigineuse, sans échappatoire, consciente et admise par les héros malheureux de ces deux romans.

Mais si « Paris la nuit » gravite autour de l'histoire d'un homme qui se consume de l'intérieur, qui assume sa déchéance et la revendique, dans « Balancé dans les cordes » il n'y a pas cette noirceur dévorante chez Tony, cette autodestruction comme acte ultime d'un condamné se rêvant vivant. Pour Tony le choix final est un sacrifice choisi qui donnera un sens à son destin.

Cette confirmation du talent de Jérémie Guez m'assoit dans ma certitude à penser que notre jeune écrivain a les atouts pour devenir un auteur de référence dans le roman noir français.

Il ne reste plus qu'à vous en laisser convaincre en lisant ses romans !

Lien : http://passion-polar.over-bl..
Commenter  J’apprécie          100
Très belle découverte et coup de coeur pour ce roman d'une très forte intensité.
Tony est un jeune garçon sans père et avec une mère à la dérive qui n'hésite pas à vendre son corps sous les yeux de son fils.
Un jour, l'oncle de Tony va l'emmener dans une salle de sport et Tony va commencer la boxe. C'est un jeune homme qui se tient loin des voyous, des trafiquants de sa cité, mais sa mère va se faire agresser et là tout va changer.
Tony va faire appel à Miguel, un homme louche et là une descente aux enfers pour Tony va commencer.

C'est mon premier roman de Jérémie Guez et je ne l'ai pas lâché, beaucoup de violences, de suspense et de nombreux dialogues qui permettent de rythmer le récit.

Une super lecture !
Commenter  J’apprécie          90
Avec son premier roman, Paris la nuit, Jérémie Guez avait frappé fort. C'est dire si l'on attendait avec une certaine impatience ce Balancé dans les cordes, avec l'espoir que Guez maintienne le niveau ou, pourquoi pas ? , le hausse encore.

Tony vit seul avec sa mère dépressive dans une cité du nord d'Aubervilliers. Pendant que ses amis zonent et trafiquent, il a suivi un autre chemin et va bientôt effectuer son premier combat de boxe en tant que professionnel. Alors que la possibilité de s'extraire enfin de cette condition s'ouvre enfin à lui, sa mère se fait tabasser par un de ses nombreux amants. Tony, avide de vengeance, va alors contracter une dette auprès de Miguel, le bandit qui tient les trafics sur la ville, et s'enfoncer petit à petit.

Comme dans son roman précédent c'est donc d'une chute que Jérémie Guez se fait le conteur. Si plus de choix s'offrent à Tony qu'à Abraham, le héros de Paris la nuit, la sienne paraît tout aussi inéluctable tant il y participe activement. Et s'il donne l'illusion de vouloir malgré tout s'en sortir par le biais de la boxe, il apparaît incontestable que c'est bien la recherche de cette chute définitive qui l'anime vraiment. Non pas que Jérémie Guez vienne nous conter des histoires de perdants, mais plutôt des vies dont l'avenir est désespérément barré par leurs origines, par le poids d'une mort sociale déjà consommée qui les plombe, par la force d'attraction (et même de rétention) de leur lieu de vie.
Car c'est aussi une véritable géographie à la fois sociale et mentale de Paris et de sa banlieue que nous propose Jérémie Guez dans ses romans. Avec des frontières, des barrières infranchissables, et la cohabitation de deux mondes qui semblent s'ignorer et ne peuvent se croiser que par la voie du hasard ou de la volonté de bousculer ces barrières qui ne s'ouvrent jamais complètement, même si quelques incursions sont possibles. La virée en moto à Paris de Tony est d'ailleurs parlante : le récit que nous fait Jérémie Guez de ce passage ponctuel de l'autre côté de la barrière nous montre à quel point Tony bouscule un ordre établi par le seul fait de s'aventurer dans un Paris qui n'est plus le sien. Ce n'est pas tant le fait qu'il y soit avec une moto vraisemblablement volée qui donne à Tony le sentiment de transgresser une règle tacitement établie, mais bien celui d'être là où il ne devrait pas être, car si Paris se débarrasse des classes populaires, ce n'est pas pour les voir revenir nuitamment.

L'acceptation par Tony de cet état de fait nous montre à quel point il a fini par se résigner au fait qu'il est impossible de transpercer le fameux un « plafond de verre » bâti autant par les autres que par lui-même. Mais comme pour Abraham, la résignation peut finir par confiner au nihilisme. Et l'on voit donc Tony suivre une trajectoire mortifère parfois éclairée par quelques lueurs – bien ténues – d'espoir dont le lecteur ne peut qu'espérer qu'il saura les voir et les suivre.

Une fois encore, donc, Jérémie Guez nous offre un roman d'une grande force, oppressant, violent et finement mené et s'affirme comme un auteur avec lequel il va falloir désormais compter.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
Commenter  J’apprécie          80
La plume de Guez est tranchante, son encre est acide.
Bienvenue dans l'univers d'un jeune, poussé à faire de la boxe par son oncle, car plus de père, et une mère qui fait le tapin. Ce n'est pourtant pas un livre sur un boxeur, mais sur un jeune, perdu, qui souhaiterait se libérer de son oncle, de sa cité.
Le lecteur se retrouve plongé dans l'univers morbide des cités, des trafics, des mafieux. Et Jérémie Guez, de par la narration à la première personne, évite de tomber dans le mélo, en enchainant les actions. Ca se lit très vite, car roman léger en nombre de pages, et passionnément ! Ce fut mon premier livre de Guez, et certainement pas le dernier.
Commenter  J’apprécie          70
C'est un roman court, noir, une analyse juste, épurée et détachée de ce qu'on suppose être la vie dans les cités chaudes de la banlieue parisienne, émaillée de termes argotiques largement compréhensibles.

Tony évolue dans un jungle urbaine où les sentiments n'ont pas leur place, par pudeur ou inexistence. Tony voit son destin basculer par instinct, au nom du code de l'honneur et par volonté de vengeance. La boxe pouvait le sauver mais la destination semble inéluctable sur le chemin duquel seuls les plus rusés et fourbes s'en sortent…

Le récit est âpre et ne tombe jamais dans l'excès, ni de langage, ni de voyeurisme, ni de violence. On échappe donc à la caricature largement répandue sur ce milieu social. Mais cette dose mesurée et maîtrisée amène une distanciation par rapport aux événements et instille une certaine froideur.

On est et on reste un spectateur, sans réelle empathie.

Les descriptions des entraînements et des combats de boxe, entre discipline et exutoire, entre sport et art, sont très fines et imagées. Tant de choses par le corps et l'esprit sont décrites et éloigne la vision du sport de brutes.

Un semblant de morale finalise cette histoire sans toutefois ouvrir la voie à des jours meilleurs. Pas d'angélisme, la réalité y est fidèle…

C'est un récit de survie et de sacrifice qui laisse une certaine amertume, tout de même…
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
Commenter  J’apprécie          70
Dans sa cité du 9-3 pourrie par la dope et la violence, Tony partage son temps entre le garage de son oncle et la salle de boxe. Rapidement, le novice s'échine, s'entraîne et s'aguerrit au noble art. Son premier combat professionnel lui permet de montrer sa maestria : « […] je déploie mes bras qui partent, relâchés pour gagner en vitesse, puis se durcissent méchamment à l'impact ». La foule venue assister au combat ne s'y trompe pas. le jeune coq est un as. Après le match, Miguel, un dangereux caïd, dira à Tony : « Tu ne tapes pas plus fort que l'autre parce que tu as compris que ça ne servait à rien. Toi, mon cousin, t'es un vif. Alors t'attends que l'orage passe et tu administres la sentence. Ce qui est fort, c'est d'avoir compris ça à ton âge alors que tu dois vivre entouré d'abrutis ». Dès cet instant, monté vers la lumière, Tony est irrésistiblement entraîné vers les ténèbres. Sa mère se fait rouer de coups pour de sombres histoires de drogues, de tapin et de dettes alors Tony finit par demander l'aide de Miguel afin de mettre hors d'état de nuire le malfrat responsable. La dette contractée par Tony est à la hauteur du service rendu. Sollicité ensuite par Miguel, Tony va exécuter des basses oeuvres qui le révulsent. Néanmoins, il devrait pouvoir s'en tirer jusqu'à ce que son oncle soit retrouvé mort dans son garage, le crâne fracassé. Tony apprend que Miguel est derrière cet assassinat. le règlement de compte va être pathétique.
Justement encensé dans la presse spécialisée et les blogs consacrés, prix SNCF du polar en juin 2013, le second roman d'un jeune auteur doué (Jérémie Guez est né en 1988 et « Balancé dans les cordes », publié en 2012 a été édité alors que l'écrivain était âgé de 24 ans) s'insère dans une trilogie ayant pour cadre la banlieue parisienne et le milieu des truands. Sur une trame narrative simple et convenue, l'auteur sait moduler une partition originale avec toute une gamme de phrases courtes, incisives, crochetant autant l'attention du lecteur que les visages des protagonistes. le récit est mené uniquement du point de vue de Tony. Les dialogues se fondent avec une grande maîtrise dans le déroulement implacable de l'histoire. Jérémie Guez joue volontiers sur l'ellipse et le flash-back, apportant toujours davantage de mordant à mesure que les personnages se creusent, s'étoffent et se bonifient, tous criants de vérité, empêtrés dans l'impasse de leurs vies. A la fin, le lecteur ne sait plus à quel saint se vouer et il redoute de tourner les ultimes pages.
Commenter  J’apprécie          60
C'est curieux comme parfois certains romans ne font que passer dans notre vie. On sait qu'ils ne laisseront aucune trace, si ce n'est les quelques poussières qu'ils attireront sur les rayons de la bibliothèque. Ils réapparaissent souvent quelques temps plus tard sans pour autant qu'on se rappelle de leur contenu. Un peu comme ces anonymes que nous croisons tous les jours et sur lesquels nous posons un regard distrait. Nous serions bien incapables de décrire leurs traits, ils ne font que traverser nos vies.

Ainsi, je serais bien en peine de parler de ce roman d'ici à quelques mois. Les sensations sont encore présentes, mon impression encore fraîche mais il m'en aurait fallu plus, bien plus pour qu'il me reste en mémoire.

Non pas que le sujet soit inintéressant, non. le matériau brut est là et ne demandait qu'à être exploité. Les cités, la boxe, la drogue… les sujets ont beau avoir été utilisés à maintes reprises, il reste toujours des façons nouvelles de les cultiver et c'est ce qu'a tenté de faire Jérémie Guez. La sauce n'a pas prise avec moi et je le regrette sincèrement.

Les personnages écorchés mais que j'ai trouvés sans consistance n'ont pas su me toucher, leurs malheurs n'ont pas su m'émouvoir. Je n'ai pas saisi la différence entre l'amour et la haine qui est censée se dégager de ce récit, les deux m'ayant paru sans nuance. Comme une suite de notes de musique semblables se suivant sur une même portée. Cette monotonie de ton m'a poursuivie sur les 200 pages de ce roman en me laissant même une désagréable sensation de discordance lors du final. Incompréhensible et curieux choix que ce dernier. A mon sens, la fausse note la plus frustrante de ce roman.

Bien sûr, tout n'est pas sombre dans mon opinion et cette déception, due sans doute en partie au format ultra court choisi par l'auteur, est nuancé de quelques bons souvenirs.

Le roman est presque construit comme un scénario et il gagnerait même à être porté à l'écran afin d'avoir un visuel qui donnerait du rythme à l'histoire. Par ailleurs, Jérémie Guez a eu l'intelligence de ne pas choisir le ring comme unique décor et malgré un sujet axé sur le monde de la boxe, il est inutile de connaître ou d'aimer ce milieu pour apprécier ce roman.

L'auteur a choisi la misère sociale pour toile de fond et j'ai la sensation d'une réelle volonté de dénonciation de ces oubliés au travers de son récit. Ce dernier ne m'a pas séduite, ce n'est pas le cas de la majorité et j'en suis ravie.

Lien : http://sous-les-paves-la-pag..
Commenter  J’apprécie          66
Avis aux amateurs, si vous ne connaissez pas encore cet auteur il est grand temps de réparer cette erreur! Son premier roman m'avait emballé et celui-ci montre une fois de plus la qualité de son don d'écriture et de conter des histoires. Tout est juste, réel, prenant, intriguant, émouvant. Ce petit livre est un vrai régal, dommage qu'il soit aussi court mais en même temps bravo à l'auteur de réussir à en dire autant en si peu de pages! J'aurais dû acheter ce tome avec le premier au Salon du Livre de Paris et ainsi les avoir les deux dédicacés... J'ai raté mon coup cette fois-ci.

Nouveau tome, nouvelle histoire, nouveau personnage, mais nous sommes toujours dans les bas fonds de Paris. Cette fois nous suivons Tony, un jeune boxeur qui tente de s'en sortir de son mieux avec sa passion, sa drogue: combattre. Jusqu'ici il a réussi à éviter les embrouilles de la cité, ne vivant que pour le sport et essayant d'oublier les problèmes qui l'entourent, entre autre celui qui concerne sa mère et la façon dont elle se fait entretenir. Mais rester dans la cité a des conséquences et il est difficile de rester hors de tout éternellement et Tony va le découvrir à ses dépens. le réveil risque d'être brutal...

J'ai vibré avec Tony et avec les événements qui rythment sa vie. Difficile de rester de marbre face à ce qu'il vit et de ne pas être touché par ce jeune homme qui demande juste de pouvoir boxer et qu'on le laisse tranquille. On ne choisit pas sa famille, non c'est bien vrai, mais malgré les épreuves on peut s'en sortir envers et contre tout. Seulement parfois le prix à payer est très élevé et peut transformer une vie à jamais.

C'est une fois de plus à la noirceur de la vie que l'auteur s'intéresse. Ici personne n'est bon ou mauvais, tout le monde essaie de s'en sortir, de mener sa vie, même si parfois c'est dans l'illégalité. Voir jusqu'où Tony doit aller fait frissonner et réfléchir, mais en même temps c'est la lutte du plus fort. Celui qui se bat survit pas les autres...

Ce roman n'est pas là pour nous remonter le moral, mais bien pour nous conter une histoire de vie forte, touchante et qu'on oubliera pas de si tôt. Je dois bien admettre qu'il remplit entièrement son contrat, à tel point qu'on ressort chamboulé de cette lecture.

En bref, je ne suis pas passée loin du coup de coeur et uniquement parce que je ne suis pas une passionnée de boxe. Pour le reste, ce roman est parfait et nous offre un récit inattendu, obsédant, qui nous prend aux tripes. Vivement le prochain tome et le prochain personnage!
Commenter  J’apprécie          60
Il a une mère malade, alcoolique. Pas de père mais un oncle qui ne l'aime pas et Tony le lui rend bien, même s'il travaille pour lui.
Après l'agression de sa mère, c'est l'engrenage et la descente aux enfers. Car en fréquentant un caïd, Tony tombe dans l'engrenage. Un meurtre et Tony décidera de se venger.
J'ai vraiment adoré ce roman. En peu de pages, l'auteur nous donne des faits bruts. Il nous explique comment un garçon, apparemment sans histoires, passionné de boxe, peut basculer dans l'horreur pour sauver sa mère.
Une histoire de vengeance menée tambour battant. On peut avoir l'impression que Tony ne réfléchit pas. Pourtant il a mis sa mère en sécurité avant d'accomplir son destin. Mais il ne partira pas seul. Il fera en sorte que celui-ci qui est responsable n'en sorte pas non plus.
De toutes façons Tony sait que personne ne le regrettera. Peut-être son ami Moussa, mais celui-ci pensera à lui de loin en loin, tout occupé à ses affaires. Peut-être également son entraîneur qui voyait en lui comme un fils et qui était certain de son succès dans le milieu de la boxe.
C'est également l'histoire d'une rédemption pour quelques uns des personnages. L'entraîneur de Tony, car il a perdu son fils alors qu'il ne s'en occupait pas. Moussa, qui, malgré leur vie amplement différente, a toujours considéré Tony comme un ami, car ce dernier ne l'a jamais pris de haut même lorsqu'il l'a battu à la boxe.
Tony s'est toujours senti différent, peu aimé. Sa mère est tout pour lui. Mais elle est plutôt préoccupée par la drogue, avoir des relations sexuelles que de s'occuper de son enfant. Elle tente sûrement d'oublier que cet enfant est né à cause d'une relation avec un gitan. Toutefois, il fera tout pour sa mère. Il la défendra, il la mettra à l'abri afin qu'elle puisse tenter de vivre tranquillement. Seul son oncle lui fait bien sentir que sa naissance n'était pas souhaitée et qu'il finira comme son père. Mais cet oncle fait partie de la famille et même s'il connaît ses opinions, on ne touche pas à la famille. Car Tony refuse le mensonge. Il refuse la violence même s'il y est confronté quotidiennement, même s'il va y plonger.
Tony est partagé entre le bien et le mal. Il ne supporte pas les autres. Il préfère rester seul, il n'aime pas qu'on le touche, car il a été continuellement battu dans son enfance par les autres. La boxe va lui permettre de se défendre. Tout comme la moto qui lui permet de réellement décompresser.
L'auteur nous raconte la vie des cités avec ses trafics de drogues, des escaliers fermés par les trafiquants, par ces enfants qui n'ont pratiquement pas d'avenir. Avec Moussa, un jeune adolescent qui aimait l'école et la boxe et qui a vu sa vie changer lorsque son frère a été assassiné, son autre frère en prison. Il a préféré reprendre le marché pour ne pas mourir et il fait peur.
Ah, et le caïd. Il nous ferait presque pleurer quand il raconte sa vie à Tony et la naissance de son frère. Mais non, on sait pourquoi il est là. Il a besoin de quelqu'un pour faire le sale boulot, une personne jeune, non connue des services de police et qui ne dira rien du tout. Mais il se trompe.
Tony, malgré le meurtre, ne veut pas faire de mal. Il tuera certes mais il ne fera pas de mal à un homme qui ne peut pas se défendre. Il préfère bluffer, feinter comme à la boxe.
Un auteur que je ne connaissais pas mais que j'ai réellement apprécié car il maîtrise son histoire, les mots pour décrire les situations et les caractères. Il a été finaliste du Prix SNCF du polar.
Lien : http://angelitamblog.com/201..
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (301) Voir plus



Quiz Voir plus

Coupe du monde de rugby : une bd à gagner !

Quel célèbre écrivain a écrit un livre intitulé Rugby Blues ?

Patrick Modiano
Denis Tillinac
Mathias Enard
Philippe Djian

10 questions
861 lecteurs ont répondu
Thèmes : rugby , sport , Coupe du mondeCréer un quiz sur ce livre

{* *}