ouvrage de très grande qualité, excellemment bien documenté mais hélas trop compliqué pour moi, tout y est détaillé, politique, transactions, stratégies etc…. j'ai perdu le fil. A recommander vivement à ceux qui sont férus de ce genre de livres
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Au Maghreb, le football est une véritable religion. C’est souvent dans les stades qu’un peuple se défoule, exprime ses attentes et ses souffrances, cherchant un dérivatif à ses chagrins ou à ses déceptions. Chaque équipe a son club de supporters, braillards, joyeux, vindicatifs, faussement provocateurs. Ils forment de véritables confréries laïques, avec leurs rites, leurs chants et leurs bannières, leur foi naïve dans leurs héros, ces joueurs qu’on encourage ou qu’on maudit au gré de leurs performances.
Ces foules m’ont toujours fait penser à leurs lointains ancêtres, les habitants de l’Afrique du Nord romaine, grands amateurs de jeux du cirque et de spectacles de gladiateurs qui leur étaient offerts par de riches édiles et contre lesquels fulminait dans ses sermons le fils de Monica la Berbère, Augustin, l’évêque d’Hippo Regius, Hippone, devenue Bône, puis Annaba aujourd’hui.
Ces moines étaient pluriels, et à la fois singuliers comme chacun parmi des milliards. Ils avaient pour particularité de vivre en Algérie, sur cette terre d’islam où ils devaient finir leurs jours : le moine doit mourir où il fait vœu de retrait. Plus que quiconque, ils appartenaient à l’Humanité, voulant ignorer les notions d’origine et de différence. Ils avaient pour unique absolu Dieu et le genre humain. Leur finalité ici-bas consistait à vouer leur existence de prière et de méditation à sauver les hommes, offrant leur temps terrestre à l’élévation, et en cela ils atteignaient aux valeurs christiques du sacrifice.
Le rire des enfants n’est-il pas la plus belle prière qui jaillisse du cœur de l’homme ? Les humbles musulmans de Casablanca le savaient et ne nous en tenaient pas rigueur. Ces escapades à la mosquée firent qu’insensiblement s’imprimait en moi la chahada, la profession de foi musulmane, et quelques bribes de prières de l’islam triomphant, en ces années d’indépendance.
Chaque réflexion, chaque déduction, chaque question, en appelait de nouvelles. Elles portaient aussi bien sur les circonstances et les auteurs du rapt et de l’assassinat que sur leurs motivations ou sur l’accumulation d’erreurs commises, notamment du côté français, lors des négociations menées pour parvenir à une issue de la crise.
« Le silence encourage celui qui persécute, jamais celui qui est persécuté. »
Élie Wiesel, Prix Nobel de la paix
https://www.laprocure.com/product/1388126/guitton-rene-paolo-la-presence-de-l-absent
Paolo, la présence de l'absent
René Guitton
Édition Desclée de Brouwer
« Dans l'actualité, on le sait, bien souvent les informations se succèdent les unes après les autres, une nouvelle en chasse l'autre et bien souvent tout ça tombe dans l'oubli. Il faut donc remercier René Guitton et les éditions Desclée de Brouwer de nous offrir dans ce livre : Paolo, la présence de l'absent, un très beau travail de mémoire pour nous rappeler qu'il y a dix ans déjà, en Syrie, disparaissait un jésuite, un missionnaire, un prêtre, Paolo Dall'Oglio et depuis, nous sommes sans nouvelle de lui... »
Guillaume Vanier, libraire à La Procure de Paris
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