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EAN : 9782290054352
188 pages
J'ai lu (13/03/2013)
3.84/5   159 notes
Résumé :
Tony est un jeune boxeur; garçon sans histoires, il consacre sa vie au sport, prépare son premier combat pro et se tient à
l'écart des trafics qui rythment la vie de sa cité. Mais il doit
composer avec une mère à problèmes, qui se laisse entretenir par des voyous.

Tout dérape lorsque l'un d'entre eux la bat et l'envoie à l'hôpital. Tony décide de faire appel à Miguel, le caïd de la ville, pour étancher sa soif de vengeance.
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Critiques, Analyses et Avis (58) Voir plus Ajouter une critique
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Gosse, Tony se faisait régulièrement tapé dessus par ses camarades de classe. Il n'a jamais bronché et a encaissé les coups. Sa mère, avec qui il vit, ne remarquait même pas les bleus, trop occupée à user de son corps et tremper dans de sales combines. Jusqu'au jour où son oncle l'a mis sur un ring. Ses journées étaient rythmées par les entraînements et le boulot dans le garage de celui-ci. Malgré la cité dans laquelle il vit et son meilleur ami Moussa qui passe ses journées à dealer, il n'a jamais trempé dans les combines. Et cela a payé puisqu'il est aujourd'hui à la veille de son premier combat en tant que pro. Mais, un jour, il rentre chez lui et tombe sur deux dealers en train de tabasser sa mère. Il les fait déguerpir mais cela ne les empêche pas de revenir et cette fois, elle finira à l'hôpital. Tony ne pense qu'à se venger. Pour ce faire, il contacte Miguel, un homme de main qui l'avait repéré lors de son combat pro. Celui-ci accepte de l'aider mais c'est donnant-donnant. le jeune homme ne se doute pas alors de la spirale dans laquelle il vient de tomber...

Sur le ring, Jérémie Guez a mené le combat: uppercut, coup droit, feinte puis pas de côté, coup gauche et verrouillage. le lecteur a eu beau contre-attaquer ou se défendre, il se retrouve dans les cordes. Gong de fin de match.
"La banlieue, c'est morose" dixit un certain je ne sais plus qui... Ici, on ne déroge pas à l'adage: drogue, deals , violence, pauvreté et débrouilles en tout genre. Au milieu de ce K.O, il y a la boxe, seul moyen pour ce gamin de s'en sortir. A condition de savoir s'entourer...
L'auteur livre un roman noir et percutant où les combattants aux caractères bien trempés s'affirment et se révèlent au fil des pages.
La construction du jeu est menée tambour battant: de courtes phrases enlevées, des descriptions minutieuses, un climat de tension palpable et un rythme saccadé.
La fin du match surprenante finira par nous assommer.

Balancé dans les cordes... je déclare forfait...
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Il fait dans l'amer, Guez.
Le quotidien poisseux qui vous colle à la peau comme une fatalité.

Tony, un petit gars de la cité, est boxeur et plutôt bon dans sa catégorie.
Son entourage ? Un oncle garagiste qu'il seconde et une mère plutôt généreuse de ses faveurs lorsqu'il s'agit de gagner un peu de blé facile. Et puis il y a son pote Moussa, dealer à qui il assure régulièrement ne jamais vouloir ressembler. Son oxygène, sa bouée de secours, c'est le pugilat.
Le problème, c'est que c'est un sanguin, un rancunier le Tony. Une mère amochée par l'un de ses nombreux michetons et le voilà à implorer le parrain local de laver violemment cet affront. Il est puissant Miguel. Terrifiant, imposant mais surtout à des années lumière du concept de gratuité. C'est donnant-donnant et le prix à payer se règle généralement dans le sang.
La vie de Tony était merdique mais c'était la sienne. Elle ne lui appartient plus désormais...

Prix SNCF du polar 2013. Effectivement, comme un méchant sentiment d'avoir prix un TGV dans la tronche !
200 pages hallucinantes de tension dressant le portrait d'une banlieue déifiant la violence. Celle de la misère, de la drogue, d'un quotidien qui vous dévore un peu plus chaque jour que le Diable fait.
Guez n'est pas le genre de combattant à pratiquer l'attentisme. Crochets, uppercuts, directs, la leçon est totale, le KO final inexorable. Et n'espérez pas être sauvé par le gong, le calvaire se subit en apnée jusqu'à l'anéantissement prophétisé.
Vous connaissez l'histoire du gars chutant d'un immeuble et qui se dit à chaque étage : jusqu'ici, tout va bien, jusqu'ici, tout va bien...
Ce gars, c'est Tony. Pyromane de sa vie qu'il va consumer bien avant l'heure.

Incontournable !
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Tony habite une cité d'Aubervilliers, et, grâce à la boxe et avec l'aide de son oncle et de son coach, il essaie de se tenir à l'écart des racailles de son quartier. Malheureusement, il n'en va pas de même de sa mère, qui collectionne les amants, souvent des hommes infréquentables, et se retrouve dans de nombreuses embrouilles. Un jour, elle est violemment frappée par l'un d'eux et se retrouve à l'hôpital. Tony va chercher à la venger, et c'est le début d'un engrenage. ● Ce livre a eu plusieurs prix du polar, alors que ce n'en est pas un. C'est un roman noir, plongeant dans la misère sociale des cités de Seine-Saint-Denis et d'autres banlieues parisiennes, et son cortège de drogue, de violence et de prostitution. ● Plusieurs articles du code de la vie en cité sont convoqués, comme : « Ça me rappelle que j'ai une dette envers Miguel. Que je la payerai tôt ou tard, et que je serai obligé de faire ce qu'il me dira de faire. le premier jour, je l'imagine me demander de tuer un homme. » ● Les petits font comme les grands, perpétuant une existence gâchée, rendant impossible une sortie de la spirale infernale. Certains personnages regrettent le temps où la voyoucratie répondait à un code de l'honneur. « Maintenant les petits ils n'écoutent que du rap, des types qui leur disent de vendre de la came et de taper des fourgons alors qu'eux n'ont jamais rien fait de leur vie à part sucer des producteurs. Putains de baltringues ! » ● le plus appréciable dans ce livre est sans doute son rythme, créé par des phrases courtes et souvent une absence de transition, y compris typographique (pas de « blanc ») entre les scènes : un montage « cut », préfigurant l'adaptation au cinéma. ● On voit bien que l'auteur recherche (et trouve) une écriture à l'os, sans aucune fioriture, qui convient à son sujet et au format court du roman. ● le personnage de Tony est bien approfondi, celui de Moussa aussi dans une certaine mesure, mais les autres relèvent plutôt de l'utilité narrative et du stéréotype. ● J'ai bien aimé cette remarque : « Certaines personnes souffrent plus que d'autres alors qu'elles vivent des trucs moins graves. » ● Malheureusement, la fin est extrêmement décevante, du niveau d'une rédaction de Sixième, absolument pas à la hauteur du reste.
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Guitare ou violon ?

Après avoir dévoré « La terre d'ombre » de l'américain Ron Rash, je découvre avec grand plaisir un jeune auteur français dont on m'a largement vanté le talent depuis des années. Jérémie Guez

En reluquant à de nombreuses reprises le titre de ce roman, je m'étais imaginé un livre faisant la part belle aux instruments... à cordes. J'avais juste oublié le mot balancé…

Loin du son des guitares ou autres violons, j'ai dû encaisser en guise de rythmique et de musique les coups de poing dans un sac d'entrainement ou bien dans la poire d'un adversaire.

Si vous voulez découvrir le combat d'une vie, le combat de Tony, je vous invite donc à me suivre en région parisienne, plus précisément dans une salle de boxe de la banlieue d'Aubervilliers.

Passant de la corde à sauter au ring pour étendre son sparring-partner, le jeune et prometteur boxeur s'entraine d'arrache pied et tient la corde pour emporter son premier combat professionnel.

Vivant seul avec sa mère dans une cité, son oncle a pris Tony sous son aile et l'emploie dans son garage afin de lui garantir un revenu suffisant pour survenir à ses besoins.

Mais un jour, Tony va appel à un personnage peu recommandable, un certain Miguel, qui fera basculer à jamais sa vie et celle de sa famille.
Dans un style direct et percutant, ce court roman ne laisse aucun répit au lecteur. Plongé dans l'univers impitoyable des cités, tous les coups sont permis sur la terre Guez…

Jérémie Guez réussit parfaitement à traduire cette violence verbale et physique des cités à travers ses mots qui nous touchent en pleine face. Misère, drogue et prostitution font partie du quotidien de ces habitants de cité et l'auteur nous plonge malgré nous dans ce milieu jusqu'au cou.

Ayant déjà goûté avec bonheur au monde de la boxe dans l'excellent «paradoxe du cerf-volant » et le non moins formidable « La malédiction du gitan », je dois dire que la barre était juchée très haute lorsque j'ai entamé « Balancé dans les cordes ».

Et je dois avouer que Guez s'en tire très bien, surtout dans la première partie du roman que je trouve remarquable pour un auteur de son âge.

Une belle réussite qui donne envie de découvrir d'autres oeuvres du même auteur, histoire de vérifier si Guez possède plusieurs cordes à son arc !
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Le jeune Tony, coaché par son oncle maternel et tout juste sorti de l'adolescence a été repéré par un entraîneur de boxe et vient de passer professionnel. La boxe est un exutoire qui lui permet de canaliser son agressivité quand on lui jette à la figure que sa mère est un tapin et son père un gitan de passage...Seul Moussa, un petit caïd de quartier, ami d'enfance, le soutient. Lors de son premier combat pro, il tape dans l'oeil de Miguel, un parrain de banlieue qui en échange d'un service, va attirer le jeune homme dans sa toile, sous le regard désapprobateur de son oncle et de son entraîneur...Dès lors Tony va devoir la jouer très fine et sortir les poings pour s'extirper des sales draps dans lesquels on veut le mettre.

Une bonne surprise avec Balancé dans les cordes, un roman court mais efficace, le rythme est soutenu tant sur le plan de l'action que dans le style de Jérémie Guez, un style incisif, une langue de banlieue qui ne sonne pas artificiellement et correspond parfaitement au ton de l'histoire, une histoire de boxe qui dégénère en violences, une histoire de trafics, de parrains et de caïds de cité.
Un bon polar bien rythmé.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
- Du funk à l'ancienne mon frère. Maintenant les petits ils n'écoutent que du rap, des types qui leur disent de vendre de la came et de taper des fourgons alors qu'eux n'ont jamais rien fait de leur vie à part sucer des producteurs. Putains de baltringues!
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Bientôt, il n'y aura plus que ça, des galeries qui vendent des graffiti sur des toiles pour des montants à trois zéros minimum, des restaurants à la décoration dépouillée, des bars qu'on rend artificiellement crades, pour que des bourgeois puissent venir s'encanailler. On relogera les gens qui sont là depuis longtemps du coté de chez moi, on retapera leurs appartements pourris, et on les revendra à des types qui iront, le week-end, écouter des concerts de musique tribale.
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J’évite ses coups, le tance de quelques gauches pour le tenir à distance. La salle comprend ce qui se passe et n’hurle plus à chacune de ses offensives. […] Je m’avance au centre, on se tape les gants, je sens de l’électricité au bout de mes poings. […] Mon crochet du droit lui martèle l’oreille. Il recule, surpris. Il met bien dix secondes à ressentir toute l’onde de choc du coup qui doit maintenant se propager dans tout son corps, de sa tempe à ses couilles. J’entame le bal, la mise à mort. Tout droit, je déploie mes bras, qui partent, relâchés pour gagner en vitesse, puis se durcissent méchamment à l’impact. Je lui ouvre une arcade, lui éclate une pommette mais la sonnerie m’empêche de l’achever. […] Début du troisième round. Sur mon premier enchaînement, deux directs du gauche au corps lui font descendre sa garde, suivis d’une droite lancée à l’aveugle ; la blessure à son arcade s’ouvre à nouveau. […] L’autre me lance une gauche molle. Je casse sa garde et lui envoie un uppercut du droit qui, après avoir chassé son coude de la trajectoire, vient s’écraser entre sa bouche et son menton. Mon dernier crochet ne brasse que de l’air puisque la tête de mon adversaire a déjà touché le sol. (p. 55)
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- Tu sais à quel point c'est compliqué de tenir vos cités? Putain t'habites Auber mon grand. T'es entouré d'animaux qui ont tous la dalle. Je ne sais même pas comment j'arrive à faire ce que je fais. Tu crois que j'ai juste à gérer cette ville... Je bosse sur tout ce putain de département. Si ça se trouve ton type-là, il n'est même pas d'ici, il est de la Courneuve, de Saint-Denis ou d'Epinay! C'est le 93, tout le monde est chien et tout le monde veut croquer! Et toi tu me demandes de t'aider à dessouder un mec avec lequel je peux potentiellement faire affaire.
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Je suis le fils d'un gitan, il ne peut pas s'empêcher de me le rappeler dès que je sors du chemin qu'il a laborieusement tracé pour moi. Quelques gestes d'affection, une tape sur l'épaule et il se reprenait , comme si je ne méritais pas ça, moi qui avais été conçu à l'arrière d'une caravane. Mon oncle est un connard. Mais voilà, sans lui, je serai devenu un enfant de la DASS, et ma mère un tapin.
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Vidéo de Jérémie Guez
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