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L'auteur,
Jérémie Guez, est un grand amateur de polar noir américain et ça se ressent parfaitement dans ce roman qui, durant 188 pages nous plonge dans l'univers sombre des cités de la banlieue de Paris. Plus précisément, nous nous retrouvons catapultés en plein coeur des quartiers chauds d'Aubervilliers, lieu peuplé à la fois de personnages à l'amitié sincère comme Moussa (jeune homme ami d'enfance de Tony n'ayant pourtant pas une situation reluisante puisque trafiquant de drogue), mais aussi de personnages à qui il s'avère très dangereux d'accorder sa confiance, comme Miguel, le caïd de la ville.
Faire appel à Miguel, c'est signer un pacte avec le Diable : plus moyen de faire marche arrière, votre vie lui appartient. Et c'est dans ce terrible piège que Tony va tomber rapidement, aveuglé par la colère et l'envie de venger sa mère.
J'ai vraiment beaucoup aimé cette immersion au coeur d'une cité. Bien sûr, c'est une expérience plutôt violente mais c'est toujours mieux de pouvoir la vivre bien installé dans son fauteuil plutôt qu'en se rendant physiquement sur les lieux pour se rendre compte de la situation. Au moins, on peut en sortir physiquement indemne. Car pour ce qu'il en est du reste, je pense qu'on ne peut que ressortir marqué par une lecture comme celle-ci.
Tony est un jeune de la cité qui, malgré son environnement défavorable, ne se laisse pas influencer négativement et préfère consacrer sa vie à la boxe. C'est un jeune bien, comme il en existe dans la vraie vie. Et oui ! Tous les habitants des cités ne sont pas des voyous, des criminels... certains rêvent d'en sortir... comme Tony.
Mais on a beau être fort et déterminé à ne pas tomber du côté obscur de la Force, un malheureux événement peut toujours réussir à nous ébranler, à faire déborder l'eau du vase. C'est ce qui arrive précisément à Tony le jour où sa mère se fait agresser et se retrouve à l'hôpital. Tony explose. Il ne veut pas que l'individu s'en sorte comme ça et il se jette dans la gueule de Miguel.
A partir de cet instant, c'est la descente aux enfers pour notre héros. Lorsqu'il se rend compte de son erreur... il est déjà trop tard. Quand on tombe dans les griffes de Miguel, on ne peut plus s'en échapper... vivant du moins. Miguel est très influent, respecté et surtout craint comme la peste par ses ennemis. Il est un peu comme un parrain de la Mafia.
Jusqu'à la dernière page, l'auteur nous embarque dans un récit nerveux, oppressant et très dynamique. Cette descente aux enfers de Tony, nous la vivons à ses côtés.
Je me suis vraiment demandé comment tout ceci allait bien pouvoir se terminer. Et comme la curiosité est souvent plus forte que tout, les pages se sont tournées très vite.
Une particularité de ce roman : les personnages parlent le langage de la cité dans les dialogues. Un détail qui renforce encore le côté immersif de ce roman. Bien sûr, on ne comprend pas toujours l'intégralité des dialogues si on n'est pas initié à ce langage mais on saisit l'essentiel, ce qui nous permet de bien suivre toute l'histoire.
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