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sur 212 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Tahiti, Mooréa des noms qui me ramènent à la découverte des îles et à Noël 2000 alors un polar qui m'envoie des odeurs et des images de là-bas je « saute » dessus !
Lilith photographe pigiste est un beau brin de fille Raymond, son oncle, l'a élevé quand sa mère est partie. Elle a poussé libre et sauvage au gré des éléments de l'île.
Maema est journaliste, amie, confidente de Lilith, elle traîne ses kilos, sa bonne humeur et son crabe. Elle doit couvrir le festival des danseurs du feu avec Lilith, du coup elles habitent ensemble. Quand le charnier est découvert Lilith doit aller prendre des photos.
Un charnier trois têtes rongées par le feu posées sur le dessus, des corps démembrés. Rite ancestral ? cannibalisme ? Vengeance ? Immolation ?
En France, Nael pur psychopathe un homme dont l'adn est la tuerie, assassine au hasard une vieille femme et de ce fait le jeune qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment. Mais il en fait fi et s'attelle à son macabre travail quand une découverte l'étourdi ; il trouve un autre cadavre et pas n'importe lequel ! Il y a aussi une photo de lui… Comprendre qui a osé, qui a tué à sa place, Pourquoi ? Il va enterrer très loin les trois cadavres quand une voix lui parvient. Un rat lui parle, un rat très cultivé, il sera son Jiminy Cricket. Nael doit aller à Tahiti pour trouver ses réponses, sa rencontre avec Lilith va être détonante !

L'auteur nous fait osciller entre la culture tahitienne, le mana, le moko, la danse, la langue. La vie actuelle avec la carte postale et l'envers peu reluisant de la carte. Un homme possédé par des secrets, la mort, le goût du sang qui est en lui.
A cela, il ajoute une pointe de surnaturel avec le rat de bibliothèque. Un rat érudit, un sage qui donne des conseils à un homme au bord de sa folie. Les personnages de Raymond et Maema sont aussi pleins de sagesse.
J'aime beaucoup son écriture imagée et poétique, chaque titre de chapitre est une invitation à tourner la page. « La mort se coche sur un calendrier » !
Un polar surprenant, Patrice Guirao dépeint avec justesse (vu que j'y suis allé je peux l'écrire) l'ambiance des îles, le bien et le mal cohabitent aussi sous le soleil. La modernité dénature certains aspects de ces îles paradisiaques mais il reste encore des coutumes qui perdurent. C'est tout cela que l'on trouve dans cette histoire.
La touche de fantastique peut déstabiliser mais finalement je m'y suis attaché à ce rat Gaspard ! Et le petit plus le glossaire !
A conseiller si vous voulez partir au bout du monde dans un autre univers et hâte de lire la suite des aventures de Lilith.
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Un polar "Noir Azur" super bien écrit qui nous emmène dans les îles du Pacifique avec souffle et envie... Enfin, jusqu'à ce qu'on s'aperçoive que le paradis n'est pas forcément ce que l'on pense...
Deux histoires en parallèle, une qui commence de bien sordide façon en France, avec Naël, maitre es mort, tueur en série aux cents victimes, jamais soupçonné ni même inquiété... Sa dernière "oeuvre" ne se passe pas comme prévue et il va tomber sur quelque chose qu le forcera à prendre un billet pour Tahiti et son ciel d'un bleu qui n'existe pas ailleurs...
Et donc, entre Moorea et Papeete vit Lilith, jeune femme imprégnée de culture tahitienne ancestrale grâce à son oncle Raymond qui l'a élevé après le départ de sa mère pour la métropole quand elle était tout bébé et se remettant difficilement de son amour perdue, Ariane, repartie elle aussi en métropole.
Un massacre horrible a lieu sur son île, et elle va essayé, avec sa collègue Maéma, journaliste à La dépêche, de trouver ce qu'il s'est passé.
A la poésie et au charme des îles du Pacifique se mêlent la noirceur des âmes humaines et toute leur capacité à faire du mal... Une enquête très bien ficelée et qui nous emmène vraiment sur place tant les descriptions et les mots tahitiens glissés tout le long de l'histoire sont particulièrement judicieux dans le style de l'auteur!
Un 2ème opus est prévu et il me tarde de pouvoir vite m'y replonger!
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Envie de soleil, de sable fin, de mer bleue, de cocotiers et de chaleur ?
Envie de lire un polar d'un nouveau genre ?

Alors plongez dans "Le Bûcher de Moorea". Un polar de Patrice Guirao, oui mais un polar noir azur : dans ce nouveau style littéraire, l'auteur mêle l'intrigue policière dans une zone géographique exotique (ici Tahiti) et les traditions de la population. Et le résultat est réussi.

Avec un style poétique et une écriture agréable, l'auteur propose un voyage dépaysant à Tahiti et sur l'île paradisiaque de Moorea, décrivant des paysages idylliques et les traditions tahitiennes, éveillant les sens du lecteur. Mais derrière ce décor de cartes postales, on découvre aussi la délinquance, le chômage et la pauvreté.

C'est dans ce cadre que Lilith, jeune photographe, et Maema, journaliste, mènent l'enquête sur un horrible crime. Des corps découpés, entremêlés, calcinés sont retrouvés dans la forêt, rappelant une scène de sacrifice. En parallèle, Nael un psychopathe tueur en série débarque sur l'île à la recherche de son passé.

L'intrigue est bien menée, précise, carrée. L'auteur nous offre même une bonne dose de fantastique à travers Gaspard, le très étonnant compagnon de route de Nael.
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En ce début de vacances d'été, une virée dans les lagons de Tahiti, ça vous tente ? Attention tout de même, il y aura des meurtres un peu gore à élucider, mais promis, l'évasion sera au rendez-vous. Un collier de fleurs de tiaré autour du cou, on revêt un joli paréo coloré, et on part se promener sur la plage, à l'abri des cocotiers et des palmiers, avec comme seul horizon le magnifique camaïeu bleu du lagon. Vous y êtes ? Parfait !

Le roman « noir azur », ce type de récit novateur mélangeant une intrigue policière dans un lieu paradisiaque va me plaire et assouvir ma soif d'évasion et de nouveauté, c'est certain !

La culture polynésienne n'aura plus de secret pour nous, merci à l'auteur pour le glossaire en fin de roman, cela m'a évité de chercher sur internet la signification des mots. L'immersion est totale, aussi bien géographiquement que culturellement. On va appréhender le Mana, ce pouvoir mystique, racine même de la dualité entre la vie et la mort. Au coeur des croyances et des traditions, Lilith, photographe pigiste de 27 ans et son amie et collègue, Maema, journaliste culturelle, vont tenter de résoudre un crime sordide. Une enquête qui va les mener jusqu'au darknet où elles vont y laisser leur âme et leurs tripes (et moi aussi par la même occasion).

Deux univers totalement différents progressent côte à côte, d'une part celui des investigations menées par Lilith et Maema, et d'autre part, celui de Nael, homme tourmenté et psychopathe sur les bords. Sa rencontre avec Gaspard (je vous laisse découvrir qui il est !) va l'entraîner dans une fuite macabre et machiavélique. Longtemps j'ai cherché le rapport pouvant lier ces deux pans du roman. Je ne m'attendais pas à cela !

Au fur et à mesure que j'entrais dans ma lecture, je me suis rappelée le drame de Faaite qui s'est déroulé en 1987. Je ne sais pas si l'auteur a voulu rendre hommage aux victimes de ce drame, toujours est-il que pour moi, ce roman a une connotation bien différente d'une simple fiction.

A priori, c'est le premier tome d'une série mettant en scène Lilith. Voilà un personnage que je serai ravie de retrouver ! Je l'ai trouvée touchante, à la fois émotive et déterminée. Je suis avide de découvrir de quelle manière elle va évoluer.

Les autres personnages sont tous façonnés avec beaucoup d'épaisseur, que ce soit l'oncle Raymond, en vieux sage aux réparties savoureuses, en passant par Nael, dont le passé pourrait expliquer ses actes présents. Gaspard a son rôle a jouer dans ce drame : et Patrice laisse le choix de son interprétation au lecteur. Deux écoles s'affronteront, je pense : la subtilité résidant dans la propension de pouvoir accepter la vision proposée ou non.

Avec sa plume légère, agréable, Patrice nous propose un voyage haletant, rythmé, loin des cartes postales, complètement dépaysant qui ne vous laissera pas indifférent. Il confronte le lecteur à la réalité de cette île, au chômage, à la délinquance et à la pauvreté, loin des vahinés. J'ai trouvé le style poétique, Patrice utilise de belles métaphores et les descriptions de l'île sont très « visuelles » et détaillées. Tout est parfaitement nuancé, entre le cadre idyllique et le sang qui suinte et dégouline. Patrice ménage un tant soi peu son lecteur pour ne pas le faire finir sur le bûcher à son tour ! La maîtrise est parfaite, chapeau !

La Bête Noire a encore frappé ! J'attends la sortie de la suite, prévue il me semble pour début 2020, avec une grande impatience !
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
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Voici un thriller bien noir pour les amateurs du genre avec des scènes quasi insoutenables, des récits de violence, du suspense et une écriture sans fioriture. Âmes trop sensibles ou amateurs de feel-good passez votre chemin, vous risqueriez de faire des cauchemars. Vous voilà prévenus et surtout je ne vous en voudrais pas !
Cependant vous devez savoir qu'il a été sélectionné par le Prix Bête noire des Libraires en 2019, et qu'une grande partie de l'action se passe en Polynésie française sur des îles paradisiaques. C'est tentant n'est-ce pas, histoire de voyager un peu ?

Lilith Tereia est une jeune photographe qui a été élevée par son oncle qui vit sur l'île de Moorea. Maema, son amie et collègue de travail qui est journaliste, la rejoint, envoyée par la direction du Journal local de Tahiti pour couvrir le Festival des danseurs de feu.
Mais elles sont appelées en urgence sur une autre affaire d'une rare violence : un bûcher en pleine forêt au marae Mahine, à l'emplacement même où pendant des siècles leurs ancêtres sont venus honorer leurs dieux. Là ce qu'elles découvrent, c'est l'horreur, des restes humains ont été calcinés après avoir été découpés et entassés, les têtes au-dessus...il y a apparemment deux hommes et une jeune femme beaucoup plus jeune... le Hic c'est qu'il y a une tête de trop. Il y a donc un autre cadavre que Lilith va découvrir très vite en contrebas de la route, près d'une méhari accidentée.
L'enquête est confiée à Kae, un ami de Lilith qui ne lui est pas indifférent.
En parallèle, le lecteur suit, en France, les péripéties macabres perpétrées par un tueur en série, Nael, qui change de technique à chacun de ses meurtres afin qu'on ne puisse pas l'identifier un jour. le dernier crime ne s'est pas déroulé comme prévu, car il a pour une raison inconnue, trouvé dans la maison d'une vieille femme, le corps de son ex-femme avec une photo de lui (qu'il n'avait jamais vu) dans ses mains...du coup il panique et doit changer ses plans.
Pour découvrir le pourquoi de cette photo et de la présence sur les lieux du cadavre de son ex-femme qu'il n'avait pas revu depuis des années, voilà que Nael va suivre sa propre enquête visant à lui faire comprendre s'il est ou pas en danger d'être découvert. Alors qu'il s'organise pour cacher le corps de celle qui a partagé sa vie pour qu'on ne remonte pas la piste jusqu'à lui, voilà qu'il croise la route d'un compagnon réel ou imaginaire (?) un rat de bibliothèque loufoque surnommé Gaspard. C'est un rat très intelligent, qui aime les grands auteurs de littérature française depuis qu'il s'est retrouvé enfermé dans un carton de livres et qui surtout, retient tous les mots avalés qu'ils soient de Proust, Neruda, Cervantès ou autres auteurs...
Son enquête va le mener...en Polynésie, le lecteur se doutait bien que les deux affaires étaient liées, mais bien entendu je ne vous en dirais rien de plus.
Au passage, le lecteur découvre cette belle région française, ses coutumes, ses odeurs florales, tout le folklore qui attire les touristes mais aussi l'envers du décor avec les conséquences de la colonisation, la délinquance, la pauvreté de certains quartiers...les anciens fantasmes (comme le cannibalisme par exemple).

La couverture est magnifique et pour une fois que ce roman était disponible à la médiathèque depuis que je l'avais noté dans mon carnet, je n'ai pas hésité une seconde. Nos deux héroïnes sont tellement prises par l'affaire que nous non plus nous ne pouvons pas nous arrêter en chemin et ne pouvons qu'avaler les 373 pages quasiment d'une seule traite.
L'écriture en effet est très prenante, dynamique et d'une grande justesse quant à la description des personnages et à l'étude de leur caractère. Même si certains éléments de l'histoire de Nael se comprennent très vite, le suspense concernant le bûcher est maintenu jusqu'au bout. le côté noir de ces histoires et du personnage de Nael, le tueur en série, contraste avec la beauté des paysages et la douceur de vivre des îles, voire même la philosophie de vie toute en légèreté des habitants.
De plus l'auteur agrémente le récit de plusieurs manières, tout d'abord en décrivant les paysages et les coutumes, puis par les dialogues très vivants, enfin en mettant des titres plaisants à chacun de ses chapitres comme par exemple :
- "Les petits cailloux qu'on laisse sur le chemin ne sont pas tous blancs".
- "Le doute est enfant de bohème, il dort sous tous les toits".
- "Ce qui guide nos pas ne conduit pas toujours à destination".
- "Les mots sont des bruits civilisés".
De nombreux mots tahitiens sont utilisés au cours du récit. Ils sont expliqués dans un sommaire à la fin de roman, auquel je me suis référée très souvent (en mettant un petit marque-page pour le retrouver plus rapidement).
L'auteur n'est pas seulement auteur de polar. J'ai vu qu'il en avait publié pour la jeunesse et qu'il était aussi connu en tant que compositeur depuis les années 90.
"Le Bûcher de Moorea" est le premier opus d'une série intitulée "Les aventures de Lilith Trereia". Il faudra donc que je recherche à la médiathèque le second qui s'intitule " Les disparus de Pukatapus"...mais cela risque bien d'attendre la rentrée de septembre cette fois encore.
Lien : https://www.bulledemanou.com..
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Et bien Mr.Guirao, costaud votre livre.
1er opus des enquêtes de Lilith et son amie Maema . Comme dans "les disparus de pukatapu" (oui, j'ai commencé par le deuxième), l'eau est toujours aussi turquoise et le lagon paradisiaque.. mais..sous couvert de sacrifice rituel, de vengeance..et bien on tombe chez les dingues. Nael qui arrive de métropole avec son copain Gaspard, des indonésiens, des papous, sans parler du Dark web...je ne vous en dis pas plus.
Heureusement il y a Lilith, Maema, Kae et Raymond..ah Raymond qu'est-ce que j'aimerais partir en pirogue avec lui..

Ce Polar "noir azur" ne fait vraiment pas dans la dentelle, je l'ai terminé cette nuit. Il le fallait.
Je l'ai dévoré (sans jeu de mots) comme "les disparus".
Quant à ma prochaine lecture, elle va certainement être rose rose voire mauve mais pas plus.

Je vous conseille fortement ce roman mais accrochez-vous !
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Choc des cultures, chocs des images et choc tout court !
Thriller plutôt violent, par moments certes, mais des images resteront gravées dans ma mémoire, du genre de celles qu'ont aimerait bien ne pas voir ou même imaginer !
La preuve si besoin était que la littérature, l'écrit en général peut imprimer des images et pas seulement des idées !
Des meurtres, horribles ! perpétrés en France métropolitaine et à Tahiti, à Moorea plus précisément.

Un homme Nael, auteur des crimes en France part à Tahiti à la recherche de.. et se trouve au centre de l'enquête de Moorea : l'occasion de rencontrer la famille de Lilith, sa copine Mamea qui travaille à la Dépêche comme elle, et son oncle Raymond , tahitien pur jus, parlant sa langue plus que le français, et le plus souvent muet devant les dangers que vit sa nièce, qui joue l'enquêtrice, risquant sa vie pour défendre ses copains d'enfance

L'occasion pour nous de visiter cette île paradisiaque mais aussi les bas fonds de cet archipel, la misère et les jeunes en perdition, les traditions qui perdurent, les oppositions tenaces avec les îles voisines, les Tuamutu, la Papouasie et leurs tribus.

Je vous recommande ce voyage , certes douloureux et violent mais attachant également, les personnages sont bien campés, analysés et approfondis, même Gaspard le rat dont vous ferez la connaissance !
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⭐ Sur la plage abandonnée… ⭐
A peine quelques pages et j'avais plongé dans l'ambiance des cocotiers. le moins que l'on puisse dire, c'est que ce roman est complètement immersif. Les lagons bleus, la petite brise de l'océan, les rites et coutumes tout est retranscrit avec énormément de fidélité. Normal me direz-vous puisque l'auteur vit depuis ses 14 ans dans cette région paradisiaque du globe. L'auteur a d'ailleurs eu l'excellente idée de mettre de nombreux mots en tahitien dans le texte tout en nous proposant un petit glossaire à la fin du livre. Pour l'immersion c'est vraiment le top du top.

Ce décor de carte postale c'est bien joli, mais vous allez me dire : ils sont où les cadavres ? Dès les premières pages, les corps de 4 touristes sont retrouvés démembrés, calcinés dans un immense bûcher sur l'île de Moorea. La police et bien… elle fait avec les moyens du bord. La réponse de la Métropole c'est « Débrouillez-vous ». Mais finalement, ce n'est pas tant la police qui nous intéresse pour résoudre cette enquête. Lilith et Maema, deux jeunes journalistes vont porter cette histoire avec une force incroyable.

⭐ le danger vient d'ailleurs ⭐
Lilith est une jeune femme libre, forte et assumée. Si à première vue ses tatouages, notamment au visage, peuvent effrayer, on se rend vite compte que c'est une fille exceptionnelle. Elle travaille comme photographe pour le journal local et fait équipe avec Maema, une petite bonne femme un peu rondelette, toujours de bonne humeur malgré une tumeur sournoise qui lui ronge le cerveau. Très vite, les deux coéquipières seront affectées sur l'enquête du bûcher de Moorea. le duo fonctionne vraiment très bien. Tout sonne très juste, aussi bien au niveau des dialogues, que des descriptions. Comme elles, on ne se pose qu'une question : Qui peut être capable de telles atrocités dans ce lieu si calme ?

Mais le massacre de Moorea n'est pas la seule intrigue de ce roman. A des milliers de kilomètres de là, Nael entre en piste. Nael est un tueur. Un tueur froid, méthodique. Il se présente comme un artiste de la mort mettant en scène des crimes aussi variés que sordides. La multiplicité de ses méthodes a réussi à brouiller les pistes et il échappe toujours à la police même après des dizaines de victimes. Mais, un soir, tout bascule. Alors qu'il est en train d'achever une petite grand-mère ayant croisé sa route, il tombe sur le cadavre d'Arianne, son ex femme. Dans sa main, une photo de lui à ses côtés, sous les cocotiers, à Moorea. Mais Nael n'a aucun souvenir de ces moments, de cette vie. Il prend alors l'avion, direction la Polynésie, en quête de réponses.

Les chapitres vont ainsi alterner entre l'enquête de Lilith à Moorea et l'histoire de Nael… jusqu'à ce que les deux récits se percutent…

⭐ Aux frontières du réalisme ⭐
Je fais rarement de chroniques en 3 parties, mais il fallait que j'aborde un aspect particulier du roman. Pour lire le bucher de Moorea, il faut parfois avoir l'esprit très ouvert. Pour être claire, Nael est barré, mais vraiment complètement barré. Il ne sait pas qui il est. Il doute de son identité, de sa vie, de son histoire. On atteint un point culminant de l'impossible lorsqu'il se met à converser avec un animal et que celui-ci lui répond. Tout au long du roman, on écoutera Nael converser avec ce compagnon improbable.

Personnellement, cela ne m'a pas ni gênée ni choquée. Après tout c'est un tueur, un psychopathe. Il peut très bien avoir des hallucinations, entendre des voix et tout simplement imaginer cet espèce de « Jiminy Cricket » qui se balade à ses côtés. Cependant, je sais que certains lecteurs ont fait un blocage sur cet aspect surréaliste du récit. C'est vrai qu'on frôle presque le fantastique. Alors, pour ceux qui ne veulent que du réalisme pur et dur, la pilule aura peut-être un peu de mal à passer. Moi, j'ai préféré ouvrir mes chakras et accepter cette tourne assez inattendue de l'histoire.

⭐ En bref ⭐
La bonne nouvelle, c'est que je passé un moment de lecture extrêmement agréable. La mauvaise, c'est que maintenant j'ai envie de prendre l'avion pour Moorea et que je vais être obligée de vendre un rein. Parce qu'en quelques lignes, mon esprit était déjà parti à Tahiti. J'ai tout aimé dans ce roman : le dépaysement, les personnages (mention spéciale à Lilith, force majeure de cette histoire), les différents arcs du récit, la réalité de la situation politique et économique de l'île, tout. La plume de Patrice Guirao est très douce, poétique et travaillée. L'écriture est très riche tout en restant fluide et on se laisse porter tout doucement par l'intrigue. le dénouement est peut être un peu trop rapide à mon goût mais il n'enlève rien à la qualité exceptionnelle de ce thriller.

A défaut de pouvoir prendre l'avion vers les récifs de corail, je vais sagement attendre la prochaine enquête de Lilith et Maema prévue pour le mois de janvier 2020 toujours dans la collection La Bête Noire des éditions Robert Laffont.
Lien : https://culturez-moi.com/le-..
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Avec ce roman je découvre une forme littéraire que je ne connaissais pas, le roman noir azur, un roman noir fortement imprégné de vie tropicale ; Patrice Guirao en parle mieux que moi :

Le roman « noir azur » est une alternative. Il ne suffit donc pas que le roman noir s'inscrive dans un cadre insulaire tropical pour qu'il devienne « noir azur ». Il faut qu'il s'imprègne de l'essence de la vie et des pulsations des forces naturelles en présence dans cette partie du monde. On doit y entendre les bruits de l'océan et les silences des lagons, y voir les couleurs qui chatoient et l'immensité des petites choses, la fragilité et la tendresse, comme la puissance et la violence contenues.

Extrait du Petit manifeste élargi du polar « noir azur » joint au présent roman.

Calédonien d'adoption depuis bientôt 40 ans et grand amateur de polars / thrillers / romans noirs, il m'est impossible de ne point succomber à la tentation face à une telle promesse.

L'auteur vivant en Polynésie Française depuis de nombreuses années doit avoir une bonne connaissance des us et coutumes du peuple polynésien, et plus particulièrement des traditions tahitiennes. D'ailleurs la présence d'un glossaire expliquant les nombreux termes tahitiens est une bonne initiative même si on en saisit globalement le sens dans le contexte.

Direction Moorea donc pour y suivre Lilith et Maema qui vont prêter main-forte à la gendarmerie afin de résoudre un crime particulièrement sordide. Une enquête qui leur réservera bien des surprises, et pas toujours des plus agréables.

Parallèlement l'auteur nous invite à suivre Nael, un tueur en série qui sévit en Métropole, choisissant ses victimes au hasard et variant les modes opératoires, la police n'a pas encore fait le lien entre ces nombreuses scènes de crimes. Habitué à ne rien laisser au hasard (à part le choix de ses victimes), il va pourtant être sérieusement ébranlé par une découverte faite sur les lieux de son dernier forfait. Il va rapidement comprendre que pour trouver les réponses à ses questions, il va devoir se rendre en Polynésie Française.

Et puis il y a Gaspard. Un personnage que rencontrera Nael un peu par hasard, et le moins que l'on puisse dire c'est que cette rencontre sera pour le moins déconcertante (pour lui, et pour nous). Je serai tenté de dire qu'il y a deux approches possibles face à ce brave Gaspard. La première étant « simplement » d'accepter qu'il soit ce qu'il affirme être et de fait la touche de fantastique qu'il apporte au roman. La seconde option étant de considérer Gaspard comme la créature qu'il est et rien de plus, les « dialogues » de Nael devenant des monologues avec sa propre conscience. Personnellement j'ai opté pour le premier choix, d'autant que j'ai trouvé Gaspard fort sympathique et plein d'à-propos.

Vous l'aurez compris, l'intrigue est fortement teintée de noir ; ce qui n'empêche pas la touche azur d'être omniprésente et particulièrement bien traitée. Certains lecteurs pourraient trouver que certains détails de ces scènes de vie tahitienne sont à la limite du cliché facile ; pour ma part j'estime qu'elles sont le reflet d'une réelle douceur de vivre tropicale. Douceur qui ne fait malheureusement pas obstacle à la misère, à la délinquance et au crime. Comme le chantait fort justement le grand Charles (mais non, pas De Gaulle ! Aznavour) : « Il me semble que la misère serait moins pénible au soleil« .

Malgré la noirceur de son intrigue, l'auteur conserve un ton résolument frais et optimiste, les quelques touches d'humour sont bienvenues et sonnent juste. Ce roman este une belle découverte malgré un élément du final que j'ai trouvé un peu tiré par les cheveux. La collection La Bête Noire ajoute une nouvelle corde à son arc avec ce titre.

Il semblerait que Patrice Guirao ait décidé de faire de Lilith un personnage récurrent de ses prochains romans, un second opus est annoncé pour janvier 2020 ; le court extrait offert à la fin du roman a de quoi nous faire baver d'impatience. Il me tarde de retourner à Moorea pour y retrouver Lilith et ses amis… et pourquoi pas Gaspard ?
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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Partir pour les lagons, les cocotiers, les frangipaniers, rien de tel pour pour se dépayser... Mais là c'est la rencontre avec l'horreur la mort, le mystique.
La barbarie est toujours quelque chose qu'on n'imagine pas, la réalité est souvent loin de ce que l'on peut croire.
Une enquête noire, dérangeante où Lilith se sort de ses souvenirs d'un amour passé.
A découvrir...
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