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EAN : 9782073006004
160 pages
Gallimard (13/04/2023)
3.76/5   419 notes
Résumé :
Entre trois êtres qui semblent voués à la solitude, deux femmes que tout sépare - l'âge, le mode de vie, les expériences - et un jardin à l'abandon, un lien va se créer par-delà les mots, un lien salvateur pour tous les trois. Ce petit récit à la fois concret et suggestif nous entraîne dans le monde secret et délicat de ces affinités profondes, inexplicables, souvent indicibles, qui aident à grandir, à croître et à mûrir. Que l'on soit une femme simple et timide d'u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (102) Voir plus Ajouter une critique
3,76

sur 419 notes
Lenteur, écoulement inexorable du temps, derniers et peut-être uniques bonheurs d'une femme âgée -- son âge n'est jamais mentionné -- qui vient vivre dans une maison de poupée dont elle a mystérieusement hérité à la campagne.

Une relation confuse va la lier à une adolescente de 14 ans, confuse par ses non-dits et ce sont eux que je reproche à cette narration car la plupart des sentiments sont tus, les deux étant incapables de se dire l'essentiel.

Alors, il faut aller le chercher dans la nature et particulièrement le jardin qu'elles entretiennent et accepter, dans cette lecture, ces bribes de bonheur fuyantes, pour parvenir quand même à une belle fin sur le plan de l'écriture.

Cela m'a d'ailleurs semblé la force de ce très court texte, que l'adolescente devienne par moments la narratrice, et dans ses réflexions, questionnements sans réponse, passe l'ombre d'une communication peut-être réussie entre les deux femmes.
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Deux femmes et un jardin est l'histoire simple d'une rencontre entre une femme d'un certain âge et une adolescente timide. Entre les deux, comme un trait d'union, il y a un jardin ou plutôt une vieille maison qui abrite ce jardin.
Nous sommes dans la campagne normande, dans un village retiré de l'Orne. Au hasard d'une mystérieuse généalogie, Mariette une femme de ménage fatiguée par des années de labeur, habitant et travaillant à Paris, hérite d'une vieille bicoque perdue dans un village de Normandie. Mariette habite déjà dans ce village, elle a quatorze ans, elle est timide et rebelle, un peu voleuse, elle entre dans ce jardin comme un chat à la fois curieux et à l'affût...
Mais ce jardin est en friche, on ne s'en aperçoit pas trop l'hiver, mais au printemps quand la nature commence à exprimer toute sa joie et sa liberté, cela devient une évidence. Ce jardin en friche, il faudra bien s'en occuper, l'entretenir. Mariette qui vient de la ville est un peu désemparée... Seule elle ne sait pas trop comment s'y prendre.
Ce sont trois êtres qui vont se rencontrer puisqu'ici le jardin est un personnage à part entière. Il est le lieu,- et sans doute bien plus encore qu'un lieu, qui réunit et lie ses deux personnes qui n'étaient pas faites a priori pour se connaître.
Toutes deux vont s'apprivoiser...
Voilà deux femmes dont les vies semblaient vouées à la solitude ! Et sans doute aussi ce jardin à l'abandon livré aux mauvaises herbes... Mais qu'est-ce qu'une mauvaise herbe tant qu'on ne lui a pas donné un nom, tant qu'on ne l'a pas contemplé avec d'autres mauvaises herbes pour y voir une harmonie ?
Anne Guglielmetti, l'auteure de ce livre est au plus près d'une émotion tout en retenue dans ce récit. Son écriture est délicate, sobre, faite de poésie, même si on sait peu des personnages, si on sait peu de leurs ressentis. Parfois son écriture est déstabilisante aussi, un peu comme un jardin rebelle.
Ici bien sûr les thèmes évoqués me sont chers, tels que la mémoire, la transmission, l'amitié aussi.
La force du texte tient aussi à cette narration originale qui donne la parole successivement à chacune des femmes, elles deviennent tour à tour narratrices, spectatrices et actrices de l'histoire qui les unit presque malgré elles.
Et puis il y a au milieu de ce jardin ce vieux marronnier dans toute sa splendeur. J'ai pensé alors au châtaigner du jardin de mon enfance. Enfant, j'avais planté une châtaigne. Au fil des années elle avait donné un petit arbre, mes parents avaient respecté cela, on était fier de cet arbre. On y revenait avec plaisir sous son ombre grandissante à chaque été retrouvé. Plus tard mon père est mort, la maison a été vendue il y a près de vingt-cinq ans maintenant ... Tout récemment, passant dans cette ville où ma famille avait habité autrefois, j'ai eu envie de revenir sur les lieux. Je suis allé dans la rue qui donne sur l'arrière de la maison côté jardin. Il n'y avait plus d'arbre... Ou du moins, je ne parvenais pas à voir grand-chose avec cette humidité dans mes yeux. C'est bête un jardin qui pleure...
Malgré le sujet, je suis toujours resté un peu en lisière de ce jardin sans jamais vraiment y pénétrer. Je crois par ailleurs n'avoir jamais pu vraiment entré dans le coeur de Mariette ni celui de Louise. J'aurais aimé mieux les connaître. Mais parfois c'est peut-être aussi aux lecteurs que nous sommes de construire l'histoire au gré de notre imagination...
Cette lecture fut cependant un instant bucolique et délicat comme je les apprécie en ce moment.

LU DANS LE CADRE DU PRIX DU ROMAN CEZAM 2022.
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En un peu moins de 100 pages, Anne Guglielmetti nous parle d'une amitié aussi belle et précieuse qu'improbable.
Comment Mariette à l'automne de sa vie aurait-elle pu imaginer que Louise, une ado de 14 ans allait donner un sens à sa vieillesse ?
Mariette est arrivée seule au village avec un mince bagage et une clé, celle de la maison dont elle vient d'hériter. Pour la première fois de sa vie, elle possède une maison, elle qui s'est toujours contenté d'une chambre de bonne et qu'importe son aspect modeste, son manque de confort, Mariette est enfin chez elle.
Le jardin n'est que friche, mais qu'importe, c'est son jardin et Mariette l'apprivoise, jour après jour.
Un jour de printemps, les volets voisins s'ouvrent, une jeune fille apparaît, spontanée, généreuse. Louise est intriguée par cette dame dans sa petite maison.
Un monde et deux générations séparent les deux femmes, mais que lui importe à Mariette, pour la première fois de sa vie elle a une amie, son amie.

Ce livre n'a pas fait de bruit lors de sa parution si bien que je me considère chanceuse d'avoir eu entre les mains ce petit bijou, d'une infinie délicatesse, magnifié par une écriture fluide et tellement élégante.
L'histoire de l'éclosion de cette amitié autour de la renaissance d'un jardin laisse un sentiment d'apaisante sérénité.

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Un doux bonheur de lecture, ce court roman!

Deux personnages féminins qui m'ont émue. Mariette, qu'un héritage inattendu conduit dans un hameau de l'Orne, elle qui n'a connu que les appartements parisiens où elle faisait le ménage. Et Louise, adolescente de quatorze ans, trouvant les vacances bien longues dans ce coin perdu, s'attachant contre toute attente à cette femme vieillissante fantasque qui l'intrigue.

Leur lieu de rencontre, au coeur de l'histoire: le jardin que Mariette défriche et soigne, à qui elle redonne vie, abritant sa maison de poupée. le jardin où exister enfin pleinement, chasser les fantômes , savourer les saisons, même avec peu de moyens. Et aussi faire cette belle rencontre imprévue avec Louise. Elles échangent peu de paroles mais se sentent proches.

J'ai beaucoup aimé l'écriture, personnifiant souvent les lieux aimés, décrivant avec poésie et justesse les arbres, les fleurs.

Mariette, découvrant la petite maison abandonnée, n'a eu qu'un mot en tête pour la qualifier:" délicate" . C'est aussi l'adjectif que j'utiliserais pour ce livre touchant.
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Ce petit livre est une caresse... L'histoire,mais est-ce vraiment une histoire ? Est celle d'une rencontre improbable qui va ouvrir la voie à une autre rencontre tout aussi improbable ! Mariette hérite d'une bicoque perdue dans un trou de Normandie ,ainsi Est-elle en tout cas présentée par le notaire. Entre la dite bicoque,son jardin sauvage et Mariette née la première rencontre. Oh,ce n'est pas un coup de foudre! Non,mais la naissance d'un amour tendre,respectueux,qui nécessite du temps pour bien se connaître et s'attacher...puis la deuxième rencontre surgit. Elle a quatorze ans et s'appelle Louise.... à patte de velours elle va adopter et se faire adopter par ce petit monde, à part du monde! Je découvre quant à moi Anne Guglelmetti et je suis séduite. Sa prose n'est que poésie et délicatesse et je sais que parfois,je retournerai m'apaiser à la lecture de quelques pages,prises au hasard...
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critiques presse (1)
LeMonde
02 avril 2021
Une vieille maison, une dame fatiguée et une adolescente timide : « Deux femmes et un jardin » est l’histoire simple d’une rencontre.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (72) Voir plus Ajouter une citation
Au-dessus de cette prairie, le marronnier ouvrait ses candélabres roses dans le vert sombre de son feuillage. D'une haie à l'autre, lilas et seringas en fleurs embaumaient, et leurs lourdes senteurs portées par un souffle de vent étaient soudain fouettées par la senteur poivrée d'une touffe de menthe, piétinée par mégarde.
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« Bientôt Mariette imagina un gouter, voire un déjeuner à cette table, sur cette nappe, en compagnie de Louise, et laissa venir à elle, point après point, aiguillée de fil après aiguillée de fil, d’autres songes aimables qui puisaient au souvenir d’une lointaine semaine de pâques. Puis ces songes appelèrent à leur tour des souvenirs beaucoup plus anciens, si anciens, en réalité, que Mariette n’aurait jamais cru les avoir gardés.
Peu nombreux, enfouis sous une existence d’adulte qui les avaient arasés, et aussi déconcertants dans leur entêtement à lui échapper que dans leur insistance, jour après jour, à errer autour d’elle. Jusqu’à leur brusque dévoilement – des pommes rouges dans un compotier, une autre table et une autre nappe, un rectangle de soleil sur un linoléum, des pieds en chaussons dans l’ombre – et la brève satisfaction de les avoir saisis, et le trouble dans lequel ils la plongeaient. »
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𝑬́𝒕𝒂𝒊𝒕-𝒄𝒆 𝒍’𝒉𝒆𝒖𝒓𝒆 𝒆𝒏𝒄𝒐𝒓𝒆 𝒎𝒂𝒕𝒊𝒏𝒂𝒍𝒆 𝒆𝒕 𝒍𝒆 𝒄𝒊𝒆𝒍 𝒅’𝒖𝒏 𝒃𝒍𝒆𝒖 𝒑𝒓𝒐𝒇𝒐𝒏𝒅 𝒂𝒖𝒒𝒖𝒆𝒍 𝒔’𝒂𝒅𝒐𝒔𝒔𝒂𝒊𝒕, 𝒂𝒗𝒆𝒄 𝒖𝒏𝒆 𝒂𝒊𝒎𝒂𝒃𝒍𝒆 𝒎𝒂𝒋𝒆𝒔𝒕𝒆́, 𝒍𝒆 𝒈𝒓𝒂𝒏𝒅 𝒎𝒂𝒓𝒓𝒐𝒏𝒏𝒊𝒆𝒓 𝒓𝒆𝒗𝒊𝒈𝒐𝒓𝒆́ 𝒑𝒂𝒓 𝒍’𝒉𝒖𝒎𝒊𝒅𝒊𝒕𝒆́ 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒏𝒖𝒊𝒕 ? 𝑱𝒂𝒎𝒂𝒊𝒔 𝒍𝒂 𝒃𝒆𝒂𝒖𝒕𝒆́ 𝒅𝒆 𝒄𝒆 𝒋𝒂𝒓𝒅𝒊𝒏 𝒏𝒆 𝒎’𝒂𝒗𝒂𝒊𝒕 𝒂𝒖𝒕𝒂𝒏𝒕 𝒇𝒓𝒂𝒑𝒑𝒆́𝒆.
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Assise là, dans la corbeille d'or tressée par les rayons obliques du soleil d'octobre, avec sous les yeux le marronnier et le châtaignier mais aussi un pan de la maison, les dernières roses de l'année et un énorme bouquet d'asters aux innombrables petites têtes parme. À bayer aux corneilles, auraient dit les fantômes d'antan, s'ils n'avaient, semblait-il, définitivement renoncé à dénigrer ses faits et gestes, compris cette façon qu'elle avait, et dont il n'y avait plus à espérer qu'elle se départît jamais, de parler toute seule. Preuve en étaient les commentaires à voix haute qui avaient accompagné les bougies ressorties d'un tiroir et de nouveau allumées à la nuit tombée. « La pauvre Notre-Dame, reléguée dans son église fermée d'un bout à l'autre de l'année, il fallait bien lui montrer que l'on pensait à elle ! » Quant au saint, Mariette ne lui en voulait plus d'avoir pris la fuite: « Après s'être tenu si longtemps en marge de la vie et de la Création, il n'avait sans doute plus rien à dire aux hommes. » Pas plus que le reste, ces élucubrations n'avaient fait réagir les fantômes. Et lorsque Mariette s'asseyait sur le banc et s'adressait à Louise, c'était en toute liberté et en toute conscience de cette liberté que rien ni personne ne venait plus lui contester. Mais de Louise à une autre, il n'y avait qu'un pas, et le jour où Mariette murmura: « Bon, finalement, comment tu les trouves, toi, ce jardin et sa maison de poupée ? », ce fut la voix de cette autre qui répondit: « Mariette, ma fille, c'est beau, ce que tu as réussi faire ici. »
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Le soleil avait fait une timide apparition, et les feuillages jaunis du jardin, relevant leurs têtes mouillées, flamboyaient dans l'or de novembre, mais Mariette ne leur accorda pas un regard. Elle cherchait un mot, ou plus exactement le mot qui dirait ce qui n'était pas seulement de la perplexité. [...]
Il n'empêche, il qualifiait au plus juste ce qu'elle venait de découvrir et il était particulièrement approprié pour définir la cause de son embarras : devant tant de "délicatesse", elle se faisait l'effet d'une géante.
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