AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Paradis (64)

Il fut réveillé en pleine nuit par les hommes de Chatu, qui les attaquaient de tous côtés. Ils commencèrent par tuer les gardes, et s’emparèrent de leurs armes, puis assommèrent à coups de bâtons les hommes endormis qui n’opposèrent aucune résistance tant la surprise était complète. Les voyageurs furent parqués au milieu de la clairière par des guerriers exultant de joie. Des torches allumées furent brandies au-dessus des captifs qui reçurent l’ordre de s’accroupir, les mains sur la tête, et une foule en liesse s’empara des ballots de marchandises.
Commenter  J’apprécie          270
Il n’éprouverait aucun remords envers ses parents ; ils l’avaient abandonné autrefois pour payer leur propre liberté, maintenant c’était à lui de les abandonner. L’aide que leur avait apportée sa captivité aurait une fin puisqu’il partirait vivre sa vie. Et lorsqu’il parcourrait librement le pays, il pourrait même leur rendre visite, et les remercier de l’avoir mis à rude école pour le préparer à la vie.
Commenter  J’apprécie          250
C’est la fin de votre commerce de caravane… A cause des Allemands. Ils sont implacables ; ils disent qu’ils ne veulent plus de vous dans ce pays, car ils vous accusent de chercher à nous réduire en esclavage. Nous, des esclaves ! C’est nous qui en vendions aux marchands de la côte ! Nous les connaissons, ces Allemands , nous n’avons pas peur d’eux !
Commenter  J’apprécie          240
Quand le moment du départ arriva, tout parut irréel à Yusuf. Il dit adieu à sa mère sur le seuil de la maison et suivit son père et son oncle jusqu'à la gare. Il portait son petit ballot contenant deux shorts, une chemise, un Coran et un vieux chapelet de grès. Il ne lui vint pas à l'esprit, ne fût-ce qu'un instant, qu'il serait peut-être séparé de ses parents pour longtemps ou même qu'il ne les reverrait jamais. Il n'avait pas pensé à demander quand il reviendrait ni pourquoi tout avait été décidé si soudainement.
Commenter  J’apprécie          220
Il se leva, s'éloigna et resta à l'écart un long moment ; il se reprochait de n'avoir pas assez gardé le souvenir de ses parents. S'ils étaient encore en vie, pensaient-ils toujours à lui ? Il savait qu'il préférait ne pas le savoir. D'autres souvenirs, d'autres images de sa servitude l'envahirent, qui témoignaient de son apathie. Les évènements avaient décidé de sa vie ; il avait gardé la tête hors de l'eau, les yeux fixés sur l'horizon le plus proche, préférant ignorer plutôt que de savoir ce qui l'attendait. Il ne voyait rien qui pût le libérer de sa condition d'esclave.
Commenter  J’apprécie          200
Son père lui avait peut-être encore vanté son autre famille ; c'est ce qu'il faisait quand il était en colère. Yusuf l'avait entendu un jour reprocher à sa mère de venir d'une famille tribale de la montagne, vivant dans une hutte enfumée et s'habillant de peaux de bique, qui estimait que deux chèvres et cinq sacs de haricots étaient un bon prix pour une femme. "S'il t'arrive quelque chose, ils m'en trouveront une autre comme toi dans leur bergerie !" Ce n'est pas parce qu'elle avait grandi sur la côte parmi des gens civilisés qu'elle pouvait prendre de grands airs... Yusuf était terrifié lorsque ses parents se disputaient, il sentait que leurs paroles entraient en lui comme des lames acérées, et ils se souvenait des récits de violence et d'abandon racontés par ses camarades.
Commenter  J’apprécie          203
"Tu nous racontes des histoires, s'écriaient les assistants, ce n'est pas vrai que de tels lieux existent.
- Si, c'est vrai, dit le marchand.
- Est-ce possible ? demandaient-ils, avec un désir éperdu de le croire. Ne veux-tu pas nous troubler avec des contes de fées ?
- C'est ce que j'ai dit à mon oncle, reconnut le marchand.
- Et qu'a-t-il répondu ?
- Il a dit : "je le jure.""
Ils soupirèrent : ces lieux existent donc...
Commenter  J’apprécie          180
- Je vais traduire le Coran, dit soudain Kalasinga. En swahili, ajouta-t-il quand les autres eurent fini de s'esclaffer.
- Tu ne sais même pas parler swahili, objecta Hamid, ni lire l'arabe.
- Je le traduirai à partir d'une traduction en anglais, dit Kalasinga, l'air déterminé.
- Mais pour quelle raison ? demanda Hussein. Je ne t'ai jamais entendu dire quelque chose de plus ridicule.
- Pour vous faire comprendre, stupides indigènes, que vous adorez un Dieu extravagant, dit le Sikh. Ce sera ma croisade. Est-ce que vous comprenez seulement ce que dit le Coran en arabe ? Un peu peut-être, mais la plupart de vos idiots de frères n'y entendent rien. Vous verriez peut-être à quel point votre Allah est intolérant, et, au lieu de l'adorer, vous trouveriez quelque chose de mieux à faire.
- Wallahi ! c'écria Hamid, qui ne plaisantait plus. Quelqu'un comme toi n'a pas le droit de parler de Lui de cette façon, c'est impardonnable. Il faudrait donner une leçon à ce chien velu ! La prochaine fois que tu viendras espionner nos conversations dans ma boutique, je leur raconterai, à ces stupides indigènes, ce que tu viens de dire. Et ils mettront le feu à ton derrière poilu.
- Je traduirai le Coran, répéta Kalasinga, d'un ton ferme. Parce que je me soucie de mes semblables, même s'ils ne sont que d'ignorants musulmans. Est-ce une religion pour des adultes ? Je ne sais peut-être pas qui est Dieu, je ne me souviens pas de ces milliers de noms et de ses millions de promesses, mais je sais qu'il ne peut pas être ce tyran que vous adorez.
Commenter  J’apprécie          122
Il n'éprouvait aucun remords envers ses parents ; ils l'avaient abandonné autrefois pour payer leur propre liberté, maintenant c'était à lui de les abandonner. L'aide que leur avait apportée sa captivité aurait une fin puisqu'il partirait vivre sa vie.
Commenter  J’apprécie          120
Lors de ces terribles scènes, où ses parents semblaient oublier que, pendant qu'ils se déchiraient mutuellement, il était assis devant la porte ouverte, Yusuf avait entendu son père gémir : "Mon amour pour elle n'a pas été heureux. Si tu savais comment cela fait souffrir !
Commenter  J’apprécie          110






    Lecteurs (739) Voir plus




    {* *}