J'avais eu quelques réserves au sujet de "A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie". Or, je suis encore plus réservé au sujet de sa suite, "Le protocole compassionnel". Ce récit de sa vie de malade est un témoignage rare sur la condition des sidéens, qui étaient alors presque tous condamnés à la mort. Hervé Guibert était un homme sans aucun doute remarquable et très doué. Il évoque sa descente aux enfers car il était frappé par le sida. Mais, même dans le malheur, il me semble assez insupportable, narcissique et presque arrogant. Son âpre lutte pour survivre, pour tenter un protocole "compassionnel" (expérimental et potentiellement néfaste) pourrait être très émouvante. Elle devrait susciter - non pas la pitié - mais une vraie compassion. Or, la personnalité de l'auteur, et jusqu'à son écriture même, m'éloignent de lui. La pensée qu'il est décédé quelques mois après avoir écrit ces lignes n'y change pas grand-chose.
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Son premier ouvrage m'a plus émue, mais peut-on dire cela d'un livre marquant une fin de vie...
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