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sur 2458 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Josef Mengele représente une figure hors du commun dans l'histoire de la Shoah. D'abord pour ses responsabilités pendant la seconde guerre mondiale : fonctionnaire nazi fanatique et zélé, il fut nommé médecin en chef à Auschwitz de 1943 à 1945, une fonction qu'il occupa en véritable docteur Mabuse, envoyant à la mort des centaines de milliers de déportés. Ensuite par la manière dont il est parvenu à disparaître de la circulation après 1945. de ce point de vue, son itinéraire de fuyard est symptomatique des lacunes de la dénazification après la seconde guerre mondiale.
Olivier Guez raconte dans son roman historique, La disparition de Josef Mengele (éd. Grasset, Prix Renaudot 2017), le parcours clandestin de cette sinistre figure de la Shoah, des quartiers sinistres de Buenos Aires jusqu'à une ferme isolée de Nova Europa, en passant par le Paraguay de Stroessner ou l'Uruguay. C'est notamment là que Mengele épousa en 1958 en seconde noce Martha, sa propre belle-soeur.
En véritable détective, Olivier Guez nous prend par la main pour nous entraîner sur les pas du criminel de guerre, certes condamné par contumace, mais qui réussit grâce à ses nombreux soutiens en Amérique latine comme en Europe, à échapper à ses juges. En 1956, l'ancien médecin en chef et bourreau d'Auschwitz va même pouvoir revenir en Europe quelques mois pour voir ses proches, dont son fils.
Le lecteur découvre, effaré, une idéologie nazie bien vivace, que ce soit dans l'Argentine péroniste ou dans une RFA traumatisée mais peu encline à véritablement aider à la chasse aux criminels de guerre. En Amérique latine, les anciens fonctionnaires ou militaires du IIIe Reich peuvent trouver des soutiens ou, à tout le moins, de l'indifférence, sinon de l'indulgence.
À partir de 1960 et l'arrestation d'Eichmann, les choses se corsent cependant pour Mengele qui s'angoisse à l'idée de tomber entre les mains du Mossad. le nazi en fuite vit dans la peur et la paranoïa permanente, qui ne le quitteront qu'avec sa mort en 1979, au cours d'une noyade au Brésil, sur les côtes atlantiques.
Olivier Grez signe dans avec ce roman historique un récit plus vrai que nature des trente années d'une vie clandestine, au cours de laquelle jamais Mengele ne manifestera le début d'un remord.
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Un roman dur, éprouvant et qui ne laisse pas indemne.
Un roman nécessaire pour ne pas oublier, pour tenter de comprendre comment le boucher d'Auschwitz, l'ange de la mort de ce camp de concentration a pu échapper à toutes les recherches entreprises pendant les 30 années de sa cavale.

Mengele à la fin de la seconde guerre mondiale s'enfuit en Amérique du sud. Avec l'appui du gouvernement Peron et l'aide de nazis réfugiés comme lui dans ces pays peu regardants, il va vivre au départ une vie bien tranquille et même aisée puis la chance va tourner et il devra s'enfuir de nouveau et vivre dès lors une vie de fugitif.

Mengele est décrit comme un être imbu de lui-même, ne comprenant pas ce qu'il avait fait de mal en faisant ces expériences sur les déportés.

Le personnage nous est odieux, il nous dégoûte au plus profond de nous-même et rien n'atténue la peur qu'il engendre.

Olivier Guez réussit vraiment une oeuvre extraordinaire et une enquête remarquable sur tout ce qui a permis à ce monstre d'échapper à tous ceux qui voulaient lui faire payer ses crimes de guerre.

Comme je le disais on ne sort pas indemne de ce livre et son prix Renaudot est vraiment justifié car c'est de la littérature qui est un véritable devoir de mémoire.

Lien : https://delcyfaro.blogspot.c..
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Sur les traces du commis du diable.

Comment ne pas se sentir groggy après la lecture de ce livre, objet hybride, moitié roman, moitié reportage. Nous, nous retrouvons en 1949 dans l'Argentine Péroniste, formidable machine à recycler le fascisme, grâce à l'apathie de l'Allemagne d'Adenauer, et la complaisances Américaines. Josef Mengele en froid bourreau des dogmes nazis tente d'échapper à la justice. Roman très documenté, au rythme maîtrisé. de souricières en délires paranoïaques le roman détaille la traque de celui que l'on aimerait qualifier de bête mais qui n'est malheureusement qu'un homme. Sans doute le commis du diable, mais un homme quand même.
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A la fois glaçant et dérisoire dans ses évocations, ce roman restitue la cavale éperdue du médecin maudit d'Auschwitz, Josef Mengele qui, de 1945 à 1979, va échapper à la traque organisée par le Mossad avec l'aide, souvent un peu molle, des services allemands. Localisé plusieurs fois, en Argentine, Paraguay et Brésil, il échappe à ses poursuivants, aidé en cela par d'anciens nazis dévoués à sa cause et encore nostalgiques de la grande époque du Reich. Il bénéficie aussi de la complaisance de Perón en Argentine.
C'est un homme odieux qu'on nous décrit, intrusif dans la vie de ses hôtes et « assistants », exigeant et aigre,nostalgique de ses recherches stoppées (quand on pense qu'il a emporté des échantillons de tissus et liquides organiques d'Auchwitz !! - geignard et sans le moindre regret, au point d'en écoeurer son fils Rolf venu en vain une dernière fois avec l'espoir de trouver une once de compassion chez ce fou furieux.

On découvre avec un certain étonnement qu'il a pu communiquer durant des dizaines d'années avec sa famille, protéger, voire développer sur place, l'entreprise Agriteknik Mengele qui assure la fortune de la famille restée en Allemagne et même hériter de son père, le tout sous diverses fausses identités ou, pire encore, sous son vrai nom.
Un livre nécessaire, extrêmement documenté et qui a le mérite de la vraisemblance quand l'auteur est obligé d'inventer, les pensées et les rêves du personnage.
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Josef Mengele était un médecin tortionnaire nazi surnommé l'ange de la mort, il a sévi au camp d'Auschwitz pendant 21 mois, il avait fait du camp un laboratoire pour ses recherches notamment sur la gémellité. C'était un monstre qui prenait plaisir à collectionner les yeux bleus...

Inscrit sur la liste des criminels de guerre, arrêté par les américains il est pris pour un simple soldat et rapidement libéré. En juin 49, à 38 ans, il arrive sous la fausse identité de Grégor dans l'Argentine de Péron. En effet le dictateur argentin, fasciné par l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste, adopte comme stratégie d'ouvrir son pays à des milliers de nazis. convaincu de la suprématie que va acquérir l'Argentine une fois que les États Unis et la Russie se seront écharpés lors de la guerre froide.
Officiellement porté disparu, Mengele ne révèle son identité qu'à quelques rares proches, il cache à tous son métier de médecin. Il n'ambitionne pas de reconquérir l'Allemagne comme certains de ses amis préférant faire prospérer les affaires familiales, ainsi il représente l'entreprise familiale de machines agricoles tout en pratiquant des avortements clandestins sur de jeunes bourgeoises. Mengele mène alors une vie de pacha, au milieu d'autres nazis, mais il va être privé de ses protections lorsque Péron est contraint de quitter le pays en 1955.

En 1956 il récupère son identité pour s'enraciner et se remarier au moment où le monde prend conscience de l'extermination de millions de juifs. Les israéliens lance alors la chasse aux nazis. C'est pour Mengele le début de la descente aux enfers et la fuite au Brésil. Va commencer pour lui une vie de rat traqué par les services secrets israéliens et allemands puis par les journalistes.

Olivier Guez brosse le portrait d'un homme égocentrique et manipulateur qui ne manifeste aucun remords. Sûr de lui, certain de son impunité, il se pense intouchable et bénéficie largement de la protection financière de sa puissante famille. Il se comporte en despote acariâtre avec la famille hongroise qui le cache. Déchu de ses diplômes universitaires, il s'apitoie sur son sort... Mais cet homme va vivre pendant des années dans la plus extrême solitude et dans la paranoïa.

Mengele a un fils Rolf qu'il n'a pratiquement jamais vu. Rolf Mengele qui a longtemps cru son père mort, sera bouleversé d'apprendre le passé de son père. Torturé, il lui rendra visite en Amérique Latine à l'âge de 33 ans pour tenter de comprendre. La scène de leur rencontre est bouleversante... Rolf Mengele éprouvera un infini mépris pour son père mais il refusera de donner la moindre indication susceptible de provoquer son arrestation.
Cet épisode était déjà relaté dans le livre de Tania Crasnianski : Enfants de nazis

Ce roman sur l'après guerre est très documenté comme en témoigne l'impressionnante liste bibliographique de l'auteur. Olivier Guez limite à de courts passages complètement insoutenables le récit des activités du médecin SS dans le camp, l'essentiel de son propos est de raconter les années de fuite du médecin tortionnaire et d'imaginer ses ressentis. Il relate des années de vie qui se sont révélées toutes aussi punitives que l'aurait été un emprisonnement. J'ai trouvé ce récit, qui tient à la fois du document et du roman, passionnant et instructif.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Olivier Guez, lui, choisit d'enquêter sur "l'après" à travers un personnage emblématique, Josef Mengele, le docteur d'Auschwitz qui sélectionnait (entre autres) les jumeaux déportés pour ses expérimentations médicales... L'auteur ne s'attarde pas sur ce qui s'est passé dans les camps - et heureusement car les passages où il s'y réfère sont quasiment insoutenables - mais à la façon dont le tortionnaire échappera aux procès de Nuremberg et d'Auschwitz.
De l'Argentine de Perón à la traque du Mossad, de l'entre-soi nazi aux cachettes incertaines, en deux parties intitulées le Pacha et le Rat, Olivier Guez retrace le parcours de Josef Mengele. La fiction vient parfois combler les silences de l'Histoire et il parvient ainsi à incarner le personnage tout en nous dévoilant peu à peu un portrait sans concession ni compassion - ce qui aurait été inacceptable tant cet homme est abject.
La littérature rend peut-être là aux victimes une forme de justice face à l'absence de regret du coupable et à la défaillance des institutions.
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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La disparition de Josef Mengele, second roman d'Olivier Guez, journaliste, est un livre fort, historique et biographique sur le tristement célèbre Médecin d'Auchwitz-Birkenau. Un livre qui a juste titre, a été récompensé par le Prix Renaudot 2017.

Olivier Guez a tout lu sur Mengele, a fait des recherches historiques et a enquêté pendant 3 ans, se rendant en Allemagne, en Argentine, au Paraguay et au Brésil sur les dernières traces du criminel de guerre.

Ses investigations et sa plongée dans l'après-guerre, nous fait découvrir une Amérique du Sud, et plus particulièrement l'Argentine où les anciens nazis étaient accueillis à bras ouverts par Juan Peron, le père de la révolution péroniste. Celui-ci rêvait de grandeur dans une troisième voie entre Etats-Unis, et URSS, persuadé que la guerre froide entre les deux pays allait dégénérer et qu'il pourrait e^tre un recours.

1949, Mengele, quitte l'Allemagne pour l'Amérique du Sud, aidé par un réseau nazi et la croix rouge internationale. Depuis 3 ans, il vivote en Allemagne, mais sa famille, une puissante et riche famille industrielle, préfère le voir s'éloigner par peur que ne remonte à la surface son passé, risquant de ternie la réputation De La Famille. Pendant des décennies, elle financera Mengele en Amérique du Sud dans ses divers pérégrinations.

Le roman d'Olivier Guez, si il ne répond à la question que l'on se pose - comment un homme lambda peut se transformer, selon certaines circonstances, en un monstre sans pitié - arrive par petites touches à nous dépeindre le destin funeste d'un homme qui jamais ne renia ses idéaux, un homme veule, lâche, méchant, cruel, jaloux.

Celui que l'on surnomma l'ange de la mort ne fut en effet qu'un monstre banal, l'un des rouages d'un système infernal qui mit le monde à feu et à sang durant la seconde guerre mondiale. le médecin sanguinaire a disséqué, brûlé et torturé des enfants et a fait subir des atrocités innommables à des milliers des personnes « au nom de la science et de la recherche ».

Le roman est passionnant car il reste au plus près de Mengele. le lecteur partage les affres, la souffrance et les multiples déceptions d'un homme traqué, un homme que la presse internationale décrivait comme insaisissable, vivant dans le luxe alors qu'il errait chichement dans des fermes puis dans une cabane insalubre dans les faubourgs de Sao-Paulo.

Le livre est documenté, précis, les multiples complicités dont bénéficia Mengele font froid dans le dos : le régime Péroniste, sa famille, riches industriels bavarois, toute une flopée de nostalgique du troisième reich. Grâce à ces nombreux facteurs mais aussi à la situation politique internationale, le médecin d'Auschwitz ne fut jamais capturé et mourut sur une plage brésilienne à l'âge de 68 ans, sans avoir eu à répondre de ses actes.

Olivier Guez nous montre comment le Mossad est souvent "à ça" de mettre la main sur Mengele mais que, conflit israëlo-arabe oblige, ses agents sont monopolisés sur d'autres fronts. Et donc tant pis pour Mengele. Il nous fait découvrir que les services secrets ouest-allemands infestés d'anciens nazis n'ont tout simplement rien fait avant les années 1980.

Il fallait que cette génération de monstres disparaisse pour qu'un douloureux travail de mémoire officiel puisse commencer.

Avec cet ouvrage, à l'écriture fluide, factuelle, Olivier Guez réalise un formidable travail d'informations et de mémoire, utile à nos générations pour se souvenir et retenir « Plus jamais çà ! »
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Une écriture concise et simple afin de porter à la connaissance de tous, la fuite de Josef Mengele, le machiavélique médecin d'Auschwitz. Quelle ne fut pas ma haine de lire qu'aucun regret n'a jamais animé son esprit, que dans sa grande paranoïa, il a pu croire que tous ses actes étaient une oeuvre!!!! L'oeuvre d'un démon. J'aurai tellement voulu qu'il puisse souffrir ne serait ce que la moitié des souffrances qu'il a fait endurer à tous ces innocents.
Une plongée dans l'horreur quand on comprend que certains humains s'ils en ont l'apparence n'auront jamais la fierté d'appartenir au genre humain mais plutôt au genre des sociopathes, qui n'ont de ressemblance humaine que leur enveloppe corporelle.
Si sur Terre, il a réussi a échapper aux jugement et châtiment, je n'ai aucun doute que depuis son décès, c'est en enfer qu'il a été accueilli.
Je salue l'existence de cet ouvrage qui permet de tracer la suite de l'ignoble holocauste de la seconde guerre mondiale, et même si cela nous confronte à l'indiscible, à l'horreur, cela me semble le minimum que chaque être humain puisse faire : le lire afin de ne jamais oublier.
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Entre le Goncourt et le Renaudot de cette année , difficile de quitter les exactions de l'Allemagne hitlérienne .D'autant plus que les informations de l'un recoupent au mot près les
propos de l'autre.
Olivier Guez prolonge la quête initiée par Simon Wiesenthal et le Mossad , à la recherche des bourreaux d'Auschwitz
Comment les bourreaux nazis ont trouvé en Argentine un petit paradis, et ce , sous l'oeil bienveillant des Peron .Pourquoi, connaissant les tristes exploits de « l'ange de la mort » , l'Allemagne a laissé l'entreprise de materiel agricole de la famille Mengele subsister ( tout en finançant l'exil de Josef ):parce qu'elle employait 2000 salariés .
Ainsi , c'est à Buenos-Aires que Mengele s'exile d'abord sous le nom de Helmut Gregor ; il y vit relativement heureux, pratique des avortements douteux, se marie, divorce  , la vie quoi.
Mais l'arrestation d'Adolf Eichman rebat les cartes ; le nomadisme en Amérique du Sud s'installe ainsi qu'une grande insécurité mentale. Olivier Guez raconte cette cavale. Mais la notoriété de Mengele, le bourreau d'Auschwitz un des tueurs les plus connus , cache des milliers d'autres oubliés, recyclés chez Krupp, Bayer, Mercedes...
Cette manière de déconstruire L Histoire est fort intéressante et permet de regarder la vérité en face.
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Je n'avais pas l'impression de lire un roman mais plutôt je voyais défilé sous mes yeux la vie de Josef Mengele, nazi de la pire espèce, qui a réussi malgré tout à mourir "libre" au Brésil sans que la justice ne l'inquiète. Même si le Mossad a failli l'arrêter.
L'auteur du livre, Olivier Guez, a mérité son prix littéraire.
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