Guide du Routard Lisbonne 2023/24

Ni oreille percée, ni Hare Krishna à mort mais toujours le Guide du Routard dans la poche, nous venons de passer trois jours à Lisbonne. Un cadeau des enfants… Comme le chanteur énervant, cette intro sibylline risque de courroucer certains… Ils se vengeront en déclarant que le Guide du Routard est aux voyages ce que l'almanach Vermot est aux stand-up…
Foutrement moyenâgeux un jour, foutrement moyenâgeux toujours… Il est vrai que nous n'avons pas croisé beaucoup de touristes avec un plan à la main… Même les têtes blanchies sous le harnais se déplacent avec un smartphone… Mon antiquité à clapet était restée à la maison.
De retour au Portugal 40 ans après, c'était alors pour fêter mon bac… Accueil toujours aussi agréable. Les Lisboètes ne semblent pas affectés par l'incroyable déferlement de touristes dans leurs rues. Nous ne nous attendions pas à une telle affluence… Après près de 20 ans loin de l'Europe, nous avons découvert l'effet Low Cost. Nous en avons croisé des touristes, des semblables, des frères… Espérant que nous étions moins bruyants, moins impatients. Rassurés de ne pas exhiber nos chairs blanches, qui elles au moins ne sont ni percées, ni tatouées… Vaguement coupables néanmoins de nous sentir complices de ces invasions barbares 2.0… Autres baptêmes surprenants : le Cash Free, le Only on line, genre la mondialisation expliquée à mes grands-parents (pour rester dans le jeunisme…). Donc oui, Le Routard rime sans doute avec ringard mais aussi avec égare… Car à suivre les itinéraires, il arrive que l'on se perde et tant mieux, une petite place, une charmante terrasse, une boutique inconnue, une découverte, une errance. Comme pour tous les autres opus, le Guide fourmille d'anecdotes, de bons plans, d'autres moins bons, c'est bien écrit, c'est déjà dépassé ou, comment, au Portugal, comprendre que l'inflation n'est pas un privilège hexagonal !
Merci les enfants, vraiment merci : ces trois jours furent l'occasion de vérifier que la capitale portugaise au charme suranné, incarné par ses drôles de trams antiques, est aussi une capitale moderne avec son street art, son Parc des Nations et son Time Market mais c'est surtout la vitrine de l'incroyable et si précieuse gentillesse de son peuple, dont la musicalité de la langue est un beau symbole.
Nous reviendrons à Lisbonne, dans un grand Boeing bleu de Tage…