Merci tout d'abord à Babelio de m'avoir proposé la lecture de cet ouvrage dans le cadre de l'opération Masses Critiques et aux éditions Hugo Thriller pour l'envoi du roman.
Je ne connaissais absolument pas
Victor Guilbert et je suis ravie d'avoir pu découvrir son second roman.
L'auteur nous entraine à Lille ou plutôt à ses abords, dans une décharge publique, située sur une commune dont on ignore le nom mais toute proche de la frontière Belge à tel point que les deux pays s'en rejettent mutuellement le territoire.
Belgique ou France, c'est en tous les cas la police française qui est chargée d'enquêter sur le meurtre de Jimcaale, un petit garçon d'une dizaine d'années brillant et attachant, sans identité officielle et qui vit dans cette décharge depuis l'âge de ses 3 ans.
Hugo Boloren, inspecteur parisien, entend à la radio parler de cette intriguante affaire et ça tombe bien, il doit justement se rendre à Lille avec sa mère, atteinte d'Alzheimer et qui est attendue à la clinique Pierre Dambricourt pour y suivre des soins.
Comme pour oublier l'objet initial de son voyage, il demande à son commissaire d'être mis sur le dossier, espérant peut-être faire d'une pierre deux coup : oublier la maladie de sa mère et retrouver sa bille.
Oui « sa bille ». Boloren est un bon flic car il a une bille, sans elle il ne vaut rien. En tous les cas, c'est ce qu'il croit. Sa bille, elle est dans sa tête et lorsqu'elle se déclenche, elle permet à ses pensées de s'imbriquer et de résoudre tous les mystères. Sa bille, quand elle fait « ding », tout s'éclaire.
J'avoue avoir eu du mal à entrer dans le roman. En fait, cette histoire de bille omniprésente m'a un peu déroutée. Je comprends que sa perte est liée à
Douve, qui semble faire l'objet du 1er ouvrage de la série Boloren de l'auteur.
Du coup, je ne me suis pas vraiment attachée à Boloren. J'ai eu l'impression une bonne partie de l'ouvrage qu'il observait l'enquête (menée par les inspecteurs Lillois), attendant « cette bille » qui réglerait à elle toute seule l'enquête. Je l'ai trouvé passif et ça manquait d'action à mon goût.
L'histoire quant à elle est un vrai puzzle, pour reprendre l'une des métaphores de Boloren. Beaucoup d'intervenants, beaucoup de pistes qui partent dans tous les sens qui ne permettent en aucun cas au lecteur, même doté d'une super bille, d'imaginer l'origine du drame.
Mais peut-être trop de pistes pour moi. Pour autant, pour ceux qui aiment la complexité et les énigmes, ils ne seront pas déçus, l'auteur sait parfaitement manier tout ce petit monde à tel point que nous parvenons à un méli-mélo incompréhensible que seul Boloren parvient à démêler.
Malgré tout, j'ai apprécié la toile de fond : la
terra nullius…
Zone sans droit, dirigée par une certaine Mani, qui exploite des laissés pour compte en y régnant comme une Reine.
Une zone où les trafics sont nombreux, là où des migrants souhaitent rejoindre le Royaume-Uni.
Mais surtout, une zone abandonnée où l'Etat français peine à recenser ceux qui vivent a l'intérieur, ignorant dans le même temps la présence de mineurs en son sein.
Personne ne semble s'intéresser à cet endroit sauf lorsque l'on a des détritus à y jeter. L'auteur touche alors une réalité glaçante qui nous force nécessairement à nous questionner.
J'ai donc été moyennement convaincue bien que cette lecture m'a plongée sans difficulté dans l'univers Boloren. Même si les deux romans semblent se lire séparément, je reste intriguée par cette bille perdue et je pense me pencher très prochainement sur la lecture de
Douve.