J'ai découvert Hugo Boloren, le héros de ce policier, dans le deuxième roman de l'auteur, que j'ai adoré et qui m'a donné envie de lire celui-ci.
J'y ai retrouvé certains des aspects qui m'avaient séduite dans la lecture de
Terra Nullius.
Et tout d'abord le personnage principal, flic comme son père, Hugo Boloren.
On le retrouve déjà désemparé par les premières atteintes de la maladie d'Alzheimer chez sa mère, savourant déjà son chocolat millésimé à la place de ses cigarettes, sur la suggestion de son médecin, hélas décédé
« Ma mère dit que c'est mon cancer qui l'a tué. Celui auquel j'ai échappé grâce à lui. Je ne crois pas aux petits arrangements du destin. Je ne vois pas pourquoi la nature éliminerait un médecin de premier ordre pour donner une leçon à un flic qui fume trop. Il y a juste des coïncidences qui mettent mal à l'aise. »
Il est déjà incapable de mentir, même s'il s'y exerce et suit toujours les mouvements de sa bille pour résoudre ses enquêtes.
J'ai retrouvé aussi la capacité de l'auteur à créer un environnement étrange, à part. Dans cet opus, un village qui ne respire pas le bonheur de vivre, qui met mal à l'aise. La quasi totalité du roman se passe à
Douve, village perdu au milieu de sapinières et de marécages, où la pluie tombe presque sans discontinuer, où les habitants se révèlent parfois surprenants, parfois inquiétants.
J'ai aimé retrouvé aussi l'écriture fluide et savoureuse de l'auteur, même si je l'ai trouvée mois aboutie que dans le deuxième roman (ce qui me fait dire vivement le troisième).
Ce que j'ai le moins aimé dans ce roman, c'est l'enquête. J'ai trouvé le final pas très crédible, ayant du mal à admettre cette réaction des villageois.
Je garde les quatre étoiles pour le plaisir de la lecture, du aux personnages, à l'ambiance et au texte. L'enquête en est quasiment devenue secondaire. Je continuerai sûrement à lire cet auteur.