Les pierres vives

Quelle mouche a piqué "les éditeurs" du roman d'Anne Guglielmetti pour qu'ils terminent la présentation des Pierres vives par : "A. G. fait entrer un très lointain passé en intense résonance avec nos sociétés contemporaines au sein desquelles toutes les demeures, de l'homme ou de ses croyances,restent constamment à bâtir" ?

Rien ne paraît plus éloigné des préoccupations de l'auteur. La lecture de son roman n'est pas automatique ; elle déroule de longues phrases qui exigent du lecteur grande attention et adhésion à un rythme qui s'impose peu à peu. Mais un fois cet "obstacle" franchi, on est entraîné dans un lointain Moyen Age (la fin du XI e siècle) dont on doit bien admettre qu'on n'en connait rien. Rien d'une nature omnipotente qui s'impose aux paysans comme une force souvent maléfique et incompréhensible tels l'étang, la forêt. Rien d'une vie monacale devenue aujourd'hui le fait d'une infime minorité dont personne ou presque ne se soucie, rien du contexte historique de la Normandie au temps de Guillaume, le bâtard avant de devenir le Conquérant. Rien de cette méditation profonde et silencieuse des personnages en tout opposé au perpétuel dialogue de tous avec tous à tout propos. Rien de cette activité de moine copiste à qui un seul ouvrage pouvait demander des années de labeur, après un très long apprentissage.
A. G. offre à son lecteur la découverte d'une époque où l'on vivait le temps autrement.
Peu de personnages dans ce contexte austère ; fortes personnalités en proie au doute et à la difficulté d'accomplir leur destin. L'auteur invite son lecteur à rejoindre la réflexion de chacun d'eux, y compris du plus humble. Et chacun d'eux laisse son empreinte en nous.

Sigéric a été recueilli dans une abbaye bénédictine normande, au Xième siècle. Nommé Benoît, il comprend le silence imposé et rapidement montre du talent, notamment comme copiste. Mais si le silence ne lui pose pas de soucis, il a besoin de se dégourdir les jambes, d'autant plus que sa soeur Géva a été recueilli dans le village voisin et que leur relation reste importante et quasi fusionnelle pour les deux enfants, malgré les chemins différents qu'ils empruntent.

Mais chassé de l'abbaye, Sigéric part sur les routes en compagnie d'un géant, un moins servant qui a décidé de veiller sur lui, et un long périple commence jusqu'à les mener vers l'Italie.

Roman initiatique dans un moyen-âge du XIème siècle, le sujet avait tout pour me plaire. Mais dès les premières pages, j'ai eu du mal à entrer dans le roman (certaines phrases sont très longues) et je ne savais pas bien où l'auteur souhaitait nous mener (problème que j'ai d'ailleurs eu jusqu'à la fin du roman). L'histoire m'a semblé embrouillée, le style ne m'a pas forcément aidé et si j'ai aimé certains détails sur la vie médiévale ou les croyances (chrétiennes ou païennes), je n'ai pas été transportée par le récit. le résumé me faisait penser au Géant enfoui, et finalement j'en ressors avec la même impression : ça aurait pu être génial, mais je n'ai pas réussi à entrer dedans ! et encore dans celui-ci il y a des choses que je ne suis même pas sûre d'avoir compris dans l'histoire !
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Une véritable oeuvre littéraire, et cela mérite d'être signalé et d'y consacrer quelques lignes !
Benoît, jeune novice dans une abbaye normande au temps de Guillaume le conquérant, après plusieurs échappés nocturnes, pour rejoindre sa soeur, se consacre à l'enluminure de manuscrits. Sur la décision de l'abbé Mainier, il est envoyé dans l'extrême sud de Italie, rejoindre le monastère normand de Venosa. C'est ce périple que nous conte la seconde partie du roman.
Ce voyage ou ce roman semble sans fin, peut-être comme l'appréhension de notre vie même. le travail sur la langue est somptueux et le plaisir de la lecture est sans doute plus essentiel que l'histoire qui nous contée.

Je suis d'habitude friande de romans historiques, en particulier sur le Moyen-Âge. Mais là j'ai été rebutée par une écriture très difficile à suivre, alambiquée, avec des phrases très longues (parfois s'étirant, avec moult virgules, sur une demi page). J'ai dû abandonner rapidement.