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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Gosse, Tony se faisait régulièrement tapé dessus par ses camarades de classe. Il n'a jamais bronché et a encaissé les coups. Sa mère, avec qui il vit, ne remarquait même pas les bleus, trop occupée à user de son corps et tremper dans de sales combines. Jusqu'au jour où son oncle l'a mis sur un ring. Ses journées étaient rythmées par les entraînements et le boulot dans le garage de celui-ci. Malgré la cité dans laquelle il vit et son meilleur ami Moussa qui passe ses journées à dealer, il n'a jamais trempé dans les combines. Et cela a payé puisqu'il est aujourd'hui à la veille de son premier combat en tant que pro. Mais, un jour, il rentre chez lui et tombe sur deux dealers en train de tabasser sa mère. Il les fait déguerpir mais cela ne les empêche pas de revenir et cette fois, elle finira à l'hôpital. Tony ne pense qu'à se venger. Pour ce faire, il contacte Miguel, un homme de main qui l'avait repéré lors de son combat pro. Celui-ci accepte de l'aider mais c'est donnant-donnant. le jeune homme ne se doute pas alors de la spirale dans laquelle il vient de tomber...

Sur le ring, Jérémie Guez a mené le combat: uppercut, coup droit, feinte puis pas de côté, coup gauche et verrouillage. le lecteur a eu beau contre-attaquer ou se défendre, il se retrouve dans les cordes. Gong de fin de match.
"La banlieue, c'est morose" dixit un certain je ne sais plus qui... Ici, on ne déroge pas à l'adage: drogue, deals , violence, pauvreté et débrouilles en tout genre. Au milieu de ce K.O, il y a la boxe, seul moyen pour ce gamin de s'en sortir. A condition de savoir s'entourer...
L'auteur livre un roman noir et percutant où les combattants aux caractères bien trempés s'affirment et se révèlent au fil des pages.
La construction du jeu est menée tambour battant: de courtes phrases enlevées, des descriptions minutieuses, un climat de tension palpable et un rythme saccadé.
La fin du match surprenante finira par nous assommer.

Balancé dans les cordes... je déclare forfait...
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Le jeune Tony, coaché par son oncle maternel et tout juste sorti de l'adolescence a été repéré par un entraîneur de boxe et vient de passer professionnel. La boxe est un exutoire qui lui permet de canaliser son agressivité quand on lui jette à la figure que sa mère est un tapin et son père un gitan de passage...Seul Moussa, un petit caïd de quartier, ami d'enfance, le soutient. Lors de son premier combat pro, il tape dans l'oeil de Miguel, un parrain de banlieue qui en échange d'un service, va attirer le jeune homme dans sa toile, sous le regard désapprobateur de son oncle et de son entraîneur...Dès lors Tony va devoir la jouer très fine et sortir les poings pour s'extirper des sales draps dans lesquels on veut le mettre.

Une bonne surprise avec Balancé dans les cordes, un roman court mais efficace, le rythme est soutenu tant sur le plan de l'action que dans le style de Jérémie Guez, un style incisif, une langue de banlieue qui ne sonne pas artificiellement et correspond parfaitement au ton de l'histoire, une histoire de boxe qui dégénère en violences, une histoire de trafics, de parrains et de caïds de cité.
Un bon polar bien rythmé.
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Guitare ou violon ?

Après avoir dévoré « La terre d'ombre » de l'américain Ron Rash, je découvre avec grand plaisir un jeune auteur français dont on m'a largement vanté le talent depuis des années. Jérémie Guez

En reluquant à de nombreuses reprises le titre de ce roman, je m'étais imaginé un livre faisant la part belle aux instruments... à cordes. J'avais juste oublié le mot balancé…

Loin du son des guitares ou autres violons, j'ai dû encaisser en guise de rythmique et de musique les coups de poing dans un sac d'entrainement ou bien dans la poire d'un adversaire.

Si vous voulez découvrir le combat d'une vie, le combat de Tony, je vous invite donc à me suivre en région parisienne, plus précisément dans une salle de boxe de la banlieue d'Aubervilliers.

Passant de la corde à sauter au ring pour étendre son sparring-partner, le jeune et prometteur boxeur s'entraine d'arrache pied et tient la corde pour emporter son premier combat professionnel.

Vivant seul avec sa mère dans une cité, son oncle a pris Tony sous son aile et l'emploie dans son garage afin de lui garantir un revenu suffisant pour survenir à ses besoins.

Mais un jour, Tony va appel à un personnage peu recommandable, un certain Miguel, qui fera basculer à jamais sa vie et celle de sa famille.
Dans un style direct et percutant, ce court roman ne laisse aucun répit au lecteur. Plongé dans l'univers impitoyable des cités, tous les coups sont permis sur la terre Guez…

Jérémie Guez réussit parfaitement à traduire cette violence verbale et physique des cités à travers ses mots qui nous touchent en pleine face. Misère, drogue et prostitution font partie du quotidien de ces habitants de cité et l'auteur nous plonge malgré nous dans ce milieu jusqu'au cou.

Ayant déjà goûté avec bonheur au monde de la boxe dans l'excellent «paradoxe du cerf-volant » et le non moins formidable « La malédiction du gitan », je dois dire que la barre était juchée très haute lorsque j'ai entamé « Balancé dans les cordes ».

Et je dois avouer que Guez s'en tire très bien, surtout dans la première partie du roman que je trouve remarquable pour un auteur de son âge.

Une belle réussite qui donne envie de découvrir d'autres oeuvres du même auteur, histoire de vérifier si Guez possède plusieurs cordes à son arc !
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Banlieue nord, Aubervilliers, le bruit sourd d'une salle de boxe,
Tony a un bon swing sur le ring. Il bouge, il enchaîne les coups sans baisser les yeux.
En passe de devenir boxeur pro, il s'entraîne dur, à l'écart des magouilles de la cité, entouré d'un oncle garagiste qui joue lourdement le rôle de père - et d'une mère fragile qu'il protège.
Un soir, après l'entraînement, il retrouve sa mère salement amochée par des types.
La rage l'emporte...
Il fait appel à Miguel, un caïd du milieu qui l'aide à se venger sous condition.
Et l'engrenage des mauvais coups vont s'enchaîner dans sa vie comme sur le ring.

Jérémie Guez a une écriture qui swingue, qui a le sens du rythme. Il insuffle à ses personnages des répliques cinglantes, courtes, efficaces qui percutent..
On cligne des paupières, on lève la garde (page), on tourne les feuilles comme on saute à la corde et au final on est essoufflé, bouché bée, terrassé par la chute finale
On suit le parcours du jeune Tony un boxeur englué par la mouise, la noirceur sociale qui l'entoure. Il décide de s'en sortir en se mettant la pression.
Mais la la vie n'est pas un ring. le caïd Miguel à la face de non retour, va le lui rappeler, en tête à tête.
L'auteur ne délaisse pas les seconds couteaux bien affûtés comme Assad, le bras droit- à l'ancienne de Miguel et Moussa, le pote de Tony, boxeur amateur et dealer pro.
Mention spéciale à Jean, le frère de Miguel qui boxe en touche.
Quelques clichés des cités.
Mais un roman réussit sous toutes les coutures- à l'arcade.
Même si on s'en sort avec des bleus à l'âme.

Balancé dans les cordes, un poids plume de 188 pages qui frappe très fort dans la catégorie roman noir.
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J'avais découvert Jérémie Guez à l'occasion de son dernier roman, le dernier tigre rouge, et j'ai voulu découvrir ses autres romans. En me baladant dans une librairie, je suis tombée sur Balancé dans les cordes. Aussitôt acheté, aussitôt lu. Et ce roman est époustouflant.

Tony est un jeune homme qui vit dans une cité d'Aubervilliers. Il fait de la boxe, et vient de passer pro. Il doit préparer son premier combat. C'est une chance pour lui, il va pouvoir évolué ailleurs, amélioré sa vie. Car sa vie est loin d'être rose. Son père est un gitan qui a mis sa mère en enceinte, puis a déguerpi. Sa mère se prostitue plus ou moins, et fume de l'herbe. Seul son oncle semble s'occuper de lui, tout en lui rappelant qu'il est le fils d'un gitan, et qu'il est un bon à rien.

Un jour, en rentrant de son entrainement, il retrouve sa mère dans un sale état. Etant impulsif, il ne songe qu'à une chose: se venger.
Le destin fait qu'il va rencontrer des gens peu fréquentable, et sa vie va s'en retrouver modifier à tout jamais.

Un roman noir, intense, qui nous plonge dans le monde de la boxe et dans l'ambiance des quartiers populaires du nord de la capitale. C'est dur et criant de vérité. L'auteur a soigné la psychologie de ses personnages, la description du quotidien. Jérémie Guez est un grand auteur qui, au fil de ses publications, commence à se faire connaître. A découvrir absolument.

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Mon avis : Les thrillers noirs prennent de plus en plus de place dans mes lectures car j'aime les livres sombres, tristes et les histoires qui se terminent mal. Je ne connaissais pas du tout cet auteur et j'ai commencé cette lecture sans a priori, sans avoir lu de bonnes ou de mauvaises critiques.

Jérémie Guez nous plonge dans la banlieue et ses réglements de compte, les trafics de drogue, les dealers et aussi dans le domaine de la boxe comme bouée de sauvetage et nous donne l'impression que finalement tout est inéluctable et fatal. Je me suis régalée et je compte bien me procurer son premier livre "Paris la nuit".

C'est son oncle qui emméne Tony dans une salle de boxe après qu'il ait pris une énième raclée à l'école. Les années passant, bien qu'habitant les cités de Paris, il est devenu un garçon sans histoire, en passe de devenir professionnel. Il a seulement un souci avec sa mère qui se drogue, se prostitue mais il fait avec. Jusqu'au jour où elle subit un tabassage en régle et se retrouve à l'hôpital. Tony crie vengeance et demande de l'aide ... il va plonger dans un véritable trou noir.

Un roman court et haletant, c'est bien écrit, facile à lire. j'ai adoré cette descente aux enfers, c'est noir, violent, sinistre et fatal. On suit Tony qui se perd, le rouleau compresseur de la banlieue se met en route et écrase tout sur son passage. Les services doivent être rendus mais au centuple.

Je vous conseille vraiment cet ouvrage écrit par un jeune homme de 25 ans ..
Lien : http://lisalor.loulou.over-b..
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Il y a un an, je faisais la connaissance de Jérémie GUEZ à travers son premier roman " Paris la nuit " . A l'époque ce livre m'avait fait l'effet d'une claque. Comment un gars de 23 ans, pouvait-il écrire un roman aussi sombre et terriblement humain, aussi dur et incroyablement maîtrisé ?

La surprise était donc totale. Un an après, mon impatience à découvrir le nouveau roman de Jérémie trouve enfin sa satisfaction. Et pour tout dire, je n'ai pas lu « Balancé dans les cordes » je l'ai dévoré.

Tony est un môme de banlieue. du moins l'est-il devenu à la mort de son père quand il est venu se mettre avec sa mère, sous l'aile protectrice de son oncle, au nord d'Aubervilliers au milieu des blocs de béton.

C'est là qu'il a grandi à partir de ses onze ans. Là qu'il fait la dure expérience d'une vie de gamin livré à lui-même et à la loi du quartier. « le premier jour d'école là bas, je suis rentré le nez en sang » …/… « … je me faisais systématiquement masser les joues par la bande de sales gosses du quartier. de vrais salopards qui jouaient déjà les caïds, issus d'authentiques familles de cas sociaux : pères en prisons, frères obsédés par la fixette au point de braquer le tabac du coin avec une hache, mères et soeurs dont les semaines étaient rythmées par les visites aux parloirs. La zone pour de vrai, sans sas de décompression. ». Seul dans sa chambre, il chiale. Jusqu'à ce qu'un soir son oncle s'en rende compte, se penche vers lui et lui dise « ça va aller bonhomme ».

A partir de là la vie de Tony va basculer. Car dès le lendemain, c'est dans une salle de sport que le conduit son oncle. Là, Tony va découvrir un univers qu'il ne connait pas encore, celui de la sueur et des coups, de l'effort et de la souffrance, un monde où s'affute aussi l'amitié et la solidarité, celui étrange et fascinant de la boxe.

Et dès qu'il enfile pour la première fois une paire de gants la magie opère ! « Les yeux ouverts dans le noir, je n'ai qu'une seule envie : dormir, pour demain recommencer ».

Dès lors c'est avec les conseils de Patrick son entraineur qu'il va développer son art, apprendre à voler comme un papillon et à piquer comme une guêpe*, sous l'oeil bienveillant d'un oncle qu'il déteste pourtant. Là qu'il va se nouer d'amitié avec Moussa, un gamin du quartier qui finira lui, par choisir le ring de la rue à celui de la salle de sport.

Car la boxe est pour Tony une révélation, une renaissance qui va donner à ce gosse un sens à sa vie et une envie farouche de devenir un champion, de sortir de l'ombre pour goûter à la lumière. Et il va se découvrir un appétit féroce, une envie de vaincre insatiable.

Alors il enfile ses gants tous les soirs et cogne fort contre le sac de frappe, contre cette vie qui l'enserre dans son ghetto de béton, ce milieu qui lui colle comme une seconde peau et dont il aimerait bien se défaire. Il ne veut pas un jour « avoir l'impression d'être un pilier du quartier, un mec qui a flingué sa vie entre les murs des tours » . Mais les mains ne peuvent frapper ce que les yeux ne peuvent pas voir*.

Devenu adulte, travaillant comme mécano chez son oncle, voici Tony qui livre avec succès son premier combat pro. Il a grandi droit sans tomber dans les pièges de la rue et du quartier Dans son immeuble, on le respect pour ce qu'il est en train de devenir, un homme libre.

Ce chemin vers la lumière aurait pu continuer ainsi si la condition, l'environnement de Tony ne venait pas lui exploser au visage.

Un soir sa mère, paumée et entretenue par des voyous, se retrouve à l'hôpital, après avoir été tabassée par un dealer.

Fou de rage, Tony décide de faire appel à Miguel le caïd de la ville se venger de l'agresseur de sa mère.

Mais à passer un pacte avec le diable on y laisse souvent son âme. Dès lors va débuter pour Tony une descente aux enfers irréversible qui va engloutir ses rêves et ses espoirs, souffler cette petite lumière qui bien que vacillante parfois lui traçait la route vers un autre horizon, vers une autre vie.

Tony est un papillon attiré par la lumière, une luciole virevoltante sur le ring où naissent les rêves et où la vie peut s'inventer. Mais il a oublié trop tôt peut être, que « la boxe a toujours été l'opéra des pauvres et des voyous »** et que l'on ne se défait pas aussi facilement d'une histoire familiale et personnelle qui prend racine dans le béton des cités.

Inutile de dire que Jérémie Guez confirme tout le talent qu'on lui avait découvert avec « Paris la nuit ». On retrouve cette maitrise des mots, ce sens de l'écriture qui offre un écrin à une histoire flamboyante d'un homme qui fuit une condition pour se construire un autre avenir, avant de regarder en face un destin qui le rattrape.

Les deux romans de Jérémie peuvent apparaitre comme assez semblables à première vue. L'histoire d'une chute vertigineuse, sans échappatoire, consciente et admise par les héros malheureux de ces deux romans.

Mais si « Paris la nuit » gravite autour de l'histoire d'un homme qui se consume de l'intérieur, qui assume sa déchéance et la revendique, dans « Balancé dans les cordes » il n'y a pas cette noirceur dévorante chez Tony, cette autodestruction comme acte ultime d'un condamné se rêvant vivant. Pour Tony le choix final est un sacrifice choisi qui donnera un sens à son destin.

Cette confirmation du talent de Jérémie Guez m'assoit dans ma certitude à penser que notre jeune écrivain a les atouts pour devenir un auteur de référence dans le roman noir français.

Il ne reste plus qu'à vous en laisser convaincre en lisant ses romans !

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Avec son premier roman, Paris la nuit, Jérémie Guez avait frappé fort. C'est dire si l'on attendait avec une certaine impatience ce Balancé dans les cordes, avec l'espoir que Guez maintienne le niveau ou, pourquoi pas ? , le hausse encore.

Tony vit seul avec sa mère dépressive dans une cité du nord d'Aubervilliers. Pendant que ses amis zonent et trafiquent, il a suivi un autre chemin et va bientôt effectuer son premier combat de boxe en tant que professionnel. Alors que la possibilité de s'extraire enfin de cette condition s'ouvre enfin à lui, sa mère se fait tabasser par un de ses nombreux amants. Tony, avide de vengeance, va alors contracter une dette auprès de Miguel, le bandit qui tient les trafics sur la ville, et s'enfoncer petit à petit.

Comme dans son roman précédent c'est donc d'une chute que Jérémie Guez se fait le conteur. Si plus de choix s'offrent à Tony qu'à Abraham, le héros de Paris la nuit, la sienne paraît tout aussi inéluctable tant il y participe activement. Et s'il donne l'illusion de vouloir malgré tout s'en sortir par le biais de la boxe, il apparaît incontestable que c'est bien la recherche de cette chute définitive qui l'anime vraiment. Non pas que Jérémie Guez vienne nous conter des histoires de perdants, mais plutôt des vies dont l'avenir est désespérément barré par leurs origines, par le poids d'une mort sociale déjà consommée qui les plombe, par la force d'attraction (et même de rétention) de leur lieu de vie.
Car c'est aussi une véritable géographie à la fois sociale et mentale de Paris et de sa banlieue que nous propose Jérémie Guez dans ses romans. Avec des frontières, des barrières infranchissables, et la cohabitation de deux mondes qui semblent s'ignorer et ne peuvent se croiser que par la voie du hasard ou de la volonté de bousculer ces barrières qui ne s'ouvrent jamais complètement, même si quelques incursions sont possibles. La virée en moto à Paris de Tony est d'ailleurs parlante : le récit que nous fait Jérémie Guez de ce passage ponctuel de l'autre côté de la barrière nous montre à quel point Tony bouscule un ordre établi par le seul fait de s'aventurer dans un Paris qui n'est plus le sien. Ce n'est pas tant le fait qu'il y soit avec une moto vraisemblablement volée qui donne à Tony le sentiment de transgresser une règle tacitement établie, mais bien celui d'être là où il ne devrait pas être, car si Paris se débarrasse des classes populaires, ce n'est pas pour les voir revenir nuitamment.

L'acceptation par Tony de cet état de fait nous montre à quel point il a fini par se résigner au fait qu'il est impossible de transpercer le fameux un « plafond de verre » bâti autant par les autres que par lui-même. Mais comme pour Abraham, la résignation peut finir par confiner au nihilisme. Et l'on voit donc Tony suivre une trajectoire mortifère parfois éclairée par quelques lueurs – bien ténues – d'espoir dont le lecteur ne peut qu'espérer qu'il saura les voir et les suivre.

Une fois encore, donc, Jérémie Guez nous offre un roman d'une grande force, oppressant, violent et finement mené et s'affirme comme un auteur avec lequel il va falloir désormais compter.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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La plume de Guez est tranchante, son encre est acide.
Bienvenue dans l'univers d'un jeune, poussé à faire de la boxe par son oncle, car plus de père, et une mère qui fait le tapin. Ce n'est pourtant pas un livre sur un boxeur, mais sur un jeune, perdu, qui souhaiterait se libérer de son oncle, de sa cité.
Le lecteur se retrouve plongé dans l'univers morbide des cités, des trafics, des mafieux. Et Jérémie Guez, de par la narration à la première personne, évite de tomber dans le mélo, en enchainant les actions. Ca se lit très vite, car roman léger en nombre de pages, et passionnément ! Ce fut mon premier livre de Guez, et certainement pas le dernier.
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Avis aux amateurs, si vous ne connaissez pas encore cet auteur il est grand temps de réparer cette erreur! Son premier roman m'avait emballé et celui-ci montre une fois de plus la qualité de son don d'écriture et de conter des histoires. Tout est juste, réel, prenant, intriguant, émouvant. Ce petit livre est un vrai régal, dommage qu'il soit aussi court mais en même temps bravo à l'auteur de réussir à en dire autant en si peu de pages! J'aurais dû acheter ce tome avec le premier au Salon du Livre de Paris et ainsi les avoir les deux dédicacés... J'ai raté mon coup cette fois-ci.

Nouveau tome, nouvelle histoire, nouveau personnage, mais nous sommes toujours dans les bas fonds de Paris. Cette fois nous suivons Tony, un jeune boxeur qui tente de s'en sortir de son mieux avec sa passion, sa drogue: combattre. Jusqu'ici il a réussi à éviter les embrouilles de la cité, ne vivant que pour le sport et essayant d'oublier les problèmes qui l'entourent, entre autre celui qui concerne sa mère et la façon dont elle se fait entretenir. Mais rester dans la cité a des conséquences et il est difficile de rester hors de tout éternellement et Tony va le découvrir à ses dépens. le réveil risque d'être brutal...

J'ai vibré avec Tony et avec les événements qui rythment sa vie. Difficile de rester de marbre face à ce qu'il vit et de ne pas être touché par ce jeune homme qui demande juste de pouvoir boxer et qu'on le laisse tranquille. On ne choisit pas sa famille, non c'est bien vrai, mais malgré les épreuves on peut s'en sortir envers et contre tout. Seulement parfois le prix à payer est très élevé et peut transformer une vie à jamais.

C'est une fois de plus à la noirceur de la vie que l'auteur s'intéresse. Ici personne n'est bon ou mauvais, tout le monde essaie de s'en sortir, de mener sa vie, même si parfois c'est dans l'illégalité. Voir jusqu'où Tony doit aller fait frissonner et réfléchir, mais en même temps c'est la lutte du plus fort. Celui qui se bat survit pas les autres...

Ce roman n'est pas là pour nous remonter le moral, mais bien pour nous conter une histoire de vie forte, touchante et qu'on oubliera pas de si tôt. Je dois bien admettre qu'il remplit entièrement son contrat, à tel point qu'on ressort chamboulé de cette lecture.

En bref, je ne suis pas passée loin du coup de coeur et uniquement parce que je ne suis pas une passionnée de boxe. Pour le reste, ce roman est parfait et nous offre un récit inattendu, obsédant, qui nous prend aux tripes. Vivement le prochain tome et le prochain personnage!
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